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refuge

En prison , plus que jamais, c'est au-dedans de vous qu'il faut vivre. Et s'il y a une personne dont vous ne pouvez pas vous passer, réellement pas, faites comme je faisais alors : regardez-là plusieurs fois par jour, longtemps. Mais n'essayez pas de l'imaginer là où elle est en ce moment, là où il y a de l'aire libre et partout des portes ouvertes, parce que vous n'y arriverez pas et que cela vous fera du mal. Regardez-là en vous. Coupez autour d'elle tout ce qui est espace Toute la lumière que vous contenez, mettez-là sur elle. N'ayez pas peur de l'épuiser, cette lumière : l'amour, la pensée, la vie en contiennent à ne plus savoir qu'en faire.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut

[ introspection ] [ pénitencier ]

 

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pénitencier

On oublie que le geôlier est, d'une certaine manière, lui-même captif: c'est un prisonnier sans horizon, il ne porte aucune mission, ce qu'il cherche n'est pas de réaliser sa liberté mais d'empêcher l'autre d'être libre, il est victime de lui-même. Le geôlier ne peut pas chanter car il ignore tout de la mélancolie, il n'a ni regret du ciel ni nostalgie de la mer. En revanche le prisonnier chante, parce que c'est sa seule façon d'éprouver et de prouver sa propre existence. Et au fond de lui, il se sent plus libre que son geôlier qui n'a pas conscience de sa propre liberté et de sa propre solitude. La poésie consiste à nous faire don de cette force-là, dût-elle être fictive.

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: entretien à Libération, 10-11 mai 2003

 

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pénitencier

Je suis entré en prison aveugle (avec de vagues éclairs de lumière, non pas concernant la réalité, mais intérieurs, éclairs autogènes de l’obscurité qui la transpercent sans la dissiper) et j’en ressors les yeux bien ouverts ; j’y suis entré cajolé, gâté, j’en sors guéri des simagrées, des minauderies, des chichis ; j’y suis entré insatisfait, j’en sors en connaissant le bonheur ; j’y suis entré nerveux, irascible, sensible aux choses insignifiantes, j’en sors indifférent ; le soleil et la vie ne me disaient pas grand-chose, à présent je sais déguster la moindre lichette de pain ; je sors en admirant par-dessus tout le courage, la dignité, l’honneur, l’héroïsme ; je sors en paix : avec ceux envers lesquels je suis coupable, avec les amis, avec les ennemis, et même avec moi-même.

Auteur: Steinhardt Nicolae

Info:

[ initiatique ] [ carcéral ] [ rédempteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pénitencier

Toutes ces caves de torture étaient un mythe, du perlimpinpin moyenâgeux, dont nous n'avions absolument pas besoin, puisque la Prison intérieure centrale des renseignements de l'URSS, qui occupait l'immeuble de cinq étages de l'ex-hôtel, ex-compagnie de cargos Caucase et Mercure, dans la cour du 2, rue Loubianka, et reliée au bâtiment principal par un passage, permettait d'assurer le cycle complet de la sécurité nationale, depuis le travail préparatoire des agents jusqu'à l'arrestation du figurant, depuis le début de l'instruction jusqu'aux aveux complets de l'inculpé, depuis le procès par la Commission spéciale auprès du ministre, la COS, jusqu'à l'exécution du condamné, le tout sans mettre le nez dehors une seule fois. Tout se passait dans un lieu unique! Le rêve du technocrate, le but inaccessible du technicien: une production sans déchets, en circuit fermé, un intestin qui se digère lui-même.

Auteur: Vaïner Gueorgui

Info: L'Evangile du bourreau

[ goulag ]

 

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hiérarchie

[...] Nous voici treize brutes ayant sous notre coupe un demi-millier d'autres brutes. Cette prison était un vrai enfer et il nous appartenait, à nous autres, d'appliquer les règlements. Etant donné la nature des détenus, impossible de les mener par la douceur. Nous devions employer la terreur. Bien entendu, derrière nous, toujours prêts à nous soutenir, se tenaient les geôliers. Dans les cas extrêmes nous avions recours à leur intervention ; mais nous évitions de les déranger trop souvent, de crainte qu'ils nous choisissent des hommes plus capables pour nous remplacer. Nous les appelions donc rarement, et d'une manière fort paisible, lorsque nous voulions, par exemple, faire ouvrir la cellule d'un individu récalcitrant. Le rôle du garde consistait simplement à décadenasser la porte, puis il s'en allait pour ne pas être témoin de ce qui se passerait lorsqu'une demi-douzaine d'hommes de hall feraient irruption dans la cellule.

Auteur: London Jack

Info: La Route : Les Vagabonds du rail, pages 84, le pénitencier

[ prison ]

 

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transcendance

Je crois que tout ce qui est dans un film est ce qu'on n'y a pas mis. Il faut arriver à mettre des choses sans les mettre, c'est-à-dire qu'il faut que tout ce qui est important n'y soit pas au départ et y soit à l'arrivée. Alors, ce que vous venez d'appeler mysticisme doit venir de ce que, moi, je sens dans une prison, c'est-à-dire, comme le second titre Le Vent souffle où il veut l'indique, ces courants extraordinaires, la présence de quelque chose ou de quelqu'un, appelez cela comme vous voudrez, qui fait qu'il y a une main qui dirige tout. Les prisonniers sont très sensibles à cette atmosphère curieuse, qui n'est d'ailleurs pas du tout une atmosphère dramatique : cela se passe à un niveau plus haut. Il n'y a pas de drame dans une prison : on entend fusiller les gens, mais on ne fait pas de grimaces pour cela : c'est normal, cela fait partie de la vie de la prison. Tout le drame est à l'intérieur.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, oct. 1957 (à propos de "Un condamné à mort s'est échappé") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 752

[ cinéma ] [ paradoxe ] [ confinement ] [ pénitencier ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

colonialisme

J'ai décidé que le temps était venu d'écrire, de mettre en mots mon testament personnel, non pas parce que j'ai l'intention de mourir, mais parce que j'ai l'intention de vivre. Ceci est la 23e année que je passe en prison pour un crime que je n'ai pas commis. J'ai un peu plus de cinquante-quatre ans aujourd'hui. Je suis donc ici depuis l'âge de 31 ans. .. L'espérance de vie d'un Indien étant de 45 ans aux Etats Unis, on m'a dit que je devrais vivre deux vies, plus 7 années pour voir le jour de ma libération, fixée en 2041. J'aurai alors 97 ans. Je ne crois pas que j'irais jusque là. Ma vie est une souffrance qui n'en finit pas. J'ai l'impression d'avoir passé cent vies en prison. C'est peut-être le cas. Mais je suis prêt à en passer des milliers d'autres pour le bien de mon peuple. Si mon emprisonnement ne faisait qu'informer un public ignorant des terribles conditions que les Indiens et les autres peuples autochtones connaissent encore dans le monde aujourd'hui, alors ma souffrance aurait et continuerait d'avoir un but.

Auteur: Peltier Leonard

Info: Ecrits de prison, Le Combat d'un Indien

[ pénitencier ]

 

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anecdote

Au Brésil, les prisonniers peuvent sortir plus tôt de prison s'ils lisent des livres, rapporte Reuters.
Le Brésil vient en effet de créer une nouvelle sorte de remise de peine. Les détenus des prisons fédérales pourront réduire la longueur de leur peine grâce à la lecture. La décision du gouvernement prévoit quatre jours par livre lu.
Les 473.627 prisonniers du pays pourront ainsi lire jusqu'à 12 oeuvres de littérature, de philosophie ou de science par an, gagnant ainsi jusqu'à 48 jours de détention en moins sur une année.
Le gouvernement brésilien explique que les prisonniers auront quatre semaines pour lire un livre et ensuite rédiger une dissertation sur le sujet. Un panel décidera ensuite si le prisonnier peut obtenir sa remise de peine.
Sur le site du Guardian, Erwin James, un ancien détenu, dresse la liste des livres que devraient consulter les prisonniers brésiliens. L'éditorialiste, qui a passé vingt ans en prison, conseille notamment Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski.
Erwin James détaille les raisons qui l'ont poussé à inclure ce livre dans sa liste:
"L'auteur pense que le meurtre est permis dans le cas de la poursuite d'un objectif noble. J'ai conclu que [les sujets du livre] étaient des cogitations intellectuelles fallacieuses enroulées dans une prose brillante. Un chef d'oeuvre qui m'a aidé à organiser ma façon de penser non sophistiquée."
L'ancien détenu se souvient aussi de la lecture de The Second Prison de Ronan Bennet qui l'a beaucoup marqué:
"Le livre raconte l'histoire de Kane, un républicain irlandais relâché après avoir purgé sa peine pour sa participation dans un meurtre. (...) Même s'il est sorti de prison, de différentes façons il est toujours un prisonnier ; cela est vrai pour de nombreuses personnes qui trouvent que la vie après la prison est un challenge inattendu."
Pour Erwin James, l'initiative brésilienne est une très bonne idée. Il se souvient de son passage en prison et de l'importance qu'ont revêtu ces ouvrages:
"Les livres que j'ai lus en prison ne m'ont pas donné de réduction de peine mais ils m'ont aidé à devenir celui que j'aurais dû être".

Auteur: Jannic-Cherbonnel Fabien

Info:

[ littérature ] [ pénitencier ]

 

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