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caput mundi

Les traits qui marquent la physionomie matérielle de la Rome impériale se heurtent en oppositions qui seraient irréductibles sans les harmoniques de l'Histoire et de la vie.

D'une part, le chiffre considérable de sa population comme la grandeur architecturale et la beauté marmoréenne de ses édifices publics l'apparentent aux grandes métropoles de l'Occident contemporain.

D'autre part, l'entassement auquel elle condamnait ses multitudes sur un terrain inégal et sur une aire restreinte par la nature et par les hommes, l'étranglement de ses ruelles enchevêtrées, la pénurie de ses services édilitaires, les embarras périlleux de sa circulation la rapprochent de ces villes médiévales qu'ont dépeintes les chroniqueurs et dont certaines cités musulmanes ont conservé jusqu'à nous le pittoresque tour à tour séduisant et sordide, les difformités imprévues et le grouillement anarchique...

Auteur: Carcopino Jérôme

Info: La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire. In "La ville, ses maisons et sa police", chapitre du volume paru aux éditions "Hachette" en 1939

[ La Ville aux Sept Collines ] [ capitale ] [ Italie ] [ centre du monde ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Jean Cocteau, déjà loin de ses poèmes vénitiens de 1909, risquait un saut qui, pour tout autre, eût été périlleux ; il retombait sur ses pieds, toujours. Plus applaudi que jamais, ayant renouvelé son public, s'étant fait une seconde jeunesse, il était partout à la fois ; il ne pouvait manquer le train puisqu'il courait devant la locomotive ; à la pointe de tout, du piquant des métaphores au bec de la plume, grâce à ses formules-flèches il s'installait dans l'aigu ; son menton interrogeant, son regard en tournevis, les doigts en vrille, il vivait "au bout de lui-même". Se reposer eût été s'émousser. De Cocteau-le-Pointu, l'électricité sortait par tous les angles. En redescendant l'escalier Henri III de l'immeuble de la rue d'Anjou, où il habitait chez sa mère, on se sentait imbécile, attardé, courbaturé, obtus ; lui seul pouvait dormir en dansant, sur les pointes.

Auteur: Morand Paul

Info: Venises, L'Imaginaire Gallimard, p. 93

[ anecdote ]

 

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spiritualité

Le Non-manifesté (avyakta) est plus subtil que le majestueux Atman, et encore plus subtil que le non-manifesté est l'Esprit suprême (Purusha). Il n'est rien qui soit plus subtil que le Purusha, il est l'ultime fin, il est le but suprême. L'Atman, qui est occulté au plus profond de tous les êtres, ne dégage pas d'éclat lumineux. Mais il est visible pour ceux dont l'intellect bien affûté peut pénétrer le plan subtil.
Le sage doit unir son discours à son mental, et son mental à son intellect. Il doit encore unir son intellect à l'Atman majestueux, et enfin arriver à unir ce dernier à paix suprême du Non-manifesté.
Lève-toi ! Éveille-toi ! Va trouver les plus grands maîtres et apprends auprès d'eux. Car ce sentier est aussi affûté que le fil du rasoir, périlleux et difficile à traverser, disent les sages.
Par la réalisation de l'Atman, inaudible, intangible, invisible, inaltérable, sans saveur, inodore, éternel, sans commencement ni fin, plus grand que toute grandeur et parfaitement constant, l'homme se libère des mâchoires de la mort.

Auteur: Buttex Martine

Info: Les 108 upanishads, Kaṭha Upanishad, 1, III, 11-15, p. 249, 1, III, 11-15, p. 249

[ hindouisme ] [ nirvana ] [ hiérarchie ]

 

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réputation prison

Ce qui me fit rêver, ce n'était pas l'affaire elle-même qui, somme toute, avait tout d'une opérette, mais les énigmatiques sinuosités de la vie qu'elle devait mener plus tard. Lorsque la platitude de ma propre existence me pesait, je rêvais toujours à la désinvolture de ma tante, à ses jours aussi solitaires et périlleux qu'un numéro de funambule.

Quel sort fut réservé à la "scandaleuse" ? Elle fut bientôt oubliée. Elle eut alors le sentiment d'avoir été rayée de son propre passé. Car ce qu'elle avait été s'était dissous dans la mémoire des autres, quoique ce qu'elle était à présent eût toujours été à la merci de celle des journaux : quand elle était en présence des autres, ils pensaient à ce qu'elle avait été plutôt qu'à ce qu'elle était devenue. De plus, maintenant, elle-même se tournait avec une telle intensité vers ce qu'elle avait été, alors que ce qu'elle avait été n'était plus tourné vers ce qu'elle était devenue.

Les multiples lèvres qui ont murmuré sur son compte, les oreilles innombrables qui ont été tendues vers elle, les millions d'yeux qui ont dévoré ses photos, il est impossible qu'ils n'aient pas fini par influer sur la vie de Haruko. Elle n'avait plus d'autre choix que de vivre comme ils l'espéraient ou comme ils le redoutaient. Elle ne pouvait plus vivre à sa guise.

Pourtant, n'y avait-il pas une autre manière de vivre pour elle ? Qui ne fût ni attendue ni inattendue. Une façon de vivre violente, propre à elle seule. C'est de ça que je rêvais et à quoi j'aspirais pour elle.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Nouvelles. Haruko

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

introspection

Je crois que l’interview est une nouvelle forme d'art. L'auto-interview est l'essence de la créativité. Se poser des questions et essayer de trouver des réponses. L'écrivain ne fait que répondre à des question qui n'ont pas été posées.

C'est un peu comme être appelé à la barre des témoins. C'est cette région étrange dans laquelle vous essayez de fixer quelque chose qui est arrivé dans le passé. Vous cherchez à vous souvenir, honnêtement, de ce que tentiez de faire à ce moment-là. C'est un exercice mental périlleux. Une interview vous donnera souvent l'occasion d'interroger votre esprit, ce qui est à mon avis, la définition de l'art. La chance vous est offerte d'éliminer tout remplissage... Vous devez être explicite, précis, aller directement l'essentiel... Pas de conneries. On trouve les antécédents de l'interview au confessionnal, dans un débat ou un contre-interrogatoire. Une fois la chose dite, vous ne pouvez pas la retirer. Trop tard. Il s'agit d'un moment existentiel.

Je suis, en quelque sorte, "accro" au jeu de l'art et de la littérature ; mes héros sont des artistes et des écrivains.

J'ai toujours désiré écrire, mais je me figurais que rien ne bon ne sortirait. A moins que, pour une raison quelconque, ma main se mette au travail sans que j'y sois vraiment pour quelque chose. Comme l'écriture automatique, mais cela n'est jamais arrivé.

Bien-sûr, j'ai fait des poèmes. Notamment "The pony express" quand j'étais en classe de sixième ou cinquième. C'est le premier dont je me rappelle. C'était un poème dans le style ballade mais je ne l'ai jamais vraiment achevé.

"Horse Latitudes" remontent à mes années de lycée. Au cours de mon adolescence j'ai rempli des tas de carnets. Puis, quand j'ai quitté l'école, je les ai tous jetés... pour des raisons stupides, peut-être par sagesse ? Je remplissais ces pages nuit après nuit. Si je ne les avais pas jetés ; sans doute n'aurais-je jamais écrit quoi que ce soit d'original. Ils étaient, essentiellement, des accumulations de choses que j'avais lues et entendues, des citations tirées de livres. Si je ne m'en étais pas débarrassé, je crois que je n'aurais jamais pu être libre.

La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes, à vous de franchir celle qui vous convient.

[...] C'est la raison pour laquelle je suis tellement attiré par la poésie, elle est si éternelle. Tant qu'il y aura des hommes, ils pourront se souvenir des mots et de leurs combinaisons. Seules la poésie et les chansons peuvent survivre à un holocauste. Personne ne peut mémoriser un roman entier, un film, une sculpture ou une peinture. Mais tant qu'il y aura des êtres humains, les chansons et la poésie pourront perpétuer.

Si ma poésie a un but, c'est de libérer les gens de leur œillères, de démultiplier leurs sens.

Auteur: Morrison Jim

Info: Los Angeles, 1970

[ confrontation ] [ sens de l'éternité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

énigme

Le mystère de l'enfant aux bois de cerf
En juillet 1965 débarque en Israël un jeune préhistorien qui n'a même pas trente ans, Bernard Vandermeersch. Il est là pour étudier la grotte de Qafzeh, à deux kilomètres de Nazareth, dans le nord du pays. Il ne le sait pas encore, mais il va y faire l'une des plus importantes découvertes de sa vie. Avec un chercheur israélien, il met au jour en effet des squelettes d'hommes anciens, à l'anatomie semblable à la nôtre. Stupeur : ceux-ci semblent avoir manipulé les mêmes outils que les néandertaliens. Allons donc... Des outils archaïques dans les mains d'une espèce évoluée comme la nôtre ? L'annonce fait lever de nombreux sourcils chez les paléoanthropologues.
Ces derniers ne sont pas au bout de leurs surprises. Car en 1988, la nouvelle tombe : les fossiles de Qafzeh ont plus de 90 000 ans. Eux qu'on voyait comme des cousins orientaux de l'homme de Cro-Magnon sont près de soixante mille ans plus anciens. L'histoire de notre espèce, les Homo sapiens modernes, se révèle bien plus longue que prévu. Elle plonge ses racines en Afrique, et bien plus loin dans la Préhistoire que ne le pensaient les chercheurs.
Et ce n'est pas fini. Car plusieurs années auparavant, ce site extraordinaire avait dévoilé un autre de ses trésors. Le 17 août 1969, l'équipe met en effet au jour une des plus anciennes sépultures du monde, et peut-être la plus frappante de la préhistoire. Elle est, encore aujourd'hui, sans véritable équivalent à une époque aussi ancienne.
C'est un adolescent, de douze ou treize ans. Il est sur le dos, au fond d'une petite fosse creusée dans un calcaire tendre. Ceux qui l'ont enterré lui ont replié les jambes et mises sur le côté. Sur ses hanches, ils ont déposé un gros bloc de calcaire. Ils lui ont allongé les bras sur la poitrine. Et entre ses mains, posées près de son cou, ils ont laissé une curieuse offrande : les bois d'un cerf, ou d'un grand daim, encore attachés à un morceau du crâne de celui-ci.
Les archéologues remarquent que l'adolescent a une fracture sur le front. Sans doute causée par un coup, ou une pierre. Ils décident de confier les restes à un médecin pour qu'il les examine. Ce dernier constate que la lésion a cicatrisé. Ce qui veut dire que l'enfant a survécu. Le médecin penche donc plutôt pour un choc léger, sans grande conséquence.
Mais l'une des anthropologues de l'équipe, qui a elle aussi étudié les restes, a toujours conservé un doute. Or au cours des années 1980, des chercheurs commencent à utiliser des scanners sur des crânes d'hommes fossiles. Au milieu des années 2000, les progrès de la technique permettent de réaliser des empreintes 3D extrêmement précises de l'intérieur de crânes fossiles. Une sorte de moulage virtuel du cerveau. D'où l'idée des chercheurs d'appliquer la technique à l'enfant de Qafzeh. Le fossile est envoyé pour cela dans un hôpital de la côte, à Haïfa.
Et ces techniques montrent que la blessure de l'adolescent était beaucoup plus grave qu'on ne l'avait pensé. D'abord parce qu'elle a entraîné un retard de croissance majeur. "Son cerveau a la taille de celui d'un enfant de six ans" explique Hélène Coqueugniot, du CNRS, qui a conduit l'étude. Autrement dit, il a reçu ce coup dans l'enfance. D'où des séquelles irréversibles. Après, savoir exactement quelles en ont été les conséquences neurologiques reste un exercice périlleux. D'après les zones du cerveau touchées, il pouvait avoir du mal à contrôler ses mouvements, à réaliser certaines tâches, et/ou à fixer son regard.
Bref, il avait très certainement une personnalité singulière, un comportement étrange pour le groupe d'hommes et de femmes avec qui il vivait. Est-ce pour cela qu'à sa mort, il a bénéficié d'un traitement spécial ? Car sa tombe est unique. Toutes les autres sépultures de la grotte sont beaucoup plus simples. Au mieux une fosse, et jamais d'offrandes. Incontestablement, cet adolescent qui n'était pas comme les autres, incarnait quelque chose pour le groupe venu l'enterrer dans cette grotte, il y a près de cent mille ans.

Auteur: Constans Nicolas

Info: sur Internet

[ différence ] [ rapports humains ] [ historique ]

 

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