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poème

Ici tard en septembre
je puis rester avec les fenêtres
de la salle de pierres grandes ouvertes
sur les branches de prunier encore vertes
au dessus des deux champs dénudés à présent
fraîchement labourés sous les noyers
et observer l'écran des frênes
et sous eux la rivière
et écouter le cri de la buse
sur la vallée embrumée
par dessus la bosse des bois
et les agneaux au pâturage
sur la pente et un pinson
quelque part au bas de la haie de prunelliers
et le silence du village
derrière moi et des années.

Auteur: Merwin William S

Info: L'appel du Causse, Un matin d'automne

[ automne ]

 

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prostituée

Je n'ai pas le temps de dire un mot que déjà elle est nue, assise sur le bord du lit de camp, les jambes ouvertes sur un sexe d'une noirceur qui fait pâlir la nuit...
Je demeure coi, saisi de stupeur : tout ce corps à soldat est couvert de signatures. Je dis bien de signatures : des hommes ont fait tatouer leurs noms sur cette véritable pierre tombale sous laquelle reposent les rêves des hommes sans amour. Des noms, des dates, comme sur un lieu de passage. Je lis sur le sein : légionnaire Strauss, 1965 ; caporal Bianchi, 1967... Au-dessus du sexe : Kriloff, roi des b...

Auteur: Gary Romain

Info: Les trésors de la mer Rouge

[ BMC ] [ bordel ]

 

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oppression

L'usinier qui édifiait une fortune colossale sur le travail de ses ouvriers, qui, eux, manquaient de tout, était un monsieur honnête. Le député, le ministre dont les mains étaient toujours ouvertes aux pots-de-vin, étaient dévoués au bien public. L'officier qui expérimentait le fusil nouveau modèle sur des enfants de sept ans avait bien fait son devoir, et, en plein parlement, le président du Conseil lui adressait ses félicitations. Tout ce que je vis me révolta, et mon esprit s'attacha à la critique de l'organisation sociale. Cette critique a été trop souvent faite pour que je la recommence. Il me suffira de dire que je devins l'ennemi d'une société que je jugeais criminelle.

Auteur: Henry Émile

Info:

[ révolte ] [ pessimisme ] [ anarchie ]

 

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femme-par-homme

Nori S. était en terminale quand moi j'étais en première, elle était très belle et inaccessible, avec des cheveux châtains qui frisaient, plus clairs, dans l'air lumineux des grandes fenêtres ouvertes ou mal fermées du lycée : tous les élèves étaient amoureux d'elle depuis des années, ils l'aimaient avec la fidélité compacte d'un régiment de la garde. Quand elle passait dans les couloirs, absorbée et les ignorant, elle faisait définitivement comprendre à des centaines de recrues du destin cet au-delà qui, comme le dit un célèbre poème de Montale, est écrit dans toutes les images et qui, sur son visage et dans ses yeux clairs en amande était inscrit encore plus nettement que dans ce poème.

Auteur: Magris Claudio

Info: Temps courbe à Krems

[ divinité consensus ] [ adolescence ] [ souveraine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

océanique

Trois fenêtres grandes ouvertes confirment que la mer existe. Et si elle existe, je suis assise au bord du lit, comme chaque matin, en train de boire à petites gorgées un café noir et amer, en poudre il y a quelques minutes, et liquide à présent. Depuis combien de temps ai-je commencé cette cérémonie matinale ? Boire du café en contemplant la mer, comme si les vagues étaient des fragments de vie. L'eau est fascination lente, sérénité maximale, effroi curieux qui apaise. Je fais la même chose depuis un nombre infini d'aurores, traverser l'écume, le corps hiératique, tandis que l'âme me susurre qu'elle existe, comme la mer. Comme le mal du déséquilibre. En moi, comme partout sur terre.

Auteur: Valdés Zoé

Info: Le Néant quotidien

 

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refuge

En prison , plus que jamais, c'est au-dedans de vous qu'il faut vivre. Et s'il y a une personne dont vous ne pouvez pas vous passer, réellement pas, faites comme je faisais alors : regardez-là plusieurs fois par jour, longtemps. Mais n'essayez pas de l'imaginer là où elle est en ce moment, là où il y a de l'aire libre et partout des portes ouvertes, parce que vous n'y arriverez pas et que cela vous fera du mal. Regardez-là en vous. Coupez autour d'elle tout ce qui est espace Toute la lumière que vous contenez, mettez-là sur elle. N'ayez pas peur de l'épuiser, cette lumière : l'amour, la pensée, la vie en contiennent à ne plus savoir qu'en faire.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut

[ introspection ] [ pénitencier ]

 

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étymologie

En latin "scrupulum" désignait un petit caillou pointu. Il posait souvent problème aux légionnaires romains pendant leurs longues marches. Les petites pierres s’immisçaient dans leur caligae, leurs sandales ouvertes, entre la semelle et le pied, provoquant une gêne récurrente. Les "scrupulus" mettaient alors les légionnaires face à un choix : souffrir en continuant à avancer, ou s’arrêter pour ôter le caillou, au risque de faire ralentir la colonne et de subir les remontrances de leurs supérieurs. Peu à peu, l’expression "avoir des scrupules" est sortie du domaine militaire pour faire référence à toute interrogation sur la conduite à adopter. Les tribuns, les généraux, les sénateurs qui allaient à cheval ou se faisaient porter en litière, tout comme les puissants d’aujourd’hui n’avaient pas de scrupules.

Auteur: Internet

Info: Charles Giroud-Montessuis sur FB

[ analogie ] [ inégalités sociales ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

indépendance

Si je puis lutter contre un accès de dépression, au nom de quelle vitalité m’acharner contre une obsession qui m’appartient, et qui me précède ? Que je me porte bien, j’emprunte le chemin qui me plaît ; "atteint", ce n’est plus moi qui décide : c’est mon mal. Pour les obsédés, point d’option : leur obsession a déjà opté pour eux, avant eux. On se choisit quand on dispose de virtualités indifférentes ; mais la netteté d’un mal devance la diversité des routes ouvertes au choix. Se demander si on est libre ou non, - vétille aux yeux d’un esprit qu’entraînent les calories de ses délires. Pour lui, prôner la liberté, c’est faire montre d’une santé déshonorante. 

La liberté ? Sophisme des bien portants.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Syllogismes de l'amertume

[ illusion ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Le moindre geste de protestation implique ici la prison ou la mort. Pour incroyable que cela paraisse, les salaires des travailleurs haïtiens ont perdu, entre 1971 et 1975, un quart de leur très faible valeur réelle. Il est significatif qu'on ait vu un nouveau flux de capitaux nord-américains entrer dans le pays pendant cette période. (...) En fin de compte, les tueries du général Videla ne sont pas plus civilisées que celles de "Papa Doc Duvalier" ou de son héritier, même si la répression en Argentine se situe à un niveau technologique supérieur. Caractéristique essentielle : les deux dictatures travaillent au service du même objectif : fournir de la main-d'oeuvre à très bas prix à un marché international qui exige des produits peu coûteux.

Auteur: Galeano Eduardo

Info: Les veines ouvertes de l'amérique latine

[ finance ]

 

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helvétie

La Suisse, aux yeux de Thomas, survivait grâce à un mythe de grande moralité protestante alors même qu’elle protégeait l’argent des crapules. Tout comme ses banques étaient ouvertes aux riches, ses frontières étaient en général fermées aux gens dans le besoin. Le pays possédait des montagnes et des lacs, quelques villes et de nombreux villages de conte de fées, mais cela ne suffisait pas à créer quoi que ce soit de sérieux. Ses citoyens, pensait Thomas, passaient l’essentiel de leur temps à rester propres. Ils le faisaient avec tant de zèle que leur hygiène enragée se communiquait à leurs lacs et à leurs montagnes, à leurs trains et à leurs chambres d’hôtel, à leur chocolat et à leur fromage, et surtout à leurs billets de banque.

Auteur: Toibin Colm

Info: Le magicien

[ vacherie ]

 

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