Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 66
Temps de recherche: 0.0454s

provocation

Déguisé en fidèle, c’est-à-dire aussi vilainement habillé que possible, le journaliste était allé piéger les prêtres de diverses paroisses parisiennes en confessant des péchés de plus en plus fantaisistes. Il le racontait sur un ton amusé, impliquant comme une évidence qu’il était mille fois plus libre et intelligent que les malheureux prêtres et leurs fidèles. Même à l’époque, j’avais trouvé ça débile, choquant – d’autant plus débile et choquant que le type qui se serait permis une chose pareille dans une synagogue ou une mosquée aurait immédiatement soulevé, provenant de tous les bords idéologiques, un concert de protestations indignées : les chrétiens sont les seuls dont il semble qu’on ait le droit de se moquer impunément, en mettant les rieurs de son côté.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: Le royaume

[ religion ] [ transgression ] [ monothéisme ]

 

Commentaires: 0

puissance

Le royaume de la terre appartient aux ambitieux. Quant à l’autre royaume, c’est de la blague, il n’existe pas. Désire quelque chose, de toute ton âme, de toute ta chair, et tu seras sauvée. Désire n’importe quoi : un homme, une place, l’argent, la gloire, bats-toi pour l’obtenir, obtiens-le, réalise ! Même si tu échoues, ça n’a pas d’importance ! Ta vie sera une vie, une vraie, et non pas quelque chose qu’on traîne... Sais-tu de quoi ils crèvent, mes paroissiens du groupe ? Du manque d’orgueil, et du manque d’ambition ! Ils ont tout juste assez d’étoffe pour faire de petits vaniteux, de petits arrivistes... Laisse-les tomber, méprise-les, écrase-les s’ils te gênent ! Que j’arrive seulement à te faire comprendre ça, et je n’aurai pas perdu tout à fait ma salive !

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 260

[ domination ] [ sens de la vie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éternel retour

C'était alors comme dans la grande salle des masques du château de Krummau, dont les parois sont peintes, jusqu'à la voûte sonore, de personnages aussi grands que nature. C'est un peintre français, dit-on, qui les a décorés, il y a de cela des siècles, et sa composition est si adroite, si riche et d'une si surprenante variété que, même en plein jour, on voit surgir sans cesse, derrière chacune des figures formant ces groupes de carnaval, de nombreux personnages aux déguisements extravagants. A Krummau, d'ailleurs, on sait fort bien que cette particularité ne peut être attribuée à l'habileté du peintre, mais bien au fait étrange que les chevaliers et les dames se réveillent à une certaine heure et recommencent à jouer le drame, chaque nuit de nouveau.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: In "Histoires pragoises", éd. du Seuil, p. 88

[ renaissance ] [ illusion ] [ art ] [ magie ] [ revenants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

controverses

Car qui est-ce qui deffend mieux que lui les sentimens de M. Descartes qui lui paroissent vrai-semblables ? Le mouvement de la matiere ne paroit pas à la vérité impossible dans le systême cartesien. Mais qui a trouvé une methode meilleure que la sienne pour en prouver la possibilité ? Qui a refuté mieux que lui les argumens ordinaires qu'on fait contre M. Descartes ? Il lui reste quelques difficultez, il est vrai, mais qui n'en a pas ? Faudroit-il que les siennes, qui sont si legeres, l'obligeassent à retourner au monde de Descartes pour y consulter l'oracle. Mais dira-t-on, pourquoi ne s'est-il pas éclairci au premier voyage ? Peut-estre l'a-t-il fait : mais par malheur les traces du cerveau auront changé depuis, & les esprits animaux auront repris l'ancien cours des préjugez.

Auteur: Anonyme

Info: Recension de l'ouvrage "Le voyage du Monde de Descartes" (1691) - In "Journal des Sçavans", Lundy 22 janvier M.DC.XCI., p. 29

[ philosophie ] [ physique ] [ ironie ] [ oubli ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

idéogrammes

Reflet des traditions, les hiéroglyphes continuent à reproduire des formes ayant disparu depuis des millénaires : ainsi le signe servant à écrire le mot "scribe" présente jusqu'à la fin de l'époque pharaonique une écritoire dont la forme était déjà abandonnée à l'époque des pyramides ! Au même titre que les statues et les reliefs, les hiéroglyphes avaient pour les Egyptiens une valeur magique. Ce sont des images conçues comme vivantes, et qui à ce titre peuvent se révéler dangereuses. Aussi sur les parois des tombes et des sarcophages, le scribe prend-il parfois la précaution de rendre inoffensifs les hiéroglyphes qui pourraient nuire au mort : l'artiste mutile ou larde de couteaux des signes évoquant les animaux féroces, des hommes armés. Parois il remplace ces signes inquiétants par d'autres, plus neutres.

Auteur: Boulanger Jean-Paul

Info: Naissance de l'écriture de Jean-Paul Boulanger, p. 136

[ symboles ] [ mauvaise conscience ]

 

Commentaires: 0

finalité

Je sais bien que plusieurs philosophes, et surtout Lucrèce, ont nié les causes finales ; et je sais que Lucrèce, quoique peu châtié, est un très grand poète dans ses descriptions et dans sa morale ; mais en philosophie, il me paraît, je l'avoue, fort au-dessous d'un portier de collège et d'un bedeau de paroisse. Affirmer que ni l'oeil n'est fait pour voir, ni l'oreille pour entendre, ni l'estomac pour digérer, n'est-ce pas là la plus énorme absurdité, la plus révoltante folie qui soit jamais tombée dans l'esprit humain ? Tout douteur que je suis, cette démence me parait évidente et je le dis. Pour moi, je ne vois dans la nature comme dans les arts, que des causes finales ; et je crois un pommier fait pour porter des pommes comme je crois une montre faite pour marquer l'heure.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique, Garnier 1967.<p.512>

 

Commentaires: 0

liberté

Comme si avoir commis l'adultère avec une paroissienne n'était pas assez grave, le pasteur, au lieu de se faire le plus discret possible et de s'éclipser afin de subir une forme de rééducation, ou d'aller prendre en charge une paroisse oubliée au fin fond de l'arrière-pays, avait apparemment choisi d'affronter l'opprobre du haut de la chaire. Il était allé au-delà de la confession. Tout n'avait été que grimaces, disait-il. Sa bouche avait formé les paroles de l'Évangile et les commandements auxquels il ne croyait pas tout à fait, et la plupart de ce qu'il avait prêché concernant l'amour et la sexualité, ses recommandations évasives, timides et convenues : grimaces que tout cela. Il était à présent un homme libre, libre de leur dire le soulagement que c'était de célébrer la vie du corps en même temps que celle de l'esprit.

Auteur: Munro Alice

Info: Rien que la Vie, Quitter Maverley

[ proclamée ] [ fierté ]

 

Commentaires: 0

rencontre

Nous fîmes l'amour pendant plusieurs heures dans l'appartement de Zimmer où baissait la lumière de fin d'après-midi. C'était sans aucun doute l'une des choses les plus extraordinaires que j'eusse jamais vécues, et à la fin je pense que j'en ai été fondamentalement transformé. Je ne veux pas parler que du sexe ni des permutations du désir, mais d'un écroulement spectaculaire de parois intérieures, d'un tremblement de terre au coeur de ma solitude. Je m'étais si bien habitué à être seul que je n'imaginais pas qu'une telle chose fût possible. Je m'étais résigné à un certain mode de vie et puis, pour des raisons d'une obscurité totale, cette belle jeune Chinoise s'était posée devant moi, descendue comme un ange d'un autre univers. Il aurait été impossible de ne pas en tomber amoureux, impossible de n'être pas transporté par le seul fait de sa présence.

Auteur: Auster Paul

Info: Moon Palace

[ émerveillement ]

 

Commentaires: 0

irréel

Je suis maintenant coutumière de ces moments où je cesse d'être quelque chose ou quelqu'un. La première fois, j'avais dix ans, je visitais les châteaux de la Loire avec ma mère. Tout à coup, tout ce qui nous entourait devint un rêve rêvé par d'autres auxquels j'avais rêvé mais qui étaient morts. La réalité de mes mains, du visage de ma mère, comme des tours, des fontaines et des jardins qui nous entouraient, avait une consistance à laquelle je ne pouvais plus croire. Les mots n'étaient d'aucun secours. Je tombais dans un puits sans parois. Cela se répéta. Une fois, pendant deux ans et demi. Ce fut un grand malheur. Puis j'appris à ne plus en faire une maladie. Je date même de ce moment l'émergence, en moi, d'une très bizarre car très étendue capacité à entendre les angoisses et la tristesse des autres.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés"

[ dépression ] [ effondrement ] [ sensibilité ] [ psy ] [ sensation d'irréalité ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

nuit

L'obscurité était une cape jetée négligemment sur les montagnes et les prairies, les aboiements des chiens d'Anselm réveillaient des échos lointains dans les collines sillonnées de crêtes. L'haleine du canyon était humide et froide.
La piste montait et la poussière molle absorbait le bruit des pas des chevaux.
Un ruisseau fougueux longeait la piste et affrontait musicalement les pierres de son lit.
Un quartier de lune montante peignait de ternes taches argentées sur les parois du canyon, scintillait à la surface de la rivière et se reflétait faiblement sur les troncs décolorés des sapins brûlés.
Alors qu'ils faisaient une halte, Stuart tendit l'oreille pour guetter ce que le vent pouvait apporter.
Il était aux aguets... Il lui semblait entendre une rumeur ininterrompue dans la nuit.
...Les chevaux étaient figés, tête dressées, à l'affût; ils respiraient plus fort, ils flairaient une chose intéressante.
Puis, le bruit s'arrêta.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Le Passage du canyon

[ ténèbres ] [ silence ] [ alarme ]

 

Commentaires: 0