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urss

Le communisme tue les couleurs du monde, tout ce qu'il a d'attrayant, son parfum, sa beauté. La marque la plus funeste et la plus puante du communisme, aux yeux de votre père, était le manque d'esprit, et cette absence d'esprit, précisément, ainsi que la laideur qui va de pair, vont pénétrer partout, être partout. L'architecture, les monuments, les portraits, les jardinets, la littérature, le style des meubles, les objets du quotidien, tout sera dépourvu d'esprit, tout sera envahi d'une laideur pénétrante, noyée dans une seule et même couleur : une couleur tuée, de papier d'emballage, idéologique. Comme du sel dessalé, ou une foi sans joie, ou du sucre sans goût sucré, ou un amour non partagé, disait votre père aux gens.

Auteur: Dimova Teodora

Info: Les dévastés

[ grisaille ] [ collectivisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prière

[…] le Te Deum fut, s’il est permis de s’exprimer ainsi, improvisé à Milan par les deux grands et saints docteurs saint Ambroise et saint Augustin, dans un transport de ferveur religieuse ; opinion qui n’a rien que de très probable. En effet, ce cantique inimitable, conservé, traduit par votre église et par les communions protestantes, ne présente pas la plus légère trace du travail et de la méditation, n'est point une composition : c’est une effusion ; c’est une poésie brûlante, affranchie de tout mètre ; c’est un dithyrambe divin où l’enthousiasme, volant de ses propres ailes, méprise toutes les ressources de l’art. Je doute que la foi, l’amour, la reconnaissance, aient parlé jamais de langage plus vrai et plus pénétrant.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", 1836, Premier entretien, page 49

[ éloge ] [ admiration ] [ origine ] [ christianisme ] [ catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

clé de lecture

Lisez Platon : vous ferez à chaque page une distinction bien frappante. Toutes les fois qu'il est grec, il ennuie, et souvent il impatiente. Il n'est grand, sublime, pénétrant, que lorsqu'il est théologien, c'est-à-dire lorsqu'il énonce des dogmes positifs et éternels séparés de toute chicane, et qui portent si clairement le cachet oriental que, pour le reconnaître, il faut n'avoir jamais entrevu l'Asie. Platon avait beaucoup lu et beaucoup voyagé : il y a dans ses écrits mille preuves qu'il s'est adressé aux véritables sources des véritables traditions. Il y avait en lui un sophiste et un théologien, ou, si l'on veut, un Grec et un Chaldéen. On n'entend pas ce philosophe si on ne lit pas avec cette idée toujours présente à l'esprit.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Du Pape

[ philosophie antique ] [ origines ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée-d’homme

Oui, pensais-je, cette femme était la mort, la mort des danses macabres représentées en fresques dans les églises, mais elle était aussi le néant autour duquel je tournais, depuis si longtemps, et qui finalement se présentait à moi sous sa véritable apparence.
Je grimpai donc sur le lit et me jetai sur ces os avec une relative ardeur.
Au fond, réfléchissais-je tandis qu'elle se pressait contre moi, enserrant mes flancs de ses cuisses, poussant contre mon ventre les os de son bassin, c'était là une sensation neuve et étrange de posséder un squelette en pénétrant dans son sexe tendre et vivant qui y demeurait encastré un peu comme un chaud nid d'oiseau reste pris entre les branches sèches et froides d'un arbre pétrifié par l'hiver.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ baisant ] [ forniquant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

révélation

Elle pourrait, à ce stade des choses, reconnaître de tels signaux, comme on dit de l'épileptique - une odeur, une couleur, une  pure et pénétrante appogiature annonçant sa crise. Par la suite, c'est seulement ce signal, vraiment obscène, cette annonce séculaire, et jamais ce qui s'est révélé pendant l'attaque, ce dont il se souvient. Oedipa se demandait si, à la fin de tout ça (pour autant que ça se termine), il ne lui resterait pas, à elle aussi, que des souvenirs compilés d'indices, d'annonces, de renseignements, mais jamais la vérité centrale elle-même, qui doit chaque fois être trop lumineuse pour que sa mémoire puisse la retenir ; qui doit toujours s'enflammer, détruisant son propre message de façon irréversible, laissant un vide surexposé lorsque le monde ordinaire revient. 

Auteur: Pynchon Thomas

Info: The Crying of Lot 49

[ crise ] [ essence du rien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Il voyait. Il voyait de ses yeux de chair ce qui reste caché au plus pénétrant […] : une conscience humaine. Certes, notre propre nature nous est, partiellement, donnée ; nous nous connaissons sans doute un peu plus clairement qu’autrui, mais chacun doit descendre en soi-même et à mesure qu’il descend les ténèbres s’épaississent jusqu’au tuf obscur, au moi profond, où s’agitent les ombres des ancêtres, où mugit l’instinct, ainsi qu’une eau sous la terre. Et voilà… et voilà que ce misérable prêtre se trouvait soudain transporté au plus intime d’un autre être, sans doute à ce point même où porte le regard du juge. […]
Cette âme tout à coup découverte l’emplissait de respect et d’amour. C’était une âme simple et sans histoire, attentive, quotidienne, occupée de pauvres soucis. Mais une humilité souveraine, ainsi qu’une lumière céleste, le baignait de son reflet.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Sous le soleil de Satan

[ homme-par-homme ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dissuasion

La raison pour laquelle il faut beaucoup insister et éditer des prospectus pour que les gens "s'approprient le territoire", c'est qu'ici on a toujours voulu vivre pépère, sans être dérangé, on a toujours cherché la peinardise. C'est historique. La vraie particularité du pays. La seule chose à vendre, peut-être, cette volonté indestructible de rester peinards, qui s'accompagne de chuuut chuuut avec un mouvement des bras et des mains du haut vers le bas à n'importe quelle occasion, et d'une capacité hors norme à faire fuir le touriste en débinant le pays, ah non ici y a rien à voir, et qu'est-ce que vous venez y foutre, les Alpes c'est plus loin et la mer c'est au Sud, vous avez dû vous tromper, tenez, vous reprenez la pénétrante et vous contournez par la gauche et vous remontez : là, y a des trucs à voir.

Auteur: Quintane Nathalie

Info: in "Un oeil en moins", éd. P.O.L., p.258

[ mimiques ] [ indolence ] [ paresse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-par-homme

Je m’étais abstenu, durant le banquet, de me mêler à la discussion politique — (toujours si animée en ces occasions), — qui avait éclaté, naturellement, aux entremets.

Ce genre de discussions ne me paraît intéressant qu’avec les dames.

Hé ! qui serait, alors, insensible à leurs fins sourires, à leurs exclamations intempestives et gracieuses, à leur air entendu, aux louables efforts de leurs prunelles pour paraître pénétrantes, inquiètes, surprises, etc. !… Je le répète : la discussion politique avec les dames est une chose captivante et qui donne à songer.

Afin de mériter leur estime et leur confiance, ma physionomie devient alors plus bienveillante, plus paternelle, plus tendre que de coutume ! et je leur débite gravement, en baissant les yeux, les absurdités les plus révoltantes, que mes cheveux blancs font vénérer. De sorte que mes moindres paroles font foi près du sexe enchanteur.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 65-66

[ conversation ] [ séduction ] [ langage implicite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éloge

Sa prétention à une érudition profonde et obscure, ses entreprises gaffeuses en pseudo-humour guindé et travaillé, ses éclats et préjugés critiques, souvent au vitriol, doivent tous être reconnus et pardonnés. Par-dessus et au-delà, les rapetissant jusqu'à l'insignifiance, il y avait une vision maîtresse de la terreur qui nous oppresse de l'intérieur et de l'extérieur, du ver qui se tord et bave dans ces abîmes si hideusement proches. Pénétrant toutes les horreurs purulentes de cette gaie et moqueuse toile nommée existence, cette solennelle mascarade des sentiments de la pensée humaine, cette vision eut le pouvoir de se transmuter et se projeter en de noires cristallisations magiques, jusqu'à ce qu'elles fleurissent dans la stérile Amérique des années mille huit cent trente et quarante, comme de ces jardins nourris par la lune, tapissés de magnifiques champignons vénéneux dont même la plus sombre et profonde pente de Saturne n'oserait se vanter.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Eldritch Tales, A Miscellany of the Macabre, à propos d'Edgar Allan Poe. Trad. Mg

[ ténébreux ] [ sinistre ] [ lugubre ] [ littérature ]

 

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être humain

Fonte de la civilisation. - La civilisation est née comme une cloche, à l'intérieur d'un moule de matière plus grossière, plus commune : fausseté, violence, extension illimitée de tous les individus, de tous les peuples, formaient ce moule. Est-il temps de l'ôter aujourd'hui ? La coulée s'est-elle figée, les bons instincts utiles, les habitudes de la conscience noble sont-ils devenus si assurés et si généraux qu'on n'ait plus besoin d'aucun emprunt à la métaphysique et aux erreurs des religions, d'aucunes duretés ni violences comme des plus puissants liens entre homme et homme, peuple et peuple ? - Pour répondre à cette question, aucun signe de tête d'un dieu ne peut nous servir : c'est notre propre discernement qui doit en décider. Le gouvernement de la terre en somme doit être pris en main par l'homme lui-même, c'est son "omniscience" qui doit veiller d'un oeil pénétrant sur la destinée ultérieure de la civilisation.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, Oeuvres I, Robert Laffont, Bouquins 1990, 245 p.572

[ responsable ] [ libre ]

 

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