Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 5
Temps de recherche: 0.0279s

sport

J'aimerai bien un jour parler avec Federer. Qu'il me dise avec ses mots combien son palmarès de "plus grand sportif du monde" est dérisoire. Qu'il me confirme que tout ce qui est atteint est détruit.

Auteur: Mg

Info: 24 nov. 2014

[ tennis ] [ question ]

 

Commentaires: 0

USA

C'est très subjectif mais quand je vois Rosetta, je ne suis pas déprimé; je suis, au contraire, excité et euphorique. C'est peut-être un film pessimiste en certaines de ses observations sociales mais sûrement pas en termes de cinéma. (...) Un film qui critique certains aspects de la nature humaine ou de la société n'est pas pessimiste dans la mesure où le cinéaste trouve l'énergie et le désir d'apporter un commentaire. Le vrai pessimisme serait de ne pas faire ce genre de film, de penser que c'est sans espoir et qu'il ne reste rien à dire. D'une certaine manière, le cinéma hollywoodien est le plus pessimiste parce qu'il évite tout commentaire sur la réalité et affirme que discuter ne sert à rien, qu'il vaut mieux s'évader et gagner de l'argent.

Auteur: Cronenberg David

Info: président du jury, revenant sur le palmarès du festival de Cannes, Libération, 2 juin 1999

 

Commentaires: 0

lecture

Avis aux écrivains. Vous rêvez de gloire, d'argent sonnant et trébuchant, de tirages monstres ? Veillez, en ce cas, à respecter quelques consignes : pas plus de onze mots par phrase, que vos personnages - au moins au nombre de 3 ou 4 - boivent du café, qu'ils se douchent, qu'ils froncent souvent les sourcils, serrent la mâchoire, soupirent, sourient ou hochent la tête. Evitez les rats, les géants et les ours, qui peuplent rarement les best-sellers. Faites fi de la nostalgie liée à l'enfance. Biffez les émotions complexes -telles que la honte et la pitié. Oubliez la nature, mer ou montagne. Il semble qu'elle ne fasse guère recette. Privilégiez les dialogues, les verbes d'action, le vocabulaire à caractère policier et judiciaire (enquêtes, pistolet, meurtre, avocat, indices). Evoquez les technologies les plus en pointe et multipliez les conflits. Tels sont les résultats scientifiques de l'étude algorithmique de 200 romans ayant monopolisé le palmarès des meilleures ventes établi par le New York Times...

Auteur: Internet

Info: Le Monde, Le best-seller et l'algorithme

[ évolution ] [ statistiques ] [ audimat ] [ nivellement par le bas ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

inexpérience politique

Lumumba devint en un rien de temps un martyr de la décolonisation, un héros pour tous les opprimés de la Terre, un saint du communisme sans dieu. Ce statut, il le devait plus à l'horrible fin de sa vie qu'à ses succès politiques. Il était resté en tout et pour tout au pouvoir à peine deux mois et demi, du 30 juin au 14 septembre 1960. Son palmarès se résumait à une accumulations de bévues et d'erreurs de jugement. Sa brusque africanisation de l'armée avait été une initiative sympathique mais désastreuse, sa recherche d'un appui militaire auprès des Etats-Unis et de l'Union Soviétique, quoique compréhensible, avait été terriblement inconsciente, son intervention militaire au Kasaï avait coûté la vie à des milliers de compatriotes. Son comportement avait désarçonné Fulbert Youlou et Léopold Senghor, les premiers présidents du Congo-Brazzaville et du Sénégal. A ces critiques, on pouvait opposer qu'il était à peine préparé pour sa mission, qu'il avait été confronté à un exode civil irréfléchi et à une invasion militaire des Belges et qu'il avait dû assister aux atermoiements des Nations Unies à condamner avec vigueur l'agression belge. Les réactions malencontreuses de Lumumba face à une réelle injustice lui avaient valu systématiquement plus d'ennemis que d'amis. Le tragique de sa carrière politique fugace fut que le plus grand atout dont il disposait avant l'indépendance -son talent invraisemblable à soulever les masses- devint son plus grand désavantage une fois qu'il accéda au pouvoir et que l'on attendit de lui un comportement plus serein. L'aimant qui initialement avait attiré s'était mis à repousser.

Auteur: Van Reybrouck David Grégoire

Info: Congo, une histoire

[ impatience ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

consommation singularisante

Si l’idéologie contre-culturelle s’est parfaitement diluée dans la rhétorique publicitaire, c’est parce que cette dernière tenait déjà un rôle central dans les déclamations bravaches des groupes les plus individualistes et libertaires. Citons ici Jerry Rubin, dont les écrits regorgent de formules qu’on croirait sorties d’une réclame pour chaussures de sport : "La révolution, c’était la création de nouveaux hommes et femmes. La révolution voulait dire une nouvelle vie. Sur terre. Aujourd’hui. La vie, c’est l’acte de vivre. La révolution est l’acte de révolution." Le langage qu’ont développé certains groupes de la nouvelle gauche comme les yippies et les Diggers est fait de phrases courtes et percutantes, qui s’enchaînent sans construction argumentative ni volonté démonstrative. C’est un langage constitué d’assertions provocantes et définitives, qui, selon Julie Stephens, ressemble davantage "à un pastiche du jargon publicitaire et des films de cowboys qu’à un discours de gauche". La filiation sémantique est évidente entre ce phrasé de la nouvelle gauche américaine et les slogans devenus habituels chez les grandes marques depuis plusieurs décennies. Le "Do It !" de Jerry Rubin est devenu le "Just Do It" de Nike. Depuis le tournant des années 1960, les fondamentaux de cette rhétorique sont immuables : spontanéité expressiviste et individualisme intransigeant. Les exemples sont innombrables : "Apple, think different", "Sprite, n’écoute que toi", "Reebok : I am what I am", "McDonald’s : venez comme vous êtes"… Le discours publicitaire typique célèbre désormais l’envie d’être ou de "devenir soi-même" et honore la marchandise tel un outil de libération.

L’anticonformisme est devenu l’axe fondamental de la communication corporate. Aucune entreprise n’illustre mieux cet état de fait qu’Apple, qui caracole en tête du palmarès des multinationales au plus fort capital de marque depuis des décennies. Tout le storytellingd’Apple est depuis les débuts de l’entreprise consacré à la construction et à l’entretien de son image de rebelle. Pour un spot télévisé intitulé 1984, année de sortie du Macintosh, Apple a diligenté le réalisateur Ridley Scott afin de mettre en scène un univers industriel et dystopique où, sur écran géant, un big brother inspiré du célèbre roman de George Orwell délivre un discours dominateur à une foule aliénée et léthargique. Dans cet auditorium débarque une jeune femme athlétique pourchassée par des soldats. Vêtue d’un short rouge et d’un t-shirt blanc à l’effigie de Macintosh, l’héroïne rassemble ses forces et détruit l’écran géant d’un coup de masse. Une voix off commente alors : "Le 24 janvier 1984, Apple Computer présentera son Macintosh. Et vous verrez pourquoi 1984 ne sera pas comme 1984." Dans cet imaginaire, la force totalitaire, Big Brother, renvoie à IBM PC, la grande entreprise froide, industrielle et désincarnée. Apple est le libérateur, qui arrache l’ordinateur des griffes des grandes entreprises et du gouvernement pour le rendre accessible au peuple. Dans ce storytelling, qui s’est poursuivi tout au long de l’histoire d’Apple, l’entreprise n’est pas une institution privée à la recherche de profit, mais une force révolutionnaire visant à "aider les gens du commun à s’élever au-dessus des institutions les plus puissantes". Toute la rhétorique d’Apple à travers les décennies n’est que la reformulation du crédo contreculturel in a nutshell : l’utilisateur d’Apple, contrairement au conformiste PC, est un artiste, un rebelle, un irréductible et insaisissable individu – "Think different".

Chez les marques rebelles, championnes de l’anticonformisme de marché, l’entreprise ne parle plus par la bouche d’un maître de cérémonie encravaté ou d’un bon père de famille, comme il était d’usage dans la première moitié du XXe siècle. Elle s’offre pour représentants des rockers, des rappeurs ou toute autre incarnation de la rébellion du jour. Avec le retournement des années 1960, les marques qui souffraient jusqu’alors d’être associées aux marges les plus déviantes de la société jouissent désormais d’un inestimable capital symbolique.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ historique ] [ narcissisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson