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mère-fille

Mireille est en proie à des sentiments contradictoires, des sentiments de mère, qui s’étonne de voir son bébé devenu une grande bringue avec des fesses de femme et des réactions de gamine, cette chevelure de Madeleine et les ongles rongés, qui trainaille au lit et veut faire les grandes écoles, cite des écrivains et ne sait toujours pas mettre son linge sale au panier, prononce des mots méconnus et renifle son tee-shirt pour savoir si elle pourra le mettre un jour de plus, mange encore ses nouilles avec les doigts, distraitement, et s’étire comme un chat à la fin du repas après avoir saucé son assiette avec du pain, une gamine qui veut des talons et la pilule. Elle la regarde, prise dans ce chassé-croisé des espérances et de la peur.

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Connemara, p 231

[ adolescente ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

moteur

La seule indulgence que je pourrai avoir sur ma vie me conduirait au suicide. Mais ce serait beaucoup trop simple. Je resterai accroché par les ongles à cette vie de merde. Par pur esprit de contradiction. Parce que la contradiction c'est la vie. Tant que je haïrai cette vie je serai vivant, pour en souffrir. C'est le Non qui tient debout. C'est la haine que j'aime. Les pierres n'ont pas la haine, les animaux n'ont pas la haine, les arbres n'ont pas la haine. Les hommes ont la haine. Je suis un homme parce que j'ai la haine. Peu importe contre qui ou quoi. Alors pourquoi pas contre moi. Je me hais et ça me tient debout. Haïr la vie c'est encore la vivre. Je vivrai cette vie que je hais. Je vivrai cette haine, parce qu'elle vit.

Auteur: Mano Solo Emmanuel Cabu

Info: Joseph sous la pluie : Romans, poèmes, dessins

[ survie ] [ refus ] [ ressentiment ]

 

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parents

Je remarquai de bonne heure que mon père évitait comme le feu le contact de ma mère. Pis encore, il évitait sa vue et, quand il lui parlait, il regardait en général de côté ou s'examinait les ongles. Rien de plus triste en son genre que ce regard obstinément baissé. Parfois, cependant, il la regardait en biais, avec les marques d'un dégoût sans bornes. [...] Et comment dans ces conditions expliquer mon existence? Comment étais-je venu au monde? Je pense qu'on m'avait conçu dans une sorte de contrainte, les dents serrées, en faisant violence à l'instinct - autrement dit, je suppose que mon père a lutté un certain temps contre son dégoût au nom du devoir conjugal (il plaçait plus haut que tout son honneur viril) et qu'un bébé, moi, a été le fruit de cet héroïsme.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Bakakaï

[ jugement ] [ reproduction ] [ enfant ]

 

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hypersensibilité

Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ angoisse ] [ déclic ]

 

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funérailles

Le bras sur l'accoudoir, il regardait par la portière avec un air de componction les stores baissés de l'avenue. Un qui s'écarte : vieille femme aux aguets. Nez aplati blanc contre le carreau. Remercie sa bonne étoile que son tour soit passé encore une fois. Inouï l'intérêt qu'elles prennent à un cadavre. Heureuses de nous voir partir ; nous leur donnons une telle peine à l'arrivée. Besogne qui semble être dans leur goût. Cachotteries chuchotées dans les coins. Elles trottent menu à pas fourrés dans leurs pantoufles de crainte qu'il s'éveille. Puis l'affairement autour du lit. Sa toilette. Molly et Mme Fleming faisant le lit. Tirez un peu plus de votre côté. Notre linceul. On ne sait jamais qui vous manipulera mort. Savonnage et shampoing. Je crois qu'on taille les ongles et les cheveux. On en garde un peu dans une enveloppe. Continuent tout de même à pousser. Vilain boulot.

Auteur: Joyce James

Info: In "Ulysse", t. 1, Gallimard-folio, p. 147 - trad. Auguste Morel

[ rites ] [ monologue intérieur ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

On avait en effet reconnu dans certains des tableaux peints par Schiele, que ce dernier était capable de retourner l'intérieur de l'homme vers l'extérieur, et l'on répugnait à regarder ce que l'on avait soigneusement caché de décomposition putride et galeuse. Egon Schiele a vu et peint des visages humains qui ont des lueurs pâles, qui sourient douloureusement, qui ressemblent à des visages de vampires à qui leur répugnante nourriture fait défaut. Les visages de possédés (!), dont les âmes sont purulentes, et qui coagulent des souffrances inouïes en un masque pétrifié...
Dans ces visages humains, il a vu et peint des yeux froids comme des pierres précieuses, qui rayonnent du pâle reflet de la décomposition, et il a peint la mort sous la peau. Avec une grande candeur, il voyait des mains tordues, déformées, des mains décharnées aux ongles jaunes... Mais on se trompe en pensant qu'il peint toutes ces choses par perversité...

