Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 7
Temps de recherche: 0.0279s

bourgeois

De très jeunes gens des deux sexes, pétrifiés d'un bonheur lisse, ce cancer des riches, engouffraient des bagels au saumon avec des bouches élargies, grandes comme des fours

Auteur: Lamarche Caroline

Info: Carnets d'une soumise de province, Editions Gallimard 2004, p. 158

 

Commentaires: 0

onirisme

Rêver, c'est laisser vibrer des images en deçà des paroles. Le mot est fait des images fixées au-dessus des rêves pétrifiés. Le poète tente souvent l'inverse : "L'image est formée des mots qui la rêvent" - Jabès. Et, ce qui reste inexplicable, le plus beau mot est rêvé par des pensées endormies. Le Tasse : "Ses pensées ne peuvent dormir en lui"

Auteur: Iline Hermann

Info:

[ songes ]

 

Commentaires: 0

rencontre

La première expérience de la présence dans la peinture, la plus immédiate, correspond à ce que l’on pourrait appeler une halte devant l’être. Face à un objet, un paysage, tout paraît soudain suspendu. Le monde, ce monde où palpite le vivant, le voici tout d’un coup arrêté. Brutalement les choses se sont mises à ne plus bouger ; et nous, pauvres ensorcelés, nous voici comme frappés de paralysie contemplative, pétrifiés un instant pour toujours. Alors se fait sentir la grande respiration de l’être, ce calme retrouvé de la condition humaine, comme une clairière s’ouvrant dans la forêt.

Auteur: Dethurens Pascal

Info: L'émerveillement

[ image ] [ irruption ] [ art pictural ] [ déclic ] [ miroir figé ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Plouin

beaux-arts

Nous regardons pétrifiés, immobiles eux aussi ou évoluant lentement sur le fond d'un firmament nocturne, les hiéroglyphes de l'invisible. Nous les regardons : des forces qui sommeillaient en nous et attendaient depuis des millénaires, depuis le commencement, obstinément, patiemment, les forces qui éclatent dans la violence et le rutilement des couleurs, qui déroulent les espaces et engendrent les formes des mondes, les forces du cosmos se sont levées en nous, elles nous entraînent hors du temps dans la ronde de leur jubilation et ne nous lâchent pas, elles n'arrêtent pas - parce que même elles ne pensaient pas qu'il fût possible d'atteindre "un tel bonheur". L'art est la résurrection de la vie éternelle.

Auteur: Henry Michel

Info: voir l'invisible. Sur Kandinsky

[ philosophie ] [ mystère ]

 

Commentaires: 0

absurdité

Ni l’aspect spectaculaire de l’explosion de la mort dans l’univers de la Seconde Guerre mondiale ni la dissolution de l’identité consciente et du comportement rationnel échouant dans les manifestations asilaires de la psychose, elles aussi spectaculaires, ne sont en cause. Ce que ces spectacles monstrueux et douloureux mettent à mal, ce sont nos appareils de perception et de représentation. Nos moyens symboliques se trouvent évidés, quasi anéantis, pétrifiés. Au bord du silence émerge le mot "rien", défense pudique face à tant de désordre, interne et externe, incommensurablement. [...]

Une nouvelle rhétorique de l’apocalypse (étymologiquement, apocalypso signifie dé-monstration, dé-couvrement par le regard, et s’oppose à aletheia, le dévoilement philosophique de la vérité), est apparue nécessaire pour faire advenir la vision de ce rien cependant monstrueux, de cette monstruosité qui aveugle et impose le silence. Cette nouvelle rhétorique apocalyptique s’est réalisée en deux extrêmes apparemment opposés et qui, souvent, se complètent : la profusion des images et la rétention de la parole.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 231

[ irreprésentable ] [ indicible ] [ modernité ] [ inhumain ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

hygiénisme

Nous vivons l’âge du sucre sans sucre, des guerres sans guerre, du thé sans thé, des débats où tout le monde est d’accord pour que demain soit mieux qu’hier, et des procès où il faut réveiller les morts, de vrais coupables jugés depuis longtemps, pour avoir une chance de ne pas se tromper.

Si l’époque se révèle difficile à saisir, c’est à cause de tout ce qu’elle a éliminé de réel, sans arrêter de vouloir nous faire croire à la survie de sa réalité en simili. Il ne va plus rester grand-chose, si ça continue à ce train-là. Tout est certifié hypocalorique, la vie, la mort, les supposées idées, les livres, les conflits "propres" dans le Golfe, l’art, les pseudo passions, la prétendue information, les émissions.

On décrète des "journées sans tabac". Pourquoi pas des années sans femmes ? Des femmes garanties sans cholestérol ? Des idéologies sans matières grasses ?
Avec quoi pourrions-nous assouvir le besoin de négatif, en nous, depuis que le négatif a été décrété hors-la-loi, si ce n’est avec les dangers du passé ? Nous sommes bien trop fragiles, désormais, bien trop privés d’immunités pour nous offrir d’autres ennemis qu’à titre vraiment très posthume. Voilà le revers de notre bien-être. Nous ne pouvons plus nous affronter qu’à des événements archivés, peignés de multiples commentaires, rediffusés cinq fois par an, mieux pétrifiés que les voies piétonnes de nos centres-villes tétanisés. Plus de surprises autres qu’organisées. Même nos haines solidement justifiées donnent l’impression d’avoir été trouvées dans des réserves naturelles pour faune et flore en grand péril.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "L'empire du bien"

[ dénégation ] [ penchants obscurs ] [ édulcoré ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

monde amniotique

Le murmure de l’océan monte dans la nuit fraîche, comme une caresse, une promesse, un souvenir doux. Les étoiles se reflètent à la surface, des milliers d’étoiles qui palpitent et dansent dans le courant, frêles éclats de ciel tombés du firmament. Les vagues s’enroulent autour de ses chevilles. Un souffle effleure son visage, ses épaules…

Elle frissonne, et plonge.

Les friselis de l’eau sur sa peau lui disent qu’elle est vivante. Les échos qui vibrent dans la matière liquide lui rappellent qu’elle n’est pas seule. Non loin, le parfum âpre d’une présence l’invite à la suivre. Elle se met en mouvement. Sans effort, elle glisse. Ses muscles puissants ondulent et roulent sur ses côtes. L’air qu’elle a puisé dehors embrase ses cellules. Elle n’est entravée par aucune chaîne, aucune chair ne la retient. Elle est libre, libre ! Ivre, elle jaillit, sous le regard sévère des colosses pétrifiés. Impatiente, elle file, elle vole à travers les nappes d’eau mélangées, celles qui montent, tièdes et vives, celles qui tombent, lourdes et lentes. Joueuse, elle flâne, elle flaire, elle frôle, puis dans un sursaut, elle évite les rôdeurs, ces géants saisis par le froid qui dérivent dans la nuit.

Soudain, elle se fige.

La mer a un goût de sel, presque piquant. L’éclat argenté d’un poisson perce l’obscurité. Elle l’effleure, le suit et s’arrête à nouveau. Devant elle s’ouvre un corridor étroit entre deux falaises. Le ciel renversé se drape de transparences turquoise. Au-delà, c’est l’inconnu.

Elle s’avance, change de position.

Viens ! entend-elle.

Les sons se diluent dans le silence, échos lointains, incertains.

Sur le qui-vive, elle écoute encore.

Viens ! l’appelle-t-on.

Auteur: Querbalec Émilie

Info: Les chants de Nüying - Prélude

[ appartenance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste