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noosphère cybernétique

La collusion à l’œuvre depuis plus d’un siècle entre un mode de rationalité prioritairement fonctionnaliste et les techniques computationnelles est aujourd’hui non seulement patente, mais atteint son acmé, imposant une raison numérique fondée sur le découpage d’une mémorisation de tous les actes de la vie. Acceptons-nous d’être toujours plus intégralement régentés par ce mouvement qui s’intensifie et se perfectionne à des vitesses exponentielles, ou sommes-nous décidés à opposer des logiques fondées sur de toutes autres exigences aptes à favoriser la faculté humaine de libre choix et la subjectivation des existences ? Il s’agit là d’un enjeu et d’un défi pratique décisifs, dont notre degré de réponse individuelle et collective définit d’ores et déjà la nature de notre présent et déterminera celle de l’humanité à venir.

Auteur: Sadin Éric

Info: La vie algorithmique, p.261

[ objectif-subjectif ] [ question ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

covid-19

Pense-t-on qu’en un demi-siècle, l’État (Macron, Édouard Philippe, Bruno Le Maire) soit devenu si soucieux de notre santé qu’il n’hésite pas à "suspendre l’économie" - et d’ailleurs tout le pays – quand ses anciens maîtres (de Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing) se montraient d’une cruauté implacable envers la chair à machine ? D’où une interrogation immédiate, "l’économie" est-elle vraiment "suspendue" ou, au contraire, en suractivité, afin de forcer le passage au numérique et aux technologies convergentes (Nano-Bio-Info-Neuro, IA, etc.), cependant que nul ne peut s’y opposer.

Cela signifie que passées la sidération initiale et la contrariété de la technocratie étatique devant cette "grippette" (sic) venue troubler la routine de ses plans de développement techno-industriel, celle-ci a retourné le problème en solution et dramatisé la gravité de l’épidémie afin de maximiser les avantages qu’elle pouvait en tirer.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, pages 50-51

[ état d'urgence ] [ prétexte ] [ opportunité ] [ transition technologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expectative

Nos sociétés organisent habilement l'attente. Des gens font la queue des nuits entières pour le dernier modèle d'un ordinateur, des tickets de concert, des jeux vidéos, des articles soldés. Nous attendons le premier du mois devant les guichets de la RATP. Nous attendons devant les universités, à la caisse du supermarché, au téléphone, dans n'importe quelle administration. Au sud de la Méditerranée, devant les ambassades occidentales, les queues s'allongent dès l'aube pour un visa. Ailleurs, c'est la pénurie ou la guerre qui fait son travail. L'attente est un phénomène progressif et sournois, une activité en soi. Et pendant que nous attendons, par nécessité, besoin, désir ou mimétisme, nous ne nous révoltons pas. La ruse consiste à détruire chez les individus leur énergie, leur capacité à réfléchir, à s'opposer. Les réduire à des objectifs instantanés, aussi fugaces qu'une jouissance.

Auteur: Négar Djavadi

Info:

[ patience ]

 

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monétisation

Le basculement inévitable du libéralisme culturel dans le libéralisme économique possède, bien entendu, son pendant symétrique. Si la logique du capitalisme de consommation est de vendre n'importe quoi à n'importe qui (business is business), il lui est en effet indispensable d'éliminer un à un tous les obstacles culturels et moraux (tous les “tabous” dans la novlangue libérale et médiatique) qui pourraient s'opposer à la marchandisation d'un bien ou d'un service (sous un capitalisme digne de ce nom, il doit être évidemment possible de louer à tout moment le ventre d'une “mère porteuse” ou de commander sur catalogue une épouse ukrainienne ou un enfant haïtien). Le libéralisme économique intégral (officiellement défendu par la droite) porte donc en lui la révolution permanente des mœurs (officiellement défendue par la gauche), tout comme cette dernière exige, à son tour, la libération totale du marché.

Auteur: Michéa Jean-Claude

Info: Le complexe d'Orphée

[ progressisme prétexte ] [ économie dérégulée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

altruisme

Compatir aux erreurs des hommes, être indulgent pour leurs faiblesses, former leurs esprits, traiter doucement leurs maladies morales, les éloigner de l'oisiveté en encourageant leurs travaux, s'occuper activement de tout ce qui peut perfectionner le genre humain, secourir avec constance et courage les opprimés contre l'injustice, éclairer le pouvoir sur les abus de ses agents, opposer l'esprit d'ordre et d'union à l'esprit de discorde et de parti, consoler les infortunés, calmer les passions aigries, concilier par la tolérance les opinions opposées, adoucir les forts, soutenir les faibles, et donner à tous le double exemple de l'amour pour une sage liberté et du dévouement aux lois et au gouvernement sous lequel nous vivons, enfin contribuer de tous nos moyens à rendre heureux les hommes que la nature fit égaux et frères, tels sont les devoirs doux et sacrés de la bienveillance.

Auteur: Ségur Louis-Philippe de

Info: Pensées, maximes, réflexions, LI, p.17, Alexis Eymery, 1823

[ bonté ] [ attention ]

 

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pouvoir temporel

On entend souvent dire à notre époque que pour combattre le matérialisme, la technocratie, le pseudo-spiritualisme, ce qui s’impose est une nouvelle idéologie, capable de résister à toutes les séductions et à tous les assautset de galvaniser les bonnes volontés ; or le besoin d’une idéologie, ou le désir d’opposer une idéologie à une autre, est déjà un aveu de faiblesse, et toute initiative résultant de ce préjugé est fausse et condamnée à l’échec. Ce qu’il faut faire, c’est opposer au fausses idéologies la vérité qui a toujours existé, et que nous ne pourrions jamais inventer puisqu’elle existe en dehors de nous et au-dessus de nous. Le monde actuel est obsédé par le préjugé du dynamisme, comme si c’était là un "impératif catégorique" et une panacée, et comme si le dynamisme avait une signification et une efficacité en dehors de la vérité tout court.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "le jeu des masques"

[ tradition ] [ anti-progressisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

Un monde civilisé et timide n’a rien trouvé d’autre à opposer à la renaissance brutale et à visage découvert de la barbarie, que des sourires et des concessions. L’esprit de Munich est une maladie de la volonté chez les peuples nantis. Un état d’âme permanent chez ceux qui se sont abandonnés à la poursuite de la prospérité à tout prix, ceux pour qui le bien-être matériel est devenu le but principal de leur vie sur terre. Ces gens-là – et il y en a beaucoup dans le monde aujourd’hui – ont choisi la passivité et la reculade, afin de prolonger un peu leur train-train quotidien, afin d’éluder la difficulté aujourd’hui. Et demain, vous verrez, tout ira bien. Mais rien n’ira bien. Le prix de la lâcheté est toujours le mal. Nous ne récolterons la victoire que si nous avons le courage de faire des sacrifices.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Discours de Stockholm, dans Les Droits de l’écrivain, Points n°38, Seuil, 1972, p. 114-115

[ confort ] [ démocratie ] [ faiblesse ]

 

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urbanisme

Les villes ne meurent plus. Elles enflent, elles se superposent à elles-mêmes comme des cristaux malades. Elles cherchent la lumière qu'elles absorbent.
En tant que futur architecte vous avez peut-être des propositions ? Imagineriez-vous une ville molle ? Pliable, capable de se transformer sous l'effet de la pluie et du vent ? Du gel ? Flasque comme une méduse, pleine d'eau ? ...
Pourquoi pas... Je ne sais pas quelle forme aurait une ville érodable... La forme actuelle des villes traduit notre archaïsme, notre inaptitude à enregistrer le mouvement pour le faire nôtre. Au flux de l'eau nous continuons à opposer des digues... que l'eau un jour porte à la ruine. On peut se demander s'il ne faut pas plutôt infléchir son cours, travailler avec elle... Imaginez que l'on construise un ouvrage qui aille dans le sens de l'érosion. Alors il ne pourrait jamais y avoir ruine. Il y aurait transformation...

Auteur: Clément Gilles

Info: Thomas et le Voyageur : Esquisse du jardin planétaire

[ symbiose ]

 

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dure réalité

Ceux qui tranchent dans le vif ne sont pas légion. Il faut de l'audace et de l'abnégation pour s'opposer aux grimaces du destin. L'éducation des petits êtres est souvent un sacerdoce que beaucoup rechignent à assumer, et l'idée qu'il faille souffrir pour exister répugne à la plupart. Croyant préserver leur quotidien engourdi, les humains se montrent souvent veules. Ils masquent leur lâcheté par un fatalisme du bon aloi. Les mines contrites des braves gens déplorent en se lamentant les épreuves de la vie, mais ils restent les bras croisés devant l'adversité. Pourtant, les voitures n'ont pas vocation à écraser les poules, les troubadours à sectionner les queues et les canaris à vivre en cage. On s'étonne, on s'attriste, mais on s'habitue. La somme des petits renoncements ordinaires fait tranquillement le lit du pire, et la résignation à vivre courbé prépare en silence l'avènement des grands malheurs.

Auteur: Texier Richard

Info: L'hypothèse du ver luisant

[ dissimulée ] [ déresponsabilisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temporalité

Notre expérience du temps et de notre existence dans le temps est centrée sur le présent. En quoi est-ce nouveau ? Que le présent soit le centre et les deux autres dimensions, passé et avenir, la périphérie, c’est une image qui n’est pas d’aujourd’hui. Lorsqu’il veut opposer le "maintenant" à ces deux autres dimensions, Aristote les appelle "le temps qui entoure" (perix). Par ailleurs, que le présent soit le temps de l’action, le seul dont nous disposions, c’est aussi une constatation qui remonte à l’Antiquité. Un célèbre fragment d’Aristippe de Cyrène le rappelait déjà : "Seul le présent est à nous, et non pas ce qui nous devance, ni non plus ce qui est attendu : l’un a disparu, et de l’autre, il est incertain s’il sera". Des stoïciens comme Sénèque et Marc-Aurèle nous ont laissé des observations analogues. Cependant, il s’agissait pour les Anciens de museler l’intérêt excessif pour le passé et l’avenir, objets de nostalgie ou d’anticipation, pour ramener à l’exigence d’agir. Notre problème à nous est au contraire un désintérêt pour le passé comme pour l’avenir.

Auteur: Brague Rémi

Info: Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014

[ inconséquence ] [ attitudes ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel