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eau

Il pleuvait ici d'une autre façon qu'à Bergen. Dans le Vestland, la pluie se présente sous la forme d'une engueulade démesurée ou de douces caresses sur la peau, d'une douche d'abondance venue d'endroits paradisiaques, quelque part au-dessus des nuages. Ici, elle entaillait la peau comme des lames de rasoir usées, elle dessinait des lignes gelées sur votre visage et vous picotait comme après une attaque aux gaz lacrymogènes. Il y avait quelque chose de maladroit et de franchement grossier dans la façon dont il pleuvait à Oslo : on aurait pu croire que les dieux de la météo, se refusant à admettre qu'ils laissaient aussi de temps à autre tomber quelques gouttes sur la capitale, ne le faisaient donc que de façon précipitée et brutale.

Auteur: Staalesen Gunnar

Info: Les chiens enterrés ne mordent pas : Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien

[ littérature ]

 

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amoureuse

Beaucoup de gens noircissent des pages et des pages pour raconter la magie de leur premier baiser, avec tous les détails possibles sur l'ambiance - couchers de soleil, plages paradisiaques, flocons de neige, etc. —, mais personne n'explique jamais que le moment unique, incroyable et indescriptible a lieu plus tard, quand on rentre chez soi. Le trajet. Les pieds qui ne touchent pas terre, le cœur qui s'emballe.

Parce que, quand cela arrive à ceux qui en rêvent depuis une éternité, qui pleurent devant les comédies romantiques, qui attendent leur première histoire depuis longtemps, tout est beau et émouvant. Mais quand cela arrive à une fille de dix-sept ans, née en 1999, qui écoute les Pink Floyd et la musique grunge des années quatre-vingt-dix, qui n'a jamais mis de jupe, qui ne se maquille pas et qui préfère mille fois Fight Club à Twilight, eh bien, "émouvant" n'est pas le mot juste.

Ça la retourne comme une chaussette. Ça lui arrache les tripes. Ça détruit ses certitudes.

Auteur: Galiano Enrico

Info: Et pourtant, le bonheur est là

[ éprise ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

monde subtil

H. Corbin a ainsi établi comment ces textes spirituels [mystiques et visionnaires des Perses zoroastriens et des musulmans chiites] reposent sur une hiérarchie métaphysique de trois niveaux de réalités : celui d’un monde intelligible, de l’Un divin, celui d’un monde sensible auquel nous appartenons par notre corps, enfin celui d’une réalité intermédiaire en laquelle le monde intelligible se manifeste selon des figures concrètes (paysages, personnages, etc.). Le premier est accessible seulement par l’intelligence pure, le deuxième par la seule perception sensorielle, le troisième par une imagination visionnaire. On ne peut donc comprendre les images de ce monde intermédiaire qu’en distinguant, phénoménologiquement, deux types d’images : celles appartenant à une imagination psychophysiologique, inséparable de notre condition incarnée, qui permet de créer des fictions irréelles à partir du réel, et celles produites par une imagination créatrice vraie, séparable du sujet, autonome et subsistante en soi, qui permet d’offrir à la conscience intuitive des représentations non plus imaginaires mais "imaginales", aussi éloignées que possible de tout  "psychologisme". Ainsi les espaces paradisiaques, les Cités divines, les anges, qui fleurissent dans les textes religieux visionnaires, constituent en fait des manifestations imaginales indirectes de l’Absolu divin. La description phénoménologique de ces visions met donc en évidence, à côté du réel et de l’irréel, une réalité imaginale, un monde propre où l’esprit se corporalise et où les corps se spiritualisent (mundus imaginalis).

Auteur: Wunenburger Jean-Jacques

Info: L'imaginaire

[ ternaire ] [ mythes médiateurs ] [ triade ] [ espace astral ] [ eden ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

endoctrinement

Les écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l'étude de la théologie y était remplacée par des cours d'anticléricalisme.

On laissait entendre à ces jeunes gens que l'Église n'avait jamais été rien d'autre qu'un instrument d'oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c'était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l'ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques.

La mauvaise foi des "curés" était d'ailleurs prouvée par l'usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques.

La Papauté était dignement représentée par les deux Borgia, et les rois n'étaient pas mieux traités que les papes : ces tyrans libidineux ne s'occupaient guère que de leurs concubines quand ils ne jouaient pas au bilboquet ; pendant ce temps, leurs "suppôts" percevaient des impôts écrasants, qui atteignaient jusqu'à dix pour cent des revenus de la nation.

C'est-à-dire que les cours d'histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine.

Je n'en fais pas grief à la République : tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements.

Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l'âge d'or de la générosité, et de la fraternité poussée jusqu'à la tendresse : en somme, une explosion de bonté.

Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer — sans attirer leur attention — que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s'étaient entre-guillotinés eux-mêmes.

Il est vrai, d'autre part, que le curé de mon village, qui était fort intelligent, et d'une charité que rien ne rebutait, considérait la Sainte Inquisition comme une sorte de Conseil de famille : il disait que si les prélats avaient brûlé tant de Juifs et de savants, ils l'avaient fait les larmes aux yeux, et pour leur assurer une place au Paradis.

Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ éducation ] [ idéologie ] [ lavage de cerveaux ] [ anti-religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson