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bonheur

Elle prend ma main dans la sienne : ses doigts sont chauds, un peu collants à cause du sorbet. Je cherche des images adéquates dans ce qui me reste de souvenirs. Un château de glace dans le nuage d'Oort, des comètes et des réacteurs à fusion reliés en un extravaguant planétaire, des foules ailées qui tournent autour. Supra, la ville aux immeubles grands comme des planètes, dômes et tours lancés à l'assaut des anneaux de Saturne. Les mondes de la Ceinture, teintés de couleurs automnales par une vie artificielle foisonnante. Les cerveaux de la goubernia du système solaire intérieur, sphères de diamant parées des visages des fondateurs, lieux d'éternelles intrigues.

Bizarrement, ces merveilles me semblent moins réelles que ma présence ici, dans ce corps étroit, en compagnie d'une jolie femme.

Auteur: Rajaniemi Hannu

Info: Le voleur quantique

[ émoi amoureux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décapitation

Judith, à la main droite une épée nue comme elle, dont la pointe meurtrit le sol a très peu de distance de ses orteils menus et dont la lame très large et très solide vient de trancher la tête d’Holopherne, qui pend, débris sinistre, à la main gauche de l’héroïne, doigts et cheveux mêlés pour une atroce union — Judith, parée d’un collier aussi lourd qu’une chaîne de bagnard, dont le froid autour de son cou voluptueux rappelle celui du glaive près de ses pieds —, Judith placide et ne paraissant déjà plus songer à la boule barbue qu’elle tient à la main comme un bourgeon phallique qu’elle aurait pu couper rien qu’en serrant ses basses lèvres au moment où les écluses d’Holopherne s’ouvraient ou encore que, ogresse en plein délire, elle aurait détaché du gros membre de l’homme aviné (et peut-être vomissant) d’un soudain coup de dents.

Auteur: Leiris Michel

Info: L’âge d’homme p 142

[ angoisse de castration ] [ trophée ] [ ancien testament ] [ massacre ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

odeurs

Soudain, je fus frappé par le lourd parfum des fleurs. De l'autre côté il y avait un jardin à peu près de la taille d'une petite pièce, une parcelle de terrain surélevée par un remblai à hauteur de taille. Rempli de fleurs. Une flore luxuriante et particulière. Longues tiges aux fleurs en forme de corne avec des pétales de velours noir. Dans un coin un buisson ressemblant à du lys étai parsemé de fleurs blanches, comme des coupes géantes. Eparpillées dans ce jardin, des plantes aux fines tiges parées de têtes blanches d'un seul pétale rose. Il semblait que ceux-ci dégageait une douceur exotique qui s'étouffait elle-même. Au milieu de tout cela pendaient de grosses fleurs cramoisies, leurs fleurs soyeuses et charnues s'enfonçant dans de longues tiges d'herbes au vert furieux. Cette petite intrigue magique était comme un kaléidoscope. Des iris violets avaient fleuri Juste devant mes yeux. Une myriade de parfums se mêlaient dans un éblouissant fumet, chaque teinte de l'arc-en-ciel émanait de ces fleurs.

Auteur: Csath Géza

Info: Opium et autres histoires

[ luxuriance ] [ couleurs ]

 

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femmes-par-femme

Combien de femmes ont connu cette retraite en soi, ce repliement patient qui succède aux larmes révoltées ? Je leur rends cette justice, en me flattant moi-même : il n'y a guère que dans la douleur qu'une femme soit capable de dépasser la médiocrité. Sa résistance y est infinie ; on peut en user et abuser sans craindre qu'elle ne meure, moyennant que quelque puérile lâcheté physique ou quelque religieux espoir la détournent du suicide simplificateur.

"Elle meurt de chagrin... Elle est morte de chagrin"... Hochez, en entendant ces clichés, une tête sceptique plus qu'apitoyée : une femme ne peut guère mourir de chagrin. C'est une bête si solide, si dure à tuer ! Vous croyez que le chagrin la ronge? Point. Bien plus souvent elle y gagne, débile et malade qu'elle est née, des nerfs inusables, un inflexible orgueil, une faculté d'attendre, de dissimuler, qui la grandit, et le dédain de ceux qui sont heureux. Dans la souffrance et la dissimulation, elle s'exerce et s'assouplit, comme à une gymnastique

quotidienne pleine de risques... Car elle frôle constamment la tentation la plus poignante, la plus suave, la plus parée de tous les attraits : celle de se venger.

Il arrive que, trop faible, ou trop aimante, elle tue... Elle pourra offrir à l'étonnement du monde entier l'exemple de cette déconcertante résistance féminine. Elle lassera ses juges, les surmènera au cours des interminables audiences, les abandonnera recrus, comme une bête rouée promène des chiens novices... Soyez sûrs qu'une longue patience, que des chagrins jalousement cachés ont formé, affiné, durci cette femme dont on s'écrie :

— Elle est en acier !

Elle est "en femme", simplement — et cela suffit.

Auteur: Colette Sidonie Gabrielle

Info: La Vagabonde

[ endurantes ] [ coriaces ]

 

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Ajouté à la BD par miguel