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psychologie comparée

[…] étant donné les opinions qu’il avait adoptées, Jung fut contraint de renoncer au processus technique d’analyse des rêves, pour en revenir à la pratique plus ancienne qui consiste à les déchiffrer. Car on ne peut guère nier que le succès de la psychologie des rêves élaborée par Jung repose sur sa conviction que les rêves tendent à l’anticipation et qu’ils peuvent lire l’avenir tout aussi bien que le présent. Or, l’essentiel de la théorie de Freud, est que le travail onirique en tant que tel, n’accomplit aucune opération intellectuelle quelle qu’elle soit. Le travail onirique consiste en l’utilisation de divers mécanismes ayant par sommation l’effet de déformer les pensées latentes du rêve au point qu’elles puissent franchir la censure onirique sous la forme déguisée qui apparaît dans le contenu manifeste du rêve. […] l’élaboration secondaire […] réorganise le contenu manifeste disloqué, le revernit et souvent sinon toujours, lui redonne l’apparence d’une pensée construite. Les élaborations secondaires sont avant tout des " retouches " destinées à camoufler tout échec du travail onirique à masquer les pulsions du rêveur qui pourraient être gênantes et provoquer des conflits. Et comme elles se produisent au moment du réveil, elles disposent pratiquement de toute la gamme des opérations intellectuelles.

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 87

[ interprétation ] [ songes ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

phytologie

La Botanique n'est pas une science sédentaire & paresseuse, qui se puisse acquérir dans le repos & dans l'ombre d'un cabinet, comme la Géométrie & l'Histoire, ou qui tout au plus, comme la Chymie, l'Anatomie & l'Astronomie, ne demande que des opérations d'assez peu de mouvement. Elle veut que l'on coure les montagnes & les forêts, que l'on gravisse contre des rochers escarpés, que l'on s'expose aux bords des précipices. Les seuls Livres qui peuvent nous instruire à fond de cette matière, ont été jettés au hasard sur toute la surface de la terre ; & il faut se résoudre à la fatigue & au péril de les chercher & de les ramasser. De-là vient aussi qu'il est si rare d'exceller dans cette science : le degré de passion qui suffit pour faire un Savant d'une autre espèce, ne suffit pas pour faire un grand Botaniste ; & avec cette passion même, il faut encore une santé qui puisse la suivre, & une force de corps qui y réponde. M. de Tournefort étoit d'un tempérament vif, laborieux, robuste ; un grand fonds de gaieté naturelle le soutenoit dans le travail, & son corps, aussi bien que son esprit, avoit été fait pour la Botanique.

Auteur: Fontenelle Bernard le Bovier de

Info: In "Eloges des académiciens de l'Académie royale des sciences", Chez les Libraires associés, M.DCC.LXVI

[ condition nécessaire ] [ aptitude ] [ découverte ] [ nature ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

nord-sud

Dans toute l'histoire de la colonisation; l'Algérie est un cas unique. Aucune autre conquête n'a nécessité l'envoi d'une armée aussi nombreuse ni été marquée par des opérations militaires aussi longues et aussi meurtrières. [...] Les hostilités reprennent en mai 1841 et, comme celle de 1954 à 1962, au siècle suivant, la guerre durera sept ans. [...] Saint-Arnaud, placé sous ses ordres, écrit de son côté, en mai 1841 : "Nous avons pris des troupeaux, brûlé tout ce s'est trouvé sous nos pas... Nous resterons jusqu'à la fin juin à nous battre dans la province d'Oran et à y ruiner toutes les villes, toutes les possessions de l'émir.. Partout, il trouvera l'armée française, la flamme à la main." En avril 1842, Saint-Arnaud fait tout brûler entre Miliana et Cherchell. Il écrit : "Nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes." Un peu plus loin : "Le pays des Beni-Menasser est superbe et l'un des plus riches que j'ai vus en Afrique. Les villages et les habitations sont très rapprochés. Nous avons tout brûle, tout détruit. [...] Que de femmes et d'enfants, réfugiés dans les neiges de l'Atlas, y sont morts de froid et de misère."

Auteur: Saint-Arnaud Armand Jacques Achille Leroy de

Info: in Marianne et les colonies : Une introduction à l'histoire coloniale de la France de Gilles Manceron

[ impérialisme ]

 

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spectacle

Entre le congrès de Bonneval [30 oct.-02 nov. 1960] et le moment où je suis passé ici [E.N.S. rue d’Ulm, 15 janv. 1964], j’ai vécu au milieu d’une foire. Une foire où j’étais-là le bestiau : c’est moi qui étais en vente sur le marché. Ça ne m’a pas dérangé. D’abord, parce que ces opérations ne me concernaient pas, je veux dire : dans mon discours, et qu’ensuite ça n’empêchait pas les mêmes gens qui s’occupaient de ce "service", de venir à mon séminaire et de gratter tout ce que je disais - je veux dire de l’écrire avec soin - avec d’autant plus de soin qu’ils savaient très bien qu’il n’en avait plus pour longtemps, étant donné leurs propres desseins. Donc ce n’est pas de n’importe quelle foire qu’il s’agit.

Ce qui va venir maintenant sur la foire, ça va être toutes sortes d’autres choses, qui vont consister - comme ça s’est déjà fait et déjà avant la parution de mes Écrits - qui va consister à s’emparer de n’importe laquelle de mes formules pour la faire servir à Dieu sait quoi ! "On" devait me démontrer que je ne sais pas lire FREUD ! ...Depuis trente ans que je ne fais que ça !

Auteur: Lacan Jacques

Info: 21 décembre 1966, La logique du fantasme

[ sacrifice ] [ notoriété ] [ effets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Cette nuit j'ai regardé le documentaire de René Vautier sur le comportement des français en Algérie. J'invite tout le monde à le voir. Le site Internet qui le diffuse l'intitule "Où sont les barbares ?". Une compilation affligeante de meurtres de villages entiers et autres sévices gratuits. Actes répugnants et dégueulasses de militaires français venus imposer leur belle civilisation... et surtout "se servir" sur ordre, dans un pays magnifique, habité par des gens simples et accueillants. Tout ceci avec cette morgue des "gens qui savent", de l'"élite". Le sentiment est pire que l'équipée Voulet/Chanoine de sinistre mémoire. L'analogie avec Ben Laden, tué cette nuit et présenté comme un épouvantable criminel de masse par les américains, me frappe (il y eut 3000 victimes le 11 sept 2001). Combien de centaines de milliers de civils ont-ils été tués et martyrisés au Moyen-Orient par des opérations US destinées à garder le contrôle sur l'approvisionnement pétrolier ? De quel côté est le bon, où se situe le progrès de la race humaine, l'exemple qu'on aurait envie de suivre ? Par de tels actes ?..
Inutile d'ajouter que les instances scolaires françaises, à qui le documentaire de Vautier fut présenté afin de faire passer une véritable information historique dans les écoles, refusèrent d'entrer en matière, reconnaissant elles-mêmes que le sujet, malgré sa qualité intrinsèque, est par trop sensible.

Auteur: Mg

Info: 2 mai 2011

[ injustice ]

 

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précognition

L’accumulation de coïncidences – ou de résonances – la plus remarquable survint dans les colonnes de mots croisés du Daily Telegraph, juste avant le débarquement des Alliés en Europe, le jour J du 6 juin 1944. Les mots codés qui désignaient les différentes opérations furent peut-être parmi les secrets les mieux préservés de la dernière guerre. Le nom de code de l’ensemble du plan d’invasion était Overlord (suzerain). Celui des opérations navales, Neptune. On appelait les deux plages de Normandie où devaient débarquer les troupes américaines Utah et Omaha. Et les ports artificiels qui seraient installés sur les plages, Mulberry (mûrier).
Le premier mot de code parut dans la solution des mots croisés 5775 du Daily Telegraph, le 3 mai : UTAH. Le deuxième, le 23 mai : OMAHA. Le troisième, MURIER, le 31 mai. Le quatrième et le cinquième, les principaux, tous les deux le 2 juin, quatre jours avant le jour J : NEPTUNE et SUZERAIN.
On demanda à M15 de faire une enquête. Les mots croisés avaient été composés par M. Leonard Sydney Dawe, instituteur, qui habitait Leatherhead, dans le Surrey. Il était depuis plus de vingt ans le doyen des auteurs de mots croisés du Daily Telegraph. Il ignorait avoir utilisé des mots de code, et n’avait pas la plus petite idée de la façon dont ils lui étaient venus à l’esprit.

Auteur: Koestler Arthur

Info: Dans "Le hasard et l'infini", trad. Michèle Fructus, éd. Tchou, 1977, page 47

[ phénomène parapsychologique ] [ perception extrasensorielle ] [ conscience globale ]

 
Mis dans la chaine
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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Notre époque ne produit pas que des terreurs innommables, prises d’otages à la chaîne, réchauffement de la planète, massacres de masse, enlèvements, épidémies inconnues, attentats géants, femmes battues, opérations suicide. Elle a aussi inventé le sourire de Ségolène Royal. C’est un spectacle de science-fiction que de le voir flotter en triomphe, les soirs électoraux, chaque fois que la gauche, par la grâce des bien-votants, se trouve rétablie dans sa légitimité transcendantale. On en reste longtemps halluciné, comme Alice devant le sourire en lévitation du Chat de Chester quand le Chat lui-même s’est volatilisé et que seul son sourire demeure suspendu entre les branches d’un arbre.

On tourne autour, on cherche derrière, il n’y a plus personne, il n’y a jamais eu personne. Il n’y a que ce sourire qui boit du petit-lait, très au-dessus des affaires du temps, indivisé en lui-même, autosuffisant, autosatisfait, imprononçable comme Dieu, mais vers qui tous se pressent et se presseront de plus en plus comme vers la fin suprême.

C’est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l’homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l’avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien.

C’est un sourire tutélaire et symbiotique. Un sourire en forme de giron. C’est le sourire de toutes les mères et la Mère de tous les sourires."

Auteur: Muray Philippe

Info: "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1595. Le sourire à visage humain

[ publicité ] [ ironie ] [ vacherie ]

 
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aborigènes

Les Pintupi étaient la dernière tribu "sauvage" à avoir été contactée dans le Grand Désert occidental et introduite à la civilisation blanche. Jusqu’à la fin des années 1950, ils avaient continué à pratiquer la chasse et la cueillette, nus dans les dunes, comme ils l’avaient fait pendant au moins dix mille ans.
C’étaient des gens insouciants et très ouverts d’esprit, qui ne connaissaient pas ces rudes rites d’initiation propres aux groupes plus sédentaires. Les hommes chassaient le kangourou et l’émeu. Les femmes cueillaient des graines, ramassaient des racines et tout ce qui pouvait se manger. En hiver ils s’abritaient derrière des pare-vent de spinifex ; et, même en pleine sécheresse, l’eau leur faisait rarement défaut. Une bonne paire de jambes était leur valeur la plus sûre et ils riaient sans cesse. Les quelques Blancs qui les visitèrent furent surpris de voir leurs nourrissons gras et en bonne santé.
Mais le gouvernement décréta que les hommes de l’âge de pierre devaient être sauvés… pour le Christ, si besoin était. En outre, on avait besoin du Grand désert occidental pour y mener à bien des opérations minières, éventuellement des essais nucléaires. Il fut donc ordonné d’embarquer les Pintupi dans des camions de l’armée et de les installer dans des lotissements du gouvernement. Nombre d’entre eux furent envoyés à Popanji, un camp situé à l’ouest d’Alice Springs, où ils moururent victimes d’épidémies, se prirent de querelle avec les hommes des autres tribus, se mirent à boire et à jouer du couteau.

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Le Chant des pistes

[ colonialisme ]

 
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anecdote

Pendant toute la journée fatale de Waterloo, Napoléon n'a pas semblé au mieux de sa forme. Plusieurs témoins ont raconté qu'il reste dans une sorte d'apathie, ce qui avait déjà été le cas le jour de la bataille de la Moskova (7 septembre 1812).

On conjecture depuis sur la nature du mal qui l'avait frappé. Il est certain qu'il avait pris froid les jours précédents, marqués par de violents orages suivis de fortes chaleurs. Pour le reste, on ignore la nature exacte de l'indisposition qui le rendit si peu enthousiaste, même si de douloureuses hémorroïdes (affection courante chez les cavaliers) ont été évoquées plus tard par les généraux Gourgaud et Bertrand. On a aussi parlé d'une crise de dysurie, affection qui le poursuivait depuis des années. Quoi qu'il en soit, Henry Boucquéau, le propriétaire de la ferme du Caillou, où avait été installé son quartier général, le vit "gêné dans ses mouvements", "embarrassé dans sa démarche" et "écartant les jambes". Et de fait, il ne monta quasiment pas à cheval de la journée.

Le moins que l'on puisse écrire est qu'il resta en retrait des opérations, ce qui est fâcheux pour un commandant en chef un jour pareil. Il laissa Ney prendre des décisions qui auraient normalement relevé de sa seule compétence, dicta des ordres peu clairs et aurait mal lu les (mauvaises) cartes à sa disposition. De quoi expliquer une partie des causes de la défaite, sans autant minimiser l'excellence du choix tactique de Wellington et la ponctualité de Blücher. 

Auteur: Lentz Thierry

Info: Le Monde, sur Internet, Publié le 18/06/2015

[ historique ] [ varices douloureuses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

auto-observation

Je comprends le mécanisme de ma propre pensée. Je sais précisément comment je sais, et cette compréhension est récursive. Je comprends la régression infinie de cette connaissance de soi, non pas en procédant pas à pas sans fin, mais en appréhendant la limite. La nature de la cognition récursive est claire pour moi. Une nouvelle signification du terme "connaissance de soi".

Fiat logos. Je connais mon esprit sous la forme d'un langage plus expressif que tout ce que j'avais imaginé jusque là. Comme Dieu qui crée l'ordre à partir du chaos via une simple parole, je me refais une beauté avec ce langage. Il est méta-descriptif et auto-éditable ; non seulement il peut décrire la pensée, mais il peut aussi décrire et modifier ses propres opérations, à tous les niveaux. Je me demande ce que Gödel aurait donné pour avoir accès à ce langage, où la modification d'un énoncé entraîne l'ajustement de toute la grammaire.

Avec cette approche et cet idiome, je peux voir comment mon esprit fonctionne. Je ne prétends pas voir mes propres neurones fonctionner ; de telles affirmations appartiennent à John Lilly et à ses expériences sur le LSD dans les années soixante. Ce que je peux faire, c'est percevoir les gestalts ; je vois les structures mentales se former, interagir. Je me vois penser, et je vois les équations qui décrivent ma pensée, et je me vois comprendre les équations, et je vois comment les équations décrivent le fait qu'elles peuvent être comprises.

Je sais comment elles composent mes pensées.

Ces pensées-là.  

Auteur: Chiang Ted

Info: Stories of Your Life and Others

[ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par miguel