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évolution

On n’arrête pas le Progrès, disent-ils, sachant maintenant qu’ils disent : on n’empêche pas la catastrophe, on ne peut s’interdire de polluer l’atmosphère, de contaminer les fleuves et d’appauvrir le sol, de consommer de l’énergie qu’on ne recrée jamais, de laisser le développement démographique atteindre le seuil redoutable des cinq milliards d’individus, condamnés à l’avance aux famines, aux massacres raciaux, à la torture légale ou, dans le meilleur des cas, à la destruction sans souffrance de la prochaine guerre atomique.
Un mythologue ne croit pas à cette fatalité. Il sait, par le message en clair des millénaires, que la raison humaine n’est pas le seul facteur en cause. Des structures, des Idées, des Anges, des Noms de Dieu, des Tribus, des Astres, des Nombres, des Couleurs, des Notes de musique, des Principes, des Personnes –ou Dieu sait quoi !- apparaissent ou disparaissent à des époques déterminées, qui n’interviennent pas à proprement parler dans les affaires humaines, mais dont la présence ou l’absence ne peuvent pas ne pas influencer les hommes, comme les influencent effectivement les nombres, les couleurs, les sons, les principes, les idées, les personnalités entre autres.

Auteur: Pichon Jean-Charles

Info: Histoire des mythes, 2002

[ modèles ] [ humanité ] [ symboles ] [ paradigmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée de la Renaissance

Or, ce philhellénisme des " Renaissants " soulève un gros problème. Celui-là précisément qu’Etienne Gilson posait quand il montrait Erasme s’affligeant de voir autour de lui tant de Grecs et si peu de chrétiens, s’indignant contre la mise en comparaison, impie, d’Aristote et du Christ – et contre la corruption par l’esprit hellénique de cette sagesse chrétienne dont saint Paul disait qu’elle avait convaincu de folie la sagesse du monde. [...]

La philosophie grecque, écrivait-il [Gentile], c’est "la pensée se voyant hors d’elle-même – il pensiero che si vede fuori di se – et se voyant ainsi soit comme Nature, dans son médiat sensible, soit comme Idée. Mais l’idée n’est pas [pour les Grecs] l’acte de la pensée qui pense ; c’est une chose sur quoi la pensée se fixe et qu’elle présuppose comme vérité éternelle, comme raison éternelle de toute réalité et de la connaissance même, parallèle aux vicissitudes des choses ; dans l’une et l’autre hypothèse, cette idée est une réalité qui est elle-même ce qu’elle est, indépendamment des relations que la pensée entretient avec elle, quand elle la connaît."

Conception tragique – note Gentile – "la plus douloureuse de toutes celles que l’âme humaine peut formuler sur son existence propre dans le monde", puisque cette âme vit de vérité ou – si l’on veut – de sa foi dans l’existence réelle de ce qu’elle pense et affirme ; or, dans la conception grecque, la vérité, la véritable vérité, celle qui existe vraiment, n’est pas dans l’âme de l’homme ; elle est en dehors de l’homme que travaille, comme dans le mythe platonicien d’Eros, un immense désir de saisir, d’étreindre sa véritable essence – mais elle échappe à ses prises. Elle reste étrangère au réel, comme inaccessible dans son immuable perfection.

Et comme conséquence – la Science, cette science dont la Logique d’Aristote analyse merveilleusement les conditions, cette Science n’est pas la nôtre, le savoir acquis par l’homme, l’instrument de connaissance et de domination forgé par l’intelligence active et conquérante. Ce n’est pas cette science qui se fait et se refait continuellement à travers l’histoire ; c’est une science qui découle de principes immédiats, renfermant en eux, parfaitement liés, tous les concepts dont la réunion constitue le connaissable ; c’est une science qui n’évolue pas, qui ne croît ni ne décroît, et qui exclut l’Histoire – puisque, dès l’origine et à tout jamais, elle est identique à elle-même dans son absolue perfection.

Or le christianisme, à bien voir, s’inscrivait en faux contre de telles conceptions. En faisant descendre Dieu dans l’homme et l’homme dans le monde, il restituait à l’homme toute sa pleine valeur ; il installait Dieu dans la créature qu’il rendait ainsi participante à la nature divine. Dieu même se faisait homme, subissant toutes les misères humaines jusque à la dernière : la mort. L’amour n’était plus, comme dans le mythe platonicien, une contemplation avide de l’incommunicable ; il était travail même de l’homme, se forgeant lui-même perpétuellement ; il n’était plus la célébration extatique d’un monde qui est, mais la célébration ouvrière d’un monde que forge et reforge l’homme, cet homme qui est bien moins intelligence et savoir qu’amour et volonté ; cet homme créateur de sa vérité à lui – d’une vérité qui se confond avec le bien et qui, loin d’être extérieure à nous, se fait nôtre quand nous la cherchons d’un cœur pur et d’une volonté bonne, avec sincérité, avec ingénuité. Grande transformation ; l’homme n’est plus spectateur ; il est agent.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 345-347

[ paradigmes ] [ antiquité grecque ] [ incompatibles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson