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hiérarchisation

Car l'apparition de la sexualité a entraîné trois conséquences majeures sur le monde.

Tout d'abord, le sexe a définitivement brouillé une "sélection" prétendument impersonnelle en favorisant le CHOIX des partenaires en tant que force évolutive. […] D'un seul coup, la RELATION devenait plus importante que l'individu. Née d'une sensibilité primordiale qui rend les uns attirants pour les autres, voilà que l'histoire évolutive dépend maintenant de la liberté du désir.

Le deuxième résultat de l'émergence de la sexualité consiste dans l'opposition inévitable des deux genres. À partir de la spécialisation des gamètes, l'un petit, mobile, le spermatozoïde, l'autre gros et plein d'énergie, l'ovule, une divergence incroyable confronte les deux partenaires, et ce conflit invraisemblable se déroule dans le corps des protagonistes. […] Alors commence à s'entreprendre la grande stratégie des réconciliations amoureuses, menant progressivement à l'organisation de relations mutuelles précaires et magnifiques.

Enfin, le sexe biologique produit la variation, la différence essentielle. Au lieu de s'égarer dans une amélioration continue de performances d'une espèce qu'une crise viendrait réduire à néant, la reproduction sexuelle s'engage dans une diversification infinie, recombinant les gènes des uns avec les gènes des autres pour former une individualité nouvelle absolument originale. De toutes ces imprévisibles conséquences, il découle une subtile interdépendance des uns et des autres.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp. 40-41

[ triade ] [ sexuation ] [ rôles distribués ]

 

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traducteur

Retraité depuis quatre ans, il vit en Dordogne et "tous les jours, il ne fait que ça : traduire !" L'ordinateur et le logiciel Word ont succédé aux cahiers à petits carreaux. La méthode n'a par contre pas changé : "On ne traduit pas que du sens, on traduit quelque chose qui est de l'ordre de l'émotion ", explique F. Michalski, très attaché à respecter l'étrangeté, la rythmique, la musique des auteurs. Même avec une parfaite connaissance de l'anglais, de l'américain, le traducteur est confronté à moult obstacles : l'argot des marines ou des flics, les vocabulaires cajun ou Navajo, sans oublier les jeux de mots, les métaphores. "Il faut trouver des clés, téléphoner aux auteurs parfois mais il n'y a jamais de solution absolue. " Et finalement le traducteur fait ce qu'il veut d'un livre, il se l'approprie... "C'est un bien ou c'est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J'ai été encensé et en même temps complètement descendu ! " Alors finalement, on ne lit pas du Ellroy mais du Michalski ? "Je ne suis pas un auteur. L'idéal c'est bien sûr de lire en version originale. La traduction est un plaisir solitaire et égoïste. " Plaisir de donner une nouvelle peau à un corps. Et peu importe sa couleur, même si Freddy Michalski préfère le... noir.

Auteur: Michalski Freddy

Info:

[ transposeur ]

 

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science-fiction

Et puis il y avait eu l'arrivée de Piel Essiarf. Ce fou. Son excentricité essentielle et l'immense fortune héritée de ses parents avaient offert une ouverture incroyable, vrai coup de lumière dans la pénombre d'un solipsisme anthropomorphique sans issue.

Inspiré des travaux de Millar Gaichel, explorateur marginal du siècle précédent (un ufologiste passionné qui ingérait de très calculées doses de DMT tout en utilisant des lunettes spéciales afin d'élargir sa vision dans l'infrarouge et l'ultraviolet, tout ceci après s'être longuement rééduqué pour s'extraire au possible des préjugés culturels qui obstruaient ses sens), Piel Essiarf fit faire un bond immense à l'aventure du dépassement cognitif en combinant trois idées de recherches qu'il put faire développer "ensemble" via l'engagement de brillants chercheurs créateurs et l'intelligente utilisation des progrès technologiques de son époque.

Sa première idée, la plus originale et la plus difficile, déverrouillait tout. On la nomme encore aujourd'hui "Désyntonisation et reconversion syntones des formes de vie a-syntones." Les deux autres, non moins aventureuses, étaient plus facile d'accès puisque nous parlons des biens connues MTCC (Modélisations théoriques de civilisations non issues du carbone) et ERENAM (Etude des rapports d'échelles entre nano, anthro et macro monde.)

Dès les premières découvertes issues de cette tri-méthodologie la science des "techno-signatures non humaines" prit son envol. Et beaucoup d'autres disciplines. Énorme remise en perspective pour l'hubris des primates glabres de la 3e planète du système solaire. Mais c'est une autre histoire.

Auteur: Mg

Info: A la recherche de Zoul, 5 et 6 décembre 2018

[ dépassement ] [ anthro-syntonisation ]

 

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théologie

PHILITT : À vous écouter, Jung ne satisfait ni au matérialisme exigé par la méthode freudienne, ni à la spiritualité suggérée par ses objets d’étude. Y a-t-il selon vous une contribution positive de Jung à la psychologie ?

AA : Tout n’est assurément pas noir, et le principal intérêt de l’œuvre de Jung, qu’aucune critique ne saurait ravir, est son caractère exemplaire en termes d’élaboration symbolique et imaginaire de ses pensées. Jung déploie une construction fantasmatique qui se constitue au fil des années en un corpus d’une incroyable inventivité et d’une cohérence propre. Il est toutefois important de ne pas oublier que cette démarche originale d’exégèse de soi est marquée par le fer d’une subjectivité qui abolit toute tentative d’objectivation et de généralisation. Le psychologue s’inscrivant dans la continuité de la psychologie analytique s’intéressera donc à Jung comme un exemple et un modèle de créativité, d’inventivité et d’originalité, sans se sentir obligé de transposer les phases typiques du processus d’individuation à sa propre trajectoire, et sans non plus les imposer comme données interprétatives à autrui. La psychologie analytique pourrait alors se rapprocher de la psychanalyse qui ne cherche pas à se résorber dans le discours scientifique, mais qui se propose comme un outil privilégié pour nous inviter à mettre en mots notre souffrance en démêlant les discours dans lesquels notre pensée est prise. J’estime que la psychanalyse ne vise donc pas à remplacer la religion mais, rappelant que le moi n’est pas tout, et qu’il ne pourra jamais l’être, elle invite le sujet à des questionnements d’ordre proprement religieux.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Interview sur https://philitt.fr/, le 17. 1.2022. A l'occasion de la sortie de son ouvrage, Jung et l’occulte. La psychologie analytique au regard de la Tradition (éditions R&N)

[ vingtième siècle ]

 
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mythologie

Quiconque s’intéresse aux pierres dans l’aire culturelle syro-mésopotamienne ancienne consultera avec grand intérêt une édition de l’œuvre sumérienne Lugal-e ("Le roi"). Ce texte littéraire, dont la première tradition écrite en sumérien date manifestement du IIIe millénaire avant notre ère, nous conte le combat de Ninurta, divinité guerrière majeure du panthéon mésopotamien, contre Asag, démon cosmique monstrueux, né de l’union du Ciel et de la Terre. Pendant la bataille, ce dernier est suivi par une armée de pierres révoltées, progéniture d’Asag lui-même et des montagnes ; une fois le démon défait par le Ninurta, celui-ci fixe le sort de ces minéraux, tantôt bénis, tantôt maudits, en passant par un exposé systématique de leurs caractéristiques. En se focalisant sur ces pierres animées on pourra s’interroger sur leur qualification, afin d’analyser leurs usages et leur classification dans le prisme de cette œuvre littéraire de premier plan, tout en corrélant ces informations avec certains documents de la pratique et rituels cunéiformes relatifs aux pierres. La confrontation de sources textuelles de différentes natures permet notamment de réfléchir sur la notion de "pierre précieuse" et d’approcher la compréhension de certaines propriétés physiques et apotropaïques* de ces minéraux, tout en observant de près les arts dans lesquels ces derniers s’illustrent. Nonobstant l’importance considérable de ce chant-šir-gid par sa portée littéraire, ses richesses grammaticale et philologique, ainsi que son intérêt majeur pour l’histoire des religions, il est intéressant d’aborder cette source originale avec un regard d’historien des sciences et des techniques, afin d’éclaircir certaines zones d’ombre autour de plusieurs pierres dans les langues sumérienne et akkadienne

Auteur: Ramez Manon

Info: "Ninurta, fils d’Enlil, fixa leur destin". Révolte, sort et qualification des pierres dans l’œuvre sumérienne Lugal-e.  Le Lugal-e ("Ô, Roi !" en sumérien), ou Les exploits de Ninurta est un récit mythologique en sumérien, relatant la victoire du dieu Ninurta contre le démon Asag/Asakku et son armée. - résumé. *Qui conjure le mauvais sort.

[ minéraux ] [ croyances ] [ lithothérapie ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gratte-ciel

Pourquoi y a-t-il deux tours au World Trade Center de New York ? Tous les grands buildings de Manhattan se sont toujours contentés de s’affronter dans une verticalité concurrentielle, d’où résultait un panorama architectural à l’image du système capitaliste : une jungle pyramidale, tous les buildings à l’assaut les uns des autres. Le système lui-même se prolifait dans l’image célèbre qu’on avait de New York en arrivant de la mer. Cette image a complètement changé en quelques années. L’effigie du système capitaliste est passée de la pyramide à la carte perforée. Les buildings ne sont plus des obélisques, mais s’accolent les uns aux autres, sans plus se défier, telles les colonnes d’un graphe statistique. Cette nouvelle architecture incarne un système non plus concurrentiel, mais comptable, et où la concurrence a disparu au profit des corrélations. [...] Ce graphisme architectural est celui du monopole : les deux tours du W.T.C., parallélépipèdes parfaits de 400 mètres de haut sur base carrée, vases communicants parfaitement équilibrés et aveugles – le fait qu’il y en ait deux identiques signifie la fin de toute concurrence, la fin de toute référence originale. Paradoxalement, s’il n’y en avait qu’une, le monopole ne serait pas incarné, puisque nous avons vu qu’il se stabilise sur une forme duelle. Pour que le signe soit pur, il faut qu’il se redouble en lui-même : c’est le redoublement du signe qui met véritablement fin à ce qu’il désigne. [...] Les deux tours du W.T.C. sont le signe visible de la clôture d’un système dans le vertige du redoublement, alors que les autres gratte-ciel sont chacun le moment original d’un système se dépassant continuellement dans la crise et le défi.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 114-115

[ symbole ] [ digitalité ] [ régulation binaire ] [ immeubles d'affaires ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

citation s'appliquant à ce logiciel

Nouvel outil qui privilégie la lecture courte, le surf sur des idées ou des concepts, la découverte d'embranchements inattendus, de synonymes étonnants, d'auteurs nouveaux, d'un vocabulaire singulier... On peut s'y promener sur un mot, plusieurs mots, un auteur, une période-époque, une profession, un pays, un continent... et toutes les possibilités de mélanges de ces termes-paramètres.
Bref "lire comme avant" disparaît puisqu'on peut choisir et affiner un sujet - sans être simplement guidé par un auteur qui vous mène où il veut. Et donc rester AUSSI à la merci de ses propres instincts, amusements, curiosités...
De manière plus réflexive, pour ceux que "le sens" amuse ou intéresse, les extraits et leur étiquetage demanderont parfois, souvent... idéalement : une relecture. (Voire un retour en arrière sur des extraits précédents, chose aisée avec l'informatique.)
Ici - ce qui fera le bonheur des concepteurs de cette application - le lecteur/miroir, titillé, tente alors de "se situer" par rapport à l'extrait.
Donc s'arrête, médite. Le "sens" ? Que ce soit d'un mot, d'une phrase... Suis-je en accord ou pas ? Pourquoi ? Quelles sont les nuances que j'aurai envie d'apporter à tel ou tel extrait/formulation - ou à son étiquetage .... s'y j'y songe ?...
Délibération personnelle qui pourra amener à proposer une autre citation pertinente en regard de l'extrait, et pourquoi pas ensuite s'amuser à construire une chaîne pour tenter de développer, d'articuler, cette réflexion.
Mieux encore : le participant en vient à formuler sa propre pensée, pour l'intégrer dans la chaîne - après son acceptation par la modération du site bien sûr. (Sous-entendu : si la réflexion en cause est une redite, il vaut mieux user de la formulation originale, ou antérieure, pour compléter la chaîne en question.)
Là nous semble se profiler l'embryon d'une réflexion collective.

Auteur: Mg

Info: 8 juillet 2017

[ réfléchir ] [ révasser ]

 

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théorie économique

Dans son étude de l’économie capitaliste et des cycles qui l’animent, Kondratieff affirme que le système évolue par périodes de soixante ans. Il distingue quatre phases au sein d’un cycle complet, qui correspondent aux quatre saisons du calendrier :
-Le printemps est la période d’expansion robuste de l’économie, accompagnée d’une inflation soutenue. Plusieurs effets bénéfiques se font sentir pendant le printemps : baisse du chômage, hausse des salaires, diffusion de la prospérité, réduction de la pauvreté. Si l’on cherche à repérer cette phase au cours du cycle le plus récent, c’est la période des Trente Glorieuses, entre 1945 et 1974.
-L’été qui s’ensuit est une première période de stagnation d’une dizaine d’années, avec à la fois un chômage croissant et une inflation persistante. Dans le cycle récent, il s’agit de l’après-choc pétrolier, entre 1975 et 1984.
-L’automne, qui dure une quinzaine d’années, voit un retour de la croissance, mais accompagnée de la déflation et d’un développement de la consommation grâce à l’expansion de l’endettement. Dans notre histoire moderne, cette saison ressemble furieusement à la période 1985-2008, laquelle eut une durée de vingt-trois ans, donc sensiblement plus longue que l’automne que Kondratieff avait calculé dans sa théorie.
-Enfin, l’hiver voit l’éclatement d’une crise qui résulte de toutes les tensions accumulées dans l’économie […]. Les richesses artificielles nées de l’excès d’endettement sont détruites, la déflation et le chômage s’installent, dépression et récession règnent. Dans la théorie originale de Kondratieff, la durée de l’hiver est de cinq ans. En ce qui concerne la période actuelle, la crise a éclaté en 2008 et le monde capitaliste n’en sortira probablement pas avant quelques années encore : pour beaucoup de raisons structurelles et conjoncturelles, aucune perspective de reprise sérieuse de la croissance ne semble se dessiner avant les années 2020-2025.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie capitaliste", pages 133-134

[ exemple ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Six grandes catégories d'adaptations littéraires
Geoffrey Wagner dans The novel and cinema (1975) distingue trois types d'adaptations : l'analogie, la transposition et le commentaire. Cette classification selon le degré d'implication dans la matière littéraire valorise l'adaptation commentaire. Elle nous semble pouvoir être complétée de trois autres types d'adaptations. Deux sont entre la simple analogie et la transposition : l'adaptation romanesque et l'adaptation condensation. C'est de cette dernière dont relève la majorité des adaptations classiques. L'adaptation littéraire qui valorise le texte, entendu ou lu se développe aussi grâce au cinéma moderne et constitue notre troisième ajout. Nous proposons donc la classification suivante :
1) L'analogie qui utilise le roman seulement en tant que point de départ. Le Journal de Bridget Jones condense les intrigues amoureuses des deux soeurs, Elizabeth et Jane, de Orgueil et préjugés dans la seule Bridget.
2) L'adaptation romanesque qui se sert de l'œuvre littéraire comme un réservoir de personnages et de situations qu'il importe de valoriser. Unholy Love (Albert Ray,1932) ou Val Abraham (Manoel de Oliveira, 1993) sont ainsi des adaptations romanesques de Madame Bovary.
3) L'adaptation condensation qui coupe des passages du roman, condense plusieurs passages et un seul, n'invente rien et sauvegarde toujours les passages les plus célèbres; Autant en emporte le vent ou Les grandes espérances
4) L'adaptation transposition qui tente de rester au plus près de l'œuvre originale, telles les adaptations de Shakespeare de la BBC.
5) L'adaptation commentaire qui modifie le roman soit dans les détails en soulignant certains éléments soit en modifiant même sa structure générale. Madame Bovary (Sophie Barthes, 2015) 24e adaptation du roman de Flaubert en est un exemple pas forcément réussi.
6) L'adaptation littéraire qui fait entendre ou voir le texte pour rendre sensible le projet esthétique de l'écrivain : Le journal d'un curé de campagne (Robert Bresson), Les deux anglaises et le Continent (François Truffaut) ou Madame Bovary (Claude Chabrol, 1991)

Auteur: Internet

Info: https://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemaetlitterature.htm

[ texte ] [ télévision ]

 

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théologie

Nous nous souviendrons que la tradition juive, elle non plus, n’est pas aussi monolithique, en matière de souveraineté divine. Le puissant courant souterrain de la Cabale, à nouveau mis en lumière de nos jours par Gershom Scholem, connaît un destin de Dieu, auquel celui-ci est soumis avec le devenir du monde. Il y a là des spéculations hautement originales et fort peu orthodoxes, parmi lesquelles les miennes ne se trouveraient pas si totalement seules. Par exemple, mon mythe ne fait au fond que radicaliser l’idée du Tsimtsoum, ce concept cosmologique central de la Cabale lurianique. Tsimtsoum veut dire contraction, retrait, autolimitation. Pour faire place au monde, le En-Sof du commencement, l’infini, a dû se contracter en lui-même et laisser naître ainsi à l’extérieur de lui le vide, le néant, au sein duquel et à partir duquel il a pu créer le monde. Sans son retrait en lui-même, rien d’autre ne pourrait exister en dehors de Dieu, et seule sa durable retenue préserve les choses finies d’une nouvelle perte de leur être propre dans le divin "tout en tout".

Or mon mythe va encore plus loin que cela. Totale devient la contraction ; c’est entièrement que l’infini, quant à sa puissance, se dépouilla dans le fini, et lui confie ainsi son sort. Reste-t-il encore quelque chose, dès lors, pour une relation à Dieu ? Laissez-moi répondre en citant une dernière fois mon écrit antérieur.

Renonçant à sa propre invulnérabilité, le fondement éternel a permis au monde d’être. Toute créature doit son existence à cette négation et a reçu avec cette existence ce qu’il y avait à recevoir de l’au-delà. Dieu, après s’être entièrement donné dans le monde en devenir, n’a plus rien à offrir : c’est maintenant à l’homme de lui donner. Et il peut le faire en veillant à ce que, dans les cheminements de sa vie, n’arrive pas, ou n’arrive pas trop souvent, et pas à cause de lui, l’homme, que Dieu puisse regretter d’avoir laissé devenir le monde.

Auteur: Jonas Hans

Info: Le concept de Dieu après Auschwitz, pp. 41-43

[ ontologie ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel