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plénitude

A peine rosée dans les lointains, de part et d'autre de leur champ de vision, la plage disparaissait en un vaste éblouissement. Sur l'Atlantique, bleu délavé, de longs rouleaux déferlaient avec lenteur dans un bruit de torrent. Quelques jangadas tirées haut sur la grève, de rares baigneurs éparpillés, rien ne venait entacher leur impression de se trouver ailleurs, au bout du monde, dans une de ces parenthèses ou l'esprit, miraculeusement amnésique et apaisé, se réconcilie soudain avec lui-même.
- Tu vois, disait Moéma, je pourrais rester comme ça toute ma vie. Vrai, toute ma putain de vie à regarder les vagues, un verre à la main...

Auteur: Blas de Roblès Jean-Marie

Info: Là ou les tigres sont chez eux, Médicis 2008

[ océan ] [ bien-être ] [ littérature ]

 

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concentration

Pendant la dernière guerre mondiale, mon père était en prison avec deux frères mathématiciens. Un vieux clou est devenu leur "craie", et le mur de la cellule le tableau noir. On venait prendre l'un pour une séance de torture, l'autre continuait à calculer ; on ramenait le premier en sang, il attrapait la "craie" aussitôt et reprenait la démonstration à l'endroit où son frère l'avait laissée ; et ainsi chacun son tour ; les séances de torture n'étaient plus que de brèves parenthèses inintéressantes et "casse-pieds" dans un travail qui les passionnait : la découverte d'un théorème inédit. [...] Ceux qui souffrent de douleurs paroxystiques peuvent apprendre à réduire le temps vécu de la douleur et élargir les plages de confort, comme les deux mathématiciens.

Auteur: Megglé Dominique

Info: Erickson, hypnose et psychothérapie

[ refuge ] [ application ] [ attention ] [ thérapie ]

 

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visage

Faciès entre parenthèses, un peu à l’étroit, les pommettes hautes et les joues droites, un menton qui file vers le bas, légèrement prognathe, et des cheveux bruns très courts ramenés sur le front. Un portrait accessoire, comme quelque chose que l’on utiliserait machinalement tous les jours. J’en prends soin, certes, mais passe vite dessus : khôl sur chaque paupière et puis basta. J’aime penser qu’en eux-mêmes mes traits sont neutres, que je suis capable d’en gommer le sens, a contrario de ceux des autres, que j’ai appris à déchiffrer sous l’épaisseur des discours. Mon visage ne doit rien laisser deviner, mes paroles ne doivent pouvoir y être arrimées d’une quelconque manière, seule compte l’attitude du patient dont le moindre geste trahit, pour qui sait le lire, le signe d’une pathologie cachée.

Auteur: Espedite Camille Nicolas Tainturie

Info: Se trahir

[ auto-appréciation ] [ masque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Je m'appelle Ilyès. À Saint-Denis, on me connaît sous le surnom du Marseillais. Je suis capable de griller le code d'une carte bleue en un clin d'oeil. Une fois mon travail réalisé, je peux dépenser sans compter. J'ai assumé mes conneries et vu le paquet de fric que cela m'a rapporté, la mise en parenthèses de ma liberté en valait le prix. Saint-Denis a été le théâtre de mes premiers coups. J'ai été assez malin pour passer les diplômes du crime, les autres candidats se sont retrouvés à vendre de la came ou du shit. Certains sont morts, d'autres se sont perdus entre les allers-retours au placard. Au fond de moi, je sais que ma sortie n'est que provisoire et que je vais reprendre la direction de la maison d'arrêt à la moindre erreur.

Auteur: Santaki Rachid

Info: Les anges s'habillent en Caillera

[ banlieue ] [ conscience ] [ délinquant ]

 

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exister

Je ne dis pas qu'il n'y a pas dans la maladie et la souffrance qui précède quelque chose qui est très dur de regarder. Mais je parle de la peur d'être en présence d'un cadavre, de cette attitude presque superstitieuse face à un mort. On est incapable de voir tout ce qu'il y a là d'humble simplicité. J'ai toujours été frappé par l'humilité de mort. La trace de la vie éternelle dans la dépouille mortelle devenue si humble indique comme une naissance. La mort a la même humilité qu'une naissance : quelqu'un qui meurt est tout petit, comme quelqu'un qui naît. Mais justement cette parenthèse intermédiaire que l'on appelle la vie, on a voulu être grand, on a voulu se faire, se façonner, se poser par soi-même, qui ne veut pas regarder sa petitesse, qui ne peut donc pas affronter la mort.

Auteur: Garrigues Jean-Miguel

Info: A l'heure de notre mort, accueillir la vie éternelle

[ vivre ] [ arrogance ]

 

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littérature

Vous allez dire que je m'écarte du sujet, que je ferais mieux de ne pas faire de digression. Justement, cela me rappelle un truc à la Sorbonne. Il y avait Aragon qui faisait une conférence sur Pétrarque. J'ouvre une parenthèse. Aragon tout le monde le méprise, mais moi je l'aime, et je ferme la parenthèse. En Sorbonne, donc, Louis Aragon fait une conférence sur Pétrarque. Il commence par se lancer dans une éloge de Matisse. ça dure au moins trois quart d'heure, et finalement un étudiant lui crie du fond de la salle : "Au sujet !" Et Aragon, magnifique, fait simplement remarquer en terminant la phrase interrompue par l'étudiant que "toute l'originalité de Pétrarque consiste précisément dans l'art de la digression". Moi, c'est idem, je ne m'écarte pas de mon propos. Ou alors, c'est mon sujet profond. Exactement comme une auto que les inondations écartent de son trajet normal et forcent à rouler à travers champs pour gagner la grande route de Paris.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Godard

[ cinéma ] [ modèle ] [ digression ]

 

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parlêtre

Premièrement, ce désir [du rêve] vise d’abord au maintien du sommeil – Freud l’a articulé de la façon la plus expresse – c’est-à-dire de cet état où pour le sujet se suspend la réalité. Deuxièmement, ce désir est désir de mort. Il l’est d’autre part, et en même temps il l’est de façon parfaitement compatible, pour autant que c’est souvent par l’intermédiaire de ce second désir que le premier est satisfait, le désir de mort étant ce en quoi le sujet du Wunsch* se satisfait.

[...] quand je dis Le sujet du Wunsch se satisfait, je mets ce sujet entre parenthèses. Tout ce que nous dit Freud, c’est que c’est un Wunsch qui se satisfait.

Il se satisfait de quoi ? Je dirai – il se satisfait de l’être. Entendez, de l’être, satisfait. C’est tout ce que nous pouvons dire, car le rêve n’apporte avec soi aucune autre satisfaction que la satisfaction au niveau du Wunsch, c’est-à-dire une satisfaction verbale, si l’on peut dire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 60, *désir organisé selon un scénario, celui d’un verbe articulant un sujet et un objet

[ langage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Si vous le permettez, je vais faire brièvement l'historique de la situation, quelle qu'elle soit !

Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n'être pas pire que celle d'aujourd'hui n'en n'était pas meilleure non plus !

Déjà nous allions vers la catastrophe nous le savions...

Nous en étions conscients !

Car il ne faudrait pas croire que les responsables d'hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d'aujourd'hui !

Oui la catastrophe, nous le pensions, était pour demain !

C'est-à-dire qu'en fait elle devait être pour aujourd'hui !

Si mes calculs sont justes !

Or, que voyons-nous aujourd'hui ?

Qu'elle est toujours pour demain !

Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs :

Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l'éviterons ?

D'ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n'est pas capable d'assumer la catastrophe, il est possible que l'opposition s'en empare !

Auteur: Devos Raymond

Info: Matière à rire

[ absurde ] [ ironie ] [ prévisions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Je n'ai pas besoin de dire à mes confrères que je me trouvais maintenant au moment le plus intéressant de la vie d'un auteur: les heures et les jours qui suivirent furent comme une parenthèse de fièvre créatrice et de joie sans mélange. (...) Mais je dois renoncer hélas à faire sentir au lecteur ce que fut mon bonheur: ce sont des joies à ce point immatérielles, évanescentes, que les mots peuvent à peine les décrire. Tapies dans les recoins secrets de l'esprit, accompagnées ou suscitées par d'infinitésimales variations de trame, elles ont pourtant un si grand empire sur l'auteur et peuvent remplir le corps d'un tel bien-être que ni l'appétit ni la vertu, ni l'admiration ou la vanité, ou l'amour, ne peuvent leur être comparés dans l'échelle des bonheurs humains. Les scènes se déroulent avec une évidence si forte devant l'oeil intérieur, les personnages s'avancent sur la scène si humainement, avec une telle puissance et une telle compréhension que le créateur en ces instants a le sentiment d'habiter et de se mouvoir dans les êtres qu'il crée.

Auteur: Stevenson Robert Louis

Info: A propos du Maître de Ballantrae, Essais sur l'art de la fiction

 

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maître-esclave

[...] le sens du symptôme c’est le réel, le réel en tant qu’il se met en croix pour empêcher que marchent les choses, au sens où elles se rendent compte d’elles-mêmes de façon satisfaisante, satisfaisante au moins pour le maître.

Ce qui ne veut pas dire que l’esclave en souffre d’aucune façon, bien loin de là.

L’esclave... je vous demande pardon de cette parenthèse ...l’esclave, lui dans l’affaire, il est peinard, bien plus qu’on ne croit, hein ?

C’est lui qui jouit... contrairement à ce que dit Hegel qui devrait quand même s’en apercevoir ...puisque c’est bien pour ça qu’il s’est laissé faire par le maître. [...]

C’est évident, mais enfin c’est quand même curieux, c’est vraiment là, c’est le bénef total ! Tout, tout pour être heureux ! Ça ne se retrouvera jamais. Maintenant qu’il y’a plus d’esclaves, nous en sommes réduits à relicher tant que nous pouvons les comédies de Plaute et de Térence, et tout ça pour nous faire une idée de ce qu’ils étaient bien, les esclaves.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ jouissance ] [ modernité-antiquité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson