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Muses

Assez du vieux roman !

Assez des intrigues romanesques, des complots aux cours étrangères,

Assez des vers amoureux ensucrassés de rimes, assez des amours et autres manigances d’oisifs,

Convenant parfaitement aux banquets nocturnes où le pas des danseurs s’attarde à suivre une musique suave,

S’accordant avec les plaisirs malsains, les divagations extravagantes d’une minorité,

Les parfums, la chaleur du vin qu’on boit sous l’éclairage aveuglant des chandeliers.



Pour vous, vénérables sœurs tellement plus sensées, à votre intention,

Je préconise hautement des thèmes plus nobles dans la poésie et les arts,

Thèmes qui exaltent le présent et le réel,

Enseignent à l’homme de tous les jours l’orgueil de son métier et de son destin quotidien,

Chantent l’inexorable nécessité de la vie chimique et de l’exercice,

Du travail manuel pour tous, labourage, binagre, bêchage,

Plantation, soin des arbres, des baies, des légumes, des fleurs,

Oui, des thèmes qui fassent comprendre à chaque homme, à chaque femme aussi, qu’ils doivent réellement faire quelque chose,

Apprendre à se servir du marteau et de la scie (taille ou contre-taille),

Se faire la main aux techniques du charpentier, du plâtrier, du peintre,

Pratique le métier de tailleur pour homme et pour femme, de nourrice, de palefrenier ou de portier,

Montrer un tant soit peu d’ingéniosité, d’esprit d’invention pour soulager les corvées de la lessive, la cuisine, le nettoyage,

Sans jamais considérer comme déshonorant de mettre la main à la pâte soi-même.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de l'Exposition, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, page 284-285

[ création artistique ] [ renouvellement ] [ terrestres ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ermite

Tu crois que le Solitaire est pauvre. Tu ne vois pas qu’il marche sous des arbres chargés de fruits et que sa main frôle des épis par centaines. Sous les sombres feuillages, chaque bourgeon est pour lui une promesse de fleur écarlate et les fruits éclatent presque, tant ils sont gorgés de jus. Des résines odorantes ruissellent le long de ses arbres et sous ses pas la semence est avide de grandir.

Lorsque le soleil, tel un oiseau épuisé, s’abîme dans la mer, le Solitaire s’enroule dans son vêtement ; il retient son souffle sans plus bouger, attendant seulement que revienne le miracle du renouveau de la lumière qui monte à l’orient. 

Il y a une attente comble et exquise chez l’homme solitaire.

Les effrois du désert et de l’assoiffement aride l’entourent et tu ne comprends pas comment le Solitaire peut vivre.

Mais son œil est posé sur les jardins, et son oreille écoute les sources, et sa main touche des feuilles et des fruits de velours, et son haleine respire les doux parfums d’arbres chargés de fleurs.

Il ne peut pas te le dire, tant est comble la magnificence de ses jardins. Il bredouille quand il en parle et tu as l’impression qu’il est pauvre d’esprit et de vie. Mais sa main ne sait que saisir dans toute cette indescriptible profusion.

Il te donne un petit fruit insignifiant qui vient de tomber à ses pieds. Tu as l’impression qu’il ne vaut rien ; mais lorsque tu le contemples, tu vois que ce fruit a goûté un soleil dont tu n’osais même pas rêver. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 278

[ richesse intérieure ] [ joie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Velasquez, après cinquante ans, ne peignait plus jamais une chose définie. Il errait autour des objets avec l’air et le crépuscule, il surprenait dans l’ombre et la transparence des fonds les palpitations colorées dont il faisait le centre invisible de sa symphonie silencieuse. Il ne saisissait plus dans le monde que les échanges mystérieux, qui font pénétrer les uns dans les autres les formes et les tons, par un progrès secret et continu dont aucun bruit, aucun sursaut ne dénonce ni n’interrompt la marche.
L'espace règne. C'est comme une onde aérienne qui glisse sur les surfaces, s'imprègne de leurs émanations visibles pour les définir et les modeler, et emporter partout ailleurs comme un parfum, comme un écho d'elles qu'elle disperse sur toute l'étendue environnante en poussière impondérable.

Le monde où il vivait était triste. Un roi dégénéré, des infants malades, des idiots, des nains, des infirmes, quelques pitres monstrueux vêtus en princes qui avaient pour fonction de rire d'eux-mêmes et d'en faire rire des êtres hors la loi vivante, étreints par l'étiquette, le complot, le mensonge, liés par la confession et le remords. Aux portes, l'Autodafé, le silence..

Un esprit nostalgique flotte, mais on ne voit ni la laideur, ni la tristesse, ni le sens funèbre et cruel de cette enfance écrasée.

Velázquez est le peintre des soirs, de l'étendue et du silence. Même quand il peint en plein jour, même quand il peint dans une pièce close, même quand la guerre ou la chasse hurlent autour de lui. Comme ils ne sortaient guère aux heures de la journée où l'air est brûlant, où le soleil éteint tout, les peintres espagnols communiaient avec les soirées.

Auteur: Faure Elie

Info: L’histoire de l’Art, L’art Moderne, pp. 128-132. Extrait lu par Belmondo dans Pierrot le fou de Godard

[ maturité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

initiation

Imaginons la durée du parcours dans ce vide [le désert] où les êtres et les événements paraissent échapper sans cesse au cadre de l’espace et du temps. Parfois, tel un mirage squelettique, un acacia se tord dans la chaleur qui vibre… Un chameau ivre au loin… Des mouches incessantes qu’on voudrait pulvériser. Les pas tristes puis lourds s’additionnent au fil des jours et la nuit les pieds font mal ou sont glacés dans un vent cinglant où, par -4°, on peine à s’endormir. A tout cela vient s’ajouter la soif du jour, brièvement calmée par une eau salée à vomir qui redouble la fièvre et l’envie, par de médiocres sardines étalées sur un pain moisi qu’on se partage avec ânes et chameaux. Au 15e jour, au 20e ou plus tard, il se passe alors quelque chose. Comme s’il avait fallu ce décapage au marcheur, à travers l’aprêté des éléments, pour éroder puis faire chuter "une vision du monde", un autre apparaît et monte comme une aurore dans les paysages d’une âme qui s’étonne de se découvrir ainsi, telle une inconnue à elle-même et qui commence à se dire. Dès cet instant, la vie se transforme. Le désert fonctionne comme un miroir maintenant ; tout le subtil du réel avec ses touches de couleurs variées et ses tonalités superbes de sons et de parfums, de sentir et de toucher, comblent progressivement le voyageur. […] Il semble que la vie, tout en étant là dans sa plus grandiose saveur sensible, dans sa sensualité même, participe à d’autres événements intimes que je ne peux désigner que comme étant ceux de l’âme elle-même, qui prend connaissance de sa propre substance.

Auteur: Albrecht Pierre-Yves

Info: L'initiation, pages 222-223

[ transfiguration ] [ état de conscience ] [ épreuve ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incertitudes

Soucieux de ne point nous écarter de la réalité ni des faits, de ne point trahir la vérité, nous devons reconnaitre que nous ne pouvons rien affirmer avec certitude, pas même le fait essentiel: nous ne savons pas si c'est de la mère ou de la fille que notre héros était amoureux. [...] une infinité de solutions possibles, dont voici quelques unes: il n'était amoureux que de la fille, car la fille était chaude et parfumée comme le pain frais; il était amoureux de la mère, car la mère etait dodue et opulente, et en même temps très souple, comme la pâte dans le pétrin; il etait amoureux à moitie de la mère, a moitié de la fille (profusion parfumée); il fut d'abord amoureux de la mère, puis, quand la fille eut grandi (elle devait recevoir en dot la moitié de la boulangerie et des revenus de sa mère), il s'éprit aussi de la fille, sans d'ailleurs cesser d'aimer la mère; ou encore il fut amoureux de la fille seule, puis il se ravisa car il s'était avéré que la fille etait une bécasse qui ne savait pas garder un secret amoureux, et, tout naturellement, il s'éprit de la mère; et enfin, pour cesser de jouer avec la théorie sérieuse de la relativité, [...] signalons encore cette possibilite, la plus simple de toutes: peut-être n'était-il amoureux ni de la mère ni de la fille? Mais n'éxagerons pas! Ne doutons pas de tout! Car le mythe de l'amour de M. Sam pour la fille ou la mère, pour Mlle Horgoch ou Mme veuve Horgoch, n'est-il pas tout aussi réel que le mythe de Tristan et Iseult, par exemple?

Auteur: Kis Danilo Kiš

Info: Jardin, cendre

[ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

La première chose que j'ai remarqué à Bombay, le premier jour, était l'odeur d'un air différent. J'ai pu la sentir avant même de voir ou d'entendre quoi que soit de l'Inde, dès que j'ai parcouru le tunnel qui reliait l'avion à l'aéroport. J'étais excité et ravi par l'odeur de cette première minute à Bombay, évadé de ma prison et prenant un nouveau départ dans le vaste monde, mais je ne l'ai pas reconnue et j'en étais incapable. Je sais maintenant que c'est l'odeur douce et suintante de l'espoir, qui est le contraire de la haine ; et c'est l'odeur aigre et confinée de la cupidité, qui est le contraire de l'amour. C'est l'odeur des dieux, des démons, des empires et des civilisations en pleine décomposition et résurrection. C'est l'odeur de chair bleue de la mer, où que vous soyez dans Island City, et c'est l'odeur de sang et de métal des machines. C'est l'odeur de l'agitation, du sommeil et des déchets de soixante millions d'animaux, dont plus de la moitié sont des humains et des rats. C'est l'odeur des chagrins, de la lutte pour la survie, des échecs et des amours qui font naître notre courage. C'est l'odeur de dix mille restaurants, cinq mille temples, autels, églises et mosquées, et de cent bazars consacrés exclusivement aux parfums, aux épices, à l'encens et aux fleurs fraichement coupées. Karla a dit un jour que c'était la pire bonne odeur du monde, et elle avait raison, bien sûr, avec cette façon d'avoir raison pour tout. Mais lorsque je retourne à Bombay aujourd'hui, c'est ma première impression de la ville - cette odeur, avant tout - qui m'accueille et m'annonce que je suis arrivé.

Auteur: Roberts Gregory David

Info: Shantaram

[ Asie ] [ goût ]

 
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monde amniotique

Le murmure de l’océan monte dans la nuit fraîche, comme une caresse, une promesse, un souvenir doux. Les étoiles se reflètent à la surface, des milliers d’étoiles qui palpitent et dansent dans le courant, frêles éclats de ciel tombés du firmament. Les vagues s’enroulent autour de ses chevilles. Un souffle effleure son visage, ses épaules…

Elle frissonne, et plonge.

Les friselis de l’eau sur sa peau lui disent qu’elle est vivante. Les échos qui vibrent dans la matière liquide lui rappellent qu’elle n’est pas seule. Non loin, le parfum âpre d’une présence l’invite à la suivre. Elle se met en mouvement. Sans effort, elle glisse. Ses muscles puissants ondulent et roulent sur ses côtes. L’air qu’elle a puisé dehors embrase ses cellules. Elle n’est entravée par aucune chaîne, aucune chair ne la retient. Elle est libre, libre ! Ivre, elle jaillit, sous le regard sévère des colosses pétrifiés. Impatiente, elle file, elle vole à travers les nappes d’eau mélangées, celles qui montent, tièdes et vives, celles qui tombent, lourdes et lentes. Joueuse, elle flâne, elle flaire, elle frôle, puis dans un sursaut, elle évite les rôdeurs, ces géants saisis par le froid qui dérivent dans la nuit.

Soudain, elle se fige.

La mer a un goût de sel, presque piquant. L’éclat argenté d’un poisson perce l’obscurité. Elle l’effleure, le suit et s’arrête à nouveau. Devant elle s’ouvre un corridor étroit entre deux falaises. Le ciel renversé se drape de transparences turquoise. Au-delà, c’est l’inconnu.

Elle s’avance, change de position.

Viens ! entend-elle.

Les sons se diluent dans le silence, échos lointains, incertains.

Sur le qui-vive, elle écoute encore.

Viens ! l’appelle-t-on.

Auteur: Querbalec Émilie

Info: Les chants de Nüying - Prélude

[ appartenance ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

lecture

Un lecteur doit acquérir une familiarité à la fois vaste et universelle avec les livres en tant que tels, si l'on peut dire. Il doit les aborder avec la totalité de ses sens ; il doit les connaître par leur toucher et par leur parfum. Il faut qu'il apprenne comment les tenir en ses mains, comment faire bruisser leurs pages et obtenir en quelques secondes une première impression intuitive de ce qu'ils contiennent. Il doit, au bout d'un certain temps, en avoir touché plusieurs milliers, au moins dix fois davantage que ce qu'il lira véritablement. Il doit parcourir les livres des yeux comme un berger le fait avec des moutons, et les juger du regard inquisiteur et rapide qu'a le maquignon pour le bétail. Il doit être entouré de davantage de livres que ce qu'il lit, vivre dans la pénombre de pages non-lues, dont il connaît le caractère général et le contenu, virevoltant autour de lui. Telle est la finalité des bibliothèques, la sienne propre et celles des autres, privées et publiques. C'est aussi la finalité des bonnes librairies, de livres neufs ou d'occasion, dont il en reste quelques-unes, et dont on aimerait qu'il y en ait davantage. Une librairie n'est pas comme un guichet de chemin de fer que l'on approche en sachant ce qu'on veut. Il faut y entrer ouvert à tout, presque comme dans un rêve, et permettre à ce qui est là d'attirer et d'influencer librement l'oeil. Se promener entre les rayons d'une librairie, en s'y plongeant selon ce que dicte la curiosité, devrait être le divertissement d'une après-midi. Abandonnez toute timidité, tout scrupule à vous y adonner. Les librairies existent pour vous l'offrir, et les libraires l'accueillent volontiers, sachant fort bien comment tout cela se terminera. Il s'agit d'une habitude à acquérir dès son jeune âge.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: On Reading Books, 1936, Donald Moggridge

[ lire ]

 

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obscurité

La nuit sous un toit est un temps de mortelle monotonie mais en plein air, sous les étoiles, les heures passent légères avec leur rosée et leur parfum, et chacune d'elles amène un changement dans le visage de la nature. Ce qui est une sorte de mort temporaire pour de gens étouffés entre les murailles et les rideaux, n'est qu'un sommeil aérien et vivant pour l'homme qui repose à même la terre. Toute la nuit, il peut entendre la respiration profonde et libre de la nature ; même lorsqu'elle sommeille, elle a des mouvements et des sourires. Et quel tressaillement, inconnu des emmurés, lorsque le signal du réveil se propage sur la moitié de la terre qui dort dans l'ombre et que les êtres vivants qui peuplent l'obscurité commencent à se dresser sur leurs pieds. Alors, le coq chante pour la première fois, pas encore pour annoncer l'aurore, mais comme une sentinelle joyeuse qui hâte la fuite des heures nocturnes. Le bétail s'éveille dans les prairies, les brebis commencent à brouter les collines couvertes de rosée et cherchent un nouveau pâturage parmi les fougères ; et les hommes qui dorment à la belle étoile, après s'être couchés comme les poules, ouvrent leurs yeux ensommeillés pour contempler la beauté de la nuit.

Par quel appel inaudible, par quelle caresse de la Nature tous ces dormeurs sont-ils ainsi à la même heure réveillés à la vie? Tombe-t-il des étoiles une telle influence, ou partageons-nous quelque frisson de notre mère la terre, sous nos corps au repos? Même les bergers et les vieux paysans, qui connaissent le mieux ces secrets, ignorent tout des moyens ou du but de cette résurrection nocturne. C’est vers 2 heures du matin que la chose a lieu, selon eux; ils n’en savent pas davantage, et ne cherchent pas plus loin.

Auteur: Stevenson Robert-Louis

Info: Voyage avec un âne dans les Cévennes. Pléiade p.165-166

[ aube ]

 
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vocabulaire

Je nettoie les mots.
Je les ramasse la nuit, partout :
Le mot forêt, le mot maison, le mot fleur.
Je m’occupe d’eux pendant la journée
Quand je rêve éveillé.

Le mot solitude me tient compagnie.

Chaque mot a besoin d’être nettoyé et caressé :
Le mot ciel, le mot nuage, le mot mer.
Certains doivent être lavés,
Il faut même les gratter de la saleté des jours et des abus.
Beaucoup de mots arrivent malades,
D’autres arrivent tout simplement usés, déguisés,
Pliés sous le poids des choses qu’ils traînent derrière eux.

Le mot pierre pèse aussi lourd qu’une pierre.
Le mot rose répand son parfum dans l’air.
Le mot arbre a des feuilles, de grandes branches,
Et on peut se reposer à l’ombre de son feuillage.
Le mot chat enfonce ses ongles dans le tapis.
Le mot oiseau ouvre ses ailes pour s’envoler.
Le mot cœur n’arrête pas de battre.
On écoute le mot chanson.

Le mot vent fait voler les papiers et il faut l’enfermer dans la cave
À la fin tous les mots se tournent vers la lumière
Et s’envolent bien loin, légers, nés de ma main une fois de plus :

Le mot étoile, le mot île, le mot pain.

Le mot merci me remercie. Les autres ne le font pas.
Le mot au revoir fait ses adieux.
Les autres sont partis, mots à la surface lisse et lavée,
Comme les cailloux de la rivière :
Le mot jalousie, le mot colère, le mot froid.

Ils partent à la recherche de ceux qui souhaitent les prononcer.
Il suffit de tendre la main
Pour cueillir le mot bateau ou le mot amour.

Je nettoie les mots.
Le mot coquille, le mot lune, le mot mot.
Je les ramasse la nuit, je m’en occupe pendant la journée.
Le mot cuisinier cuisine mon dîner.
Le mot brise me rafraîchit.
Et le mot solitude me tient compagnie.

Auteur: Magalhaes Alvaro

Info:

[ poème ] [ termes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel