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femmes-par-homme

La sensation est vive, le sentiment est rare. S'il semble plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, ce n'est pas le fait d'un mérite féminin : les femmes ne sont ni plus sensibles ni plus sincères. Leur éducation qui vise "à amollir leur coeur et leur laisser la tête vide", le sort que leur réserve la société les conduisent à faire de l'amour toute une affaire, faute de pouvoir exercer leurs qualités dans d'autres domaines. Le mariage, quant à lui, tourne vite en aigreurs et offenses réciproques, espèce de tyrannie mutuelle que les époux s'imposent pour se conformer à l'usage.

Auteur: Lasowski Patrick Wald

Info: L'amour au temps des libertins

[ oppressées ] [ dominées ]

 

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relations

Je me sens étrangement oppressée depuis ces deux derniers jours. J’ai l’impression d’être submergée, triste et j’ai peur. Ce n’est pas exactement une vraie dépression. C’est comme si l’ultime coquille de la conscience allait se briser. C’est comme de fixer quelque chose droit dans les yeux – le fait que pour mon petit garçon, pour mon mari, et pour H, je dois être une mère, et que rien ne va jamais s’interposer entre moi et ces forces qui m’encerclent – que je serai éternellement toute seule – regardant ces choses à nu, sans jamais être protégée, et je dois les mesurer à l’aune de la capacité de toutes ces personnes – les voilant et les modifiant, ces choses que je vois, afin de respecter leurs besoins à eux, de chacun – alors que moi, je les vois crues et nues. J’ai le sentiment que là pourrait se trouver le véritable éveil d’une femme à la conscience. Cela fait que je me sens seule, effroyablement.

Auteur: Morgan Christiana

Info: Cahier d'analyse d'une patiente de C. G. Jung

[ dévoilement ] [ concernement ] [ interrelié ] [ famille ] [ isolement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée magique

J’ai découvert en moi il y a quelques années la conviction que je mourrais entre l’âge de 61 et 62 ans, ce qui m’apparaissait alors encore comme un long délai (aujourd’hui ce ne sont plus que 8 ans). Je suis ensuite allé en Grèce avec mon frère, et là cela a été réellement inquiétant de voir le nombre 61 ou 60, combiné avec 1 ou 2, revenir à l’occasion de toutes les appellations de tous les objets numérotés, en particulier des moyens de transport, ce que je notai consciencieusement. D’humeur oppressée, j’espérai reprendre souffle à l’hôtel d’Athènes quand on nous donna des chambres au premier étage ; le numéro 62 ne pouvait pas entrer en ligne de compte. Certes, mais je reçus du moins le n°31 […], et ce nombre plus jeune et plus agile s’avéra encore plus endurant dans la persécution que le premier. Depuis mon retour jusqu’à des temps tout à fait récents, le 31, au voisinage duquel se trouvait volontiers un 2, m’est resté fidèle. Comme j’ai aussi dans mon système des régions où je suis seulement avide de savoir et nullement superstitieux, j’ai tenté depuis lors l’analyse de cette conviction ; la voici. Elle s’est constituée en 1899. Deux événements ont alors eu lieu simultanément. Premièrement j’ai écrit L’Interprétation des rêves (qui a parue antidatée avec la mention 1900), deuxièmement j’ai reçu un nouveau numéro de téléphone, que j’ai encore actuellement : 14 362. Ce qui est commun à ces deux faits est facile à établir : en 1899, quand j’ai écrit L’Interprétation, j’avais 43 ans. Quoi donc de plus proche que de penser que les deux autres chiffres devaient signifier la fin de ma vie, donc 61 ou 62. – Soudain il entre de la méthode dans l’absurdité. La superstition que je mourrai entre 61 et 62 ans se révèle être l’équivalent de la conviction qu’avec L’Interprétation j’ai achevé l’œuvre de ma vie, que je n’ai plus besoin de rien faire, et que je peux mourir tranquillement.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 16 avril 1909

[ mort ] [ psychanalyse ] [ élucidation raisonnable ] [ signification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femme

Sans raison particulière, j'ai commencé à regarder de près les femmes sur le boulevard. Soudain, il m'a semblé que j'avais vécu avec une sorte de regard limité : comme si mon attention s'était portée uniquement sur nous, les filles, Ada, Gigliola, Carmela, Marisa, Pinuccia, Lila, moi, mes camarades de classe, et que je n'avais jamais vraiment prêté attention au corps de Melina, de Giuseppina Pelusi, de Nunzia Cerullo, de Maria Carracci. Le seul corps de femme que j'avais étudié, avec une appréhension toujours plus grande, était le corps boiteux de ma mère, et je m'étais sentie oppressée, menacée par cette image, craignant sans cesse qu'elle ne s'impose soudainement à la mienne. Ce jour-là, au contraire, j'ai vu clairement les mères de l'ancien quartier. Elles étaient nerveuses, elles étaient consentantes. Elles étaient silencieuses, lèvres serrées et épaules baissées, ou alors elles criaient de terribles insultes aux enfants qui les harcelaient. Extrêmement maigres, yeux et joues creuses, ou avec un large arrière-train, les chevilles gonflées, une poitrine lourde, elles traînaient sacs de courses et petits enfants qui s'accrochaient à leurs jupes et voulaient être portés. Et, bon Dieu, elles avaient dix ans, tout au plus vingt ans de plus que moi. Pourtant, elles semblaient avoir perdu ces qualités féminines si importantes pour nous, les filles, et que nous accentuions avec vêtements et maquillage. Elles avaient été dévorées par le corps des maris, des pères, des frères, auxquels elles finissaient par ressembler, à cause de leur travail ou de l'arrivée de la vieillesse, de la maladie. Quand cette transformation avait-elle commencé ? Avec les travaux ménagers ? Les grossesses ? Par les coups ? Lila serait-elle déformée comme Nunzia ? Fernando abandonnerait-elle son visage délicat, sa démarche élégante deviendrait-elle celle de Rino, jambes larges, les bras écartés par la poitrine ? Et mon corps serait-il aussi un jour ruiné par l'apparition du corps de ma mère et celui de mon père ? Et tout ce que j'apprenais à l'école se dissoudrait-il, le voisinage prévaudrait-il à nouveau, les horaires, les manières, tout serait-il confondu dans une fange noire, Anaximandre et mon père, Folgóre et Don Achille, les valeurs et les étangs, les aoristes, Hésiode, et l'insolente langue populaire des Solaras, comme, au cours des millénaires, c'était arrivé à la ville débraillée, avilie elle-même ?

Auteur: Ferrante Elena

Info: The Story of a New Name

[ vieillissement ] [ dégradation ] [ prolétaires ]

 
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Ajouté à la BD par miguel