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illumination

(après avoir ingéré une molécule qui décuple les capacités intellectuelles)

Peu importe ce que j'étudie, je peux voir des structures. Je vois la gestalt, la mélodie dans les notes, dans tout : mathématiques et sciences,  art et  musique, psychologie et sociologie. Lorsque je lis les textes, je ne puis que constater combien les auteurs progressent péniblement d'un point à l'autre en tâtonnant à la recherche de liens qu'ils ne voient pas. Ils ressemblent à ces gens qui ne savent pas lire la musique et qui examinent la partition d'une sonate de Bach en essayant d'expliquer comment une note mène à une autre. Aussi admirables que soient ces modèles, ils m'ouvrent la voie vers d'autres. Il existe d'autres motifs qui attendent d'être découverts, des gestalts à une toute autre échelle. Pour ce qui les concerne je suis moi-même aveugle ;  mes propres sonates  ne sont qu'isolés points de données en comparaison. Je n'ai aucune idée de la forme que pourraient prendre ces structures cachées, mais cela viendra avec le temps. Je veux les trouver, et les comprendre. Je le veux plus que tout ce que j'ai jamais voulu auparavant.

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, Comprends

[ soif intellectuelle ] [ drogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

économie mondiale

Comment finiront les Etats contemporains et l’univers ? Comment se rétablira la paix sociale ? à tout cela il fit la sourde oreille pendant fort longtemps ; enfin, j’obtins péniblement de lui ces quelques paroles :

- Je pense que tout cela se passera de la façon la plus ordinaire. Tout bonnement, tous les États, malgré l’équilibre des budgets et "l’absence de déficit", seront un beau matin définitivement enferrés et tous jusqu’au dernier se refuseront à payer, pour se rénover ensuite, tous jusqu’au dernier, dans une banqueroute universelle. Cependant tous les éléments conservateurs du monde entier s’y opposeront, car ce sont eux qui seront actionnaires et créanciers et ils ne voudront pas admettre la faillite. Alors il se produira naturellement une espèce d’oxydation générale ; ensuite tous ceux qui n’ont jamais eu d’actions et qui n’ont jamais rien eu en général, c’est-à-dire tous les mendiants, refuseront naturellement de participer à l’oxydation... Ce sera la bataille, et après septante-sept défaites, les mendiants anéantiront les actionnaires, leur enlèveront leurs actions et s’installeront à leur place, comme actionnaires aussi, s’entend. Peut-être qu’ils diront quelque chose de nouveau, peut-être aussi que non. Le plus probable est qu’ils feront aussi faillite.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, pages 228-229

[ hypothèses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ovnis

Je me suis toujours intéressé aux phénomènes inexpliqués, les ufos par exemple. A ce propos j'ai été longtemps accroché au principe "testis unus, testis nullus". J'en suis revenu, parce qu'il y a quand même tous ces cas/témoignages où les témoins, sis dans un lieu très fréquenté, furent les seuls à assister au phénomène (Ou même l'exemple de Fatima ou seuls les trois mômes "voyaient" l'apparition). Beaucoup dans ces témoignages disant aussi leur certitude d'avoir eu un lien psychique avec le phénomène/entité. 

Deux bouts de la lorgnette : le monde consensuel des hommes (scientifique disons) versus l'univers solipsiste de l'individu (la singularité et sa névrose ?). 

M'extirpant péniblement de cette pénible dualité qui fonde notre univers, il me semble toujours plus qu'une multiplicité de "mélanges" sont imaginables ici. Il suffit d'imaginer avec quelle facilité un intervenant possédant une meilleure et plus avancée commande de notre réalité (projectionniste, extraterrestre, ange gardien  ou autre) pourrait le faire... Pensons : avec quelle facilité nous parvenons à manipuler les souris ou autres bestioles/végétaux pour voir comment ça réagit. Mon opinion bascula pour de bon il y a quelques années, grâce à Nicolas Dumont, dont la citation est liée ici.

Auteur: Mg

Info: 4 sept. 2020

[ univers multidimensionnel ] [ spéculation ] [ niveaux vibratoires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

machiavélisme

Par exemple il est utile que l'on sache que nous ne massacrons pas les prisonniers, parce que nous cultivons ainsi dans nos ennemis l'idée qu'ils peuvent se rendre pour sauver leur vie. Mais il serait utile de faire croire que l'ennemi massacre les prisonniers, car nos compagnies encerclées vendraient alors chèrement leur vie, ce que nous devons souhaiter. Et puisque vous tuez pour la patrie, je ne vois pas par quel scrupule vous rougiriez de mentir pour la patrie." Celui qui n'a pas conduit ses pensées jusque-là, je le soupçonne d'appeler pensée ce qui lui plaît. La guerre met l'homme tout nu ; il revient péniblement aux pensées d'Ésope. Socrate fut condamné très exactement parce qu'il refusait de soumettre aussi ses pensées au pouvoir. Nous n'avons peut-être pas avancé du tout depuis Socrate. Ne pas craindre, rester sobre, ne rien croire, trois ressources contre le tyran. Quelques centaines d'hommes ainsi disposés feraient un esprit public, et suffisant. Les maux humains comme guerre, abus de pouvoir, absurde concentration de richesse, ne sont possibles que par l'incroyable aveuglement de ceux qui passent pour instruits. Il s'agit de former son jugement par un massacre de pensées. Il n'y a pas d'autre sagesse.

Auteur: Alain

Info: Souvenirs de guerre, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960<p.456>

 

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beaux-arts

Grace à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de monde à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient qu'il s'appelât Rembrant ou Veer Meer, nous envoient leur rayon spécial.

Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l’amour-propre, la passion, l’intelligence et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s’"observer", dont les apparences qu’on observe ont besoin d’être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu’avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d’imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c’est ce travail que l’art défera, c’est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, t. 8 : Le Temps retrouvé

[ ouverture ] [ quête ] [ création ] [ individuation ] [ singularité solipsiste ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Ce que veut Sollers, je le comprends enfin, je le savais depuis toujours, ce n’est pas être un grand écrivain, ça ne lui suffit pas. Ce qu’il veut, c’est être le dernier écrivain. Qu’après lui il n’y ait rien. Son aventure, selon lui, ne prendra tout son sens qu’à cette condition. Ce qu’écrivent les autres, si ça ne concourt pas à la réalisation de ce projet, est nuisible. C’est un danger, ou au moins un retard, un atermoiement inutile. L’ennui est que, plus timidement, dans mon coin, avec infiniment moins de moyens (d’où ma discrétion), je pense la même chose. Son agressivité destructrice s’explique par là. Le besoin de maintenir sous sa surveillance n’importe qui, du moment qu’il sent un peu d’originalité virtuelle. La nécessité d’être en éveil tout le temps, jour et nuit. Épuisant probablement. La haine maladive. La gentillesse aussi, la générosité soudaine, comme une surprise qu’il se fait à lui-même. La nécessité, la fatalité de n’avoir plus autour de lui que des larbins obscurs ou des cons célèbres sans aucun danger. La rage folle consistant à jouer l’un contre l’autre tous les écrivains, tout le temps (Roth pour écraser Kundera, en ce moment ; Jean Rhys contre O’Connor à cause de mon penchant, ces derniers mois, pour elle). N’importe quel écrivain, vivant, mort. Tout ça doit disparaître. Vue de l’extérieur, subie péniblement, son attitude est absolument nihiliste. La nullité de ce qu’il publie maintenant dans sa revue et sa collection est également logique. Puisqu’il doit être le dernier.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat I : Journal intime 1978-1985, Les Belles Lettres, 2015. 5 décembre 1985

[ vacherie ] [ parisianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

psychanalyse

Au traumatisme infantile peut succéder immédiatement une névrose infantile ; cette dernière se manifeste par des efforts de défense qui s'accompagnent de symptômes. Une pareille névrose peut durer longtemps et provoquer de voyantes manifestations ou bien demeurer latente et passer inaperçue. C'est généralement la défense qui y prend le dessus, mais, quoi qu'il arrive, certaines modifications du moi se produisent et demeurent comme des cicatrices. Il est rare qu'une névrose infantile se continue sans interruption par une névrose de l'adulte. Il arrive bien plus fréquemment qu'une période de normalité lui fasse suite, processus qui est sans doute facilité ou permis par la latence physiologique. C'est plus tard seulement que la névrose deviendra définitivement manifeste par l'effet retardé du traumatisme. Cela se produit soit au moment de la puberté soit un peu plus tard. Dans le premier cas, les pulsions renforcées par la maturité physique reprennent la lutte dans laquelle elles avaient d'abord succombé. Dans le second cas, la névrose se manifeste plus tard parce que les réactions et les modifications du moi provoquées par le mécanisme de défense nuisent à la réalisation des tâches nouvelles imposées au moi par la vie, de sorte que de graves conflits surgissent entre un monde extérieur exigeant et un moi qui cherche à protéger l'organisation si péniblement établie lors de sa lutte défensive. Cette période de trêve entre les premières réactions au traumatisme et l'apparition ultérieure de la maladie est un phénomène typique. La maladie peut être considérée comme une tentative de guérison, comme un effort tenté pour rassembler les éléments du moi que le traumatisme avait dissociés, pour en faire un tout puissant en face du monde extérieur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 105-106

[ physique-psychique ] [ développement ] [ escarres mentales infantiles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

animal domestique

Journée particulière. Je pars avec mon chien dans la forêt comme de coutume. Soudain il file comme une flèche à l'intérieur d'un sous-bois de résineux très sombre. Après quelques secondes j'entends des feulements impressionnants. Inquiet (Merlin a parfois des problèmes de bagarre avec d'autres chiens - nous somme en Suisse) je fonce en courant dans le sous-bois. Je suis en pantoufles de gym, il fait moins 2 et il y a 20 cm de neige. J'arrive au sommet d'une forte pente et je vois la tête d'un chevreuil qui se débat dans le petit cours d'eau au fond du ravin, le chien n'est pas visible, caché par le dévers. Je hurle. Merlin surgit et remonte aussitôt vers moi, la tête dans les épaules, genre " j'ai encore fait une connerie."
Je le ramène à la maison pour l'y laisser, mets des chaussures adaptées et repars le long du ruisseau dans le creux très accidenté de la gorge pour découvrir le chevreuil, un jeune adulte magnifique, allongé dans 20 cm d'eau. Mort. Je le prends sur mes épaules et le remonte péniblement à la maison.
5 heures plus tard, grâce à Christian, il ne reste rien. Si ce n'est 7 ou 8 kilos de viande finement découpée dans le congélateur.
C'est en désossant la bête que nous avons pu constater qu'elle a les deux hanches cassées, probablement suite à sa chute dans le ruisseau dans la poursuite-bagarre. J'imagine mal Merlin capable de faire ça tout seul.
J'ai ensuite jeté le reste des abats en pleine nature, dans un endroit reculé, au contraire des indications de Christian qui m'avait conseillé de creuser un trou et d'enterrer le tout.

Auteur: Mg

Info: 28 fév. 2013

[ chasse ] [ boucherie ]

 

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faux érotisme

Ce qui fait toute la force austère, à vrai dire, d’une émission comme "Sophie sans interdit" sur TF1, le formidable côté sanitaire, hygiénique même, de ce "magazine de charme", réside dans la capacité de dissuasion sans bornes de son animatrice. La regarder cinq minutes, l’écouter surtout, et ça y est, c’est terminé, on a oublié jusqu’à ce qui restait de sens au mot volupté. Deux phrases d’elle en font plus pour vous convertir à l’abstinence que toutes les lourdes et lentes campagnes d’information possibles et imaginables. Une telle niaiserie pétrifiante a quelque chose de miraculeusement prophylactique et humanitaire. La moindre de ses remarques vous glace le fantasme. En nos temps de virus meurtrier, on devrait la montrer tous les jours, Sophie Favier. Ce n’est pas qu’elle soit pénible à regarder, bien au contraire, elle est plutôt alléchante, comme ça, en péplum, avec sa torchère blonde allumée au-dessus de la tête, ou en collant de danse en train de mimer péniblement, avec je ne sais plus quelle chorégraphe, une "leçon d’érotisme" sous vide. Mais tout ce qu’elle fait ou montre n’éveille jamais rien en vous qu’un vague effroi, et en tout cas pas le moindre souvenir de ce qu’ont pu être, jadis, il y a très longtemps, les plaisirs de la chair. Aucune hostilité non plus. On en sort, hébété, comme après une visite morne dans un écomusée lamentable, une espèce de Disneyland en ruine, un conservatoire analphabète, des arts et traditions sexuels disparus. Comme le reste, à la télé, le sexe a l’allure de ces manifestations dispersées depuis des éternités et dont il ne subsiste plus, sur place, que des banderoles abandonnées avec leurs slogans indéchiffrables. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 459

[ critique ] [ débandant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indifférenciation

Les liaisons internationales croissantes et la faiblesse des religions ont déjà effacé ou surmonté ces limitations [exogames], et le feront encore plus à l’avenir, engendrant une masse amorphe dont nous apercevons déjà les prodromes dans les phénomènes modernes de la psyché de masse. Ainsi l’ordre exogame originel se rapproche progressivement de l’état de chaos qui avait été péniblement maîtrisé. Face à ce péril, il n’est qu’un remède : l’affermissement intérieur de l’individu, lequel est menacé d’abrutissement et de dissolution dans la psyché de masse. Ce qu’il faut entendre par là, le passé le plus récent nous l’a montré avec la plus grande netteté. Aucune religion n’a su nous en préserver, et notre facteur d’ordre, l’Etat, s’est finalement révélé le pionnier le plus efficace de la massification. Dans de telles conditions, le seul recours possible semble bien être l’immunisation de l’individu contre le poison de la psyché de masse. […]
Mais il est de la plus haute importance que ce processus s’accomplisse consciemment, sinon les conséquences psychiques de la massification s’installeront inévitablement. En effet, si l’affermissement intérieur de l’individu ne se produit pas consciemment, il se manifeste spontanément dans ce phénomène d’ores et déjà connu : l’endurcissement inimaginable de l’homme de masse à l’égard de ses semblables. Il se transforme en un animal grégaire et sans âme, que seuls régissent encore la panique et les appétits. Son âme, qui ne vit que de la relation humaine, se perd. […] ce quelque chose en quoi l’union intérieure s’accomplit n’est rien de personnel ou d’égotique, mais une réalité supérieure à ce domaine, car il signifie, en tant que Soi, une synthèse du moi et de l’inconscient suprapersonnel. L’affermissement intérieur de l’individu n’a donc absolument rien à voir avec la forme que pourrait prendre, à un autre niveau, l’endurcissement de l’homme de masse, ni avec une attitude d’isolement spirituel et d’inaccessibilité, par exemple ; tout au contraire, elle inclut le prochain.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie du transfert" pages 94-95

[ individuation ] [ grégarisme inhumain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson