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sensibilité

C'était un été étrange et étouffant. L'été où ils ont électrocuté les Rosenberg. Je ne savais pas ce que je venais faire à New York. Je deviens idiote quand il y a des exécutions. L'idée de l'électrocution me rend malade, et les journaux ne parlaient que de ça. La "Une" en caractères gros comme des boules de loto me sautait aux yeux à chaque carrefour, à chaque bouche de métro fleurant le renfermé et les cacahuètes. Cela ne me concernait pas du tout, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander quel effet cela fait de brûler vivant tout le long de ses nerfs.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ médias ]

 

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indépendance

L'ennui ne me fait aucune peur. Il y a morsure plus douloureuse : le chagrin de ne pas partager avec un être aimé la beauté des moments vécus. La solitude : ce que les autres perdent à n'être pas auprès de celui qui l'éprouve. A Paris, avant le départ, on me mettait en garde. L'ennui constituerait mon ennemi mortifère ! J'en crèverais ! J'écoutais poliment. Les gens qui parlaient ainsi avaient le sentiment de constituer à eux seuls une distraction formidable. "Réduit à moi seul, je me nourris, il est vrai, de ma propre substance, mais elle ne s'épuise pas..." écrit Rousseau dans les Rêveries.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Dans les forêts de Sibérie

[ liberté ] [ isolement ]

 

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Grèce antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'était des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophique et la moins sérieuse de leur vie... S'ils ont écrit de la politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous ; et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes, pour modeler leur folie au moins mal qu'il se peut.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ pensée ] [ historique ]

 

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british

Considérant que mes oreilles sont restées vierges de musique depuis plusieurs semaines, je pense que le patriotisme est une émotion basse. ... On a joué l'hymne national et un cantique et je n'ai constaté qu'une absence totale d'émotion chez moi comme chez les autres. Si les Anglais parlaient ouvertement de WC et de fornication peut-être seraient-ils remués par des émotions universelles. Les choses étant ce qu'elles sont, toute incitation à vibrer en commun est irrémédiablement gâchée par les pardessus et manteaux de fourrures qui s'interposent. Je commence à abhorrer mon espèce, surtout après avoir considérer les visages dans le métro. Vraiment, je trouve plus agréable de regarder du boeuf cru ou des harengs saurs.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Journal intégral : 1915-1941

[ coincés ] [ refoulés ] [ sociologie ]

 

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enfer

Des centaines de personnes, portant des vêtements en lambeaux à moitié calcinés, sont parvenues à grand-peine jusqu'au dispensaire, en traînant la jambe. J'avais beau leur demander ce qui s'était passé, tout le monde ne faisait que répéter la même chose: "Il y a eu un éclair aveuglant, un fracas épouvantable, les maisons se sont effondrées, les gens se sont mis à flamber comme des torches, on ne comprend pas ce qui est arrivé." Nous étions suspendus à leurs lèvres, mais alors même qu'ils parlaient, ils s'écroulaient soudain et mouraient les uns après les autres. A quoi comparer cela ? La seule image qui venait à l'esprit, c'était celle des figures infernales de l'Ôjô Yôshû.

Auteur: Oé Kenzaburo

Info: Notes de Hiroshima

[ atomique ]

 

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langues comparées

Le ciel et le soleil. Le Himmel allemand était léger comme un souffle de brise et lumineux comme un jour sans nuage ; le Sonne y brillait joyeusement faisant scintiller ses rayons d'or, répandant une lumière douce. Au contraire, le Kök des Kirghizes était rond et trapu comme le couvercle d'un chaudron tatar qui se refermerait sur les hommes - essayez seulement d'en sortir - avec un Kün cramoisi fiché dedans tel un clou rougi au soleil. Pouvait-on s'étonner, après, que le visage des gens qui parlaient dans cette langue âpre conservait son empreinte austère ? Quoique, peut-être, les Kirghizes voyaient tout cela autrement, et que l'allemand compliqué gênait leur oreille habituée à des sons simples et tranchés.

Auteur: Iakhina Gouzel

Info: Les enfants de la Volga

[ visions du monde ] [ idiomes ] [ sonorités ] [ mélodies ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques ils l'ont fait en se jouant. C'était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. S'ils ont écrit de politique c'était comme pour régler un hôpital de fous. Et s'ils ont fait semblant d'en parler comme d'une grande chose c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu'il se pouvait.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 331-533

[ portrait ] [ distractions ] [ importance secondaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

Subitement il fit très froid. Antonio sentit que sa lèvre gelait. Il renifla. Le vent sonna plus profond; sa voix s'abaissait puis montait. Des arbres parlèrent; au-dessus des arbres le vent passa en ronflant sourdement. Il y avait des moments de grand silence, puis les chênes parlaient, puis les saules, puis les aulnes; les peupliers sifflaient de gauche et de droite comme des queues de chevaux, puis tout d'un coup ils se taisaient tous. Alors, la nuit gémissait tout doucement au fond du silence. Il faisait un froid serré. Sur tout le pourtour des montagnes, le ciel se déchira. Le dôme de nuit monta en haut du ciel avec trois étoiles grosses comme des yeux de chat et toutes clignotantes.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

[ obscurité ] [ littérature ] [ nocturne ]

 

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administration

Les rares fois où le nom correspondait, Ben passait immédiatement à l'action et se rendait à l'aéroport pour intercepter le suspect de terrorisme avec la police thaïlandaise. Ce qui revenait inévitablement à enfermer un innocent homme d'affaires saoudien,et à attendre les heures nécessaires pour vérifier et revérifier ses papiers à l'aide des diverses bases de données de Washington. Bien entendu, Ben ne parlait ni thaï ni arabe, les Thais ne parlaient, eux,ni arabe ni anglais, et l'homme suspecté d'être un terroriste ne parlait qu'arabe ou un autre obscur langage tel que l'ourdou ou le farsi.
La plus grande partie de la journée était donc consacrée à communiquer des choses simples comme: j'ai faim ou j'ai besoin d'aller aux toilettes.

Auteur: Haskell Smith Mark

Info: Salty

[ internationale ]

 

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conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson