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psychose

Je me rappelle un professeur de philosophie qui est venu un jour me consulter à propos d'une phobie qu'il avait du cancer. Il souffrait de la conviction obsédante qu'il avait une tumeur maligne, bien que rien de cette sorte n'eût jamais été découvert au cours de douzaines de radiographies. [...] Qu'est-ce qui lui avait mis cette idée en tête ? Elle provenait manifestement d'une peur qui ne devait rien à la volonté consciente. La pensée morbide le submergeait soudain et possédait un pouvoir propre qu'il ne parvenait pas à contrôler. Il était beaucoup plus difficile pour cet homme cultivé de faire un aveu de cette sorte qu'il n'eût été pour le primitif de se déclarer hanté par un fantôme.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Essai d'exploration de l'inconscient

[ angoisse ]

 

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couple

Plus tard, ils allèrent dehors, mélangée à des plumes d'embruns salés provenant du ressac sévissait une légère pluie. Shasta descendit lentement vers la plage et traversa le sable mouillé, sa nuque présentant une courbe dont elle avait appris, aux temps où elle le faisait encore, le charme. Doc suivait les empreintes de ses pieds nus, déjà amoindris par la pluie et l'ombre, comme si, dans une tentative insensée de retrouver le chemin d'un passé qui malgré eux s'était poursuivi dans le futur, il y parvenait. Le ressac, visible par moment, martelait son esprit, faisant voler les choses, certaines se dirigeant vers l'obscurité pour se perdre à jamais, d'autres se présentant à la lumière de son attention, qu'il voulût les voir ou non.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Inherent Vice. Trad Mg

[ après séparation ] [ vague à l'âme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espoir

Peut-être, de ton cerveau horriblement brûlé, des circuits qui achèvent de se consumer alors même que je te serre dans mes bras, une étincelle colorée a-t-elle jailli, que tu n'as pas encore reconnue, mais dont le souvenir te guidera au long des années noires que tu vas traverser. Un mot imparfaitement compris, une toute petite chose aperçue mais non interprétée; un fragment d'étoile mêlé à la boue de ce monde, pour te guider d'instinct jusqu'au jour où ... mais c'était si loin. Elle ne parvenait pas elle-même à l'imaginer. Mêlé à la prose de ce monde, quelque chose d'un monde autre était peut-être apparu à Bob Arctor avant la fin. Elle ne pouvait pour l'instant que serrer Bob dans ses bras et espérer.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Substance mort

[ infime ] [ étincelle ] [ déclic ] [ altruisme ] [ littérature ]

 

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visage

Les yeux profonds, trop profonds, avaient un regard à la fois trouble et fixe de somnambule. Ils me rappelaient un puits dont j'avais lu l'histoire. Ce puits se trouvait dans un vieux château et avait près de mille ans. On y jetait un caillou et on attendait. Au bout d'un certain temps, las d'attendre, on y renonçait en riant et juste comme on s'apprêtait à partir, un léger floc vous parvenait du fond du puits, si ténu, si lointain qu'on n'aurait jamais pu croire la chose possible.
Ses yeux avaient cette profondeur-là et, de plus, ils étaient sans expression, sans âme... des yeux capables de regarder sans ciller un empalé hurler sous le soleil brûlant tandis que le bourreau lui arrache les paupières.

Auteur: Chandler Raymond

Info: Adieu, ma jolie, Folio policier p.156-157

[ littérature ] [ oeil ] [ profondeur ] [ abysse ]

 

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décor

Une maison en pierres sèches posée sur la plateforme arasée, au sommet de la colline. Aucune branche haute des oliviers des coteaux ne parvenait à la masquer réellement, elle n'avait pas d'âge. La base des murs semblait d'une plus grande ancienneté, indéterminée, composée au fruit de blocs rustiques et quasi cyclopéens qui s'élevaient sur un pan en rétrécissant et en laissant deviner la première existence d'une tour de guet. Le reste de la bâtisse, comme s'il avait fallu reconstruire sur les vieilles ruines pour en exorciser les outrages, révélait une mosaïque étrange de pierres de taille en granit rouge de proportions diverses. Des linteaux massifs qui avaient été autrefois des idoles vénérées étaient posés sur les encadrements des meurtrières et des portes basses.

Auteur: Biancarelli Marc

Info: Orphelins de Dieu

[ étrange ] [ habitation ]

 

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couple

Ils regardaient la vie comme on feuillette un livre d'images, avec des ravissements d'enfance. Mais ils vivaient la leur avec frugalité et pingrerie. Ainsi n'invitaient-ils jamais personne à partager leurs repas. Ils s'en excusaient en disant : "Vous savez, nous, nous picorons." Ce qui prêtait à sourire. La minceur presque maladive de M. René était comme une preuve de son ascétisme. Plutôt bien plantée sur ses mollets de scoute que battaient invariablement des kilts sombres aux dominantes bleues ou vertes, Mme René, plus ronde et surtout plus musclée, ne parvenait pas à contrebalancer l'image famélique qu'offrait son mari. Les René mangeaient mal en privé et bien en société. Certains observaient sans aménité qu'ils faisaient dans un cas des économies et dans l'autre des réserves.

Auteur: Gazier Michèle

Info: Le merle bleu

[ vieillards ] [ avarice ]

 

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canevas

Jadis, une famille vivait dans un village où le mensonge était de règle. Les parents d'un certain enfant avaient bien du mal avec lui, car il ne parvenait pas à mentir. On le menace des pires châtiments s'il continue à refuser de mentir. Il sera noyé s'il ne ment pas. Il a peur. Il pleure et pisse de peur, juché sur les épaules de son père qui l'emmène à la rivière pour la noyade.
Son père mouillé lui demande: "Qu'est-ce que c'est que cette eau?"
Le fiston dit; "C'est de l'eau bénite des anges!"
Le père est aux anges: "Il a menti! enfin! C'était de justesse!" Et il ramène à la maison le fiston devenu normal.
En ce monde, savoir mentir, c'est savoir vivre.

Auteur: Coyaud Maurice

Info: Contes thaï, Le pavillon du mensonge

[ malentendu ]

 

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au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Le terme “artiste méphistophélique” n’avait pas déplu à Minnie ; rien de tel pour la réputation d’un artiste qu’un peu de mystification...... Banksy parvenait non seulement depuis plusieurs années à conserver une identité brumeuse, mais toute sa célébrité se fondait sur ce mystère soigneusement entretenu. Il existait des écrivains dont on ne connaissait pas une seule photo, mais qui n’en vendaient pas moins leurs livres à des millions d’exemplaires ; des dandys qui organisaient des soirées masquées dans des châteaux en France, avec des invitations notées en écriture spéculaire et des listes d’invités aussi haut de gamme que le sommet du mont Everest. Des génies qui planaient éternellement dans les limbes de ce qu’ils promettaient, parce qu’ils mouraient trop tôt, ou devenaient fous, ou religieux. Non, un peu de mystification ne pouvait pas faire de mal. Tant qu’elle ne commençait pas à croire elle-même à son rôle d’oracle, elle était en sécurité.

Auteur: Weijers Niña

Info: Les Conséquences

[ notoriété ] [ médiatisation ]

 

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écrivain célèbre

Il avait été l'auteur le plus lu dans le monde entier. Même s'il était convaincu d'avoir moins de talent que Thomas Mann ou que Schnitzler, que Rilke et bien sûr que Joseph Roth - et il ne croyait pas un mot des propos de Freud qui affirmait préférer son oeuvre à celle de Dostoïevski.
Il était conscient de ses faiblesses, s'agaçait du schéma répétitif de ses nouvelles - cette technique du récit enchâssé dont il ne parvenait pas à se départir - et de l'issue irrémédiablement tragique de ses textes, héros et héroïnes achevant leur destinée dans la folie ou la mort.
Il avait vendu soixante millions de livres.
Il avait été traduit en trente langues, du russe au chinois en passant par le sanskrit.
Ses biographies occupaient un coin de chaque bibliothèque de France, de Russie, des Etats-Unis et d'Argentine.
Il avait été le librettiste de Richard Strauss.
Il avait encouragé Hermann Hesse à ses débuts.
Sans lui, Joseph Roth, enfoncé dans son désespoir, n'aurait jamais achevé sa Marche de Radetzky.

Auteur: Seksik Laurent

Info: Les derniers jours de Stefan Zweig, roman

[ littérature ] [ commerce ] [ notoriété ]

 

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