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papa

Quand, à vingt-trois ans, je partis sur les traces de ma fiancée italienne, Barbara, étudier à Turin, j'écrivis à mon père une lettre où je lui faisais part de ma gêne à devoir encore être à sa charge.
J'ai conservé sa réponse, en date du 30 juin 1982:
"Ta préoccupation de la dépendance financière prolongée m'a rappelé mes cours d'anthropologie, où j'ai appris que plus une espèce animale est avancée, plus longue est sa période d'enfance et d'adolescence; Et je crois que notre espèce familiale est assez avancée dans tous les sens.
Moi aussi j'ai dépendu de mon père jusqu'à l'âge de vingt-six ans, mais pour te parler franchement, cela ne m'a jamais préoccupé.
Tu peux être sûr que tant que tu continueras à étudier et à travailler comme tu le fais, pour nous ta dépendance ne sera pas une charge mais une très agréable obligation que nous assumerons avec énormément de plaisir et d'orgueil.

Auteur: Faciolince Héctor Abad

Info: L'oubli que nous serons

[ fils ] [ argent ]

 

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déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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déclaration d'amour

Je ne t’aime pas telle une rose de sel,

topaze, œillets en flèche et propageant le feu :

comme on aime de certaines choses obscures,

c’est entre l’ombre et l’âme, en secret, que je t’aime.



Je t’aime comme la plante qui ne fleurit,

qui porte en soi, cachée, la clarté de ces fleurs,

et grâce à ton amour vit obscur en mon corps

le parfum rassemblé qui monta de la terre.



Je t’aime sans savoir comment, ni quand, ni d’où,

je t’aime sans détour, sans orgueil, sans problèmes :

je t’aime ainsi, je ne sais aimer autrement,



Je t’aime ainsi, sans que je sois, sans que tu sois,

si près que ta main sur ma poitrine est à moi,

et si près que tes yeux se ferment quand je dors.

Auteur: Neruda Pablo

Info: 100 sonnets d'amour

[ unicité ]

 

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séduction

L'amour se passe presque toujours en conversation. Il n'y a qu'une seule chose d'inépuisable chez un amant, c'est la bonté, la grâce et la délicatesse. Tout sentir, tout deviner, tout prévenir; faire des reproches sans affliger la tendresse; désarmer un présent de tout orgueil; doubler le prix d'un procédé par des formes ingénieuses; mettre de la flatterie dans les actions et non en paroles; se faire entendre plutôt que de saisir vivement; toucher sans frapper; mettre de la caresse dans les regards et jusque dans le son de sa voix; ne jamais embarrasser; amuser sans offenser le goût; toujours chatouiller le coeur; parler à l'âme...Voilà tout ce que les femmes demandent, elles abandonneront les bénéfices de toutes les nuits de Messaline pour vivre avec un être que leur prodiguera ces caresses d'âme dont elles sont si friandes, et qui ne coûtent rien aux hommes, si ce n'est un peu d'attention. Ces lignes renferment la plus grande partie des secrets du lit nuptial.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Physiologie du Mariage p.239

[ recettes ]

 

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russie

A un certain moment, nous avons eu l’idée d'un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l'orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoi, Pouchkine, Andrei Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse mforme du peuple habitué à courber Ie dos et baisser Ie regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d'autocrates sanguinaires : Ivan Ie Terrible, Pierre Ie Grand, Lénine, Staline. On a ete obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli Ie plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C'est là que j'ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu'il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ historique ] [ dictateurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

magnificat

Mon âme exalte Dieu, le Seigneur.

Et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur.

Car il m’a regardée, moi, son humble servante, ce pour quoi les enfants des enfants me diront bienheureuse éternellement.

Car lui qui fait toutes choses a fait pour moi de grandes choses, et saint est son nom.

Et sa miséricorde dure d’une génération à l’autre pour tous ceux qui le craignent.

Il agit puissamment par son bras, et détruit tous ceux qui sont orgueilleux dans l’esprit de leur cœur.

Il dépose les grands seigneurs de leur seigneurie et il élève les petits, ceux qui ne sont rien.

Il rassasie les affamés par toutes sortes de biens, et il laisse les riches demeurer les mains vides.

Il accueille son peuple d’Israël qui le sert, après avoir pensé à sa miséricorde.

Comme il l’a promis à nos pères, à Abraham et à ses enfants pour l’éternité.

Auteur: La Bible

Info: Luc 1, 46-55

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

oppression

Il faudrait d'abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu'il y a au Vietnam une tête coupée et un oeil crevé et qu'en France on accepte, une fillette violée et qu'en France on accepte, un Malgache supplicié et qu'en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s'opère, une gangrène qui s'installe, un foyer d'infection qui s'étend et qu'au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. De tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l'Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l'ensauvagement du continent.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Discours sur le colonialisme

[ colonialisme ]

 
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confession

Albert Zbinden : - Disons le mot, vous avez été antisémite ?

L.F. Céline : - Exactement. Dans la mesure où je supposais que les sémites nous poussaient dans la guerre. Sans ça je n'ai évidemment rien - je ne me trouve nulle part en conflit avec les sémites ; il n'y a pas de raison. Mais autant qu'ils constituaient une secte, comme les Templiers, ou les Jansénistes, j'étais aussi formel que Louis XIV. Il avait des raisons pour révoquer l'édit de Nantes, et Louis XV pour chasser les Jésuites... Alors voilà, n'est-ce pas : je me suis pris pour Louis XV ou pour Louis XIV, c'est évidemment une erreur profonde. Alors que je n'avais qu'à rester ce que je suis et tout simplement me taire. Là j'ai péché par orgueil, je l'avoue, par vanité, par bêtise. Je n'avais qu'à me taire... Ce sont des problèmes qui me dépassaient beaucoup. Je suis né à l'époque où on parlait encore de l'affaire Dreyfus. Tout ça c'est une vraie bêtise dont je fais les frais.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Albert Zbinden, 1957

[ aveu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mobilier

A part cette chaise, il n'y avait rien d'autre qu'une caisse en bois retournée sur laquelle trônaient un réchaud à alcool, une cafetière et une gargoulette contenant de l'eau potable. Gohar vivait dans la plus stricte économie de moyens matériels. La notion du plus élémentaire confort était depuis longtemps bannie de sa mémoire. Il détestait s'entourer d'objets; les objets recelaient les germes latents de la misère, la pire de toutes, la misère inanimée; celle qui engendre fatalement la mélancolie par sa présence sans issue. Non pas qu'il fût sensible aux apparences de la misère; il ne reconnaissait à celle-ci aucune valeur tangible, elle demeurait toujours pour lui une abstraction. Simplement il voulait protéger son regard d'une promiscuité déprimante. Le dénuement de cette chambre avait pour Gohar la beauté de l'insaisissable, il y respirait un air d'optimisme et de liberté. La plupart des meubles et des objets usuels outrageaient sa vue, car ils ne pouvaient offrir aucun aliment à son besoin de fantaisie humaine. Seuls les êtres dans leurs folies innombrables, avaient le don de le divertir.

Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ dénuement ] [ littérature ]

 

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personnage

Elle avait grandi comme en dehors du monde. Le monde n'était pas à sa dimension, elle le savait, il était aussi trop étranger. Elle voyait autour d'elle, au collège, au lycée, des filles et des garçons qui ne connaissaient pas de difficulté à frétiller au milieu de leurs semblables dans le grand bassin d'eau froide des journées, à se frayer un chemin dans la foule; qui étaient à l'aise partout, trouvaient leur place dans l'existence, riaient, s'exaltaient, indifférents aux regards. Elle ne s'y attardait pas. Venant des autres, cette capacité tait manuelle. Pas chez elle. Elle n'osait s'avouer différente, c'eût été de l'orgueil. Elle se considérait plutôt en défaut, d'où son acceptation de ce qui lui arrivait, elle courbait la nuque sous les menus événements qui pénétraient l'aire longtemps protégée où elle s'ébattait. Ses parents la disaient naïve, presque une enfant. Il fallait la garder à l'abri.
De ses pensées, de ses rêves, ils ne s'inquiétaient pas. Couvait-elle des souhaits, brodait-elle des élans, illustrait-elle des goûts, des préférences ? Ce ne sont pas des questions qu'on pose aux filles.

Auteur: Morgan Cédric

Info: le Bonheur en douce

[ isolement ]

 

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