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prudence

A la sérénité du Bouddha l’agitation du monde paraît ridicule, car lui-même n’a plus rien à voir avec cela. Au cynique les sentiments du prochain paraissent ridicules parce que lui-même n’a plus de sentiments. A celui qui ne joue pas au football il paraît ridicule de courir pendant des heures après un petit ballon de cuir ; il ne se demande pas si ce jeu ne serait pas follement amusant, il ne voit que le côté ridicule de ces hommes adultes qui jouent comme de petits garçons. Sans doute celui qui fait quelque chose se rend-il toujours ridicule aux yeux de celui qui ne fait rien. Celui qui agit peut toujours prêter le flanc ; celui qui n’agit pas ne prend même pas ce risque. On pourrait dire que ce qui est vivant est toujours ridicule car seul ce qui est mort ne l’est pas du tout. […] Comme nous ne nous rendions jamais ridicules, nous étions tributaires des autres qui le faisaient à notre place et nous divertissaient de cette manière. Voilà pourquoi nous trouvions les clowns si sympathiques, les autres nous faisaient rire, ce dont nous étions par nous-mêmes incapables. Il va sans dire que nous n’étions pas en peine de trouver des ridicules dans notre entourage car plus on est soi-même un magasin de porcelaine, plus n’importe qui, venu de l’extérieur, y prend pour vous l’aspect d’un éléphant.

Auteur: Zorn Fritz Angst

Info: Mars

[ tiédeur ] [ inaction ]

 

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humilité

[…] il y a deux sortes d’esprits faux qui sont incapables de chanter le Magnificat comme il convient. Il y a d’abord ceux qui ne louent Dieu qu’après avoir reçu ses bienfaits ; comme dit David : "Ils te louent quand tu leur fais du bien." Ceux-là paraissent vraiment beaucoup s’adonner à la louange de Dieu. Mais, comme ils ne veulent jamais souffrir l’oppression et l’abaissement, ils sont incapables de jamais éprouver les véritables œuvres de Dieu et ils ne peuvent, par conséquent, jamais aimer et louer Dieu convenablement. C’est ainsi que le monde entier est présentement plein d’offices et de louanges, de chants, de sermons, de jeux d’orgues et de fanfares. […] Mais sitôt que les choses vont mal, on ne chante plus ; on n’estime plus Dieu ; on pense que Dieu ne peut ou ne veut plus rien faire pour nous, et l’on donne congé au Magnificat.

Les autres esprits sont plus dangereux encore, qui dévient en sens contraire et s’enorgueillissent des bienfaits de Dieu sans les attribuer à la seule bonté de Dieu. Ils veulent y avoir leur part ; ils veulent en tirer honneur et considération, et être plus que les autres hommes ; ils considèrent le grand bien que Dieu leur a fait ; ils se précipitent sur ce bien, s’en saisissent comme s’il leur appartenait, et se prennent pour des être exceptionnels en comparaison de ceux qui en sont privés. Voilà, en vérité, une situation glissante et dangereuse.

Auteur: Luther Martin

Info: Commentaire sur le Magnificat, traduction d’Albert Greiner, Nouvelle cité, 2017, page 54

[ foi ] [ christianisme ] [ hypocrisie ] [ intéressés ]

 

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homme-machine

Mais le test de Turing est à double tranchant. Tu ne peux pas savoir si une machine est devenue plus intelligente ou si tu as simplement abaissé tes propres critères d'intelligence au point que la machine semble intelligente. Si tu peux avoir une conversation avec une personne simulée présentée par un programme d'IA, es-tu capable de te dire jusqu'à quel point tu as laissé le sens de ta personne se dégrader au point que l'illusion fonctionne avec toi ?

Les gens se dégradent constamment pour que les machines paraissent intelligentes. Avant le krach, les banquiers croyaient en des algorithmes prétendument intelligents capables de calculer les risques de crédit avant d'accorder de mauvais prêts. Nous demandons aux enseignants d'enseigner en fonction de tests standardisés pour qu'un élève paraisse bon aux yeux d'un algorithme. Nous avons démontré à maintes reprises la capacité inépuisable de notre espèce à abaisser ses normes pour que les technologies de l'information soient bien perçues. Tout exemple d'intelligence dans une machine est ambigu.

La même ambiguïté qui a motivé des projets d'IA académiques douteux dans le passé a été reconditionnée en culture de masse aujourd'hui. Ce moteur de recherche sait-il vraiment ce que tu veux, ou bien joues-tu le jeu en abaissant tes exigences pour qu'il paraisse intelligent ? S'il faut s'attendre à ce que la perspective humaine soit modifiée par les rencontres avec de nouvelles technologies profondes, l'exercice consistant à traiter l'intelligence des machines comme une réalité exige que les gens réduisent leur ancrage à la réalité.

Auteur: Lanier Jaron

Info: You are not a gadget

[ dépendance ] [ inversion ] [ abrutissement ]

 

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réserve

Les pensées de derrière la tête.
On dit qu'un homme a des pensées de derrière la tête quand il ne dit pas tout ce qu'il pense ou tout ce qu'il veut. C'est un cas très ordinaire et rien d'exceptionnel n'est signifié par cette expression. Celui qui dirait tout ce qu'il pense et déclarerait toutes ses intentions n'aurait que des pensées de devant la tête, des pensées de façade, si on peut dire et serait une sorte de monstre. Sa tête ressemblerait à une maison impossible, sans hauteur ni profondeur, sans toit, sans cave, sans escalier, sans propriétaire, où on ne pourrait s'étendre pour dormir qu'en mettant ses pieds et même ses jambes hors de la fenêtre, au scandale des personnes élégantes ou raisonnables qui passeraient dans la rue. On ne peut imaginer rien de plus absurde. En supposant qu'une telle demeure parût habitable à des malheureux accoutumés à l'étalage de leur misère, comment des gens dignes d'estime, n'ayant rien à se reprocher, pourraient-ils supporter de s'offrir en spectacle à tous ceux qui seraient tentés de regarder dans leur intérieur ?
Un homme qui a des pensées de derrière la tête, au contraire, est simplement un individu sensé, habitant une maison bien aménagée, pourvue, par conséquent, d'un endroit retiré où il lui soit loisible de penser en sécurité, et d'un autre endroit, peu éloigné du premier, où il puisse obéir à certains appels de la nature, sans que personne en soit informé. L'idéal serait qu'il n'y eût qu'un seul endroit pour les deux fonctions qui paraissent avoir, dans ce cas, une mystérieuse et profonde conformité. Les spéculateurs et les sociologues me comprendront !

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs, Mercure de France 1968, p.230-231

[ . ]

 

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supranationalisme

Cette Société des Nations doit-elle s'entendre au sens d'une société proprement dite, politiquement organisée ?

Mais alors, il s'y trouvera une autorité, un pouvoir souverain, ayant le droit de légiférer, avec une armée à lui et des sanctions efficaces.

Et ce sera un sur-État. Ce sera la destruction des nations comme États indépendants.

Il en est qui acceptent ces conséquences. D'autres s'en défendent.

Disons, simplement, que les peuples et les nations ne paraissent guère orientés dans ce sens : jamais, peut-être, le sentiment des nationalités rivales n'a été plus aigu.

Du reste, la réalisation de ce sur-État paraît devoir être impossible et inefficace. Comment administrer tout l'univers, au sens d'une administration politique et civile ? Et le pourrait-on, il arriverait fatalement, nous le disions tout à l'heure au souvenir de l'Empire romain, que les guerres civiles remplaceraient, par un mal plus grand, le mal de la guerre étrangère.

On peut concevoir la Société des Nations comme une société de coassociés égaux en droit, sans pouvoir souverain.

Mais, que deviendront les petits États en face des plus grands, à supposer que tous les souverains ou tous les peuples ne soient pas animés par les sentiments de la plus parfaite, de la plus idéale justice ?

Et s'il est des États qui n'en fassent point partie, ou qui résistent aux décisions prises dans ce qu'on appellera le Conseil des Nations, comment les traiter ? Ira-t-on jusqu'à les combattre ? Ce sera de nouveau la guerre et, cette fois, la guerre en quelque sorte universelle, où toutes les nations risqueront de se trouver engagées.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", pages 353-354

[ organisation des nations unies ] [ gouvernement ] [ risques ] [ monde babélien ]

 

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question

Le voyage astral véritable, souvent le moins tape-à-l’oeil, est celui que l'écrivain sincère, désintéressé et indépendant va chercher au fond de lui afin de reformuler un réel complexe et acceptable, acceptable parce qu'il rend cohérente une singularité personnelle quasi indicible qui parvient, vaille que vaille, à s'intriquer avec celle du lecteur. C'est une communication télépathique compréhensive, ouverte et élargie parce que rien ne vient interrompre le dialogue de deux solitudes respectives.

Communication limitée aussi puisqu'émetteur et récepteur usent de conventions subjectives, restreintes pas leurs éducations, les époques, lieux, habitudes, etc... et, par-dessus tout, par les sens de leur espèce propre et le langage qui en a émergé. Il semble alors que tout gourou - ou autre voyageur sidéral et sidérant -, s'il veut parvenir à transmettre des trucs d'autres dimensions atemporelles, niveaux vibratoires ou que sais-je, devra se doubler d'un écrivain de tout premier ordre puisque capable d'embarquer son lecteur dans un voyage compréhensible, convainquant et dépaysant... qu'il parvient à conjuguer avec sa singularité à lui.

Ainsi de manière générale les bons écrivains de SF me paraissent cent coudées devant tous les voyants, clairvoyants, réincarnés avertis et autres spécialistes des sorties extra-corporelles que j'ai pu lire ou écouter. Il sera peut-être utile que quelqu'un un jour sache aborder l'idée que voyages intérieurs et extérieurs sont identiques, mais de points de vue décalés, et que vouloir les faire coïncider est simplement ridicule. L'exemple qui me vient à l'esprit est celui de ce rêve, très clair, où un camarade, disparu récemment, vient me dire au revoir. Certains diront que c'est mon inconscient qui travaille, d'autres parleront de télépathie. Faut-il séparer les deux ?

Auteur: Mg

Info: 8 avril 2020

[ songe ] [ réalité ] [ dialogue ]

 

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drogue

Si encore, au prix de sa dignité, de son honnêteté et de son libre arbitre, l'homme pouvait tirer du haschisch de grands bénéfices spirituels, en faire une espèce de machine à penser, un instrument fécond ? C'est une question que j'ai souvent entendue poser, et j'y réponds. D'abord, comme je l'ai longuement expliqué, le haschisch ne révèle à l'individu rien que l'individu lui-même. Il est vrai que cet individu est pour ainsi dire cubé et poussé à l'extrême, et comme il est également certain que la mémoire des impressions survit à l'orgie, l'espérance de ces utilitaires, ne paraît pas au premier aspect tout à fait dénuée de raison. Mais je les prierai d'observer que les pensées, dont ils comptent tirer un si grand parti, ne sont pas réellement aussi belles qu'elles le paraissent sous leur travestissement momentané et recouvertes d'oripeaux magiques. Elles tiennent de la terre plutôt que du ciel, et doivent une grande partie de leur beauté à l'agitation nerveuse, à l'avidité avec laquelle l'esprit se jette sur elles. Ensuite, cette espérance est un cercle vicieux : admettons un instant que le haschisch donne, ou du moins augmente le génie, ils oublient qu'il est de la nature du haschisch de diminuer la volonté, et qu'ainsi il accorde d'un côté ce qu'il retire de l'autre, c'est-à-dire l'imagination sans la faculté d'en profiter. Enfin il faut songer, en supposant un homme assez adroit et assez vigoureux pour se soustraire à cette alternative, à un autre danger, fatal, terrible, qui est celui de toutes les accoutumances. Toutes se transforment bientôt en nécessités. Celui qui aura recours à un poison pour penser ne pourra bientôt plus penser sans poison.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Paradis artificiels, Oeuvres complètes I/la Pléiade/Gallimard 1975<p.440>

 

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initiation

Imaginons la durée du parcours dans ce vide [le désert] où les êtres et les événements paraissent échapper sans cesse au cadre de l’espace et du temps. Parfois, tel un mirage squelettique, un acacia se tord dans la chaleur qui vibre… Un chameau ivre au loin… Des mouches incessantes qu’on voudrait pulvériser. Les pas tristes puis lourds s’additionnent au fil des jours et la nuit les pieds font mal ou sont glacés dans un vent cinglant où, par -4°, on peine à s’endormir. A tout cela vient s’ajouter la soif du jour, brièvement calmée par une eau salée à vomir qui redouble la fièvre et l’envie, par de médiocres sardines étalées sur un pain moisi qu’on se partage avec ânes et chameaux. Au 15e jour, au 20e ou plus tard, il se passe alors quelque chose. Comme s’il avait fallu ce décapage au marcheur, à travers l’aprêté des éléments, pour éroder puis faire chuter "une vision du monde", un autre apparaît et monte comme une aurore dans les paysages d’une âme qui s’étonne de se découvrir ainsi, telle une inconnue à elle-même et qui commence à se dire. Dès cet instant, la vie se transforme. Le désert fonctionne comme un miroir maintenant ; tout le subtil du réel avec ses touches de couleurs variées et ses tonalités superbes de sons et de parfums, de sentir et de toucher, comblent progressivement le voyageur. […] Il semble que la vie, tout en étant là dans sa plus grandiose saveur sensible, dans sa sensualité même, participe à d’autres événements intimes que je ne peux désigner que comme étant ceux de l’âme elle-même, qui prend connaissance de sa propre substance.

Auteur: Albrecht Pierre-Yves

Info: L'initiation, pages 222-223

[ transfiguration ] [ état de conscience ] [ épreuve ] [ dépassement ]

 

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philosophe-sur-philosophe

Au cours de la période qui a suivi 1914, trois philosophies ont successivement dominé le monde philosophique britannique : d'abord celle du Tractatus de Wittgenstein ; ensuite celle des positivistes logiques ; et enfin celle des Investigations philosophiques de Wittgenstein. Parmi ces écoles, la première a eu une influence considérable sur ma propre pensée, bien que je ne pense pas aujourd'hui que cette influence ait été entièrement bonne. 

La deuxième école, celle des Positivistes logiques, avait ma sympathie générale, bien que je ne sois pas d'accord avec certaines de ses doctrines les plus distinctives. La troisième école, que j'appellerai par commodité WII (Wittgenstein deux) pour la distinguer des doctrines du Tractatus que j'appellerai WI (Wittgenstein un), reste pour moi totalement inintelligible. Ses doctrines positives me paraissent triviales et ses doctrines négatives infondées. 

Je n'ai rien trouvé dans les Investigations philosophiques de Wittgenstein qui me paraisse intéressant et je ne comprends pas pourquoi toute une école trouve dans ses pages une sagesse importante. Psychologiquement, c'est surprenant. 

Le premier Wittgenstein, que je connaissais intimement, était un homme passionné par une intense réflexion, profondément conscient des problèmes difficiles dont je ressentais, comme lui, l'importance, et doté (du moins le croyais-je) d'un véritable génie philosophique. 

Le dernier Wittgenstein, au contraire, semble s'être lassé de la réflexion sérieuse et avoir inventé une doctrine qui rendrait cette activité inutile. Je ne crois pas un seul instant qu'une doctrine avec ces conséquences paresseuses puisse être vraie. Je me rends compte, cependant, que j'ai un très fort préjugé contre elle, car, si elle est vraie, la philosophie est, au mieux, une assistance légère pour lexicographes, et au pire, un divertissement mondain.

Auteur: Russell Bertrand

Info: My Philosophical Development (1959), Ch.XVIII: Some Replies to Criticism, pp. 215-6

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femmes-par-femme

L’énonciation de jugements est donc l’une des manifestations les plus importantes de l’Animus. Celui-ci se comporte de la même manière avec les pensées d’ordre général, c’est-à-dire que, venant du plus profond de nous-même, ces dernières s’imposent à nous d’une manière définitive et pour ainsi dire inébranlable. Lorsqu’elles sont dictées de l’extérieur, nous les adoptons parce qu’elles nous paraissent d’une certaine façon évidentes ou attirantes. Mais ces pensées qu’elle adopte et même propage à son tour, la femme ne se sent généralement pas tenue de les approfondir pour les comprendre réellement. Une capacité de discernement peu développée la conduit ainsi à approuver toute idée avec le même enthousiasme et le même respect, qu’elle ait ou non de la valeur, parce que tout ce qui lui paraît venir de l’intellect lui en impose énormément et exerce sur elle une étrange fascination ; l’homme, en revanche, rendu méfiant et intolérant par son esprit critique développé, a souvent besoin d’un certain temps pour déterminer ce qui a de la valeur.
[...]
D’une manière générale, on peut dire que l’intellect de la femme a un aspect sous-développé, naïf ou primitif. Chez elle, il n’y a pas de soif de s’instruire, mais de la curiosité ; pas de jugement, mais des préjugés ; pas de pensée, mais de l’imagination et du rêve ; pas de volonté, mais des souhaits.
Là où l’homme s’attaque à des problèmes, la femme se contente de réponses, là où il acquiert du savoir et des connaissances, elle se satisfait de croyances ou de superstitions, ou alors elle se livre à des suppositions. Il est évident que ce sont là les premiers stades, ceux que l’on constate dans l’esprit des enfants ou des primitifs.

Auteur: Jung Emma

Info: Dans "Anima et Animus", pages 80-81

[ machisme intériorisé ] [ intelligence ] [ hommes-femmes ]

 

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