Auteur: Roessler Arthur

Info: qui avait recueilli les souvenirs d'Egon Schiele

[ spectres ]

 

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nourriture

L'huître
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une cou-leur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à pro-prement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

Auteur: Ponge Francis

Info: Le Parti pris des choses, suivi de Proêmes, et précédé de Douze petits écrits

[ littérature ] [ manger ] [ animal ]

 

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psychose

J’entendais aussi des voix. C’était parfois un désordre grésillant ou hurlant dans ma tête, comme un baladeur à plein volume que je ne pouvais pas éloigner, quoi que je fasse. Il m’arrivait de me taper la tête contre le mur pour que les coups sourds atténuent un peu ce chaos. Ça aidait parfois, mais pas toujours. D’autres fois, j’essayais de m’arracher les cheveux ou de faire des trous dans ma tête avec mes ongles. ça ne m’était jamais d’aucun secours, mais c’était une espèce de réaction de panique visant à faire un trou dans ma tête pour en laisser échapper un peu de pression avant que tout n’explose. C’est ce que je ressentais. A d’autres occasions, c’était un murmure faible, immonde, ou une voix claire qui livrait des messages sans ambiguïtés. "Tu vas mourir ", disait-elle. Ou bien : "Ouvre-toi les poignets et dessine un cercle de sang autour de toi, ou toute ta famille mourra". Pas facile. Que feriez-vous si vous receviez un message pareil ?

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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richesse

[...] En Corée, le costume national est blanc. Les costumes du noble et du coolie sont pareillement blancs. C'est l'enfer pour les femmes chargées du blanchissage, mais cela va plus loin. Le coolie ne peut pas garder propres ses vêtements blancs. Il travaille et il se salit. Le blanc sali de son costume est le signe distinctif de son infériorité. Le vêtement du noble est d'un blanc immaculé. Cela veut dire qu'il n'a pas besoin de travailler. Et cela veut dire en outre que quelqu'un d'autre doit travailler pour lui. Sa supériorité n'est pas fondée sur son habileté à chanter ou à faire de la politique, sur les courses à pied auxquelles il a participé ni sur les lutteurs qu'il a vaincus. Sa supériorité repose sur le fait qu'il n'a pas à travailler et sur le fait que d'autres sont obligés de travailler pour lui. Et ainsi le fainéant coréen s'enorgueillit de ses vêtements blancs tout propres pour la même raison que le Chinois s'enorgueillit de ses ongles monstrueux, et que la femme et l'homme blancs s'enorgueillissent de leurs maisons luisantes de propretés.

Auteur: London Jack

Info: Révolution : Suivi de Guerre des classes

[ apparence ] [ Asie ]

 

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mère-fille

Et ses doigts rendus croches d'être si fort rongés, ses doigts tordus de ne servir à rien, il faut dire que ma mère ne se ronge pas les ongles avec la bouche, tout occupée à n'être qu'une fente, mais avec ses doigts qui se mangent les uns les autres, ça fait tac lorsque l'ongle écorche un doigt, un tac qui laisse des gouttelettes de sang sur quoi elle tac encore, des points rouges dont elle ne se préoccupe pas, ma mère et ses mains qui s'affrontent sur ses cuisses comme si elles avaient une vie propre, comme si de rien n'était, comme si tout le reste du corps, jusque-là resté dans une torpeur de vieille folle, n'existait que pour assister à leur agitation, et elle fait ça tout le temps et sans rien dire car elle ne parle pas, elle crie ou elle se tait, elle garde le silence avec le tac de ses doigts qui envahit la pièce, une horloge à pendule qui se fait remarquer dans les temps morts, le dimanche après-midi, lorsque les enfants jouent dehors, et ce silence me rend folle, nous somme deux folles qui gardons le silence pour mieux nous détester.

Auteur: Arcan Nelly

Info: Putain

[ femme-par-femme ] [ rancoeur ] [ huis clos familial ] [ folie ] [ automutilation ] [ littérature ] [ souffrance ]

 

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