Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 38
Temps de recherche: 0.0408s

crépuscule

Le boulevard, ce fleuve de vie, grouillait dans la poudre d'or du soleil couchant. Tout le ciel était rouge, aveuglant ; et une immense nuée flamboyante jetait dans toute la longue avenue une oblique averse de feu, vibrante comme une vapeur de brasier. La foule gaie, palpitante, allait sous cette brume enflammée et semblait dans une apothéose. Les visages étaient dorés ; les chapeaux noirs et les habits avaient des reflets de pourpre ; le vernis des chaussures jetait des flammes sur l'asphalte des trottoirs. Devant les cafés, un peuple d'hommes buvait des boissons brillantes et colorées qu'on aurait prises pour des pierres précieuses fondues dans le cristal.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Contes du jour et de la nuit

[ bouillonnement ] [ ville ]

 

Commentaires: 0

sujétion linguistique

Voilà la Pauvreté.



Vous dites que je manque d'imagination



Non. Je manque de vocabulaire.

Le langage pour clarifier

ma résistance aux lettrés.

Les mots sont ma guerre à moi.

Ils menacent ma famille.



Pour acquérir le mot

pour exprimer cette perte

je risque de tout perdre.

Je risque de créer un monstre

volume et longueur du mot

qui enfle, coloré et palpitant

dominant ma mère, caractérisée.

Sa voix au loin

inintelligible et illettrée.

Ceux-là sont les mots du monstre.

Auteur: Moraga Cherríe C.

Info: Loving in the War Years. Trad Mg

[ embarras ] [ poème ] [ pouvoir sémantique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nature

Il aimait la vie palpitante qui grouillait ici – la brume qui s’élevait des champs à l’est de la ville, et l’élan ou l’orignal qui en surgissant soudain comme d’un nuage de fumée ou comme si son propre corps dégageait de la vapeur. Il aimait boire et regarder l’eau sortir du robinet, dure et parfaite, mélange de neige fondue et de cailloux glacés. Il aimait regarder les truites brunes qui ondulaient dans cette eau, chatoyant de mille couleurs, et même de celles qui n’existent pas dans la gamme chromatique, une couleur, disons, de mousse piquetée de brun, comme des grains de poivre mélangés à un seul petit caillou ocre pris dans un rayon de soleil. Cette couleur-là existant dans l’eau de Tenmile.

Auteur: Smith Henderson

Info: Yaak Valley, Montana

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

accouchement

Quand il rentra dans la cabane elle s'était traînée ou elle était tombée au pied du lit et elle gisait à terre et agrippait au cadre de bois. Il crut qu'elle était morte, couchée là qui regardait fixement au-dessus d'elle avec des yeux qui ne contenaient plus rien. Puis son corps fut secoué de convulsions et elle poussa un hurlement. Il luttait avec elle, la soulevant pour la recoucher. La tête était sortie et dépassait dans une palpitante bouillie de sang. Il maintenait son corps, un genou replié sur le lit. De sa propre main il dégagea l'enfant, le petit corps décharné traînant le cordon anneloïde sur les couvertures ensanglantées, créature couleur de betterave qui rappelait un écureuil écorché. Il enlevait avec ses doigts le mucus qui maculait le visage du nouveau-né.

Auteur: McCarthy Cormac

Info: L'obscurité du dehors

[ naissance ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

… oh j'aime pas les hommes ne ne et puis quelle drôle d'idée quelle imbécillité de vouloir introduire ce cette ce cette chose chez quelqu'un d'autre chez quelqu'un qui n'en veut pas à qui ça fait mal c'est du joli les voluptés des romanciers est-ce qu'il y a vraiment des idiotes qui aiment cette horreur oh affreux son ahah canin sur moi comment est-ce que ça peut le captiver tellement et en même temps envie de rire quand il bouge sur moi tellement rouge affairé si occupé soucieux les sourcils froncés puis ce haha canin si intéressé est-ce que c'est si palpitant ce va-et-vient c'est c'est comique et puis ça manque de dignité oh il me fait mal cet imbécile et en même temps pitié de lui pauvre studieux qui bouge tellement là-dessus qui se donne tellement de peine et qui ne se doute pas que je le regarde que je le juge je ne veux pas l'humilier en moi-même mais je ne peux pas m'empêcher chaque fois de dire Didi Didi pour battre la mesure pour scander son va-et-vient...

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur

[ rapport sexuel ]

 

Commentaires: 0

végétarien

Ma mère était convaincue, et j'ai gardé à cet égard ses convictions, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est l'une des plus déplorables et des plus honteuses infirmités de la condition humaine, que c'est une de ces malédictions jetées sur l'homme. Elle croyait, et je crois comme elle, que ces habitudes d'endurcissement du coeur à l'égard des animaux les plus doux, ces immolations, ces appétits de sang, cette vue des chairs palpitantes, poussent les instincts du coeur à la cruauté et à la férocité. (...) Ma mère croyait, et je le crois aussi, que cette nourriture [carnée], plus succulente et plus énergétique en apparence, contient en soi des principes irritants et putrides qui agitent le sang et abrègent les jours de l'homme ... Elle ne me laissa jamais manger de la viande avant l'âge où je fus jeté dans la vie pêle-mêle des Collèges. ... Je ne vécus donc, jusqu'à douze ans, que de pain, de laitages, de légumes et de fruits. Ma santé n'en fut pas moins forte, mon développement pas moins rapide [...]

Auteur: Lamartine Alphonse de

Info:

[ . ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-hommes

La galanterie est le repos de l'amazone, et elle lui offre l'occasion d'exercer sa puissance. D'être belle, d'être sans stress, de se sentir prise en compte, de resplendir. Dans une langue palpitante, le philosophe Jean-Marie Guyau écrit : "La femme n'a pas seulement le pouvoir de nous compléter nous-mêmes, de former par le mélange de son existence avec la nôtre un être plus entier, plus total, pouvant offrir un raccourci achevé de toute vie; elle est capable aussi, par sa simple présence, par un sourire, de doubler nos forces individuelles, de les porter au plus haut point qu'elles puissent atteindre : toute notre virilité est appuyée sur sa grâce."

Les machos et les goujats feraient bien d'accrocher cette dernière phrase à leur caleçon. En l'absence de galanterie, pas de grâce féminine, donc pas de virilité. Notre pouvoir brutal écrase alors la puissance des femmes, mais aussi notre propre puissance. Marcher devant une femme dans la rue, lui réserver partout la moins bonne place, la traiter avec indifférence, suffisance ou mépris, c'est inhiber la féminité d'où qu'elle puisse provenir et, du coup, nous priver de virilité féconde.

Auteur: Cespedes Vincent

Info: L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la masculinité

[ supérieures ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

multitude aérienne

Très tôt, avant même que pointe le jour, une foule enjouée et variée d’aérophiles venus pique-niquer n’avait cessé d’affluer, et ce ballet incessant avait duré jusque bien après le coucher du soleil, s’éternisant au cours de cette soirée d’été du Midwest dont ils ne percevaient guère la mélancolie, trop occupés qu’ils étaient pour la plupart, leurs ailes à la fois immobiles et palpitantes, des ailes pareilles à celles des chauve-souris, des mouettes et des albatros, des ailes faites avec la peau de veau tannée des bambous, des ailes décorées laborieusement de plumes en celluloïd, dans un vaste scintillement céleste ils arrivaient, avec à leur bord des aviateurs de tous acabits, depuis le sceptique de laboratoire jusqu’à l’ascentionniste en quête christique, souvent accompagnés d’aéro-chiens, qui avaient appris à se tenir tranquilles, à l’abri dans les tableaux de bord et aboyant s’ils remarquaient un détail qui avait échappé à l’attention du pilote – on pouvait néanmoins en distinguer d’autres sur les plats-bords et les passerelles hautes, leurs têtes tendues dans le courant atmosphérique, leurs traits empreints d’une expression de félicité absolue. Les aéronautes se saluaient de temps en temps en usant de porte-voix, et le soir retentit bientôt, telles les rues bordées d’arbres de la ville proche, de leurs plaisanteries aéronavales.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Contre-jour

[ encombrement ] [ avions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Il était une fois un lieu avec un petit enfer et un petit paradis, et les gens allaient et venaient, et l'enfer et le paradis ils le rencontraient et les faisaient leurs, et ils l'étaient pour de vrai. Les gens étaient petits, mais ils faisaient beaucoup de bruit. Et ils disaient : c'est mon enfer, c'est mon paradis. Et il ne faut pas mépriser ce genre de mythologies, parce qu'elles font partie des gens et, pour ce qui est des gens, le mieux c'est de les aimer. Et alors on aime leurs mythologies. A part ça le lieu était exécrable. Les gens couinaient comme des rats, et ils prenaient les choses et ils les jetaient, et ils se prenaient et ils se jetaient. Ils disaient : bonjour, bonsoir. Et ils s'agrippaient, couchaient les uns avec les autres, puis se réveillaient. Parfois ils se réveillaient au coeur de la nuit et ils s'agrippaient avec frénésie. J'ai peur - disaient-ils. Et ils s'aimaient à la va-vite et se lavaient, et ils disaient : bonsoir, bonsoir. C'était là une partie de leur vie, et c'était une des zones (attendrissantes) de leur humanité, et ce qui est humain est terrible et possède une sorte de beauté palpitante et ambigüe. Et alors on aime ça parce qu'on est humain et que c'est bon d'aimer, de comprendre, bien sûr, etc.

Auteur: Herberto Hélder de Oliveira

Info: Les cent pas, P47

[ contemplation ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

noyade

Je ne sais pas combien de temps je restai à l'eau ce matin-là. Je me rappelle la force du courant glacial de la fin d'automne, et la lumière grise. Je me souviens d'avoir été frôlé par quelque chose d'immense et de froid, sans doute s'agissait-il d'un tronc immergé, mais, à ce jour, un doute enfantin subsiste encore en moi. Je n'eus pas la force d'avoir peur. Je m'enlisai peu à peu dans un état second, entre la poigne engourdissante du froid et le rythme lent mais répété de mes brasses, et même les histoires terrifiantes des vieux pêcheurs quittèrent rapidement mon esprit. Les brumes m'environnaient, j'étais seul, perdu sur le flot incertain de limbes blanc. L'aube devait poindre, mais la lumière, au lieu de lever le voile, ne faisait que l'épaissir. Ma petite réserve d'énergie ne tarda pas à faire défaut. Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdais, et cela m'était de plus en plus égal.

Auteur: Dewdney Patrick

Info: L'enfant de poussière

[ agonie ] [ lutte ]

 

Commentaires: 0