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humeur

Voici une petite pluie ; vous êtes dans la rue, vous ouvrez votre parapluie ; c'est assez. À quoi bon dire : "Encore cette sale pluie !" ; cela ne leur fait rien du tout aux gouttes d'eau, ni au nuage, ni au vent. Pourquoi ne dites-vous pas aussi bien : "Oh ! la bonne petite pluie !" Je vous entends, cela ne fera rien du tout aux gouttes d'eau ; c'est vrai ; mais cela vous sera bon à vous ; tout votre corps se secouera et véritablement s'échauffera, car tel est l'effet du plus petit mouvement de joie ; et vous voilà comme il faut être pour recevoir la pluie sans prendre un rhume.

Auteur: Alain

Info: Propos I, la Pléiade, nrf Gallimard 1956 <4 novembre 1907 p.20>

[ positiver ]

 

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enfance

Tout m'était fraternel. J'aimais les papillons amoureux empêtrés dans la trame noirâtre d'un chêne, battant désespérément des ailes en une pluie de poussière blanche, la belle araignée de velours aux pattes sèches qui déroulait dans l'air tremblé son fil argenté pour qu'il vienne s'accrocher au duvet collant d'une feuille ; elle sondait avec sa fine patte le fil avant de s'y élancer franchement pour tisser sa toile. A l'intérieur de ma main, une mouche que j'avais capturée au vol bourdonnait désespérément. Je caressais une chenille, fraîche et lisse, qui se froissait comme un petite feuille morte ; je retenais prisonnière par ses longues ailes bleutées la libellule ; je plongeais le bras dans l'eau pour en ressortir brusquement un petit crapaud au ventre jaune et noir ; l'abdomen d'une guêpe essayait de se tordre contre mon doigt et d'y accoucher de son dard...

Auteur: Scipio Slataper

Info: Années de jeunesse qui vous ouvrez tremblantes..., p 48

[ nature ] [ émerveillement ] [ insectes ] [ contemplation ]

 

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progressisme

Sous l’Empire encore il fallait pour venir de Calais à Paris acquitter trente-quatre droits différents. Péages, barrières douanières intérieures. Le libéralisme économique est encore loin de ses débuts. Les embryons des syndicats sont persécutés. On considère la limitation des heures de travail comme une atteinte à la liberté de ce même travail. Nuit des siècles… En 1848, on pensait encore qu’un journal était un véhicule de vérité. Avec la possibilité pour tous d’apprendre à lire, allaient s’effacer les malentendus entre les classes et la domination de l’homme sur l’homme. Ouvrez une école, vous fermez une prison. L’enseignement devait supprimer le crime comme la conscription généralisée devait rendre les guerres impossibles. En 1866, le premier congrès de l’Internationale socialiste vote unanimement en faveur de l’armement du peuple et de son instruction militaire. Un autre temps, vraiment où on pouvait imaginer avec simplicité que la véritable mère du malheur s’appelait l’ignorance.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 62

[ socialisme ] [ humanisme ] [ espoirs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

crédibilité

En bref, l'effet d'amnésie de Gell-Mann est le suivant. Vous ouvrez le journal pour lire un article sur un sujet que vous connaissez bien. Dans le cas de Murray, la physique. Dans le mien, le show-business. Vous lisez l'article et constatez que le journaliste ne comprend absolument rien aux faits ni aux problèmes. Souvent, l'article est si faux qu'il présente l'histoire à l'envers, inversant cause et effet. J'appelle ça des histoires "où les rues mouillées provoquent la pluie". Le journal en est plein.

Dans tous les cas, vous lisez avec exaspération ou amusement les multiples erreurs de l'article, puis vous tournez la page vers les affaires nationales ou internationales, et vous les lisez comme si le reste du journal était en quelque sorte tout aussi précis sur la Palestine que les balivernes que vous venez de lire. Vous tournez la page, et oubliez ce que vous savez.

Auteur: Crichton Michael

Info:

[ compromise ] [ médias incompétents ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cogito

Descartes déduit justement que le sujet est, du seul fait qu’il pense ; mais il omet que penser est une opération logique, dont il n’arrive nullement à purifier les termes seulement pour en avoir évacué toute idée de savoir. Il élide que ce qui est comme sujet, c’est ce qui pense : ouvrez les guillemets, "Donc, je suis". Mais il arrive que ça pense là où il est impossible que le sujet en articule ce "Donc je suis" parce que là est exclu structuralement qu’il accède à ce qui, depuis Descartes, est devenu son statut sous le terme de "conscience de soi". Quel est le statut du sujet, là où ça pense sans savoir ? Non seulement ce que ça pense, mais même que ça pense, entendez : sans pouvoir jamais le savoir ! Ce que cela suggère à tout le monde, c’est que là, ça est encore plus fortement, à condition que quelqu’un d’autre puisse en savoir quelque chose. Et comme c’est fait depuis Freud, puisque c’est ça l’inconscient, tout le monde en est bien content (hum…) ! Il n’y a qu’une seule chose qui cloche, c’est que ça ne peut dire d’aucune façon : "Donc je suis" c’est-à-dire se nommer comme étant ce qui parle

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien à la RTB III, 14 décembre 1966

[ philosophie ] [ limite ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

responsabilité

Bernet a découvert et continue à découvrir avec des yeux de moins en moins ébahis la violence viciée, la lie d'une ville où sont venus s'échouer tous les inadaptés qu'il n'a jamais vus dans son Comminges natal, parce que, trop visibles, ils déguerpissent tôt des campagnes pour se fondre dans la faune de la ville : les prévenus retors, les délinquants d'à peine douze ans et déjà plus vicelards qu'un maquignon, les macs, les camés... Tous ces gens non recyclables. Bernet doute parfois, sent bien qu'il va y laisser des plumes et que, s'il doit un jour changer d'orientation, détourner la tête pour ne plus voir tout ça, il faut qu'il le fasse tout de suite, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne soit lui-même devenu incapable de faire autre chose que ça, incapable d'avoir d'autres fréquentations que ces gens-là et des flics, fêlés comme il finira par l'être.
Le brigadier-chef Decrest ne relève pas quand il lui parle ainsi. Lorsqu'il lui pose une question, elle répond à côté. Que dire à un bon élément, sain et sympathique comme Bernet : 'Vous avez raison, foutez le camp avant qu'il ne soit trop tard, fuyez, retournez dans vos montagnes et faites facteur ou ouvrez un tabac-presse ?' Que deviendrait la Police nationale si tous ses éléments sensés en désertaient les rangs ? Que deviendrait-elle, elle, en tant que chef, si seuls les cow-boys restaient ?

Auteur: Séverac Benoît

Info: Le Chien arabe, p. 218

[ société ] [ conscience ]

 

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apprentissage sexuel

Il m'a mené par le bout du nez et surnommé son petit cochon. En un tour de main je fus initié aux mystères de la masturbation. Seul et à deux.

Cela devait me servir plus tard.

A la fin, il éjaculait dans ma bouche, le fils du directeur.

La connaissance entrait en moi.

J'allais de révélation en révélation. Parallèlement, je parfaisais mon éducation religieuse.

Un prêtre me faisait réciter des fragments du catéchisme. Il me fut permis de préparer ma première communion. J'allais me confesser.

Dans la boîte, le curé essayait de me tirer les vers du nez. Il voulait savoir si j'avais " des sales manières" - les Belges ont de ces formes - et précisait : " Est-ce que vous vous touchez la nuit ? "

Il perdait son temps.

J'ai fait ma première communion en état de péché mortel, avec les fillettes sous gaze et les garçonnets noirs, le cierge d'une main et le missel protégé par un mouchoir brodé dans l'autre main moite.

On nous avait dit : " Ouvrez la bouche et fermez les yeux ! "

J'ai fait un acte de contrition intérieure et ultime.

" Tirez la langue et ne mordez pas ! "

En prenant eau et pain bénits, j'entendais l'œil de Dieu me dire : "Ton compte est bon, mon petit cochon ! "

Auteur: Calet Henri

Info: La belle lurette

[ mystagogique ] [ pédophiliie ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

anarchie

L'évolution doit précéder la révolution, laquelle est sa conséquence logique, sa sanction. Des révolutions que nous avons vu se perpétrer aucune n'a eu de résultat réellement émancipateur ; elles consommées, les hommes qui les avaient faites et leurs descendants retournaient aux mêmes errements, l'esclavage changeait seulement de forme. Les révolutions étaient stériles parce que l'évolution n'était pas accomplie chez les individus. L'homme veut toujours conquérir ce qu'il pense être le mieux, le meilleur. Son égoïsme, qui n'est en somme que l'expression individuelle de l'instinct de conservation de l'espèce, le conduit à cela. Mais que peut-il faire, sinon stagner, s'il ne connaît ce mieux et ce meilleur ? C'est précisément parce que son égoïsme a été élevé dans un mauvais sens qu'actuellement il ne se dirige pas d'une façon plus rapide vers la Liberté, source féconde de bonheur. Il ne voit pas ce que, en tant qu'organisation sociale, il peut y avoir de préférable à l'actuelle pour son bien-être. Il souffre, mais il ne connaît pas le remède guérisseur de son, mal. Eduquez-le sérieusement, largement, ouvrez ses yeux à toutes les vérités, à toutes les lumières, son activité aiguillera vers la Liberté. Mais, ne cessons de le répéter, il est indispensable que cette éducation soit commencée dès l'enfance, afin de ne laisser aucune prise à l'esprit autoritaire. C'est par l'éducation libertaire que l'on parviendra à former des individus - hommes et femmes - intelligents, bons, forts et justes, des hommes libres, aptes à faire vivre la Société de libre Justice.

Auteur: Devaldès Manuel

Info: L'Éducation et La Liberté

[ pédagogie ]

 

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voyage

J'entends répondre ici à une question qui caractérise le progrès inexorable du temps et de l'histoire dans les pensées de la science. Vous autres, esprits rigides qui niez le mouvement et voulez le subtiliser, voyez, vous-mêmes vous progressez ! N'ouvrez-vous pas le coeur de l'Europe, dans toutes les directions, à la navigation à vapeur, au chemin de fer, aux lignes télégraphiques, donnant des ailes à la pensée qui, sinon, rampe ? C'est l'esprit du temps qui, plus puissant que vous-mêmes, s'empare de vous. Gauss, de Götingen, fut le premier, à l'automne 1828 à Berlin, à me demander - et la question m'a été répétée depuis - s'il serait possible ou non de poursuivre, à partir de la côte américaine, au-delà du détroit, les travaux géodésiques et la triangulation de la côte asiatique. Ma réponse est simple et affirmative. Les deux piliers de la passe sont de hautes montagnes, visibles d'un rivage à l'autre. Elles s'élèvent abruptement au-dessus de la mer du côté asiatique et leur base, du côté américain, est bordée d'une côte basse battue par les flots. C'est du côté de l'Asie que la mer a la plus grande profondeur, et le courant, qui remonte du sud dans le détroit à la vitesse de deux à trois noeuds, y a sa plus grande force. Nous vîmes seulement du côté asiatique de nombreuses baleines et des troupeaux innombrables de morses. Les sommets des montagnes peuvent bien surgir de la nappe de brume qui repose d'ordinaire en été au-dessus de la mer ; mais il y aura aussi des jours comme le 30 juillet 1816.

Auteur: Chamisso de Boncourt Adelbert

Info: In "Voyage autour du monde, 1815-1818", éd. José Corti, p. 129-130, trad. par Henri-Alexis Baatsch

[ savoir ] [ optimisme ] [ exploration ] [ passage du nord-ouest ] [ adresse au lecteur ] [ océan ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

autodestruction

Voyez-vous, dans ce beau pays, le suicide devient, avec le temps, une évidence. Pensons à Benoit Violier. Chacun aura dit "Mon Dieu, mais quel mystère !" Mais enfin chers amis, ouvrez les yeux... Tout indique, dans ce monde, surtout à partir d'un certain âge, que le suicide s'impose. Pensez à tout ce qu'apporte à la société cet auto-stop de l'individu conscient et responsable :

- Il retire de la planète une partie du problème, certes infime, lui. Une planète, plus assez grande et généreuse pour supporter le poids des virus humains. Il fait sa part.

- Il s'évite une fin de vie toujours plus remplie d'emmerdes. Emmerdes pour tout le monde. Lui, sa famille, la société. Agoniser dans l'ennui à l'intérieur d'un EMS des mois ou des années, ou dans un appartement protégé, tout ça pour engraisser big pharma, des assureurs qui ne prennent aucun risque et des chefs de services imbus... Non merci.

- Il démontre que l'ultime liberté, c'est celle de partir

- Il reconnait sa propre médiocrité

- Il démontre par l'exemple qu'il est un athée véritable. Façon de dire à Dieu : "Tu ne veux pas me licencier, je démissionne"

- Quel camouflet ! Pour ceux qui lui ont reproché de ne pas avoir de plomb dans la tête. (Attention, ne marche pas avec les tranquillisants)

- Il pourra aussi expliquer des choses, profitant de l'effet de choc, les phrases qu'on laisse en ces occasions un surcroît de poids. Comme : "Il n'y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée" ou "Je me suicide par respect pour la vie, en effet je considère que ma vie a cessé d'être digne de moi".

- Il montre une espérance : celle que la mort à plus à offrir que la vie

- Il pose une question insoluble : suis-je mon propre bourreau ou ma propre victime ?

- Il démontre une fois pour toute qu'il avait, finalement, du courage.

- Il peut faire acte de visionnaire. Pour autant qu'il ait annoncé son acte auparavant, il démontre être un des rares à avoir connu le jour et l'heure de sa mort !

- Il fait preuve de tout puissance. D'un coup d'un seul, il éteint l'univers.

- Il fait raquer son assurance-vie, cette immense salope, miroir parfait du cul-de-sac dans lequel l'humain occidental s'est engagé, aidant ainsi à affaiblir un système financier qui fait dégueuler. Système contre lequel il continue de lutter par delà sa mort.

- Il atteste, comme l'a dit Havelock, la grandeur de sa civilisation ; celle où la population a élevé son système nerveux et intellectuel jusqu'à un point de tension si grand que parfois il se casse au niveau de l'individu.

- Il fait certes souffrir ses mômes, mais s'ils sont assez grands et indépendants, il leur apporte un peu de chamboulement positif dans une société gnian-gnian au point de ne plus voir qu'elle s'auto asphyxie à force de vouloir éloigner tout ce qui peut se rapporter à la souffrance et à la mort. Le CO-vid en fut le parfait exemple.

- Il donne une occasion supplémentaire aux crétins convenus de croire que l'équipement originel de l'homme, soi-disant supérieur à celui de toute autre espèce, comporterait quelque erreur ou défectuosité innée qui le prédispose à l'autodestruction.

- Il montre l'exemple pour le futur, quand, comme disait Cioran, le suicide sera devenu un devoir.

- Il démontre que, finalement, il est un vrai entrepreneur... Pas un velléitaire. Avec cette preuve puissante de son engagement, à l'image de la phrase de Michaud dans Poteaux d'angle : "Certains restent en vie seulement par timidité. L'effort nécessaire pour mettre fin au souffle, au sempiternel battement du coeur, à tout ce qui en soi persiste à durer serait si grand, et si péremptoire la décision qu'elle serait comme venue d'un autre, d'un de ceux-là mêmes précisément faits pour la vie et ses entreprises et pour y demeurer le plus longtemps possible. Ce serait in extremis changer de personnalité, la détruire et soi en plus."

- Il débarrasse sa femme d'un compagnon, devenu lassant dans le meilleur des cas.

- Selon l'état d'esprit il pourra aussi arguer de toute une série d'autres motivations. Il l'aurait aussi fait : par pudeur, par discrétion, par peur de la mort (ce qui parait un comble mais ne l'est pas). Par lassitude ou paresse (voilà enfin une vraie raison)... Par vengeance... Parfois même par curiosité. Mais plus volontiers pour emmerder son créancier, sa communauté... Par spleen amoureux ou d'impuissance, genre : "Avec tous ces connards qui existent... On manque de gens qui se suicident ; en plus ce ne sont jamais ceux qu'il faudrait."

Etc, etc.

Concluons pour l'heure avec ce bon vieux Cioran.

"Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C'est que dans le premier cas il s'agit d'une issue philosophique ; dans le second, d'un être, d'une voix, d'une plainte..."

 

Auteur: Mg

Info: 13 fév. 2016

[ apologie ] [ moteur ] [ justification ] [ autolyse ]

 

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