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mythe théogonique

Le jour où naquit Aphrodite, les dieux étaient au festin. Avec eux tous il y avait le fils de Métis, Poros. Après le dîner, Pénia était venue mendier, ce qui est naturel un jour de bombance, et elle se tenait près de la porte. Poros qui s’était enivré de nectar (car le vin n’existait pas encore) entra dans le jardin de Zeus, et tout alourdi s’endormit. Pénia, dans sa pénurie, eut l’idée d’avoir un enfant de Poros : elle se coucha près de lui, et fut enceinte de l’Amour. Voilà pourquoi l’Amour est devenu le compagnon d’Aphrodite et son serviteur ; engendré lors des fêtes de la naissance de celle-ci, il est naturellement amoureux du beau – et Aphrodite est belle.

Etant donc fils de Poros et de Pénia, l’Amour se trouve dans la condition que voici : d’abord, il est toujours pauvre, et loin d’être délicat et beau comme le croient la plupart, il est rude au contraire, il est dur, il va pieds nus, il est sans gîte, il couche toujours par terre, sur la dure, il dort à la belle étoile près des portes et des chemins, car il tient de sa mère, et le besoin l’accompagne toujours. D’autre part, à l’exemple de son père, il est à l’affût de ce qui est beau et de ce qui est bon, il est viril, résolu, ardent, c’est un chasseur de savoir et sait trouver les passages qui y mènent, il emploie à philosopher tout le temps de sa vie, il est merveilleux sorcier, et magicien, et sophiste. Ajoutons qu’il n’est, par nature, ni immortel ni mortel. Dans la même journée, tantôt il fleurit et il vit, tantôt il meurt ; puis il revit quand passent en lui les ressources qu’il doit à la nature de son père, mais ce qui passe en lui sans cesse lui échappe ; aussi l’Amour n’est-il jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence.

Auteur: Platon

Info: Discours attribué à Diotime dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 203 c - e

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manque

On ne peut aimer qu’à se faire comme n’ayant pas, même si l’on a. L’amour comme réponse implique le domaine du non-avoir. […]

Ce n’est pas moi, c’est Platon qui l’a inventé – qui a inventé que seule la misère, Pénia, peut concevoir l’Amour, et l’idée de se faire engrosser un soir de fête. Et en effet, donner ce qu’on a, c’est la fête, ce n’est pas l’amour. 

D’où […] pour le riche – ça existe, et même, on y pense – aimer nécessite toujours de refuser.

C’est même ce qui agace. Il n’y a pas que ceux à qui on refuse qui sont agacés. Ceux qui refusent, les riches, ne sont pas plus à l’aise. […]

Je dirai même plus pendant que j’y suis – les riches n’ont pas bonne presse. Autrement dit, nous autres progressistes, nous ne les aimons pas beaucoup. Méfions-nous. Peut-être que cette haine du riche participe par une voie secrète à une révolte contre l’amour, tout simplement. Autrement dit, à une négation, à une Verneinung des vertus de la pauvreté, qui pourrait bien être à l’origine d’une certaine méconnaissance de ce que c’est que l’amour. [….]

Bref il est tout à fait certain pour un analyste qu’il y a chez le riche une grande difficulté d’aimer […]. Il vaut peut-être mieux le plaindre, le riche, sur ce point plutôt que le haïr, à moins qu’après tout, le haïr ne soit un mode de l’aimer, ce qui est bien possible.

Ce qu’il y a de certain, c’est que la richesse a une tendance à rendre impuissant. […] Et c’est ce qui explique tout de même des choses. La nécessité, par exemple, de détours. Le riche est forcé d’acheter, puisqu’il est riche. Et pour se rattraper, pour essayer de retrouver la puissance, il s’efforce, en achetant, de dévaloriser. […] Ainsi, quelquefois, il espère provoquer ce qu’il ne peut jamais acquérir directement, à savoir le désir de l’Autre. [...]

Le saint est un riche. Il fait bien tout ce qu’il peut pour avoir l’air pauvre, c’est vrai, […] mais c’est en cela justement qu’il est un riche […].

Le saint se déplace tout entier dans le domaine de l’avoir. Le saint renonce peut-être à quelques petites choses, mais c’est pour posséder tout.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 415 à 417

[ amant ] [ métaphore du désirant ] [ comblé ]

 

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