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écologie

Nous savions construire des villes adaptées au chaud depuis 2000 ans. Et nous ne savons plus. Le niveau de connaissances s'est effondré de façon parfaitement parallèle à la disponibilité du pétrole au 20ème siècle.

La visite de villes italiennes montre que les romains connaissaient déjà l'essentiel des principes de la construction durable (bétons de chaux non armés, structures pierres, masses thermiques,...), du low-tech (jouer sur les orientations et les ratios de forme), des constructions passives (ventilation douce naturelle, protections solaires,...), ...

Autant de savoirs qui ne sont ni enseignés, ni connus des "meilleures" écoles d'architecture de notre époque.

On remarque en observant l'extension de certaines de ces villes que tant la qualité architecturale que la qualité constructive a commencé à baisser au début du siècle dernier et se sont littéralement effondrés dès les années 1970. La doctrine contemporaine - en Italie comme ailleurs - est de construire en opposition aux règles simples de la physique, puis de laisser aux ingénieurs et aux machines énergétiques le soin de résoudre les problèmes engendrés. Ce qui fonctionne dans un monde - aujourd'hui disparu - de ressources abondantes et d'énergie pas chère.

L'épilogue de cette pratique est l'installation systématique de climatiseurs dans les coeurs urbains historiques qui refroidissent individuellement les habitats, mais réchauffent collectivement les villes (puisqu'elles soutirent de l'électricité qu'elles transforment en chaleur). Ce qui prive désormais l'ensemble des citoyens de froid gratuit - créé à l'époque grâce aux connaissances des méthodes douces - et offre aux privilégiés du froid payant, cher et polluant.

Un petit exemple en images de savoir-faire visibles sur l'annexe de la Basilique de Santa Maria Novella de Florence construit aux environs de 1400... où il fait frais depuis 600 ans sans énergie.

Façades nord plutôt vitrées et lisses avec des protections solaires ventilées.

Façades sud en fort retrait couvertes par des protections solaires maçonnées avec des ratios 1-1 (en Suisse et en passif on utilise des ratios de 2-3 pour aussi privilégier les apports solaires hivernaux).

Façades est-ouest presque pas vitrées.

Ventilations naturelles importantes par les cours, fortes végétalisations des surfaces horizontales et chemins ombragés.

Auteur: Muller Marc

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[ sagesse ] [ adaptation ] [ décorrélation homme nature ] [ appartenance intégration ] [ historique ]

 

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greenwashing

L’expansion du vélo électrique, de Pékin à Paris, n’est pas un choix politique de décideurs convaincus du respect de l’environnement. Le vélo électrique leur est imposé par l’encombrement de l’espace public par la voiture. Leur écologie n’est pas celle des années 1970 qui voulait "réinventer la vie". Elle est le pilotage technocratique de la machine urbaine, imposée par la contrainte des embouteillages et la raréfaction des ressources en pétrole, en air, en espace. Le vélo n’est plus un moyen d’émancipation – à bicyclette, avec Paulette -, mais le moyen de transport le plus efficient dans une métropole asphyxiée.

Auto-Boulot-Dodo ou Vélo-Boulot-Dodo, peu importe, tant que les composants sociaux fonctionnent, zéro délai, zéro défaut. Le e-vélo, si facile à hisser dans le train, si pratique pour se faufiler entre les voitures, est devenu, selon l’expression des ingénieurs du territoire, un "maillon de la chaîne de mobilités". Il ne s’oppose plus aux autres moyens de transport, il est un moyen supplémentaire, selon que l’on habite plus ou moins loin de son lieu de travail, selon l’offre de transports publics, selon la météo. Grâce aux distances qu’il permet de parcourir, le vélo électrique peut prendre sa part dans la hausse ininterrompue depuis soixante ans des distances de déplacements quotidiens domicile-travail. Quoique Le Dauphiné libéré survende les epromenades sur des routes de montagne, le vélo électrique est d’abord et avant tout ce qu’en dit la Pompili de la Transition écologique : un "vélotaf". Dans les années 1960-1970, la voiture individuelle a imposé son aménagement de l’espace. Si le vélo électrique est à ce point soutenu par les pouvoirs publics, c’est qu’il peut y trouver sa place sans remises en question plus essentielles.

Refuser le vélo électrique c’est crever la baudruche de la "transition énergétique", de la technopole électrique et connectée. Le vélo électrique, anodin en apparence, est le petit mensonge qui en fait accepter de bien pires. Celui de l’électromobilité, d’abord : aussi propre soit-elle en apparence, les électromobilistes exportent les nuisances de leur mode de vie chez les voisins des mines de lithium, de cobalt, de manganèse. Celui de l’atome évidemment, sur le point de passer pour une "énergie propre" si Emmanuel Macron parvient à l’imposer parmi les énergies financées par le "Green New Deal" de l’Union européenne. Celui, plus général enfin, de l’écologie apolitique des technocrates, des scientifiques et des ingénieurs, qui vantent le vélo électrique comme ils vantent la voiture électrique, les énergies renouvelables, la ville intelligente.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/voleurs_de_ve_los-2.pdf

[ saturation urbaine ] [ bicyclette ]

 

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post-capitalisme

Nous pensons que nous vivons une mutation de l’économie libidinale, c’est-à-dire de la sublimation, c’est-à-dire de la science et des activités de l’esprit en général, une mutation qui nécessite des "agencements" nouveaux, je reprends le mot deleuzien délibérément : des agencements nouveaux entre l’initiative privée, bancaire, industrielle, de Recherche-Développement, et une nouvelle forme de puissance publique. Pas forcément l’État, mais aussi des ONG ou des associations en lien avec l’Europe, capables de créer des externalités en vue de bâtir de nouvelles solvabilités qui, pour le moment, n’existent pas.

Nous disons qu’il s’agit véritablement de changer de paradigme et de voir le caractère limite de la situation actuelle : le désir industriellement traité conduit à la destruction du désir, ce qui engendre la démotivation et du travailleur et du consommateur, là où, comme le redisent Boltanski et Chiapello après Max Weber, le capitalisme "marche" à la motivation ; sans motivation, il ne peut pas fonctionner. Il y a eu des techniques de fabrication artificielle de la motivation, et ces techniques ont fini par détruire cette motivation. Nous disons que c’est un problème écologique. On a exploité des champs de pétrole, de charbon et on a détruit ce qu’on exploitait, et il faut trouver des énergies renouvelables. C’est la même chose dans le domaine du désir, il faut trouver une énergie renouvelable de la libido.

Or la libido est constituée par des techniques ; ce n’est pas une énergie qui se développe spontanément, mais elle est articulée sur des techniques, des "fétiches", et plus généralement sur des prothèses : c’est la technè, l’artefactualisation du vivant qui constitue la libido, ce que Freud n’a pas pensé. Le capitalisme a très bien vu cela, il a développé, dans un sens, qui n’est pas celui de Marx, le "fétichisme" de la marchandise : il a utilisé la puissance de l’artefact comme captation du fantasme afin de fixer la libido sur ses propres objets. Le problème, c’est qu’il a fini par détruire toutes les structures qui sont les conditions de fonctionnement de cette libido, et qui ne se réduisent pas à la calculabilité. Donc le capitalisme a fini, en captant la libido, par la désingulariser. Or une libido désingularisée n’est plus une libido, c’est une pulsion. Aujourd’hui le capitalisme est arrivé à sa limite, il a transformé la libido en pulsion. Mais la pulsion, il ne sait pas quoi en faire, elle lui explose à la figure, et c’est ce que nous vivons en ce moment. Le 11-septembre a signé l’entrée dans cette situation, qui existait depuis bien longtemps, mais qui s’est, là, datée historiquement.

Auteur: Stiegler Bernard

Info:

[ sexualisation ]

 
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complotisme

Il existe aussi un reportage réalisé par Marco Capuzzo Dolceta et Massimo Fortuna pour le deuxième épisode de la série documentaire Les Tabous de l’Histoire diffusé sur History Channel. Le reportage s’intitule lui aussi Les sept tours du diable et relie celles-ci à l’affaire du 11 septembre et au World Trade Center ; il est consultable sur Dailymotion en version française.

Mais ce film est – délibérément ? – truffé de confusions lorsqu’il aborde la question des cultes antagonistes chiites et wahhabites auxquels il assigne les mêmes visées de conquête du monde, surtout en ce qui concerne leurs fractions combattantes, milices du Hezbollah pour le monde chiite et djihadistes d’Al Qaida pour le monde sunnite. Les réalisateurs vont même parfois jusqu’à établir des liens qui n’existent pas en réalité entre les doctrines ésotériques des Soufis "fous de Dieu" et les djihadistes Takfiris, eux aussi qualifiés de "fous de Dieu" mais selon une signification opposée puisque ces derniers sont dévoués à une doctrine toute autre, engluée dans les écorces mortes de la religion littérale au point d’en inverser ses principes mêmes. Malgré ces pirouettes et des incohérences mineures dues à une grille de lecture géopolitique qui manque clairement d’objectivité, le reportage, lorsqu’il aborde l’aspect ésotérique, cible très bien le rôle des tours du diable décrites comme "des centres où confluent les influences démoniaques qui s’opposent aux "lieux saints" de la géographie sacrée qui rapprochent l’homme de Dieu, au contraire des " maqams noirs*" qui en incarnent la notion inverse".

Au fil de l’exploration du mystère des tours proposée au spectateur, celles-ci sont ensuite présentées comme "les centres de projection des coupoles cosmiques qui diffusent des forces malfaisantes sur terre et marquent une ramification sur la carte du monde figurant une ligne géomantique qui délimite dans le monde les territoires se réclamant de l’Islam du reste du monde". Le reportage soulève un point essentiel lorsqu’il parle de la présence répétée de pétrole sur les sites en question qui s’apparentent très souvent à des ruines d’anciens édifices délabrés. Le pétrole est créé par la putréfaction des substances de la terre tandis que les influences corrosives qui émanent des vestiges d’anciens centres sacrés sont des écorces mortes, l’analogie symbolique qui rattache le pétrole aux klippoth est ici évidente.

Les réalisateurs de ce documentaire laissent d’ailleurs sous-entendre que la relation entre les intérêts financiers du pétrodollar et l’émergence du terrorisme au XXe siècle est due à la même " influence noire " qui agit à différents degrés sur la géopolitique mondiale. Il s’agit donc bien, dans l’esprit de nos reporters, d’une Magie noire pratiquée à grande échelle contre le monde occidental.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle". *Les théoriciens soufis ont élaboré une psychologie extrêmement raffinée décrivant les " séances " (maqamat) et les " états " (ahwal) de la progression mystique vers l'union avec Dieu. Les séances sont les divers niveaux ascendants que le mystique peut progressivement atteindre par ses propres efforts, au prix d'une grande discipline ; les états sont des grâces données par Dieu lorsque le mystique a atteint la limite de ses propres possibilités spirituelles.

[ interprétation ] [ ésotérisme musulman ] [ 11/9 2001 ]

 

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gangsters néolibéraux

Les démocraties occidentales, loin de combattre la mafia, la laissent au contraire croître, car les flux d’argent que le crime organisé reverse dans les secteurs clefs de l’économie libérale (banques, pétrole, armement, immobilier) permettent à cette économie de survivre à ses crises. L’accumulation du capital mafieux trouve ainsi sa justification dans les systèmes complexes que ces démocraties ont mis en place, de confiscation du pouvoir populaire par l’intermédiaire du droit législatif et procédural. Ce droit législatif n'est que poudre aux yeux, destinée à camoufler le vrai horizon de la logique néo-libérale, qui est la seule accumulation de Capital. Une accumulation qui a changé de nature ces dernières années. De vitesse plutôt, car dès la fin des Trente Glorieuses, le Capital sonnait déjà le glas des sociétés civiles. L’accumulation avait été telle, qu’il ne trouvait plus de lieux où s’investir : la société n’était pas assez riche, investir dans la santé, l’industrie ou les services ne pouvait suffire à résorber l’immense richesse dégagée.

Alors l’argent des riches trouva d’autres lieux où garantir sa croissance démesurée. Avec, en France par exemple, la complicité des socialistes dans les années 80, qui furent les premiers à "libérer" les marchés financiers pour permettre aux banques d’inventer les formes arithmétiques de gains colossaux. Les groupes de pression s’organisèrent, lobbies multiples, intellectuels, politiques, économiques, qui ne visaient qu’à aider le Capital à concentrer ses intérêts sur le court terme, au mépris du développement du Bien Commun.

Des flux de richesses colossales furent ainsi détournés de la société réelle vers le secteur financier, provoquant l’appauvrissement généralisé des économies - et de la citoyenneté, ne l’oublions jamais. Des milliers de milliards de dollars envolés, désertèrent brusquement le commerce et l’industrie, financiarisation de l’économie qui s'engagea vers la pure spéculation financière, par exemple via le vol des richesses naturelles du monde (aujourd’hui, le grand jeu est celui du rachat des terres cultivables à des fins de spéculation). Plutôt que la mondialisation, cet immense élan de destruction massive des économies mondiales conduisit d’abord à la désindustrialisation du monde occidental. Une désindustrialisation qui achevait en outre le grand rêve revanchard des capitalistes : écraser enfin, liquider les classes laborieuses, coupables désormais de s’accrocher aux piètres protections sociales qu’elles avaient gagnées…

Les villes elles-mêmes durent se plier à leurs nouvelles exigences de gentrification. Les quartiers de la classe ouvrière furent transformés en ghettos, tandis qu’une élite sans foi ni loi développait ses produits financiers, dérivés de dérivés de dérivés de la vraie richesse. L’industrie financière était née, où l’argent se reproduisait comme par miracle. Des générations d'économistes et de politiciens nous ont enseigné depuis plus de trente ans que ce modèle, seul, devait nous sauver. Un modèle mathématique élégant, qui n’a cessé depuis de ruiner nos vies. Mais un modèle dont les conséquences politiques ont été considérables et qui s’est traduit par une démocratie entièrement vidée de son sens. 

Auteur: Lecinsky Thelonious K.

Info: Democracy and Conspiracy, Samanthowatan University Press, 2010

[ argent nomade ] [ pouvoir occulte ]

 
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dix-neuvième siècle français

Il y a d’abord l’Ancien Régime, ceux qui l’ont connu ou lui ont survécu. On vit largement, on dépense plus largement encore et parfois sans compter, quelles que soient les ressources dont on dispose, persuadé qu’on finira bien par trouver l’argent quelque part, héritage ou pension, et qu’il n’est nullement déshonorant pour un homme bien né d’accumuler les dettes et de ne pas les payer. On s’entend bien avec ses paysans et ses domestiques dont on ne conçoit pas qu’ils puissent espérer, en fait et en droit, un sort différent du leur. On est souvent généreux à leur endroit, volontiers philanthrope, amateur d’idées nouvelles et de réformes ; on lit les philosophes, on se moque des prêtres. […]

La Révolution arrive, on émigre, ou l’on meurt (pas tellement), ou l’on se bat (moins encore), ou l’on fait le gros dos, on l’on se rallie à l’Empire. En 1815, on revient, sans avoir rien oublié mais en ayant tout de même un peu plus appris qu’on ne l’a dit en général. On sait en particulier que l’argent et le pouvoir sont des biens qu’il convient de ne pas gaspiller, de ne pas laisser passer en d’autres mains, et que cela implique quelques sacrifices par rapport à la frivolité d’antan. La noblesse de province dispose alors, et c’est la première fois, du pouvoir politique : c’est elle qui vote, c’est dans ses rangs que se recrutent les députés. Le pouvoir politique dépendant du pouvoir économique, on dépense moins, on surveille la rente, on commence à spéculer, on flirte avec les gens de finance […] et surtout on s’occupe de récupérer, de faire fructifier ce qui a été, demeure et demeurera longtemps encore […] la base de la puissance et du prestige social de l’aristocratie : la terre. On constitue des majorats, on augmente les domaines, on surveille de très près les paysans, on évite le morcellement par héritage […]. Des maîtresses encore, le jeu parfois, à Paris, et la vie à grandes guides mais dans l’ensemble, fini de rire : on pense bien, on va à la messe, on croit à la famille, à l’alliance du trône et de l’autel […].

Arrive 1845, les chemins de fer, les Rothschild, les saint-simoniens, les parvenus de l’Empire, les délices de la banque, l’époque des grands mouvements de capitaux, des "fabriques" qui deviennent usines, de la spéculation immobilière et des fortunes coloniales. Certains boudent ou ne quittent pas leurs terres qui, d’ailleurs, suffisent largement à leurs besoins. D’autres entrent dans le circuit, s’y débrouillent parfois fort bien, fondent des compagnies, prêtent leur nom ou, plus simplement, épousent les héritières des industriels orléanistes et des financiers juifs, en attendant les Américaines, les irrésistibles de l’acier ou du pétrole. En somme trois étapes correspondant à trois générations : la douceur de vivre ; le repliement sur la vertu, la religion, la rentabilité agricole ; le passage aux grandes affaires, l’argent.

Auteur: Fermigier André

Info: Préface d'"Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 22-24

[ triade ] [ cycle ] [ contexte ]

 

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greenwashing

J'ai travaillé dans la chimie végétale, la chimie "verte". Et là, il faut que je vous explique le principe de la matière "biosourcée" selon ses promoteurs dans l'industrie. Tous les industriels de la chimie veulent remplacer la matière fossile (issue du pétrole) par de la matière biosourcée (issue des plantes). Pourtant, le produit final est le même. Même chimiquement. Par exemple, les fabricants de plastifiant ne peuvent pas distinguer le plastifiant biosourcé du plastifiant fossile une fois produit, ils les mélangent et garantissent un label selon le pourcentage de matière biosourcée qui est rentré dans le mélange. Pourtant l'usage est le même, le camion qui roule au biodiesel pollue pareil, etc... Mais le CO2 rejeté lors de l'usage ou de la destruction est censé avoir été compensé par l'absorption du CO2 par la plante lors de sa croissance. Autrement dit, le camion roule au biodiesel, consomme pareil, pollue pareil, émet des particules, du soufre, du CO2, mais au lieu de sortir du pétrole du sol pour le produire, on a fait pousser du colza, alors on peut dire que le CO2 émis est compensé par le CO2 absorbé.



Première objection, à partir du moment où l'on a fait pousser du colza et qu'on en a tiré de l'huile, on pourrait utiliser cette huile autrement que pour faire du carburant et ainsi ne pas rejeter de CO2 du tout. Par exemple de l'huile alimentaire.



Deuxième objection, il faudrait voir ce qu'il y avait avant ce champ de colza qui sert à faire du biodiesel. S'il y avait un champ de colza alimentaire, alors on n'absorbe pas plus de CO2 qu'avant, seulement on en émet davantage en brûlant le carburant au lieu de consommer l'huile comme aliment. S'il y avait une prairie avec des fleurs et des arbustes, il n'est pas dit que notre champ de colza absorbe davantage de CO2. S'il y avait une forêt, alors là c'est certain on absorbe beaucoup moins de CO2 en y mettant du colza à la place. S'il y avait un parking de supermarché, alors là d'accord. Mais entre nous ça m'étonnerait que ce cas de figure existe.



C'est ça qu'on appelle décarboner. Et toute la promesse du biosourcé repose sur ce calcul illusoire (voir de profonde mauvaise foi de la part des industriels). Même pour le kérosène des avions. En fait, l'industrie exploite l'huile végétale comme elle a exploité le pétrole, les minerais ou les animaux, de manière inconsidérée, illimitée, perpétuelle. L'industrie verte apporte ainsi son lot de désillusions. Des procédés de fabrication qui utilisent des tonnes de solvant toxique. Des procédés d'extraction qui impliques un nombre d'étapes, une quantité d'énergie, d'eau, d'équipements complètement folle. Savez-vous pourquoi on parle d'huile obtenue par première pression à froid ? Ca n'est pas un secret, c'est parce qu'au-delà, pour extraire le reste de l'huile des oléagineux, on extrait au solvant (par exemple à l'hexane, un solvant inflammable et toxique). On lave la poudre de tourteaux (de soja par exemple) avec le solvant, l'huile se transfère dans le solvant, on sépare les tourteaux de la solution, on évapore ensuite le tout en chauffant et à la fin il reste de l'huile avec un taux résiduel de solvant qu'on juge acceptable, et que l'on contrôle bien sûr. Et cette huile est vendue sans la mention "première pression à froid". Les labels, par leur absence, sont un aveu des pires pratiques industrielles. "Sans dioxyde de titane" dans le dentifrice, "sans paraben" dans les crèmes. Sans poison, quoi. Merci, trop aimable ! A chaque nouvelle allégation, ils avouent leur mensonge précédent (voir Bodinat à propos de la pub).

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/factory.pdf

[ écologie ] [ fausses solutions ] [ omissions ] [ décarbonation ]

 

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décadence

FORT MCMURRAY, LE TROU DU CUL DU MONDE.
Avant de lire ces quelques lignes, il faut mettre de côté la sensibilité et la compassion pour les gens qui ont perdu leur maison. Sans coeur, aussi immonde que ça puisse paraître, il faut faire abstraction de ces vies chamboulées. Il y a parfois des événements ironiques dans la vie. Des situations qui nous permettent de penser autrement, en perspective, à quelque chose de plus grand.
FortMcMurray : Un court séjour chez Maurice
J'ai déménagé à Fort McMurray en 2009. Comme plusieurs autres canadiens, je cherchais un moyen facile de faire de l'argent. Un salaire de 100,000$ par année, c'était attrayant pour un jeune de 19 ans tout juste gradué du Cégep. "Je vais placer de l'argent de côté, payer mes dettes d'études, et je reviendrai au Québec avec un gros char". C'est la même pensée qui traverse l'esprit de milliers de jeunes canadiens à chaque année. Il n'en fallait pas plus pour nous attirer! Mon ami et moi étions déjà en route pour le trou du cul du monde: Fort McMurray.
Jamais auparavant je n'avais vu autant de pick-ups! Que ce soit dans les rues, les entrées de maisons ou le stationnement du Walmart, il y en avait partout. À Fort McMurray, il y a plus de concessionnaires que d'organismes communautaires, de bibliothèques et d'écoles mis ensemble.
On se le répétait, bientôt, nous allions être riches! Quelques nuits difficiles à dormir dans notre vieille caravan, le temps de trouver un emploi... et le tour est joué!
Quelques jours plus tard, nous avions trouvé une chambre à louer chez une famille de Québécois. Le visage de Fort McMurray, c'était cette famille de la Beauce. Ils avaient déclaré faillite, ils étaient sans ressources et sans moyens. Pour eux, avec leurs deux adolescents, "Le Mac" c'était leur dernier espoir.
Ces Beaucerons n'avaient aucune éducation, toute la famille était obèse, à chaque soir ils commandaient du poulet frit ou de la pizza. Les caisses de Coca-Cola et de Molson Canadian faisaient partie intégrante de la décoration. Bref, une famille colonisée, des truckers de Fort.
Maurice nous demandait 1000$ pour une petite chambre avec deux lits simples. 1 pied séparait les deux lits, on s’entendait péter. Ça allait faire la job! Une maison fièrement achetée 500,000$ par les propriétaires, payé par les chambreurs, nous étions 8! Maurice nous l'avait bien dit: "Le Québec c'est de la marde, jamais j'aurais pu m'acheter une grosse cabane là-bas".
Même après une faillite, c'est très facile de trouver un prêteur dans le Mac, surtout avec un revenu de 100,000$ pour chauffer un camion ou ramasser les ordures.
Maurice allait faire fortune, il était en train de construire 4 nouvelles petites chambres au sous-sol pour les prochains arrivants, il planifiait s'acheter une deuxième maison. Maurice avait des rêves.
Ça ne faisait même pas un mois que nous étions là qu'il augmenta notre loyer à 1,200$ par mois. Si l'on refusait, nous devions quitter le lendemain matin. C'est ce qu'on a fait, salut mon cher Maurice!
À Fort McMurray, il fait toujours gris, les gens boivent beaucoup d'alcool. Cette ville connaît un grave problème de prostitution, de jeu et de drogue. Pour la plupart, des gens peu éduqués qui veulent s'enrichir rapidement, c'est un mélange toxique pour n'importe quelle société. En investissant dans cette ville éloignée, le Canada participe au génocide intellectuel d'une nation.
Comme au Far West, les hommes se promènent en pick up neuf, le menton bien haut, c'est ça la vie. Il y a souvent des bagarres, les gens consomment beaucoup de drogue pour oublier l'ennui, beaucoup de drogue.
Lorsque j'ai commencé à travailler comme agent de sécurité sur une mine, tout le monde avait un seul but: faire fortune sans études en se renseignant le moins possible sur le monde autour. La sélection naturelle renversée.
Fort McMurray, c'est le paradis de l'individualisme et de la bêtise. Jean Chrétien nous l'a dit, c'est ça le plus meilleur pays au monde.
Je me sentais comme dans un livre de Orwell, une société sans culture, sans personnalité, un objectif commun: dépenser son argent dans les bars, les voitures et sur les tables de Blackjack du Boomtown.
C'est là-bas que j'ai rencontré Ashley, une trentenaire de l'Ontario venue habiter à Fort McMurray pour payer ses dettes exubérantes. Elle était là depuis seulement 4 mois, sa première décision fut d'emprunter 50,000$ pour s'acheter une Mustang de l'année. Flambette! Comment vas-tu payer tes dettes Ashley? "Pas grave, avec mon gros salaire, je vais finir par tout payer".
Ces rencontres et constatations furent des événements catalyseurs pour moi. Quant à ma perception de l'économie et de la société canadienne. Je ne me suis jamais senti autant différent, autant Québécois.
Dernièrement, j'ai entendu des politiciens dire à quel point nous devrions être fiers de Fort McMurray. Non, il y a aucune raison d'être fier de Fort McMurray. Il m'est arrivé souvent de penser que cet endroit allait exploser, être abandonné ou même bruler avec tout ce pétrole qui lui sortait par les oreilles.
Non seulement, c'est une tragédie environnementale, mais c'est aussi un poison pour le progrès humain. Lorsqu'on investit dans le pétrole, on détruit des milliers d'âmes créatives. Au lieu d'étudier et participer au progrès, des milliers de jeunes vont mourir là-bas; pour quelques dollars additionnels. Le coût de renonciation pour le Canada est énorme. Ça prend de l'imagination et du cran pour faire autrement.
Nous l'aurions peut-être notre grande innovation, notre grand succès commercial, notre voiture électrique, si ce n'était pas du pétrole. Nous l'aurions peut-être notre indépendance énergétique, notre belle utopie scandinave.
Lorsqu'on fait le choix facile du pétrole, au nom de la productivité, au nom du développement économique, on enterre des futurs scientifiques, on intensifie notre déclin. L'ère des hydrocarbures est révolue au moment où nous devrions investir dans l'économie du 21ème siècle.
Après ce feu, pourquoi reconstruire? Pourquoi réinvestir des milliards de dollars à Fort McMurray. Selon plusieurs études dont celle du National Energy Board, les ressources pétrolières seront totalement épuisées en 2050 et le baril de pétrole restera sous la barre de 100$ jusqu'en 2040. C'est un pari trop risqué.
Fort McMurray n'amène aucune innovation, aucun progrès social, aucune matière grise. Fort McMurray enrichit les concessionnaires et les compagnies de construction, tout cet argent est jeté à la poubelle.
Ce feu remet les choses en perspectives. Je vais vous le dire franchement, Fort McMurray, c'est le trou du cul du monde.
Reconstruire, pourquoi?
Aussi cru que ça puisse paraître, je ne reconstruirais rien, je laisserais le courant naturel des choses faire son oeuvre, le feu de Fort McMurray, c'est l'opportunité de nous sortir des hydrocarbures. Pourquoi dépenser plusieurs milliards, encore, dans une industrie destinée à mourir? Pour stimuler la productivité et le PIB par la dette? Pour créer des emplois dans la construction? Pour épuiser une ressource de moins en moins rentable dans un endroit qui n'existera plus dans 40 ans?
Dans un monde idéal ce serait le moment de recommencer sur de nouvelles bases, dans un monde meilleur il serait temps de relocaliser et former ces gens dans l'économie du 21 ème siècle. Ce feu est une grande ironie.
Monsieur Trudeau, vous avez tout un défi devant vous. Faire le choix facile de l'économie du pétrole et perpétuer cette tradition toxique. Ou alors faire le choix du progrès humain. La balle est dans votre camp.
(Ecrit quelques heures plus tard) Ne méprenez pas mes propos, je suis triste pour les gens éprouvés dans cette tragédie, mais je suis de ceux qui croit que ce malheur en cache un autre bien plus important.

Auteur: Hotte Jean-François

Info: 8 MAI 2016, suite à un gigantesque incendie qui a détruit une partie de cette ville

[ fric ] [ abrutissement ]

 

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univers inversé

Les possibilités métagénomiques

Une infime fraction - la plupart des scientifiques estiment <1% - des espèces microbiennes sur Terre peut être cultivée et étudiée à l'aide de techniques classiques de microbiologie et de génomique. Mais en utilisant des outils de métagénomique récemment développés, les chercheurs appliquent l'analyse génomique à des communautés microbiennes entières à la fois, sans avoir à isoler et à cultiver des espèces individuelles. Les études de métagénomique commencent par obtenir un échantillon d'un environnement particulier tel que l'eau de mer, le sol ou l'intestin humain, en extrayant le matériel génétique de tous les organismes de l'échantillon, puis en analysant l'ADN de ce mélange pour mieux comprendre comment les membres de la communauté interagir, changer et exécuter des fonctions complexes.

Processus : la métagénomique consiste à obtenir l'ADN de tous les micro-organismes d'une communauté, sans nécessairement identifier toutes les espèces impliquées. Une fois les gènes séquencés et comparés aux séquences identifiées, les fonctions de ces gènes peuvent être déterminées.

Parce qu'elle ne dépend pas de l'établissement de cultures pures, la métagénomique offre l'accès à des millions d'espèces microbiennes qui auparavant ne pouvaient pas être étudiées. Il permet également aux chercheurs d'examiner les micro-organismes dans le contexte des environnements dans lesquels ils existent naturellement, en étudiant des communautés entières en même temps.

Applications de la métagénomique

Pratiquement tous les biologistes, quel que soit leur domaine, découvriront qu'une meilleure compréhension des communautés microbiennes et de la métagénomique peut contribuer à leurs propres recherches. L'étude des communautés microbiennes par la métagénomique peut aider les biologistes à s'attaquer à des questions scientifiques fondamentales et à résoudre les problèmes sociaux, environnementaux et économiques connexes. Voici quelques-unes des applications potentielles de la métagénomique :

Avancées des sciences de la vie.

Décrypter le fonctionnement et l'interaction des espèces au sein des communautés microbiennes peut répondre en partie à des questions fondamentales sur de nombreux aspects de la biologie microbienne, végétale et animale et améliorer considérablement la compréhension de l'écologie et de l'évolution. La métagénomique pourrait aider à répondre à des questions telles que : Qu'est-ce qui constitue un génome ? Qu'est-ce qu'une espèce ? Quelle est la diversité de la vie ?

Sciences de la Terre.

L'exploration de la manière dont les communautés microbiennes du sol et des océans affectent les équilibres atmosphériques et les conditions environnementales peut aider les scientifiques à mieux comprendre, prévoir et potentiellement faire face aux changements mondiaux.

Médicament.

Des centaines de médicaments disponibles aujourd'hui sont dérivés de produits chimiques trouvés pour la première fois dans des microbes ; l'accès aux génomes d'espèces microbiennes supplémentaires est très prometteur pour en découvrir des milliers d'autres. L'étude du "microbiome" humain – les milliers de milliards de bactéries vivant dans et sur le corps humain – peut conduire à de nouvelles façons de diagnostiquer, de traiter et de prévenir les maladies.

Énergie alternative.

De nouvelles sources d'énergie pourraient être développées en exploitant le pouvoir des communautés microbiennes pour produire des sous-produits tels que l'hydrogène, le méthane, le butanol et même le courant électrique.

Assainissement de l'environnement.

Comprendre les microbes qui dégradent les produits chimiques environnementaux peut aider à nettoyer des polluants tels que les fuites d'essence, les déversements de pétrole, les eaux usées, les rejets industriels et les déchets nucléaires.

Biotechnologie.

L'identification et l'exploitation des capacités biosynthétiques polyvalentes et diverses des communautés microbiennes peuvent conduire au développement de nouveaux produits industriels, alimentaires et de santé bénéfiques.

Agriculture.

Mieux comprendre les microbes bénéfiques vivant dans, sur, sous et autour des plantes et des animaux domestiques peut contribuer à améliorer les méthodes de détection des agents pathogènes dans les cultures, le bétail et les produits alimentaires et peut faciliter le développement de pratiques agricoles qui tirent parti des les alliances naturelles entre les microbes, les plantes et les animaux.

Biodéfense et médecine légale microbienne.

L'étude de l'ADN et des empreintes biochimiques des communautés microbiennes aide les spécialistes à surveiller les agents pathogènes connus et potentiels, à créer des vaccins et des traitements plus efficaces contre les agents bioterroristes potentiels et à reconstruire les événements dans lesquels les microbes ont joué un rôle.

Valeur de la métagénomique pour l'enseignement de la biologie

La citation de Muir a également une pertinence importante pour l'enseignement des sciences. Qu'est-ce qui sépare la chimie, la génétique, la biologie moléculaire, l'évolution, l'écologie et d'autres disciplines ? Où se croisent-elles et comment se construisent-elles les unes sur les autres ?

La métagénomique aide à combler le fossé entre la génétique et l'écologie, démontrant que les gènes d'un seul organisme sont connectés aux gènes des autres et à l'ensemble de la communauté. En fait, les processus de la métagénomique démontrent qu'il est important d'étudier les gènes et les organismes en contexte et d'apprécier toute la diversité de la vie, même dans un seul cadre. Ces messages ont une pertinence importante dans l'ensemble de la biologie et seraient des ajouts précieux à n'importe quel cours de biologie, peut-être en particulier ceux du niveau d'introduction.

Parce que la métagénomique s'inspire d'un large éventail de domaines et les affecte, c'est un outil précieux pour enseigner des thèmes et des concepts qui sont tissés tout au long de l'enseignement de la biologie. En effet, l'enseignement et l'apprentissage de la métagénomique pourraient clairement intégrer les types de changements dans l'enseignement des sciences de la maternelle à la 12e année et du premier cycle que de nombreux rapports ont demandé au cours de la dernière décennie.

Certains professeurs estiment qu'ils doivent utiliser des cours d'introduction pour fournir aux étudiants pratiquement toutes les connaissances qu'ils utiliseront pour comprendre les concepts de base d'une discipline. Certains considèrent également les cours d'introduction comme un moyen d'aider les étudiants à apprendre à interpréter les nouvelles et autres informations sur la science afin qu'ils puissent prendre des décisions plus éclairées à la maison, chez le médecin et dans l'isoloir. Trop souvent, cependant, de tels cours ne parviennent pas à transmettre la beauté complexe du monde vivant et les innombrables façons dont la biologie a un impact sur la "vraie vie". L'apprentissage de la métagénomique au niveau introductif - en mettant l'accent sur ses applications potentielles dans le monde réel - pourrait servir à éclairer les principes de base d'une grande variété de domaines, les liens entre eux et la pertinence plus large des avancées scientifiques pour les problèmes du monde réel. Si les étudiants peuvent voir qu'il y a vraiment des questions non résolues intéressantes auxquelles ils peuvent jouer un rôle pour répondre, le recrutement de jeunes talentueux pour les carrières scientifiques peut être facilité. De cette façon, les élèves rencontreront une science dynamique plutôt que statique.

LES BÉNÉFICES DE L'INTÉGRATION DE L'ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE

Les avantages de l'intégration précoce de la métagénomique et d'autres sciences nouvelles dans l'enseignement de la biologie profiteraient non seulement aux étudiants en biologie, mais aussi aux scientifiques et à leurs projets de recherche. L'expérience montre que lorsque les chercheurs enseignent, leur propre compréhension s'approfondit, menant à de nouvelles questions et pistes de recherche souvent inattendues qui sont posées par les étudiants, ainsi qu'à contribuer au développement d'approches créatives des problèmes. Si la communauté de la biologie peut intégrer l'enseignement de la métagénomique aux progrès de la recherche dès le départ, les étudiants pourraient devenir des participants actifs au développement du domaine.

Enseigner un domaine nouveau ou émergent est un moyen idéal d'engager profondément les étudiants dans l'exploration de questions fondamentales qui sont au cœur de la poursuite scientifique et de les encourager à poser leurs propres questions. En effet, dans le cas du domaine émergent de la métagénomique, les questions les plus fondamentales peuvent être les plus profondes. Répondre à ces questions inspire à son tour les jeunes esprits et les chercheurs actifs, et la science est bénéfique. 

D'autres ont vu l'intérêt d'intégrer la science émergente à l'éducation. Un certain nombre d'efforts sont actuellement en cours pour intégrer la recherche et l'enseignement en génomique.

Auteur: Internet

Info: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/ Metagenomics: A Call for Bringing a New Science into the Classroom (While It's Still New) Anne Jurkowski,* Ann H. Reid,† and Jay B. Labovcorresponding author

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Ajouté à la BD par miguel

fric

Faut-il réduire la taille des établissements bancaires ? Une stricte séparation entre banque de dépôt et banque d'investissement est-elle nécessaire ? Qu'en est-il des relations entre les pouvoirs publics et les banques ?
La Lettre des Académies, une publication commune de l'Académie royale de Belgique, l'Académie royale de Médecine de Belgique, l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique, The Royal Academies for Science and the Arts of Belgium et l'Union Académique internationale, me pose la question mise en titre. Ma réponse sera publiée dans le N° 31.
Une réponse a été offerte indirectement à ces questions d'actualité, le 6 mars 2013, par Eric Holder, l'Attorney General des États-Unis, l'équivalent de notre Ministre de la justice.
Le cadre de sa déclaration était une audition du Comité judiciaire du Sénat américain. Les questions posées visaient à comprendre pourquoi aucun dirigeant d'établissement bancaire n'avait été poursuivi à la suite des événements qui avaient conduit à l'effondrement du système financier international en septembre 2008, le fait étant patent que l'origine de ce séisme se trouve au sein-même du système bancaire américain, et plus particulièrement dans l'émission de titres adossés à des prêts immobiliers résidentiels de qualité médiocre, les fameux prêts "subprime".
Répondant au Sénateur Chuck Grassley (républicain de l'Iowa), qui l'interrogeait sur l'apathie du ministère de la Justice dans la recherche de coupables, Eric Holder déclaraot ceci :
"Je crains que la taille de certains de ces établissements ne soit devenue si grande qu'il est devenu difficile de les poursuivre en justice, parce que des indications nous parviennent qui si nous les poursuivions - si nous procédions à des inculpations - cela aurait un impact négatif sur l'économie nationale, voire même sur l'économie mondiale, et il me semble que ceci est la conséquence du fait que certains de ces établissements sont devenus trop importants [...] Ceci a une influence inhibitoire sur, ou impacte, notre capacité à prendre les mesures qui seraient selon moi les plus adéquates..."
Holder ne dit pas explicitement qu'il existe entre le secteur bancaire et le ministère de la Justice un rapport de force et qu'au sein de celui-ci, le ministère de la Justice est en position défavorable, mais c'est bien ainsi que ses propos furent interprétés par les sénateurs qui l'interrogeaient. C'est également la manière dont sa réponse fut rapportée par la presse unanime.
* * *
Lorsqu'il était devenu manifeste à l'automne 2008 que certaines banques étaient à ce point stratégiques que leur chute, comme celle de Lehman Brothers qui venait d'intervenir, entraînerait celle du secteur financier tout entier, l'expression "Too Big to Fail" se répandit : trop grosse pour faire défaut. Elle s'emploie toujours, en concurrence avec l'expression officielle de "banque systémique", en référence au risque systémique : la mise en péril du système financier dans son ensemble.
En février 2013, dans une tribune libre du Financial Times, Neil Barofsky, qui avait été l'Inspecteur-général du Troubled Asset Relief Programme (TARP), le programme de sauvetage du système financier américain, employa une nouvelle expression calquée sur la première : "Too Big to Jail", trop grosse pour être mise en prison.
S'il était donc apparu en 2008 que certains établissements bancaires étaient à ce point cruciaux que leur faillite se répercuterait sur l'ensemble du système financier, il était devenu évident en 2013, et c'est ce que les propos du ministre de la Justice américain confirmaient, que le rapport de force entre ces mêmes banques et le gouvernement était tel qu'elles disposaient du pouvoir de maintenir le statu quo. Les banques systémiques disposaient désormais du pouvoir de faire obstacle à ce qu'on les empêche de mettre en péril l'ensemble du système financier, et ce pouvoir, elles l'exerçaient.
Trois approches étaient envisageables vis-à-vis des banques systémiques :
1) les démanteler, jusqu'à ce que la taille des unités recomposées soit telle que leur défaut n'entraîne plus d'effet domino ;
2) décourager ou interdire celles de leurs activités qui génèrent du risque systémique, à savoir les paris sur les variations de prix (ce qu'on désigne habituellement du terme trop vague de "spéculation").
3) accroître les réserves par rapport à leur niveau d'avant-crise, en espérant que le calcul soit cette fois fait correctement.
À chaud, à l'automne 2008, les deux premières options uniquement étaient sérieusement prises en considération, la troisième était écartée du fait de sa touchante naïveté. Seule cette dernière pourtant serait adoptée en juillet 2011 avec les normes Bâle III, qui devraient être mises en vigueur entre 2016 et 2019, du moins si les efforts des lobbies qui cherchent aujourd'hui à les bloquer devaient échouer.
Dans une approche en termes de réserves, rien n'est fait - il faut le souligner - pour endiguer le risque systémique : on s'efforce seulement d'évaluer les pertes éventuelles. Bâle III ne distingue pas non plus les risques inévitables, dus aux impondérables d'un avenir incertain, et les risques encourus délibérément par les banques quand elles font des paris sur les variations de prix.
* * *
Dans trois cas récents, les efforts du secteur bancaire pour faire obstacle à ce qu'on l'empêche de mettre à l'avenir l'ensemble du système financier en péril, furent couronnés de succès.
Un tribunal à Washington invalidait le 29 septembre 2012 des mesures prises par la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le régulateur américain du marché des produits dérivés, règles qui auraient plafonné le volume des positions qu'un intervenant peut prendre sur le marché à terme des matières premières, afin qu'il ne puisse à lui seul le déséquilibrer. Le secteur s'était opposé à de telles mesures, noyant la commission sous un flot d'avis défavorables, s'assurant ensuite - grâce au parti républicain - que le budget de l'organe de contrôle prévu ne soit pas voté, assignant enfin la CFTC devant les tribunaux. Cette dernière stratégie s'avérerait payante.
On avait appris quelques jours auparavant, le 24 septembre 2012, que l'IOSCO (International Organisation of Securities Commissions), organisme fédérant les régulateurs nationaux sur le marché des matières premières, et à qui le G20 avait confié le soin de réguler le marché du pétrole, jetait l'éponge. Lors de la réunion qui venait de se tenir, les contreparties : l'Agence Internationale de l'énergie, l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et les compagnies Total et Shell, avaient constitué un front du refus. Les compagnies pétrolières avaient affirmé qu'en cas de réglementation du secteur, elles cesseraient de communiquer à leurs organismes de supervision les données relatives aux prix pratiqués.
Le mois précédent, le 22 août 2012, alors que la SEC (Securities and Exchange Commission), le régulateur des marchés boursiers américains, avait mis au point un ensemble de mesures en vue d'empêcher que ne se reproduise un effondrement du marché des capitaux à court terme (money market), tel celui qui l'avait dévasté en septembre 2008, elle n'était pas parvenue à réunir une majorité en son sein, l'un des membres du comité - très lié au secteur - ayant refusé son aval.
Je concluais ainsi ma chronique dans le quotidien Le Monde, où je rapportais ces trois illustrations (°) :
"La finance dispose donc des moyens de neutraliser toute tentative de réduire la nocivité de ses pratiques. Elle s'est immunisée contre les efforts engagés par la communauté pour se protéger contre un nouvel effondrement, efforts motivés bien entendu par le souci de se prémunir contre les conséquences économiques et sociales d'une telle catastrophe. Toute mesure préventive d'un nouveau désastre étant systématiquement désamorcée, celui-ci devient inéluctable".
J'avais donné pour titre à ma chronique elle-même, une citation d'Arnold J. Toynbee : "Les civilisations ne meurent pas assassinées, elles se suicident".
Tous les efforts menés en vue d'une nouvelle régulation de la finance recourent à la même stratégie : le monde financier est consulté par les autorités, se tient ensuite une négociation visant à ce que se dégage un compromis entre les exigences des uns et des autres. La condition essentielle pour qu'une telle stratégie réussisse est que l'industrie financière s'identifie à l'intérêt général, qu'elle reconnaisse et promeuve la nécessité de garantir un cadre qui maintienne la pérennité des institutions financières sans affecter pour autant la bonne santé de l'économie. Cette condition-là n'est hélas pas remplie.
John Maynard Keynes écrivait en 1926 dans un essai consacré à "La fin du laisser-faire" : "Suggérer à la City de Londres une action sociale en vue du bien public est du même ordre d'idée que discuter L'origine des espèces avec un évêque il y a soixante ans". La remarque n'a rien perdu de son actualité, et notre tolérance, à nous citoyens, face à ce scandale, toujours aussi grande, suggérant que nous nous sommes faits une raison devant un rapport de force entre le secteur bancaire et nous qui semble destiné à nous demeurer éternellement défavorable.

Auteur: Jorion Paul

Info: 13 AOÛT 2013

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