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décadence

Les Pringsheim et leurs affidés symbolisaient tout ce qu'il avait en horreur. Ils étaient frelatés, superficiels, prétentieux : une bande de clowns dont les excentricités, contrairement aux siennes, n'avaient même pas l'excuse de la naïveté. Ils faisaient non seulement semblant de s'amuser. Ils riaient pour s'entendre rire et faisaient étalage d'un appétit sexuel qui n'avait rien à voir avec un sentiment ou un instinct quelconque et n'était que le fruit sec de leur imagination rabougrie. Copulo ergo sum. Et la Sally Salope qui s'était foutu de lui parce qu'il n'avait pas le courage de ses instincts. Comme si l'instinct consistait à éjaculer dans le corps chimiquement stérilisé d'une femme qu'il avait rencontrée vingt minutes auparavant. Wilt avait réagi tout à fait instinctivement en fuyant devant cette concupiscence faite de goût du pouvoir, d'arrogance et d'un insupportable mépris qui présupposait que ce qu'il était, ce peu de chose qu'il était, ne représentait qu'une extension de son pénis, et que l'expression ultime de ses pensées, de ses sentiments, de ses espoirs et de ses ambitions ne pouvait être atteinte qu'entre les cuisses d'une pute à la mode. Et c'était ça la libération ?

Auteur: Sharpe Tom

Info: Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore

[ sexe ] [ obsédé ]

 

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pénis

Que l’on me nomme priape ou godemichet, on m’adore avec les yeux, avec les mains, avec le cul. Je suis le dieu ithyphallique du pourtour de la Méditerranée, je suis le lingam indien, on m’exalte dans Brantôme ou on me vomit dans le Livre d’Ezéchiel, mais partout, on me met, on m’enfile, on me tache, on m’empaffe, on m’inonde, je suis le priape en marbre de Carrare et la bouteille de Coca-Cola, je suis le Phallos de Lawrence et la banale queue de poêle, je suis la Tringle, je suis la Trique, je suis la divine Pine, je suis l’objet des cultes à Saint-Foutin dans les églises du Moyen Age, je suis la queue en bois recouvert de peau sur laquelle s’asseyaient les bigotes de Saint-Eutrope à Orange, je suis la bite sculptée du ghotul des Muria, je suis de Delphes comme de Kajurao, de Pompéi comme de Lhassa, je suis d’ici et de maintenant, je suis, en cette minute même, celui qui explose dans les dix millions de têtes et de cras de dix millions de femmes tout autour de la Boule, je suis celui qui vit au centre de ton chétif corps de grenouille, petit homme. Je suis Dieu. Je suis Zob.

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" pages 109-110

[ synonymes ] [ symbole ] [ verge personnalisée ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Depuis la nuit des temps, on nous bassine les oreilles avec les clichés du mâle dominateur, du territoire à conquérir, de la nourriture à ramener au nid pour les oisillons affamés ; vêtu d'une peau de bête ou d'un costume cravate, l'éternel Adam armé de son pénis fait tourner l'univers.
Ça, c'est pour la vitrine. Pousse la porte, viens voir l'intérieur de la boutique et tu découvriras qu'il y a toujours une Eve pour faire trimer l'Adam, ou pour le retarder dans sa quête formidable.
Le coup de la pomme, ce n'est pas la faute d'Eve : Adam aurait pu refuser. Mais ce n'est pas vrai, ça ne se passe jamais comme ça, on voudrait dire non et rester raisonnable mais il y a toujours une excuse : on ne veut pas faire de peine, on se dit qu'on parviendra à éviter l'inévitable, tout ça parce qu'au bout du compte, avouons-le, nous, les mâles de l'équipe, on aime bien qu'on nous aime. C'est vrai, au fond, c'est ça le vrai levier du monde. Ce n'est pas pour faire le malin qu'on loupe le Graal ou qu'on bousille le jardin d'Eden, c'est pour sentir encore le petit frisson qui traverse le dos quand on sent qu'on est important pour quelqu'un.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Quatrième étage

[ responsabilité ]

 

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musique

Le temps d'atteindre la station de métro la plus proche puis d'aller jusqu'à Ladbroke Grove, Mo n'en pouvait plus. Trop d'images l'assaillaient : Jimi jouant Hey, Joe ! la première fois qu'il l'avait vu à la télé (il allait encore à l'école, à l'époque) ; Jimi à Woodstock, à des festivals et des concerts dans tout le pays ; Jimi avec ses grands chapeaux à plumes, ses chemises multicolores extravagantes, ses doigts lesté de bagues, qui martyrisait sa Strato blanche, la levait au-dessus de sa tête, pinçait les cordes avec ses dents, la fourrait entre ses jambes écartées, la faisait pleurer, vagir et palpiter, obtenant bien plus d'une guitare que personne avant lui. Lui seul pouvait leur donner vie, les transformer en créatures organiques, à la fois pénis, femme, cheval et serpent. Mo jeta un coup d'oeil à ses bras, mais les reptiles se tenaient tranquilles. Le soleil se couchait quand il prit Lancaster Road, plus par habitude que dans une but précis. Il avait à présent une autre image à l'esprit, celle de Jimi en voleur d'âme qui s'alimentait de la force vitale des spectateurs. De martyr, Jimi se métamorphosa en vampire. Mo sut qu'il devenait complètement parano et qu'il devait se trouver des amphés au plus vite.

Auteur: Dozois Gardner Raymond

Info: Alternative rock

[ guitare électrique ] [ demi-dieu ]

 

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enfanter

Et regardons les choses en face les gars, personne n'est jamais honnête en ce qui concerne la naissance d'un enfant. Pas même votre mère. "C'est une douleur qu'on oublie une fois que le petit bébé est dans tes bras." Conneries. J'APPELLE ÇA DES CONNERIES. Tout ami, cousin ou inconnu fouineur qui te dit à l'épicerie que ce n'est pas si terrible est un menteur, un sac à merde. Ton vagin a à peu près la taille de la circonférence d'un pénis. Il doit s'étirer, s'ouvrir et se transformer en une grotte à chauve-souris géante pour que l'humain suceur de vie que t'as fait grandir pendant neuf mois puisse en sortir, hargneux et toutes griffes dehors. Quelle personne saine d'esprit ferait ça de son plein gré ?  Voilà qu'un jour, t'es en train de te promener et tu te dis : "Tu sais, je pense qu'il est temps que je transforme mon vagin en un Arby's Beef and Cheddar (sans le cheddar) et que je me mette en selle pour me dévouer au minimum dix-huit ans pour quelqu'un qui va me sucer tant l'âme que la volonté de vivre vraiment dans mon corps, bref décider de ne plus être que la  coquille de la personne que j'étais, sans pouvoir plus baiser même si je paie pour."

Auteur: Sivec Tara

Info: Seduction and Snacks

[ dénigrement ] [ pensée-de-femme ] [ accoucher ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexe

Et il la pénètre doucement, comme s'il avait peur de l'effeuiller, lui assis sur la chaise, elle docile et légère quand il la prend par la taille et commence à l'abaisser sur sa hampe, comme un drapeau sacré qui doit être protégé de la pluie et du crépuscule. Son premier rugissement le surprend, elle se cabre entre ses mains comme blessée par une balle d'argent qui lui aurait déchiré le coeur, mais il l'étreint plus fortement pour sentir sur son pubis la forêt noire de son triangle insondable et descend ses mains jusqu'aux fesses pour parcourir le sillon parfait qui les sépare, où il laisse son doigt gourmand glisser sans hâte mais sans pause de l'anus à la vulve, de la vulve à l'anus qu'il enduit d'humeurs tièdes, et il sent la grosseur stimulante de la racine de son pénis, raide et dur dans son mouvement perforateur, et la douceur moelleuse de ses lèvres opulentes et habiles qui l'aspirent comme un marécage implacable, il laisse alors courir son doigt entre les plis de l'anus et entend s'amplifier le rugissement que déclenche la double pénétration, triple avec la langue féroce qui essaie de la faire taire alors que le silence est désormais impossible parce que les vannes les plus profondes sont ouvertes et que les fleuves les plus cachés de leur désir coulent vers la gloire terrestre retrouvée.

Auteur: Fuentes Leonardo Padura

Info: Vents de Carême

[ érotique ] [ littérature ]

 

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déni du père réel

Deux phénomènes en témoignent.

D’une part, la mise à l’écart, pour ne pas dire à l’index du père réel en tant qu’il fait de la mère l’objet de son désir. La place actuelle de l’homme dans le désir, telle qu’elle est articulée par les médias, pourrait être décrite comme "appendice du pénis" comme en témoignent les dernières enquêtes sur la sexualité des femmes célibataires made in USA qui, lorsqu’elles ne trouvent pas d’homme pour un acte sexuel, "s’en remettent à leur plus fidèle ami (les vibromasseurs se vendent ici comme des petits pains)". La sexualité est passée dans le registre de la consommation de masse et l’acte sexuel est lui-même traité, dans une bonne majorité des cas, comme un objet de plus-de-jouir nécessaire et consommable. L’homme est renvoyé à une position infantile d’objet du désir des femmes, ou à une position de père des enfants, mais il est de plus en plus rarement considéré comme porteur du phallus, comme détenteur de l’objet du désir. La dimension de l’avoir qui fait le côté masculin de la sexuation semble ne pas avoir de place, dans le discours social construit sur l’égalité des sexes et le féminisme post-moderne.

La deuxième forme de déni de la fonction paternelle [...] apparaît là, dans les us et coutumes modernes, autrement dit dans la mise en place d’une cellule familiale matricentrée dans laquelle la mère reste détentrice du phallus.

Ces deux aspects des transformations sociales (mise à "l’index" du père et familles matricentrées) si elles sont pour l’enfant prépubère perturbantes du fait que le Nom-du-Père est accroché au père de la mère plus qu’à son homme, n’empêchent pas une construction normalisée de la père-version infantile qui pose le phallus comme opérateur du désir. Il en va tout autrement pour le pubère car son passage par la découverte du féminin réactive la jouissance archaïque du lien à la mère, et le discours social ne vient pas borner ce retour.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 50-51

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ rabaissement ] [ conséquences ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Plusieurs femmes philosophes ont affirmé, depuis une quinzaine d'années, que les dichotomies sont le fait des hommes. Que, sans la "pensée patriarcale" - pensée spécialisée dans les séparations, les divisions, les découpages, les scissions et les fissions (sans doute à cause du caractère "incisif" du pénis?) -, il n'y aurait aucune distinction entre sujet et objet, homme et femme, jour et nuit, esprit et corps, convexe et concave, sec et mouillé. Que l'existence même de ces catégories oppositionnelles est un résultat du machisme. Le pas suivant consiste à revendiquer le côté prétendument "négatif" de cette liste de dichotomies en revalorisant le féminin, l'irrationnel, le ténébreux, le corporel et le liquide (cela a permis, entre autres, d'hallucinants aller-retour entre la théorie de la "négritude" et celle de la "féminitude").
Or cette façon de voir est indéfendable (...). Ce qui est néfaste - et peut-être "machiste" et "patriarcal", ce ne sont pas les dichotomies en tant que telles, mais la superposition mécanique des dichotomies. La plus néfaste de toutes est celle qui est revenue avec insistance dans toutes les histoires de couple que j'ai auscultées ici: homme-esprit/femme-corps. Elle n'a pas été inventée par le christianisme, cette équation (elle est déjà largement présente chez Platon, et plus encore chez Aristote), mais le christianisme lui a imprimé des formes spécifiques dont nous sommes encore tributaires. D'où le "complexe de Jésus-Christ", un des terrains propices à la production de grands hommes en Occident: absence du père, idolâtrie de la mère. Les "grandes femmes" apparaissent avec plus de difficulté, pour la bonne raison qu'elles doivent traverser la barre qui les sépare de l'esprit. (...) Il est sûrement urgent de faire voler en éclats les équations de ce genre, mais pas du tout les distinctions elles-mêmes. Même s'il n'y a pas de frontière absolument nette entre corps et esprit, même si chaque homme contient "du féminin" et chaque femme "du masculin", les distinctions continuent d'être utiles, voire indispensables: renoncer à faire la différence entre sujet et objet serait renoncer à parler.

Auteur: Huston Nancy

Info: Journal de la création

[ analysés ]

 

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érotisme

Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux. 

Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.

Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168

[ interdit ] [ manque ] [ artifices ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

C'est dur, mais y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, arrogant et obstiné quand ça veux jouer. C'est fragile et capricieux, ça n'obéit pas à son maître, c'est d'une susceptibilité maladive, ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi, ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés, ça tombe en panne quand le terrain est délicat et ça repart quand on n'en a plus besoin ; ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence...

Il parait que nous aurions adoré avoir un truc comme ça. Il paraît que quand on n'en a pas, c'est bien simple, on n'a RIEN.

Et puis ce n'est pas fini : à côté du machin, il y a les machines. Et là c'est nettement pire... Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !

...Disons le tout net : votre panoplie, mes chéris, même si vous ennoblissez la pièce maîtresse de phallus ne forme pas un ensemble extraordinaire... Et pourtant nous l'aimons, cette trinité, avec humour parce qu'elle est objectivement laide, avec amour parce qu'elle est subjectivement émouvante. Mais qu'on ne nous empoisonne plus avec cette prétendue envie de pénis, qu'on ne nous définisse plus, au physique et au moral, par rapport au pénis et qu'on nous soulage de tous ces psychanalystes et sexanalystes qui s'acharnent à réanimer nos vieux conflits au lieu de nous apprendre à nous aimer nous mêmes, ce qui est une condition essentielle pour aimer l'autre. Sinon, nous allons le prendre en grippe, l'objet, comme certaines ont commencé à le faire. Ce serait dommage pour tout le monde.

Auteur: Groult Benoîte

Info: Ainsi soit-elle

[ verge ] [ humour ]

 

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