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santé

Je suis (au point de vue médical), il paraît, beaucoup de choses différentes, bien qu’à vrai dire on n’ait jamais su très exactement quoi. Mais je suis surtout et indiscutablement très asthmatique. Asthme de foins d’abord, mon asthme est devenu assez vite un asthme d’été, puis un asthme de presque toute l’année. Et à la suite de repas trop copieux, il s’est compliqué d’un état d’apparence asthmatique mais d’origine, m’a-t-on dit, intestinale et gastrique qui est aujourd’hui depuis longtemps enrayé, bien qu’il soit prêt à reparaître à la moindre imprudence. Je fais un repas par 24 heures (et entre parenthèses je me permets de vous demander si au point de vue ration d’entretien vous trouvez ce repas suffisant pour vingt-quatre heures : deux œufs à la crème, une aile entière de poulet rôti, trois croissants, un plat de pommes de terre ou frites, du raisin, du café, une bouteille de bière) et pendant l’intervalle des vingt-quatre heures la seule chose que je prends est en me couchant un quart de verre d’eau de Vichy (neuf ou dix heures après mon repas). Si je prends un verre entier je suis réveillé par de l’oppression ; à plus forte raison si au lieu de l’eau de Vichy c’est un aliment.

Auteur: Proust Marcel

Info: Lettre (qui ne fut jamais expédiée) à Georges Linossier, août/septembre 1904

[ régime alimentaire ] [ jeûne intermittent ] [ indigestion ]

 
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anthropomorphisme

Alors tâchons quand même de voir de quoi il s’agit, à savoir que dans ce réel se produisent des corps organisés et qui se maintiennent dans leur forme, c’est ce qui explique que des corps imaginent l’univers. C’est pourtant pas surprenant que hors du parlêtre, nous n’ayons aucune preuve que les animaux pensent au-delà de quelques formes, à quoi nous les supposons être sensibles, de ce qu’ils y répondent de façon privilégiée.

Mais ce que nous ne voyons pas et ce que les éthologistes - chose très curieuse - mettent entre parenthèses [...], c’est pas une raison pour que nous imaginions nous-mêmes que le monde est monde, pour tous animaux le même, si je puis dire, alors que nous avons tant de preuves que même si nous... enfin si notre corps, l’unité de notre corps nous force à le penser comme univers, c’est évidemment pas "monde" qu’il est : c’est immonde.

C’est quand même du malaise que quelque part Freud note, du Malaise dans la civilisation, que procède toute notre expérience. 

[...]

le corps, c’est très frappant qu’à ce malaise il contribue, il contribue d’une façon dont nous savons très bien l’animer... animer si je puis dire, animer les animaux ...de notre peur. [...] De quoi avons-nous peur ? De notre corps !

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ imaginaire ] [ homme-animal ]

 
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sociologie politique

Pourtant, la modernité n’est pas la fausse conscience des modernes, et nous devons prendre bien soin de reconnaître à la Constitution, comme à l’idée de Révolution, son efficacité propre. Loin d’avoir éliminé le travail de médiation, elle en permit l’accroissement. De même que l’idée de Révolution poussa les révolutionnaires à prendre des décisions irréversibles qu’ils n’auraient pas osées sans elle, la Constitution procura aux modernes l’audace de mobiliser les choses et les gens à une échelle qu’ils s’interdiraient sans elle. Cette modification d’échelle ne fut pas obtenue, comme ils le croient, par la séparation des humains et des non-humains, mais, au contraire, par l’amplification de leur brassage. Cet accroissement est à son tour facilité par l’idée d’une nature transcendante — pourvu qu’elle reste mobilisable —, par l’idée d’une société libre — pourvu qu’elle demeure transcendante — et par l’absence de toute divinité — pourvu que Dieu parle au cœur. A condition que leurs contraires demeurent à la fois présents et impensables, et que le travail de médiation multiplie les hybrides, ces trois idées permettent de capitaliser à grande échelle. Les modernes pensent qu’ils n’ont réussi une telle expansion que parce qu’ils ont séparé soigneusement la nature et la société (et mis Dieu entre parenthèses), alors qu’ils n’y parvinrent que parce qu’ils mélangèrent de beaucoup plus grandes masses d’humains et de non-humains, sans rien mettre entre parenthèses et sans s’interdire aucune combinaison ! La liaison du travail de purification et du travail de médiation les a engendrés mais ils n’attribuent qu’au premier les raisons de leur succès.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 30

[ anthropologie diachronique ] [ triade ] [ Gaule ]

 

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technologie

Ce que l'on théorise maintenant, un peu pompeusement, comme le passage de l'âge industriel à l'âge de l'information, nous en avons tous eu la prescience, du jour où nous avons commencé à pianoter sur nos petites machines.

Chacun avec son bagage, et sa mythologie, nous avons éprouvé ce satori ("satori-bricolage" aurait pu être le titre de ce projet) selon lequel le XXe siècle, en fin de compte, n'aura pas existé : il n'aura été que l'interminable, la sanglante parenthèse entre une préhistoire à déchiffrer et une histoire à écrire.

Passage aussi décisif que celui de la pierre taillée à la pierre polie, où apparaissent trois notions qui suffisent à le distinguer de tous les autres :

- pour la première fois, il n'est plus nécessaire d'assembler pour produire (voilà pour la pierre angulaire du capitalisme, et du marxisme à sa suite : la ville, l'usine sont déjà des choses du passé).

- pour la première fois, un message peut être reproduit des millions de fois sans altération (voilà pour la circulation de l'information, horizontale par nature, traçant une croix sur la verticalité des pouvoirs).

- pour la première fois, l'homme qui disait à la machine "je peux tout, à toi de faire ce que je t'ai demandé de faire" s'entend répondre "je peux tout, à toi de me dire ce que tu peux demander".

Sur tout cela, d'autres, plus savants, auront des choses à déclarer. Ceux, dont je suis, qui pratiquent l'informatique naïve comme il y a des peintres naïfs, se contenteront de montrer des images.

Auteur: Marker Chris

Info: Extrait d'une présentation de projet pour "Time Zone" (exposé en ce moment, été 2021, au Centre Pompidou), 1989

[ futur antérieur ] [ rétrospection ] [ nouveau départ ] [ vraie question ] [ homme-machine ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

illusion universelle

L’incompréhension, de la part des théologiens, de l’émanationnisme platonicien ou oriental vient du fait que le monothéisme met entre parenthèses la notion, essentielle métaphysiquement, de la Relativité divine ou de Mâyâ ; c’est cette parenthèse, et en fait cette ignorance, qui empêche de comprendre qu’il n’y a aucune incompatibilité entre I’"Absolu absolu", le Sur-Être, et l’"Absolu relatif", l’Être créateur, et que cette distinction est même cruciale. La divine Mâyâ, la Relativité, est la conséquence nécessaire de l’infinité même du Principe : c’est parce que Dieu est infini qu’il comporte la dimension de relativité, et c’est parce qu’il comporte cette dimension qu’il manifeste le monde. Nous ajouterons : c’est parce que le monde est manifestation et non Principe que la relativité, qui d’abord n’était que détermination, limitation et manifestation, donne lieu à cette modalité particulière qu’est le mal ; ce n’est pas dans l’existence des choses mauvaises qu’est le mal, ni dans leurs propriétés existentielles, ni dans leurs facultés de sensation et d’action s’il s’agit d’êtres animés, ni même dans l’acte en tant que manifestation d’une puissance ; le mal n’est que dans ce qui est privatif ou négatif par rapport au bien, et sa fonction est de manifester, dans le monde, l’éloignement par rapport au principe, et de concourir à un équilibre et à un rythme exigé par l’économie de l’univers créé. Ainsi le mal, tout mal qu’il est quand on le regarde isolement, s’insère dans un bien - et se dissout en tant que mal - quand on le regarde dans son contexte cosmique et dans sa fonction universelle.

Les Platoniciens n’éprouvent aucun besoin de "combler la lacune" qui se situerait entre l’Absolu pur et l’Absolu déterminé et créateur ; c’est précisément parce qu’ils ont conscience de la relativité in divinis, et de la cause divine de cette relativité, qu’ils sont émanationnistes ; autrement dit, les Hellénistes, s’ils n’avaient pas le mot, avaient pourtant à leur manière la notion de Mâyâ, et c’est leur doctrine de l’émanation qui le prouve.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 90-91

[ puissance productrice ] [ jeu ] [ privatio boni ]

 

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énonciation

[...] partons de l’opposition que met un RUSSELL à marquer quelque chose qui serait contradiction dans la formule qui s’énoncerait ainsi : B < A / (S) W (S). D’un sous ensemble B dont il serait impossible d’assurer le statut, à partir de ceci qu’il serait spécifié dans un autre ensemble A par une caractéristique telle qu’un élément de A ne se contiendrait pas lui-même. Y a-t-il quelque sous-ensemble, défini par cette proposition de l’existence des éléments qui ne se contiennent pas eux-mêmes ?

Il est assurément facile, dans cette condition, de montrer la contradiction qui existe dans ceci puisque nous n’avons qu’à prendre un élément y comme faisant partie de B, comme élément de B : y  B [ : appartient à...,  : n’appartient pas à...] pour nous apercevoir des conséquences qu’il y a dès lors à le faire à la fois, comme tel :

— faire partie, comme élément, de A : y  B, y  A,

— et n’étant pas élément de lui–même : y  y. 

La contradiction se révèle à mettre B à la place de y : B  B, B  A, B  B, et à voir que la formule joue en ceci que chaque fois que nous faisons B élément de B, il en résulte, en raison de la solidarité de la formule, que puisque B fait partie de A, il ne doit pas faire partie de lui-même, si d’autre part - B étant mis, substitué, à la place de cet y - si d’autre part il ne fait pas partie de lui-même, satisfaisant à la parenthèse de droite de la formule, il fait donc partie de lui-même étant un de ces y qui sont éléments de B.

Telle est la contradiction devant quoi nous met le paradoxe de Russell.

La contradiction dont il s’agit à ce niveau où s’articule le paradoxe de Russell, tient précisément, comme le seul usage des mots nous le livre, à ceci que je le dis. Car si je ne le dis pas, rien n’empêche cette formule - très précisément la seconde - de tenir comme telle, écrite, et rien ne dit que son usage s’arrêtera là.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 novembre 1966, Logique du fantasme

[ écriture ] [ fermeture ]

 

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islam

On peut aisément arguer et comprendre que le voile musulman, surtout intégral, fut instauré afin de protéger les femmes, et accessoirement leur assurer une forme de tranquillité. On pourrait faire la mauvaise langue et annoncer que l'homme musulman a plus de difficultés à se contrôler avec l'autre sexe... alors que ce n'est que la conséquence de quelque chose de beaucoup plus profond. La volonté d'emprise sur l'esprit, de formatage (c'est comme ça et pas autrement, si tu n'est pas d'accord tu es un renégat, un mécréant). Plus avant encore et plus grave je pense : on déresponsabilise le mâle en lui inculquant que la femme est une mère - la sienne bien sûr pour commencer, et une femme-épouse, reproductrice au premier chef. Le tout bien évidemment sans possibilité de remise en question : contrôle total du dogme.
Beau travail ma foi, surtout lorsqu'on constate que les femmes musulmanes bien endoctrinées (verrouillées ai-je envie de dire) sont les plus efficaces en terme de prosélytisme. Tout simplement parce que ce sexe a été, est, et sera, au centre du jeu de la vie humaine. Ce qui fait penser, par parenthèse, au système judaïque, où la confession passe par la mère. Certains systèmes dogmatiques religieux ont développé de redoutables artifices pour la conservation de leur pouvoir. C'est à se demander si toute les réflexions de ces coteries ne portent pas principalement sur ce point.
Résultat : les musulmans se reproduisent beaucoup et vite, ce qui peut être vu comme inquiétant, que ce soit pour la surpopulation, ou pour l'avenir de la civilisation occidentale.
Le langage est la drogue des hommes, ils s'y raccrochent, plus encore lorsqu'il correspond à des habitudes communautaires ancrées. Réconfort. La crédulité de l'humain est si invraisemblable, sa curiosité et son imagination si grandes, que ce pouvoir des mots est devenu l'arme principale des dirigeants dans le grand jeu du monde des idées. C'est par lui que tout se passe et se passera désormais. La profusion des images qui l'accompagne - le politiquement correct - n'étant là que pour programmer un peu plus le quidam par le biais de l'émotion. L'image vous absorbe, l'émotion vous submerge... SIdération, itération du message - donc programmation inconsciente-, aveuglement et manque de recul de votre discernement, vous voilà acquis.

Auteur: Mg

Info: 21 sept. 2019

[ nickab ] [ doctrine ] [ religions ] [ pouvoir écrit ] [ propagande ]

 

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monde matheux

Furieuse, la bête se tordit et agita ses intégrales itérées sous les coups polynomiaux du roi, s'effondra en une série infinie de termes indéterminés, puis se releva en s'élevant à la puissance n, mais le roi l'assomma tellement de différentielles et de dérivées partielles que ses coefficients de Fourier s'annulèrent tous (voir le lemme de Riemann), et dans la confusion qui s'ensuivit, les constructeurs perdirent complètement de vue à la fois le roi et la bête. Ils firent donc une pause, se dégourdirent les jambes, burent une gorgée de la cruche de Leyde pour reprendre des forces, puis se remirent au travail et recommencèrent depuis le début, en déployant cette fois tout leur arsenal de matrices tensorielles et de grands ensembles canoniques, attaquant le problème avec une telle ferveur que le papier même se mit à fumer. Le roi se précipita avec toutes ses coordonnées cruelles et ses valeurs moyennes, trébucha dans une sombre forêt de racines et de logarithmes, dut faire marche arrière, puis rencontra la bête sur un champ de nombres irrationnels (F1) et la frappa si durement qu'elle tomba de deux décimales et perdit un epsilon, mais la bête glissa autour d'une asymptote et se cacha dans un espace de phase orthogonal à n dimensions, subit une expansion et sortit, fumant de manière factorielle, et tomba sur le roi et lui causa une blessure cuisante. Mais le roi, sans se décourager, enfila sa cotte de mailles de Markov et tous ses paramètres imperméables, porta son incrément Δk à l'infini et asséna à la bête un véritable coup booléen, l'envoyant rouler à travers un axe des x et plusieurs parenthèses - mais la bête, préparée à cela, baissa ses cornes et... vlan ! -Les crayons volèrent comme des fous au travers des fonctions transcendantes et des transformations à double figure, et lorsqu'enfin la bête se rapprocha et que le roi fut à terre, les constructeurs se levèrent d'un bond, dansèrent une gigue, rirent et chantèrent en déchirant tous leurs papiers en lambeaux, à la grande surprise des espions perchés dans le lustre - perchés en vain, car ils n'étaient pas initiés aux subtilités des mathématiques supérieures et n'avaient donc aucune idée de la raison pour laquelle Trurl et Klapaucius criaient maintenant, encore et encore, "Hourra ! Victoire !!!"

Auteur: Lem Stanislaw

Info: La Cyberiade

[ incompréhensible ] [ humour ] [ littéraire ]

 

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portrait

Ladislav Klima, c’est d’abord une gueule cassée, une silhouette de spectre, un visage ravagé par la gnôle, des yeux fous et noirs sertis dans une ossature qui affleure un peu partout, comme si la mort caressait de l’intérieur cet écrivain tchèque connu seulement des amateurs de raretés littéraires un peu "edgy" - comme disent les instagrameuses. C’est aussi une légende, comme les auteurs de notices biographiques aiment parfois en concevoir à partir de quelques rumeurs engrossées par l’Histoire : une enfance perturbée en Bohème, un héritage dilapidé en bouteilles de rhum et en marathons saoûlographiques, puis une vie d’expédients et de métiers alimentaires qui fleurent bon l’absurde : Klima fut, dit-on, chauffeur de "locomobile à pomper l’eau", puis gardien d’une usine à l’abandon… une vie menée comme son œuvre, semée de nids-de-poule, de contradictions, d’engouements féroces … philosophe n’ayant jamais pondu qu’une seule œuvre véritable, qu’il nommera TOUT avec un sens très particulier de l’humilité… défenseur d’une sorte d’idéalisme schopenhauerien, Klima peut se voir comme une hybridation malfaisante de Cioran et de Dostoïevski… un programme chargé, donc, qui sent d’ici les vapeurs d’éthyle et la chaude-pisse. L’excellent éditeur La Différence avait eu la très bonne idée au début des années 2000 de traduire l’intégralité de ses pensées, notes et œuvres théâtrales : un impressionnant édifice de graphomanie, parfois absconse, mais toujours assez possédé. Quelques romans étaient restés en revanche impubliés en France, dont ce Roman Tchèque qui n’avait eu droit qu’à une traduction partielle, due à un manuscrit incomplet. Aujourd’hui de nouvelles notes ont été découvertes dans les papiers de l’auteur, permettant de compléter cette espèce de roman total, et de proposer une nouvelle traduction, tout à fait fréquentable. Le Roman Tchèque, sous couvert de pantalonnade politico-débraillée, résume bien toute la schizophrénie d’un auteur à la fois ambitieux et foutraque : ici, Klima tente d’écrire quelque chose qui se veut comme le roman terminal de son pays, mais qui n’est bien souvent que prétexte à une suite de digressions philosophiques et goguenardes, de parenthèses érotiques ou scatologiques, de spéculations cosmologiques fumeuses, une sorte de monologue génial, d’imprécation totale qui ne prend les atours du roman que pour mieux contagier les âmes… truculent, désordonné, Le Roman Tchèque se lit presque d’une traite, tant on est suspendu à la langue inventive et irrévérencieuse de Klima.

Auteur: Obregon Marc

Info: Le Roman Tchèque, Ladislav Klima. Editions du Canoé

[ critique ] [ personnage ]

 

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combat

Furieuse, la bête se cabra et a tortilla ses intégrales itérées sous les coups polynomiaux du roi, s'écroula en une série infinie de termes indéterminés, puis se releva, montant à la puissance n, mais le roi l'avait tellement abreuvée de différentielles et de dérivées partielles que ses coefficients de Fourier s'annulèrent tous (voir le lemme de Riemann), et dans la confusion qui s'en suivit, les constructeurs perdirent complètement de vue tant le roi que la bête. Ils firent donc une pause, se dégourdirent les jambes, burent une gorgée de la cruche de Leyde pour reprendre des forces, puis se remirent au travail et recommencèrent depuis le début, en déployant cette fois tout leur arsenal de matrices tensorielles et de grands ensembles canoniques, attaquant le problème avec une telle ferveur que le papier même se mit à fumer. Le roi, s'étant précipité avec toutes ses coordonnées cruelles et ses valeurs moyennes, trébucha dans une sombre forêt de racines et de logarithmes, et dut faire marche arrière, puis il rencontra la bête sur un champ de nombres irrationnels (F1) et la frappa si durement qu'elle perdit deux décimales et un epsilon, mais la bête avait glissé autour d'une asymptote pour se cacher dans un espace de phase orthogonal à n dimensions, puis, ayant subi une expansion elle en ressortit, fumante de manière factorielle, et elle tomba sur le roi pour le blesser de manière passagère. Mais le roi, sans se décourager, revêtit sa cotte de mailles de Markov et tous ses paramètres imperméables, puis porta son incrément Δk à l'infini et asséna à la bête un véritable uppercut booléen, la faisant tituber à travers un axe des x et plusieurs parenthèses - mais la bête, préparée à cela, a abaissé ses cornes et... VLAN ! - Les crayons s'éparpillèrent comme des fous à travers les fonctions transcendantes et les doubles transformations, et lorsque la bête se rapprocha enfin alors que le roi était mis à terre pour le compte, les constructeurs se levèrent d'un bond, dansèrent une gigue, en riant et chantant, déchirant tous leurs papiers en lambeaux, à la grande surprise des espions juchés dans le lustre - perchés là en vain, car ils n'étaient pas initiés aux subtilités des mathématiques supérieures et n'avaient donc aucune idée de la raison pour laquelle Trurl et Klapaucius criaient maintenant, encore et encore, "Hourra ! Victoire !!!"

Auteur: Lem Stanislaw

Info: The Cyberiad

[ monde mathématique ] [ humour ] [ complexité ]

 

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