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sagesse

N'est contemporain que le professionnel de l'hérésie, le rejeté par vocation, à la fois vomissure et panique des orthodoxies. [...] Le sage, lui, est hostile au nouveau. Désabusé, il abdique : c'est sa forme de protestation. Orgueilleux qui s'isole dans la norme, il s'affirme en reculant. A quoi tend-il ? A surmonter ou à neutraliser ses contradictions. S'il y réussit, il prouve que les siennes manquaient de vigueur, qu'il les avait dépassées avant de les braver. L'instinct lui faisant défaut, il lui est facile d'être maître de soi, de pontifier dans l'anémie de sa sérénité.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: La Tentation d'exister, Tel Gallimard, 1986, p. 121-122

[ dénigrement ] [ immobile ] [ politiquement correct ] [ conservation ]

 

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vanité

Dans son Échelle du Paradis, saint Jean Climaque note qu'un moine orgueilleux n'a pas besoin d'être persécuté par le démon : il est lui-même son propre démon.

Je pense à X, qui a raté sa vie au couvent. Personne n'était mieux fait pour se distinguer dans le monde et y briller. Inapte à l'humilité, à l'obéissance, il a choisi la solitude et s'y est enlisé. Il n'avait rien en lui pour devenir, selon l'expression du même Jean Climaque, "l'amant de Dieu". Avec du sarcasme, on ne peut faire son salut, ni aider les autres à faire le leur. Avec du sarcasme, on peut seulement masquer ses blessures, sinon ses dégoûts.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De l'inconvénient d'être né, Folio essais

[ prétention ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

agnosticisme

Je ne sais pas… et je le sais !

Comment peut-on ne pas être agnostique, du moins au sens où il s’agit simplement, quand on ne sait pas, d’avoir l’humilité de dire "Je ne sais pas" ?

Ce qui est orgueilleux, ce n’est pas de refuser de croire, comme le laissent entendre des croyants, mais, au contraire, d’avoir l’incroyable outrecuidance de prétendre savoir quand on ne sait pas. Dire "Je crois" quand on ne sait pas, ce n'est pas de l'humilité, c'est de la suffisance. La véritable humilité, quand on ne sait pas, c'est de le reconnaître et surtout de chercher, pour qu'un jour on sache, même si c'est à longue échéance. C'est ainsi que l'humanité a réussi à effectuer tous ses progrès véritables.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ connaissance ] [ savoir ] [ esprit critique ] [ croyance ] [ recherche ] [ humanisme ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI

poème

Je vous ai si souvent regardée au visage
Que j’en ai désiré votre corps tout entier.
Et maintenant mes yeux conservent une image
Que mon cœur désormais ne peut plus oublier.

Que m’importe à présent si vos mains trop rapides
Couvrent votre beauté de longs voiles jaloux !
C’est en vain qu’à vos pieds tombent leurs plis rigides
Puisqu’ils ne sont plus là lorsque je pense à vous.

Le jour peut s’achever, et la nuit ténébreuse
Peut nous confondre toute à son obscurité,
N’êtes vous pas debout dans son ombre amoureuse
En un rêve pareil a votre nudité !

Et si vous détournez du mien votre visage,
Si, loin de moi, s’en va votre pas orgueilleux,
Est il rien qui pourra dénouer l’esclavage
Que vous fait ma captive et vous lie à mes yeux.

Auteur: Régnier Henri de

Info: La captive

[ femmes-par-hommes ] [ beauté ] [ éloge ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Un grand écrivain de l’époque précédente [Gogol], en conclusion de la plus grande de ses œuvres [Les Âmes mortes], personnifiant la Russie par une troïka russe fonçant vers une destination inconnue, s’exclame : "Ah, troïka, oiseau-troïka, qui t’a inventée !" et avec un orgueilleux enthousiasme il ajoute que, devant cette troïka fonçant à tombeau ouvert, tous les peuples s’écartent respectueusement. C’est ainsi, messieurs, admettons, admettons qu’ils s’écartent, respectueusement ou non, mais à mon humble avis, le génial artiste a terminé ainsi son livre, soit dans un accès d’exaltation puérile et naïve, soit simplement par crainte de la censure de l’époque. Car en n’attelant à sa troïka que ses propres héros, les Sobakevitch, les Nozdrev et les Tchitchikov, quel que soit le cocher, on n’arriverait à rien de bon avec de tels coursiers ! Or ce ne sont encore que les coursiers de jadis, qui ne peuvent rivaliser avec ceux d’aujourd’hui, nous avons mieux...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 471-472

[ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

avilissement

Je retournai chez moi avec la sensation d'une solitude absolue. Généralement, cette sensation d'être seul au monde s'accompagne chez moi d'un orgueilleux sentiment de supériorité : je méprise les hommes, je les vois sales, laids, incapables, avides, grossiers, mesquins ; ma solitude ne m'effraie pas, elle est pour ainsi dire olympienne. Mais ce jour-là, comme à d'autres moments semblables, ma solitude était la conséquence de ce qu'il y avait de pire en moi, de mes bassesses. Dans ces cas-là, je sens que le monde est méprisable, mais je comprends que moi aussi je fais partie de ce monde ; dans ces moments-là, je suis envahi d'une fureur d'anéantissement, je me laisse caresser par la tentation du suicide, je me soûle, je recherche les prostituées. Et je ressens une certaine satisfaction à éprouver ma propre bassesse et à admettre que je ne suis pas meilleur que les monstres répugnants qui m'entourent.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Le tunnel, chapitre XXI

[ projection ] [ jouissance ] [ déchéance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fantôme

Être revenant, c'est l'art de tirer les leçons des coups que l'on a reçus. Une école qui nous purge du vice de l'orgueil.
Le revenant ne peut regarder les orgueilleux obnubilés par le pouvoir autrement qu'avec commisération. Leur existence est bien pathétique. Ils n'ont de cesse d'enfoncer les têtes de leurs subalternes, puis de se fondre en courbettes devant leurs supérieurs : coincés entre la frustration de ne pouvoir surpasser celui d'en haut, et la crainte d'être supplanté par celui d'en bas... Une vie de tourments, en mobilisation générale permanente pour une guerre sans fin, sans vainqueur... Tant de fatigue pour de telles indignités !
Le revenant ne perd pas son temps avec ce genre de pitreries. D'avoir lui-même brusquement perdu tout pouvoir, il a eu la révélation qu'il n'était qu'un minuscule point dans l'univers, de surcroît bien éphémère, et a perçu l'absurdité de la course à un pouvoir si volatil.

Auteur: Yigit Bener

Info: Le revenant

[ compréhension ] [ esprit ]

 

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déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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magnificat

Mon âme exalte Dieu, le Seigneur.

Et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur.

Car il m’a regardée, moi, son humble servante, ce pour quoi les enfants des enfants me diront bienheureuse éternellement.

Car lui qui fait toutes choses a fait pour moi de grandes choses, et saint est son nom.

Et sa miséricorde dure d’une génération à l’autre pour tous ceux qui le craignent.

Il agit puissamment par son bras, et détruit tous ceux qui sont orgueilleux dans l’esprit de leur cœur.

Il dépose les grands seigneurs de leur seigneurie et il élève les petits, ceux qui ne sont rien.

Il rassasie les affamés par toutes sortes de biens, et il laisse les riches demeurer les mains vides.

Il accueille son peuple d’Israël qui le sert, après avoir pensé à sa miséricorde.

Comme il l’a promis à nos pères, à Abraham et à ses enfants pour l’éternité.

Auteur: La Bible

Info: Luc 1, 46-55

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mobilier

A part cette chaise, il n'y avait rien d'autre qu'une caisse en bois retournée sur laquelle trônaient un réchaud à alcool, une cafetière et une gargoulette contenant de l'eau potable. Gohar vivait dans la plus stricte économie de moyens matériels. La notion du plus élémentaire confort était depuis longtemps bannie de sa mémoire. Il détestait s'entourer d'objets; les objets recelaient les germes latents de la misère, la pire de toutes, la misère inanimée; celle qui engendre fatalement la mélancolie par sa présence sans issue. Non pas qu'il fût sensible aux apparences de la misère; il ne reconnaissait à celle-ci aucune valeur tangible, elle demeurait toujours pour lui une abstraction. Simplement il voulait protéger son regard d'une promiscuité déprimante. Le dénuement de cette chambre avait pour Gohar la beauté de l'insaisissable, il y respirait un air d'optimisme et de liberté. La plupart des meubles et des objets usuels outrageaient sa vue, car ils ne pouvaient offrir aucun aliment à son besoin de fantaisie humaine. Seuls les êtres dans leurs folies innombrables, avaient le don de le divertir.

Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ dénuement ] [ littérature ]

 

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