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anecdote

Piaf était venue me voir chanter tous les soirs. J'étais flatté, mal à l'aise. Je ne parlais pas trop en mangeant mes pâtes et on devait avoir l'impression que je subissais les compliments. Je m'assieds à côté d'elle et, au milieu du repas, je sens sa main qui monte sur ma cuisse. Je demande les toilettes à Bruno. Elles étaient proches de la porte d'entrée. J'ai hésité, puis je suis sorti et je me suis barré en courant. J'ai fui Piaf. J'étais presque puceau, à l'époque. Je ne me voyais pas dans son lit. Pour moi, c'était une vieille dame.

Auteur: Hallyday Johnny

Info: Dans mes yeux, écrit avec Amanda Sthers,

[ femmes-hommes ] [ vedettes ] [ chanson ] [ décalage ]

 

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autisme

Je n'étais jamais volontairement impoli. Je ne comprenais pas que le but de la conversation n'est pas de parler uniquement des choses qui nous intéressent. Je parlais avec force détails jusqu'à être vidé de tout ce que j'avais à dire. Je sentais que j'aurais pu éclater si quelqu'un m'avait interrompu. Il ne m'apparut jamais que le sujet dont je parlais puisse ne pas être intéressant pour mon interlocuteur. Je n'ai jamais non plus remarqué s'il commençait à s'impatienter ou à jeter des regards autour de lui. Je continuais à parler jusqu'à ce que l'on me dise quelque chose du genre : "Il faut que j'y aille, maintenant."

Auteur: Tammet Daniel

Info: Je suis né un jour bleu

[ rapports humains ] [ égoïsme ]

 

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acting-out

La psychanalyse est née d’un malaise dans la culture bien repéré par Freud. On est quand même frappé, lorsqu’on lit les romanciers du XIXe siècle, ceux d’avant Freud, par cette impression qu’ils s’adressent quasiment à un interlocuteur qui n’existe pas, ou plutôt pas encore. On a souvent cherché la psychanalyse dans les romans ; il serait plus amusant de noter que l’écriture romanesque aussi bien que la pathologie semblent dessiner en creux une place, celle de l’analyste à venir, celle que Freud a occupée. Du coup, cela n’a rien d’étrange de penser que la psychanalyse, une fois articulée, et renvoyée dans le milieu social où elle agit comme agent qui interprète ce qui se passe, aurait cet effet dont je parlais il y a un instant. C’est-à-dire de provoquer un passage à l’acte qui la vise pour se débarrasser des questions qu’elle pose.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", page 91

[ roman moderne ] [ sans destinataire ] [ hypothèse ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réminiscence

Voici quinze ans, je suis venu ici avec Lily, pensait-il. Nous étions assis quelque part là-bas, au bord du lac, et tout le long de cette chaude après-midi, je la suppliais de m'épouser. Inlassablement, une libellule tournait autour de nous, je revois clairement cette libellule et la boucle d'argent carrée de son soulier. Tout le temps que je lui parlais, je voyais son soulier et lorsqu'il y avait un mouvement d'impatience, je savais, sans lever les yeux, ce qu'elle allait me dire : elle semblait tout entière contenue dans son soulier. Et mon amour, mon désir étaient contenus dans la libellule ; si elle se pose là, sur cette feuille scandée au centre d'une fleur rouge, pensais-je pour une quelconque raison, si la libellule se pose sur la feuille, elle dira oui tout de suite. Mais la libellule tournoyait sans cesse : elle ne se posait jamais - naturellement, et c'est heureux, car autrement je ne serais pas en train de me promener ici avec Eléonore et les enfants.

Auteur: Woolf Virginia

Info: La Mort de la phalène

[ superstition ] [ monologue intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bavardage

Lorsque tu veux savoir quelque chose et que tu n'y parviens pas par la réflexion intérieure, je te conseille alors, mon cher et spirituel ami, d'en parler avec le premier venu.

Point n'est besoin que ce soit un esprit particulièrement pénétrant, je ne veux pas dire non plus que tu dois l'interroger sur ce qui te préoccupe : non ! tu dois plutôt lui en parler d'abord.

Je te vois me faire de grands yeux et me répondre qu'on t'avait donné, dans tes jeunes années, le conseil de ne parler de rien d'autre que de choses que tu comprends déjà.

Mais, à l'époque, tu parlais vraisemblablement avec la prétention d'apprendre des choses aux autres ; je veux, pour ma part, que tu parles avec l'intention raisonnable de t'instruire toi-même ; et qu'ainsi ces deux règles de l'intelligence, différemment selon les cas, puissent peut-être absolument coexister.

Le Français dit "L'appétit vient en mangeant" et ce principe reste vrai quand on le parodie et que l'on dit l'idée vient en parlant.

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ révélateur ] [ clarification des pensées ] [ maïeutique verbale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir

Les adversaires de Pasteur, au lieu de le réfuter par des expériences de laboratoire, insinuaient que sa première pensée avait été de faire confesser par la science ses croyances personnelles. À ce moment-là, il était dans la plénitude de cette joie dont je parlais tout à l'heure, et je me rappelle comment se peignaient sur son visage le sentiment de la possession de la vérité et le tranquille dédain de ses contradicteurs. Nous en parlions souvent.
- Sans doute, me disait-il, si mes découvertes doivent venir en aide à la croyance en Dieu, je m'en féliciterai ! Mais je n'ai pas pensé un seul moment à leur donner cette croyance pour principe, ni pour fin. Mon opinion sur les infiniment petits est une conception purement scientifique. Aucune considération religieuse n'a dirigé mon oeil et ma main, et si mes expériences m'avaient démontré l'existence de générations spontanées, sans hésité j'en aurais convenu. Les recherches sur la cause première ne sont pas du domaine de la science. Elle ne connaît que ce qu'elle peut démontrer, des faits, des causes secondes, des phénomènes.

Auteur: Nisard Désiré

Info: Ægri somnia, Pensées et caractères/Calmann Lévy 1889 <p.242>

[ neutre ] [ laïcité ]

 

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éloge

"J'ai lu un livre un jour et toute ma vie en a été changée" ai-je commencé dans mon ouvrage : La Nouvelle Vie. Quelques livres vous frappent pile avec la toute première phrase, et généralement ce sont ceux qui laissent une marque dans votre mémoire et votre âme, ceux qui vous font lire, et revenir beaucoup d'années plus tard pour les lire à nouveau, et avoir le même plaisir à chaque fois. J'ai eu la chance d'avoir un père passionné de littérature, si passionné qu'il m'apprit à lire à l'âge de cinq ans. Le tout premier livre qu'il m'acheta était "Le petit poisson noir" de Samad Behrangi. Après cela j'ai commencé à lire ses autres livres, et très jeune je possédais déjà une petite collection de Behrangi. Récemment, je parlais avec un ami persan de la façon dont Behrangi et ses livres ont changé ma vie. Une fille, d'un autre pays, lointain, lisait aussi à peu près à la même époque, les livres de Behrangi et créait ses propres mondes imaginaires avec les personnages riches et profonds de ses histoires intenses.

Auteur: Pamuk Orhan

Info:

[ littérature ]

 
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déclaration d'amour

Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrtes verts

Sa joue a retrouvé le printemps du repos
O corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit

Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux.

Auteur: Aragon Louis

Info: Poème à Elsa

[ poème ]

 

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poème

Ce jour-là, quand je t'ai vue,
j'étais comme quand on regarde le soleil;
j'avais un grand feu dans la tête,
je ne savais plus ce que je faisais,
j'allais tout de travers comme un qui à trop bu,
et mes mains tremblaient.

Je suis allé tout seul par le sentier des bois,
je croyais te voir marcher devant moi,
et je te parlais,
mais tu ne me répondais pas.

J'avais peur de te voir, j'avais peur de t’entendre,
j'avais peur du bruit de tes pieds dans l'herbe,
j'avais peur de ton rire dans les branches;
et je me disais:" Tu es fou,
ah! si on te voyait, comme on se moquerait de toi!"
Ca ne servait à rien du tout.

Et, quand je suis rentré, c'était minuit passé,
mais je n'ai pas pu m'endormir.
Et le lendemain, en soignant mes bêtes,
je répétais ton nom, je disais:" Marianne..."
Les bêtes tournaient la tête pour entendre;
je me fâchais, je leur criais:" Ça vous regarde ?
allons, tranquilles, eh! Comtesse, eh l la Rousse."
et je les prenais par les cornes.

Ça a duré ainsi trois jours
et puis je n'ai plus eu la force.
Il a fallu que je la revoie.
Elle est venue, elle a passé,
elle n'a pas pris garde à moi.

Auteur: Ramuz Charles-Ferdinand

Info: Le Petit Village

[ pensée-d'homme ] [ femmes-hommes ]

 

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stimulation

C'est une chose que j'avais souvent remarquée. Contrairement aux théories pédagogiques dominantes, les enfants ne se plaignaient pas qu'on leur enseignât trop de choses. Ça, c’était le discours des docteurs Folamour de l'Inspection générale de l'Êducation nationale et des associations de parents d'élèves. Les élèves, eux, se désespéraient plutôt de voir leurs professeurs leur servir année après année un brouet pédagogique dilué, accompagné d'un savoir émietté. Le rabâchage les accablait. C'était pour tuer le temps qu’ils s'envoyaient des messages sur leur téiéphone portable pendant les cours. Je ne perdais pas mon calme, je leur parlais des nuages.

C'était suffisant pour que la classe écoute. Victoire et Fatoumata, Pierre, Chloé et Cameron, Thomas et Matiss, Antoine-Alexandre et Quoc-han. La terminale L1, ma classe préférée au cours de l'année scolaire 2013-2014. Les garçons et les filles qui la composaient m'avaient souvent donné l'occasion de vérifier ma théorie sur les élèves : tout ce qui était nouveau les attirait, tout ce qui était rebouilli les écœurait. Leur esprit critique devait être stimulé. Aimais-je encore mon métier ? Peut-être pas tous les jours, mais j'aimais mes élèves. Et je n'affectionnais pas cet enseignement qui semblait conçu pour les faire bâiller. Tout cela ne devait probablement rien au hasard. Le capitalisme total avait tout intérêt à ce que l'école devienne une fabrique de crétins. Une vérité que la plupart de mes collègues ne voulaient pas entendre.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau

[ exigence ] [ apprentissage ] [ dépaysement éducateur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel