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sélectivité

On tient non seulement à être compris lorsque l'on écrit, mais certainement aussi à ne pas l'être. Ce n'est nullement encore une objection contre un livre que quelqu'un le trouve incompréhensible : peut-être cela faisait-il partie des intentions de l'auteur de ne pas être compris par "n'importe qui". Tout esprit distingué qui a un goût distingué choisit ainsi ses auditeurs lorsqu'il veut se communiquer; en les choisissant il se gare contre les "autres". Toutes les règles subtiles d'un style ont là leur origine : elles éloignent en même temps, elles créent la distance, elles défendent "l'entrée", la compréhension, - tandis qu’elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir (1882) , traduction d’Henri Albert (1901)

[ écrivain-lecteur ] [ répulsif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

conscience

Sur la boucle des ceinturons des SS, on lit : "Mon honneur s'appelle fidélité." Rien à ajouter, rien à enlever. Mais elles s'ouvrent sans cesse ces boucles, car elles ont été mal conçues (par Hugo Boss, paraît-il...). Ainsi, en pleine action, au moment où, par exemple on s'apprête à tuer une femme enceinte et où les mouvements se font plus violents... inopinément la question de l'honneur se pose. Plus d'une fois, un gars en uniforme se trouve dans l'embarras ou pique une colère. Un réel problème pour eux : l'affaire de ces funestes ceinturons fut plusieurs fois soulevée lors des discussions sur les changements à introduire dans l'équipement des unités de Waffen-SS.

Auteur: Janko Anna

Info: Une si petite extermination

[ assassinat ] [ militaires ] [ obéissance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

Mais il y a aussi des femmes qui prennent leur indépendance, qui vivent de leurs efforts, sans avoir besoin de "supporter des types". Mais ça, c'est dans d'autres pays, où la culture a fait un pas de géant; où la femme a cessé d'être un objet de plaisir et d'exploitation; où les universités ouvrent leurs portes aux ouvrières et aux paysannes les plus modestes. Ici, les seules femmes qui pourraient s'émanciper grâce à la culture ce sont les filles des grands propriétaires, des banquiers, des commerçants prospères; et ce sont précisément les seules femmes qui se moquent complètement de leur émancipation, parce qu'elles n'ont jamais porté de souliers usés, n'ont jamais connu la faim qui engendre des rebelles.

Auteur: Carnés Luisa

Info: Tea Rooms : Femmes ouvrières, 1934. p 153

[ prolétaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

passion

- Comment sait-on si l'on est amoureux ? Que ressent-on ?
- D'abord, tu oublies le monde autour de toi. Ta famille, tes amis deviennent invisibles. Jour et nuit, tu ne penses qu'à un homme. Quand tu le vois, il emplit tes yeux de lumières. Quand tu ne le vois pas, son image te ronge le coeur. A chaque instant, tu te demandes ce qu'il fait, où il est. Tu lui inventes une vie, tu vis pour lui : tes yeux regardent pour lui, tes oreilles écoutent pour lui...
[...]
- Dans cette première étape, chacun ignore le sentiment de l'autre. C'est le moment le plus poignant. Puis ils s'ouvrent leur coeur et connaissent, un bref instant, le bonheur insensé.

Auteur: Shan Sa

Info: La joueuse de go

[ psychose ]

 

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pensée-de-femme

Mes mauvais désirs me reprennent. [...] je ne reconnais plus le bonheur où s’enlisent mes facultés, je lui en veux de tout et de moi-même, et je la désire mortellement. Sa chair me donne soif, et ses baisers ouvrent en moi un abîme incendiaire, où je sens fuir mon pauvre cerveau déjà bien entamé par les drogues et l’amour sans issue qui nous torture. Elle pleure souvent de ne pouvoir me donner du plaisir et s’applique et s’essouffle dans mes jambes que j’écarte pour mieux sentir sa bouche et saisir, au moment exaspéré de la jouissance, toutes les nuances et les oscillations du baiser défendu. Mon vice, ici, ne fait que croître et, sensuellement, je m’effraie de mes exigences.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 2, 25.05.20, p. 118, Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ obsédée ] [ homosexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réflexivité

Alors, pourquoi lisez-vous?
Par goût d'abord, et puis parce que ça me manque autant de ne pas lire que de ne pas fumer, et aussi pour me connaître moi-même. Quand je lis, on dirait que seuls mes yeux suivent les lignes, mais, de temps à autre, je tombe sur un passage, quelque fois une simple phrase, qui m'offre une signification précise et qui devient partie intégrante de moi-même. J'ai tiré alors du livre tout ce qu'il peut me donner et je n'en sortirais pas davantage si je le lisais une douzaine de fois. Nous sommes comme un bouton de fleur; la plus grande partie de nos lectures glisse sur nous, mais certaines choses, au sens plus profond, ouvrent un pétale. Un à un, les pétales s'épanouissent, et, enfin, la fleur se forme.

Auteur: Somerset Maugham William

Info: Servitude humaine

[ résonance ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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pouvoirs cycliques

Les époques de gloire des nations sont celles que façonnent les aventuriers, les vagabonds, les déracinés nostalgiques, celles où la haine, la vengeance et l’honneur ouvrent les cœurs sur d’autres horizons et voient dans les conquêtes le but suprême de l’existence. Dès que les Anglais cessèrent d’être cruels et préférèrent la tranquillité à l’intrépidité, l’aisance à la vaillance, la livre à l’ivresse, ils sombrèrent sans rémission ni vergogne dans le déclin, l’agiotage, le boursicotage, la démocratie et l’agonie. La raison s’intronisa dans leur vie, cette raison qui coupe court à l’essor des nations et des individus. Un peuple établi est un peuple perdu, tout comme l’est un homme assagi. Les gens de sac et de corde, les vauriens, les scélérats agressifs bâtissent les empires ; les députés, les idéologies et les principes les gouvernent et les ruinent.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Bréviaire des vaincus (23)

[ arrivistes arrivés ] [ décadence ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

femmes-par-hommes

L'été, leurs corps prennent chaud. La chaleur s'infiltre par les pores de leur peau nue. La lumière brûlante pénètre leur intimité obscure ; je l'imagine glisser en elles et tourbillonner, les attiser. Tel un liquide noir luisant qui ondule sous leur peau. Elles se dévêtent, elles ôtent toutes leurs épaisseurs, les couches superposées qu'elles portent l'hiver, et laissent le soleil les toucher. Se poser sur leurs bras, leur effleurer la nuque. Il ruisselle entre leurs seins et elles renversent le tête en arrière pour le sentir sur leur visage. Elles ferment les yeux, elles ouvrent la bouche, une bouche peinte ou nue. La chaleur bouillonne sur les trottoirs à leur passage, leurs jambes nues s'entrouvrent, leurs jupes légères frémissent au rythme de leurs pas. Les femmes. L'été, je les regarde, je les hume, et je conserve leur souvenir.

Auteur: French Nicci

Info: Dans la peau

[ érotisme ] [ obsédé ]

 

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gourous

Il y a dans la vie deux sortes de destins. Ceux qui ouvrent les pistes dans la grande brousse de la vie et ceux qui suivent ces pistes ouvertes de la vie. Les premiers affrontent les obstacles, l'inconnu. Ils sont toujours le matin trempés par la rosée parce qu'ils sont les premiers à écarter les herbes qui étaient entremêlées. Les seconds suivent des pistes tracées, suivent des pistes banalisées, suivent des initiateurs, des maîtres. Ils ne connaissent pas les rosées matinales qui trempent, les obstacles qui défient, l'inconnu des nuits noires, l'inconnu des espaces infinis. Leur problème dans la vie c'est de trouver leur homme de destin. Leur homme de destin est celui qu'ils doivent suivre pour se réaliser pleinement, pour être définitivement heureux. Ce n'est jamais facile de trouver son homme de destin, on n'est jamais sûr de l'avoir rencontré.

Auteur: Kourouma Ahmadou

Info: En attendant le vote des bêtes sauvages, p.60, Éd. du Seuil, 1998

[ explorateurs ] [ suiveurs ]

 

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indépendance

A vivre seul, au moins quelques années, on apprend à passer du besoin qui ligote au désir et au rêve qui ouvrent grand l'espace en soi et autour de soi. A vivre seul, on apprend à choisir ses relations au lieu de les supporter, de s'en accommoder. Sauvage et sociable tout à la fois, l'individu solitaire ne se croit pas obligé d'aller à des repas de famille, de participer à des fêtes dont les convives l'ennuient. Et de cela il ne se sent nullement culpabilisé parce qu'il est en accord avec ce qu'il fait. Se tenir en solitude, c'est chérir une situation propice à inattendu, à l'incroyable dont les tableaux de Van Eyck et de Brueghel esquissent l'apparition. C'est se vouloir disponible, absolument; et non disponible pour quelque chose, en attente de quelqu'un. Se tenir dans la fraîcheur du commencement. C'est donc un état émerveillé.

Auteur: Kelen Jacqueline

Info: L'esprit de solitude

[ égoïsme ] [ liberté ] [ art pictural ] [ plaisir ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel