Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 413
Temps de recherche: 0.0492s

sexe

De temps en temps, des visites inattendues arrivaient dans ce trou perdu : des officiers de l'État-Major de Luanda, conservés dans le formol de l'air conditionné, des quinquagénaires sud-africaines qui embrassaient mes malades dans une fureur de rut de ménopause, deux actrices de Revue en train d'agiter à contretemps leurs grosses jambes sur une scène faite de tables, accompagnées par un accordéon exténué ; elles ont dîné au mess des officiers à côté du commandant luisant d'orgueil dont la timidité s'embrouillait dans des sourires d'adolescent pris en faute, pendant que le lieutenant, celui de la bonniche, tournait autour d'elles, flairant leurs décolletés dans une extase muette. L'aumônier, contrit, baissait ses paupières vierges sur sa soupe-bréviaire.
"Quarante ans à accumuler du sperme, calculait le capitaine âgé, en le toisant de loin. Si ce mec jouit, il nous noie tous dans l'eau bénite de ses couilles."

Auteur: Lobo Antunes Antonio

Info: Le cul de Judas

[ abstinence ] [ religion ] [ humour ]

 

Commentaires: 0

chapelles

Je ne crois en rien, nous sommes seuls et nous ne serons pas secourus, mais j'aime les églises alanguies dans le creux des après-midi. Je ne parle pas des cathédrales orgueilleuses ni des basiliques perchées, ni de la Madeleine ni de Saint-Germain-des-Prés, ni de Saint-Etienne-du-Mont ni de Saint-Sulpice, je parle des églises sans qualité, des églises de semaine, assoupies, à peine frottées de catéchèse par des dames de bonne volonté que chapeaute de loin un prêtre encore jeune, expéditif et souriant. Même dans les villes, même à Paris, à l'heure du goûter, la trépidance ordinaire reflue dans le ventre des modestes églises de quartier ; la température y est à peu près constante, la lumière aussi, le temps s'y oublie, on y berce à bas bruit des douleurs irrémédiables, personne ne demande rien à personne, le confessionnel est vide, les araignées s'affairent, ça sent la poussière froide.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Nos vies

[ maison de Dieu ] [ sanctuaire ] [ recueillement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

amour

Alors, comme si sa destinée se fût accomplie à cet instant, une soudaine et corrélative révélation s’était faite, en cet élu de la Douleur, de sa propre puissance affective, jusqu’alors inconnue de lui-même, enveloppée et flottante dans l’amnios… Une surprenante avidité de tendresse humaine fut l’accompagnement immédiat des surnaturelles appétences de ce vierge cœur.

Du premier coup, sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle. Tout ce que la misère et les défiances d’un rétractile orgueil avaient, jusque-là, comprimé, fit explosion : l’ignorance, les niaises pudeurs, les crédulités jobardes, les lyriques éruptions, les attendrissements dangereux, le besoin subit de se fendre l’âme du haut en bas, au milieu du hennissement sexuel, enfin, tout le déballage coquebin d’un chérubinisme attardé et grandiloque. Éternelle dilapidation des mêmes trésors pour aboutir à l’empyreume fatal de la passion satisfaite !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 60

[ coup de foudre ] [ étapes obligatoires ] [ volupté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Après avoir esquissé la poésie, il est nécessaire de donner ici le profil du poète. Canalis est un petit homme sec, de tournure aristocratique, brun, doué d'une figure vituline* et d'une tête un peu menue, comme celle des hommes qui ont plus de vanité que d'orgueil. Il aime le luxe, l’éclat, la grandeur. La fortune est un besoin pour lui plus que pour tout autre. Fier de sa noblesse, autant que de son talent, il a tué ses ancêtres par trop de prétentions dans le présent. Après tout, les Canalis ne sont ni les Navarreins, ni les Cadignan, ni les Grandlieu, ni les Nègrepelisse. Et cependant, la nature a bien servi ses prétentions. Il a ces yeux d'un éclat oriental qu'on demande aux poètes, une finesse assez jolie dans les manières, une voix vibrante ; mais un charlatanisme naturel détruit presque ces avantages. Il est comédien de bonne foi.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Modeste Mignon. *qui a l'aspect d'une tête de veau, *désigne une personne intellectuellement et physiquement peu expressive.

[ . ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Un grand écrivain de l’époque précédente [Gogol], en conclusion de la plus grande de ses œuvres [Les Âmes mortes], personnifiant la Russie par une troïka russe fonçant vers une destination inconnue, s’exclame : "Ah, troïka, oiseau-troïka, qui t’a inventée !" et avec un orgueilleux enthousiasme il ajoute que, devant cette troïka fonçant à tombeau ouvert, tous les peuples s’écartent respectueusement. C’est ainsi, messieurs, admettons, admettons qu’ils s’écartent, respectueusement ou non, mais à mon humble avis, le génial artiste a terminé ainsi son livre, soit dans un accès d’exaltation puérile et naïve, soit simplement par crainte de la censure de l’époque. Car en n’attelant à sa troïka que ses propres héros, les Sobakevitch, les Nozdrev et les Tchitchikov, quel que soit le cocher, on n’arriverait à rien de bon avec de tels coursiers ! Or ce ne sont encore que les coursiers de jadis, qui ne peuvent rivaliser avec ceux d’aujourd’hui, nous avons mieux...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 471-472

[ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

avilissement

Je retournai chez moi avec la sensation d'une solitude absolue. Généralement, cette sensation d'être seul au monde s'accompagne chez moi d'un orgueilleux sentiment de supériorité : je méprise les hommes, je les vois sales, laids, incapables, avides, grossiers, mesquins ; ma solitude ne m'effraie pas, elle est pour ainsi dire olympienne. Mais ce jour-là, comme à d'autres moments semblables, ma solitude était la conséquence de ce qu'il y avait de pire en moi, de mes bassesses. Dans ces cas-là, je sens que le monde est méprisable, mais je comprends que moi aussi je fais partie de ce monde ; dans ces moments-là, je suis envahi d'une fureur d'anéantissement, je me laisse caresser par la tentation du suicide, je me soûle, je recherche les prostituées. Et je ressens une certaine satisfaction à éprouver ma propre bassesse et à admettre que je ne suis pas meilleur que les monstres répugnants qui m'entourent.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Le tunnel, chapitre XXI

[ projection ] [ jouissance ] [ déchéance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

patrie

Vous êtes nés dans ce pays et vous en êtes fier et vous lui êtes attaché. Vous seriez né dans un autre pays, vous en seriez tout aussi fier et vous lui seriez attaché de même. Mieux, même : né ici, on vous aurait aussitôt transporté dans un autre pays où vous auriez été élevé et auriez grandi ? Vous seriez de ce pays et c'est de lui que vous seriez fier et ce pays auquel vous seriez attaché. Supposez que les bruns se mettent à être fiers d'être bruns, avec une idée de prévalence, - et qui dit prévalence dit bientôt rivalité, - sur les blonds ou vice versa ? Vous voyez si vous êtes comique avec votre orgueil national et votre patriotisme : vous avez eu autant de part à être de ce pays plutôt que d'un autre, que les bruns à être bruns et les blonds à être blonds.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Passe-temps, Oeuvres, Mercure de France 1988 <p.253>

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Vous, les hommes, vous vous croyez si forts, alors que vous êtes si fragiles. Non, mon chéri... Attends! C'est différent. Ça n'a rien à voir. Vous avez été éduqués à posséder le pouvoir, mais à résister. Vous êtes comme des princes à qui on a préparé une place toute chaude sur le trône. C'est pour ça que vous perdez tous vos moyens au moindre séisme. Nous, les femmes, subissons deux jougs et nous battons sur deux fronts à la fois. Nous sortons nos griffes dès que le danger montre son nez et nous passons à l'attaque parce que nous avons appris à affûter nos armes. Et quand je dis attaque, je veux dire défense, naturellement. Attaquer, c'est se défendre contre l'envahissement de la folie. Cette folie que vous avez fabriquée avec votre orgueil mal placé, votre fierté exhibitionniste. Vous manipulez la morale et la religion comme des illettrés manipuleraient de l'uranium.

Auteur: Fellag Mohand Said

Info: C'est à Alger

[ hommes-par-femmes ]

 

Commentaires: 0

fantôme

Être revenant, c'est l'art de tirer les leçons des coups que l'on a reçus. Une école qui nous purge du vice de l'orgueil.
Le revenant ne peut regarder les orgueilleux obnubilés par le pouvoir autrement qu'avec commisération. Leur existence est bien pathétique. Ils n'ont de cesse d'enfoncer les têtes de leurs subalternes, puis de se fondre en courbettes devant leurs supérieurs : coincés entre la frustration de ne pouvoir surpasser celui d'en haut, et la crainte d'être supplanté par celui d'en bas... Une vie de tourments, en mobilisation générale permanente pour une guerre sans fin, sans vainqueur... Tant de fatigue pour de telles indignités !
Le revenant ne perd pas son temps avec ce genre de pitreries. D'avoir lui-même brusquement perdu tout pouvoir, il a eu la révélation qu'il n'était qu'un minuscule point dans l'univers, de surcroît bien éphémère, et a perçu l'absurdité de la course à un pouvoir si volatil.

Auteur: Yigit Bener

Info: Le revenant

[ compréhension ] [ esprit ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-homme

Oui, femmes, quoi qu’on puisse dire,

Vous avez le fatal pouvoir

De nous jeter par un sourire

Dans l’ivresse ou le désespoir.



Oui, deux mots, le silence même,

Un regard distrait ou moqueur,

Peuvent donner à qui vous aime

Un coup de poignard dans le coeur.



Oui, votre orgueil doit être immense,

Car, grâce à notre lâcheté,

Rien n’égale votre puissance,

Sinon votre fragilité.



Mais toute puissance sur terre

Meurt quand l’abus en est trop grand,

Et qui sait souffrir et se taire

S’éloigne de vous en pleurant.



Quel que soit le mal qu’il endure,

Son triste rôle est le plus beau.

J’aime encor mieux notre torture

Que votre métier de bourreau.

Auteur: Musset Alfred de

Info: Poésies nouvelles, 1850

[ poème ] [ méprisantes ] [ héroïsme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson