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synthétisation

Je me suis mis à écrire, ce n'est qu'au travers de l'écriture que je parvenais à faire remonter les messages obscurs et nombreux en provenance des corps humains, des rues, des villes, de la politique, des médias, de ce que nous sommes.

Auteur: Vilas Manuel

Info: Dans "Ordesa", page 10

[ murmures ] [ résonance ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fuite

Et ce fut une station de montagne et une petite ville et une grande ville et des sentiers abrupts et des auberges et des huttes paysannes et des wagons, des faubourgs ouvriers ; incohérentes étapes d'une entité pure et cohérente. Noëmi devenait maigre et pâle, transparente comme le sont certaines pensées d'enfant. Et je n'avais rien à lui offrir que cette poignée misérable de nuits grises. Elle fondait à vue d'oeil, cette poignée de nuits qu'au prix de mon sang je ne parvenais plus à rendre noires. Mauvais abri, ces nuits anémiques et brèves, telles un vêtement troué.

Auteur: Rawicz Piotr

Info: Le Sang du ciel

[ errance ] [ fatigue ] [ littérature ]

 

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naître

Elle avait espéré que la dernière étreinte serait aussi inféconde que les précédentes et elle attendait dans une anxiété inquiète le signe périodique du sang libératoire. Mais cette fois l'éternelle blessure d'Eve ne se rouvrit pas : le sang attendu était déjà un grumot de chair autour de moi, il était devenu le premier noeud indestructible de mon corps. Et pas seulement ce sang mais les vagues plus rouges de ses veines, le meilleur de sa nourriture, attirés vers moi, comme dans un tourbillon perpétuel et vorace. Tout ce que je lui dérobais devenait une partie de moi ; tout ce que je parvenais à lui soustraire augmentait ma propre force.

Auteur: Papini Giovanni

Info: La Vie de Personne

[ enceinte ] [ introspection ] [ littérature ]

 

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vulgarité

[...] - Je t'invite dehors pour le petit-déjeuner, j'ai dit.
- D'accord, a répondu Mercedes. Au fait, on a baisé, hier soir ?
- Nom de Dieu ! Tu ne te souviens pas ? On a bien dû baiser pendant cinquante minutes !
Je ne parvenais pas à y croire. Mercedes ne semblait pas convaincue.
On est allé au coin de la rue. J'ai commandé des oeufs au bacon avec du café et des toasts. Mercedes a commandé une crêpe au jambon et du café.
La serveuse a apporté la commande. J'ai attaqué mes oeufs. Mercedes a versé du sirop sur sa crêpe.
- Tu as raison, elle a dit, on a dû baiser. Je sens ton sperme dégouliner le long de ma jambe.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Women

[ femmes-hommes ]

 

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hypersensibilité

Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ angoisse ] [ déclic ]

 

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puberté

Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s'enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu'ils m'aimaient à longueur de journée. J'avais beau les regarder et tenter d'établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n'attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l'argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n'y parvenais pas, c'était une chose déchirante et secrète, un sentiment d'une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

Auteur: Adam Olivier

Info: Le coeur régulier

[ métamorphose ]

 

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sexe

Unies tendrement seins contre seins, nous avons fondu dans un bien-être pareil à un engourdissement. A peine sortie du sommeil, j'avais de nouveau l'esprit embrumé. Puis la suite de nos gestes, du premier baiser la veille au soir jusqu'au moment de sombrer dans le sommeil, me revint d'un seul coup en mémoire. Je pressai contre la joue froide d'Hanayo ma joue maintenant brûlante. Elle serra plus étroitement contre moi ses bras qui m'enlaçaient. J'en eus presque les larmes aux yeux. Pour la première fois de ma vie, la nuit dernière, j'avais connu ce qu'était la fusion de deux peau moites et douces. Quand nous avions enlevés nos vêtements jusqu'au dernier et que nous nous étions allongées l'une sur l'autre, j'avais été comme foudroyée par une intense émotion qui dépassait de loin tous mes rêves, et l'idée que je pourrais mourir en un pareil moment avait soudain jaillit dans mon coeur. J'avais compris pourquoi tout le monde faisait l'amour. Je ne parvenais absolument pas à l'exprimer par des mots tels que "je suis heureuse" ou "je suis contente". Mais mon émotion était toujours là ce matin, inaltérable.

Auteur: Matsuura Rieko

Info: Natural woman

[ rencontre ] [ lesbienne ] [ baise ]

 

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tue l'amour

Je ne sais plus par quel détour la conversation en vint à l’attentat contre les Twin Towers, mais quand j’entendis la jeune femme qui m’accompagnait au Café Romand soutenir que le Président Bush en était l’initiateur, je fus surpris. Quand elle tenta de nous prouver l’implication de la CIA et du Mossad dans ce complot, je pressentis que le pire allait venir et que cette soirée serait notre dernière soirée. […] Cette jeune femme, universitaire de surcroît, était d’ordinaire réservée. Je ne sais pas quel vent mauvais l’emportait, mais il me fut difficile de ne pas réagir, l’invitant à ne pas entrer dans un délire antisémite, ce qu’elle récusa aussitôt, prétendant que des experts australiens – rien n’est plus farfelu que l’arrivée d’experts australiens dans un débat – avaient établi les faits. Son visage s’empourprait et elle perdait tout charme à mes yeux. Je ne parvenais plus à comprendre la séduction que cette ravissante helléniste avait exercée sur moi.

Face aux objections qui fusaient, elle se réfugia derrière les films de Michael Moore. L’erreur dans le jugement s’accompagnait d’une faute esthétique. J’étais consterné. Jamais je n’aurais soupçonné que cette sylphide se gavait de la démagogie infecte de ce bateleur obèse.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "Ma vie et autres trahisons", éd. Grasset & Fasquelle, 2013, pages 175-176

[ femme-par-homme ] [ collapsus ] [ débandage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

adhésion au monde

En physique, un élan figuratif me portait à accorder crédit aux images, aux récits, aux métarécits, que cette science incite à raconter sur le monde ; mais après quelques mois ou quelques années d’ardeur, je perdais la foi aveugle, je ne parvenais plus à prendre ce genre de discours à la lettre. Car soudain, je réalisais qu’au fond, tout ce qui soutenait de telles visions se réduisait à des traces sur le papier, à des listes de données expérimentales, à des symboles mathématiques, à des débats entre chercheurs pour parvenir à un accord, à une combinaison de plats constats et de laborieuse pensée discursive. Je ressentais un battement intense d’attitudes incompatibles, un conflit aigu entre mon agnosticisme ancien et le désir de plonger dans l’univers de croyances et de représentations qui me permettrait d’intégrer la grande communauté des physiciens (et, au-delà, la communauté civilisationnelle qui se reconnaît dans ses récits d’origine). D’un côté, je rêvais de m’échapper comme tout un chacun vers l’ailleurs visionnaire des représentations scientifiques, et de l’autre je ne pouvais éviter de m’écraser régulièrement sur un "ici" prosaïque : les éprouvettes, le tableau noir sur lequel crisse la craie, les collègues conquis ou dubitatifs, le papier noirci, l’écran d’ordinateur, mais surtout, en-deçà de chacune de ces données proximales, l’expérience que l’on a de tout cela, l’expérience du concret aussi bien que l’expérience visionnaire, l’expérience de la présence des choses et l’expérience de l’évasion vers l’abstraction ; l’expérience partout, l’expérience à nouveau et toujours.

Auteur: Bitbol Michel

Info: http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Michel-Bitbol-autour-de-La-519

[ symbolique ] [ théorie désincarnée ] [ réalité frelatée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sensualité

"Écoute-moi, garde les yeux ouverts", me murmurait Lestat, ses lèvres remuant contre mon cou. Je me souviens qu'à ce contact tous mes poils se sont hérissés, m'envoyant à travers tout le corps une décharge sensuelle, qui n'était pas sans me rappeler les plaisirs de la chair...

L'air songeur, il porta la main droite à son menton et le caressa légèrement de l'index. Puis il reprit : À la suite de quoi, en quelques minutes, je me suis retrouvé si faible que j'en étais paralysé. Pris de panique, je me suis aperçu que je ne parvenais même pas à parler. Lestat me tenait encore, bien sûr, et son bras me semblait aussi lourd qu'une barre d'acier. J'ai senti ses dents se retirer avec une telle violence que les deux plaies qu'elles m'avaient infligées me parurent béantes et la douleur insoutenable. Ensuite, il s'est penché au-dessus de ma tête inerte et, soulevant le bras qui me ceignait, s'est mordu le poignet. Quand le sang a goutté sur ma chemise et mon manteau, il l'a contemplé les yeux brillants, à peine ouverts. Ce moment m'a paru durer une éternité, le halo de lumière désormais en suspens derrière sa tête m'évoquant une apparition. Je crois que je savais ce qu'il s'apprêtait à faire avant même qu'il agisse, et je suis resté là, impuissant, comme si cela faisait des années que j'attendais ce moment. Il a pressé son poignet ensanglanté contre ma bouche et a dit d'un ton ferme et quelque peu impatient : "Bois, Louis." Et j'ai obéi. Il a chuchoté : "Doucement Louis", puis : "Plus vite" à plusieurs reprises. J'ai bu, aspirant le sang par les deux plaies, retrouvant pour la première fois depuis ma petite enfance le plaisir particulier de la tétée, corps et esprit s'abreuvant tous deux à cette source de vie lumineuse.

Auteur: Rice Anne

Info: Les Chroniques des Vampires, tome 1 : Entretien avec un vampire

[ suceur de sang ] [ stryge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel