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femmes-homme

Un soir, tard, Kathe pria Jim d'aller lui chercher un livre à l'auberge. Quand il revint la maison dormait. Kathe l'accueillit dans la grande salle à manger rustique, sentant bon le bois ciré. Elle était vêtue d'un pyjama blanc et avait poudré sa figure lisse. Il l'avait espérée toute la journée. Elle fut dans ses bras, sur ses genoux, avec une voix profonde. Ce fut leur premier baiser, qui dura le reste de la nuit. Ils ne parlaient pas, ils s'approchaient. Elle se révélait à lui dans toute sa splendeur. Vers l'aurore ils s'atteignirent. Elle avait une expression de jubilation et de curiosité incroyables. Ce contact parfait, le sourire archaïque accru, tout enracinait Jim. Il se releva enchaîné. Les autres femmes n'existaient plus pour lui.

Auteur: Roché Henri-Pierre

Info: Jules et Jim

[ rencontre ] [ amour ]

 

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rapports humains

J'ai essayé de fréquenter mon groupe de camarades, Defne, Murat et Yudum, mais j'étais incapable de m'assimiler à leur mode d'être. Ils semblaient toujours attendre quelque chose, la levée d'un obstacle quelconque - l'ouverture d'un commerce, le déplacement du soleil ou le retour de quelqu'un parti en quête d'un truc. Chaque fois qu'ils faisaient quelque chose, comme aller dans l'eau, déjeuner ou marcher quelque part, ils le faisaient d'une manière abstraite, sans conviction, comme pour montrer que ce n'était qu'une diversion secondaire par rapport à l'activité principale de l'attente. Ils ne parlaient que du moment où la chose attendue se produirait, mais lorsque cette chose arrivait, rien ne semblait changer. Le sens du provisoire était le même, il ne faisait que peu à peu s'orienter vers un autre sujet.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote. Trad Mg

[ incompatibilité ] [ décalage ] [ filles-garçons ] [ femmes-hommes ] [ superficialité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tradition orale

Dans ce livre, j’ai couché de vieilles histoires par écrit, telles que je les ai entendu raconter par des gens intelligents, concernant les chefs qui ont dominé dans les pays du Nord, et qui parlaient la langue danoise, et également sur certaines des branches de leur famille, selon ce qui m’en a été dit. Certains de ces récits se trouvent consignés dans les registres de l’ancienne famille, dans lesquels la généalogie des rois et autres personnages de haute naissance est enregistrée, et une partie est rédigée d’après de vieilles chansons et ballades que nos ancêtres contaient pour leur divertissement. Maintenant, bien que nous ne puissions pas dire avec certitude quelle part de vérité ces textes renferment, nous avons la conviction que les anciens sages les ont tenues pour vraies.

Auteur: Sturluson Snorri

Info: Dans "Histoire des rois de Norvège"

[ sources ] [ mythologie nordique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

apparence

Ce matin-là, je louvoyais dans un quartier d'asile, en compagnie d'un interne.
- Les fous, me disait-il, ne sont pas ce que l'on suppose. Le public les voit mal...Ce ne sont pas toujours des forces déchaînées. Tenez, regardez ceux-ci, réunis dans cette salle.
Ils étaient une dizaine. Ils parlaient un peu haut, mais cela arrive aux personnages les plus sensés.
- Vous pouvez entrer, me dit l'interne.
J'entre. Les têtes étonnées se tournent de mon côté. Je reconnais le médecin-chef au milieu du groupe.
L'interne me saisit par le bras.
- Quoi ?
- Erreur ! fait-il en se mordant la lèvre, ce ne sont pas des fous mais des aliénistes. C'est la Ligue de l'hygiène mentale qui tient séance !
Il avait suffi de l'épaisseur d'un carreau !

Auteur: Londres Albert

Info: Chez les fous p.134-135

[ malentendu ]

 

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médiocrité

Toutes ces femmes de tanneurs étaient ou blanches et maigres ou blanches et grasses et ne parlaient que d’huile de foie de morue et de lessives. Je me demandais comment elles pouvaient bien s’arranger pour que la vie ne soit pas terrifiante. En tout cas, ça n’était rien que des viandes. Quand je me comparais à elles, j’en avais des bouffées de chaleur. Les hommes s’amusaient à des riens. Ils me faisaient danser pour un peu me peloter. Il semblait qu’ils avaient attrapé le Pérou. Ou alors, ils parlaient politique. C’étaient des jobards. A les entendre, ils voulaient tout manger. Je me disais : "Et dans quoi le mettraient-ils ? Ils n’ont pas d’estomac !" Ils croyaient à tout. Ils prenaient tout pour argent comptant. Moi, je savais qu’ils ne sortiraient jamais de l’ennui.

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, page 371

[ illusions ] [ petitesse ] [ prétention ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Bien sûr, c'était drôle d'imaginer une bande de types qui regardent un film ['un peu chaud'], déclenchent une bagarre, puis sautent sur leur vélo pour parcourir un peu plus de trente kilomètres à seule fin de parler à une fille. C'était peut-être drôle, mais triste aussi, parce que les camarades aviateurs de Frankie avaient beau se battre, s'égosiller, pédaler comme des fous et s'abrutir d'alcool, la plupart n'avaient jamais été avec une femme ni avec qui que ce soit. Et si jamais ils l'avaient été, ce n'était tout au plus qu'une passade trop vite oubliée. Aussi, quand ils parlaient 'cul', c'était en réalité pour laisser entendre qu'ils espéraient trouver une occasion. Une occasion d'étreindre. D'étreindre et d'être étreint, longtemps, longtemps, longtemps. C'était sans doute ce qu'on appelait l'amour, présumait Frankie. Ou du moins, une version de l'amour.

Auteur: Treuer David

Info: Et la vie nous emportera, p. 184

[ apprentissage ] [ jeunesse ] [ armée ]

 

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écologie

Je suis de la génération surgelés-plastique. Quand j’étais petite, tout ce que je consommais était en portion individuelle rectangulaire entourée de trois couches de plastique. Je suis si vieille que j'ai même un vague souvenir du moment où le pot familial de Danette a été remplacé par des portions individuelles. Je fais partie de ces gamines et gamins qui ont mis plusieurs années à comprendre que le lait de la bouteille venait d’un animal ou que le coton poussait sur une plante. Du fond de ma chambre à la moquette synthétique violette, la nature me paraissait tellement loin de moi (le mystère indicible de ces enfants qui parlaient de leur "maison de campagne"), un environnement tellement lointain que j’étais incapable de concevoir le moindre lien entre mon quotidien et cette nature que je voyais à la télé.

Auteur: Lecoq Titiou

Info: http://www.slate.fr/story/167504/nature-protection-environnement-perception-enfants-ecologie

[ rupture ] [ industriel ] [ prise de conscience ] [ enfance ] [ déconnexion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Bref pendant longtemps je n'étais pas encline à écrire sur des sujets très politiques. L'une des choses qui m'a vraiment bouleversée dès mon plus jeune âge, c'est comment - j'ai essayé d'écrire à ce sujet récemment - lorsqu'on mettait les nouvelles à l'antenne, toute la salle devenait silencieuse. Particulièrement cette impression que j'avais de sentir les femmes comme bâillonnées alors que c'était le moment pour tout le monde de regarder les nouvelles... Et que les hommes y étaient toujours plus intéressés qu'elles. Il n'y avait pas ce genre d'aura et d'attention qui s'attachait aux jeux télévisés ou aux feuilletons ou à d'autres émissions, c'était juste les nouvelles, et c'était comme si c'était la vie ou la mort. Et de plus les images montrées aux infos étaient tellement genrées. On voyait les actes des hommes, les décisions des hommes, c'étaient les hommes qui parlaient.

Auteur: Batuman Elif

Info:

[ patriarcat ] [ oppression ]

 
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écrivain public

Le cybercafé était bondé, de jeunes gens surtout, casques à écouteurs sur la tête, les yeux cachés derrière des lunettes noires, qui naviguaient parmi des fonds d’écran montrant des nouvelles starlettes de Bollywood (…).
Les hommes qui faisaient ces recherches en douce sur Internet, au cybercafé de Shah Sawar, ne se parlaient pas, n’échangeaient pas d’informations ni d’adresses de sites. Certains allaient directement au fond de la salle où Rustam était installé, monopolisant l’espace situé derrière le bureau du propriétaire. (…) En échange d’une rémunération, il proposait toutes sortes de petits services à qui avait besoin de remplir des formulaires officiels. Il disposait de modèles de demande de visa américain (…), britannique, canadien, indonésien, ou des Emirats et de l’espace Schengen. Pour tout autre pays, c’était un peu plus cher. Rustam ne travaillait pas vraiment pour le cybercafé. Il se contentait d’être là et de remplir des formulaires de sa calligraphie soignée tandis que le propriétaire inscrivait les noms sur sa liste d’attente.

Auteur: Bhutto Fatima

Info: Les lunes de Mir Ali

 

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Ajouté à la BD par miguel

ascétisme

Plus de cinquante ans après, il [Jung] demeurait blessé et peiné de ce que lui avait rapporté son ami Ludwig von Muralt, alors assistant chef de Bleuler : parce qu’il vivait "comme un ermite, un moine", les autres médecins parlaient souvent de lui comme d’un individu "psychologiquement anormal", non par simple commérage, mais comme s’il s’agissait d’une hypothèse clinique. Jung rétorquait que vivre comme quelqu’un qui se conforme aux "règles de la vie religieuse" était le seul moyen dont il disposât pour se protéger de la "forte tension et de la charge écrasante" que ses parents lui avaient transmises : "Si l’on a en plus sur les épaules le destin de son père et de sa mère, cela fait tout simplement trop. Alors il ne reste plus qu’à se préserver en se concentrant entièrement sur un objectif précis." Celui qu’il se fixa consistait à lire les cinquantes volumes de l’Allgemeine Zeitschrift für Psychiatrie, la plus prestigieuse revue de psychiatrie allemande, dont le premier numéro datait de 1836. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 97

[ concentration ] [ drishti ] [ mise à distance ] [ régulation émotionnelle ] [ imprégnation protestante ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson