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développement personnel

[...] on constate que les méthodes du management parviennent à se loger au cœur de l’être pour en faire un sujet gouvernable, prédictible, calculable, classifiable, réflexif et responsable. C’est pourquoi le "management de soi" peut aussi bien être défendu par des responsables des ressources humaines soucieux du bon fonctionnement des entreprises que par des "coachs de vie" soucieux d’optimiser les qualités de leurs clients en mal d’épanouissement. Avec ce dispositif, la société n’a plus besoin de s’appuyer sur toute une série d’institutions répressives (écoles, asiles, prisons, etc.) pour domestiquer les sujets et les intégrer au parc humain – comme le croyait encore Michel Foucault. Au contraire, il lui suffit de mettre en avant la liberté individuelle pour que chaque sujet se transforme en un "moi-projet", isolé et interchangeable avec tous les autres, qui réussit l’exploit de se gouverner et de se contrôler lui-même en fonction de paramètres intériorisés. "La liberté de pouvoir-faire, écrit Byung-Chul Han, engendre même davantage de contraintes que le devoir-faire disciplinaire avec ses commandements et ses interdictions". En définitive, cette forme raffinée d’exploitation de soi par soi, entre un "ego manageant" et un "ego managé", constitue un modèle parfait de servitude volontaire.

Auteur: Internet

Info: https://idiocratie2012.blogspot.com/2019/05/management-de-soi-la-servitude.html?

[ conformisation ] [ égoïsme participatif ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manie personnelle

On rencontre partout des gens comme ce monsieur José, ils occupent leur temps, ou celui qu'ils croient que la vie leur laisse, à collectionner des timbres, des monnaies, des médailles, des potiches, des cartes postales, des boîtes d'allumettes, des livres, des montres, des chandails de sport, des autographes, des pierres, des personnages en terre cuite, des cannettes vides de boissons rafraîchissantes, des petits anges, des cactus, des programmes d'opéra, des briquets, des stylos, des hiboux, des boîtes à musique, des bouteilles, des bonsaïs, des tableaux, des gobelets, des obélisques en cristal, des canards en porcelaine, des jouets anciens, des masques de carnaval, poussés probablement par quelque chose que nous pourrions appeler angoisse métaphysique, peut-être parce qu'ils n'acceptent pas l'idée que le chaos soit le seul arbitre de l'univers, et donc avec leurs faibles forces et sans aide divine, ils tentent d'introduire un peu d'ordre dans le monde, ils y réussissent pendant un certain temps, mais seulement aussi longtemps qu'ils parviennent à défendre leur collection car quand vient le jour de la disperser et ce jour arrive inéluctablement, à cause de la mort ou de la lassitude du collectionneur, tout retourne au chaos originel, tout replonge dans le désordre.

Auteur: Saramago José

Info: Tous les noms

[ rangement ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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écrivain

Quiconque eut jamais avec Dostoïevski un entretien sincère le sait, comme le savent tous ceux qui lurent attentivement son œuvre et comprirent ses personnages, victimes maudites d’un destin noir, d’une atmosphère sulfureuse, étouffante, déformante, qui les mène au bord de la folie. Ces lecteurs savent en effet que l’écrivain psychologue et penseur trouva pour ses personnages malheureux des paroles de compassion chaleureuses, que c’est un appel à l’amour et à la paix qu’il a lancé à travers eux et pour eux. Pour peindre cette atmosphère morbide, il n’usa pas de phrases banales privées de vie et d’âme ; il n’écrivit pas d’éditoriaux bourrés de slogans aussi retentissants que vides, mais ds pages pleines de feu, de sentiments, des mots qui vont jusqu’au fond du cœur humain et brûlent l’âme. C’était un ami sincère et ardent de ceux qui souffrent dans leur quête d’une vie spirituelle authentique. Ses personnages vivent dans les ténèbres d’une nuit profonde, mais ils luttent par tous les moyens, purs ou impurs, pour accéder à la lumière et à la liberté. Peut-être s’y acheminent-ils surtout par des voies sinueuses, car le droit chemin est difficile à discerner dans le noir : seuls, les élus, les meilleurs, y parviennent.

Auteur: Souvorine Alexeï Sergueïevitch

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 474

[ éloge posthume ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cité imaginaire

C’est selon l’humeur de celui qui la regarde que Zemrude prend sa forme. Si tu y passes en sifflotant, le nez au vent, conduit par ce que tu siffles, tu la connaîtras de bas en haut : balcons, rideaux qui s’envolent, jets d’eau. Si tu marches le menton sur la poitrine, les ongles enfoncés dans la paume de la main, ton regard ira se perdre à ras de terre, dans les ruisseaux, les bouches d’égout, les restes de poisson, les papiers sales. Tu ne peux pas dire que l’un des aspects de la ville est plus réel que l’autre, pourtant tu entends parler de la Zemrude d’en-haut surtout par ceux qui se la rappellent pour s’être enfoncés dans la Zemrude d’en-bas, parcourant tous les jours les mêmes morceaux de rue et retrouvant le matin la mauvaise humeur de la veille collée au pied des murs. Pour tous, vient tôt ou tard le jour où ils abaissent le regard en suivant les gouttières et ne parviennent plus à le détacher du pavé. Le cas opposé n’est pas exclu, mais il est plus rare : c’est pourquoi nous continuons à tourner dans les rues de Zemrude avec des yeux qui désormais fouillent plus bas que les caves, jusque dans les fondations et les puits.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ pessimiste pesanteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sécularisation

Et en effet, pour envisager la question dans toute son étendue, un peuple, une société peuvent-ils, du faîte à la base, dans la variété des couches étagées qui les composent, se passer impunément de toute foi religieuse? et, s’ils parviennent à s’en dépouiller, si, ce que le monde civilisé n’a encore jamais vu à aucune époque de l’histoire, ils mettent entièrement de côté la religion, s’ils bannissent de l’éducation des générations futures Dieu, l’âme, les espérances immortelles, et toutes les fortes croyances que la plupart des hommes ne se transmettent que sous l’enveloppe traditionnelle des dogmes religieux, qui profitera de celte nouvelle évolution des sociétés civilisées, de cette sorte de désenchantement de l’humanité? Sera-ce la liberté ou sera-ce le despotisme ? L’incertitude en pareille matière suffirait à troubler les hommes avant tout préoccupés de l’avenir des sociétés contemporaines. Une chose à nos yeux incontestable, c’est que, si telle ou telle forme religieuse, si le catholicisme notamment, paraît opposer des obstacles à l’établissement de la liberté, les doctrines qui s’en disputent la succession, celles qui semblent du moins avoir le plus de chances d’en recueillir l’héritage parmi les foules, le matérialisme, l’athéisme, le naturalisme épicurien, plus ou moins déguisés sous le voile du positivisme, opposent des obstacles non moindres, sinon à l’établissement de la liberté, du moins à la solidité et à la durée des institutions libres.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 8-9

[ laïcité ] [ idéologie de substitution ] [ questions ] [ christianisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

planète terre

Au singulier, civilisation ne serait-ce pas aujourd'hui, avant tout, le bien commun que se partagent, inégalement d'ailleurs, toutes les civilisations, "ce que l'homme n'oublie plus" ? Le feu, l'écriture, le calcul, la domestication des plantes et des animaux ne se rattachent plus à aucune origine particulière ; ils sont devenus les biens collectifs de la civilisation. Or ce phénomène de diffusion de biens culturels communs à l'humanité entière prend dans le monde actuel une ampleur singulière. Une technique industrielle que l'Occident a créée s'exporte à travers le monde entier qui l'accueille avec frénésie. Va-t-elle, en imposant partout un même visage : buildings de béton, de verre et d'acier, aérodromes, voies ferrées avec leurs gares et leurs haut-parleurs, villes énormes qui, peu à peu, s'emparent de la majeure partie des hommes, va-t-elle unifier le monde ? [...] Cependant la "civilisation industrielle" exportée par l'Occident n'est qu'un des traits de la civilisation occidentale. En l'accueillant, le monde n'accepte pas, du même coup, l'ensemble de cette civilisation, au contraire. [...] en supposant que toutes les civilisations du monde parviennent, dans un délai plus ou moins court, à uniformiser leurs techniques usuelles et, par ces techniques, certaines de leurs façons de vivre, il n'en reste pas moins que pour longtemps encore, nous nous retrouverons, en fin de compte, devant des civilisations très différenciées. Pour longtemps encore, le mot de civilisation gardera un singulier et un pluriel. Sur ce point, l'historien n'hésitera pas à être catégorique.

Auteur: Braudel Fernand

Info: Grammaire des civilisations

[ continent ] [ diversité ]

 

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homme-animal

Le plongeur italien Enzo Maiorca, légende de l’apnée et héros du Grand Bleu, avait jeté l’ancre au large de Syracuse en Sicile. Il était dans l’eau et parlait à sa fille Rossana qui était restée à bord du yacht lorsqu'il sent quelque chose qui le touche légèrement dans le dos.

Il se retourne et se retrouve nez-à-nez avec un dauphin et se rend alors compte que le dauphin ne veut pas jouer mais veut lui passer un message. L'animal plonge et Enzo le suit jusqu'à une profondeur d'environ 12 mètres.

Et là, piégé dans un filet abandonné, il découvre un autre dauphin, qui se débat désespérément. Enzo comprend et remonte a la surface pour demander à sa fille de lui passer les couteaux de plongée.

Rapidement, tous deux parviennent à libérer le dauphin, qui, libéré, émerge de l’eau, en émettant un cri presque humain - selon  Enzo.

(Un dauphin peut rester sous l'eau jusqu'à 10 minutes, puis meurt asphyxié.)

Et là, surprise : c’était en fait un dauphin femelle, enceinte! Le dauphin mâle n’arrêtait pas de tourner autour d’Enzo et de sa fille puis s'est arrêté devant Enzo, lui a touché la joue avant de s'éloigner avec sa dauphine.

Enzo Maiorca aime à terminer son histoire en disant : "Tant que l'homme n'aura pas appris à respecter le monde animal et à lui parler, il ne connaîtra jamais son véritable rôle sur Terre".

Auteur: Internet

Info:

[ entraide ] [ anecdote ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Maintenant, dans tout ce qu'il a fait, Amos Tutuola n'est pas sui generis. Il n'est pas grammatical ? Certes. Mais James Joyce est moins grammatical que Tutuola. Ezekiel Mphahlelele a souvent dit et écrit que les écrivains africains font violence à l'anglais. Violence ? Joyce n'a-t-il pas fait plus de violence que ça à la langue anglaise ? Le Huckleberry Finn de Mark Twain est écrit en sept dialectes, nous dit-il. Il est maintenant reconnu comme un classique. Nous l'acceptons, oublions qu'il n'a pas de "grammaire", et allons de l'avant pour apprendre sa "grammaire" et ce qu'il a à nous dire. Laissons Tutuola écrire "pas de grammaire" et grogner avec les hyènes et les chacals. Laisse Gabriel Okara écrire un Okolo "sans grammaire". Ce sont des mamans. Pourquoi ?... L'éducation chasse de l'esprit la superstition, le rêve, la construction de châteaux dans les airs, la culture des histoires, et les remplace par un esprit rationnel et pratique, presque dépourvu d'imagination. Certains de ces esprits n'ayant pas réussi à écrire des histoires imaginatives, se tournent vers ce type de critique aristocratique qui magnifie les trivialités au-delà de leur taille réelle. Ils ne parviennent pas à ressentir d'autres vertus dans une œuvre parce qu'ils n'ont pas l'imagination pour percevoir ses mystères. L'art est arbitraire. N'importe qui peut créer son propre style. Ayant commencé arbitrairement, s'il persiste à produire via ce mode particulier, il peut l'agrandir et l'élever vers quelque chose de permanent, quelque chose que d'autres artistes viendront apprendre et copier, quelque chose que les critiques se mettront sous la dent pour l'apprécier.

Auteur: Taban Lo Liyong Mokotiyang Rekenet

Info:

[ liberté ] [ singularité ]

 

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liberté

La complexité fixe des limites étroites à la raison elle-même, dans la mesure où elle exige que la taille de complexité des conclusions recherchées ne dépasse pas celle des axiomes postulés. Par là, la possibilité de trouver des axiomes évidents, sur lesquels fonder des conclusions complexes, s’amenuise et disparaît en fait. En outre, puisqu'ils n'arrivent pas à traduire en un langage symbolique, donnant prise au nombre et à la mesure, les idées et les concepts qu'ils utilisent sans une perte d'information presque totale, les philosophes ne peuvent jamais évaluer la taille de complexité et des axiomes qu'ils posent et des conclusions auxquelles ils parviennent. Ils tâtonnent dans les ténèbres, puisqu'ils ne sont pas en mesure de déterminer si la déduction qu'ils développent est valide ou non. (...)

Dans ce livre, nous avons montré où se situaient les limites de la raison. Mais est-il possible de montrer que, en dépit de ces limites, la raison reste assez puissante pour garantir aux hommes une autonomie qui lui permette de se déterminer lui-même, sans qu'intervienne la peur, suscitée par l'usage de la force sous toutes ses forme ou incitée par diverses pressions morales ? Peut-être pas, mais une chose est claire. Seul cet usage de la raison, promue au premier rang par la philosophie pendant vingt-cinq siècles en Occident, a jusqu'ici permis et permet encore de prendre conscience du caractère injustifié et injustifiable d'un certain nombre de propositions mises en avant par la religion, par la science et par les grands moyens de communication, qui en sont les relais, pour modifier le comportement de l'être humain.

Auteur: Brisson Luc

Info: Puissance et limites de la raison: Le problème des valeurs

[ mathématiques ] [ indépendance ]

 

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racines

Je parle avec Rafaniello, aujourd'hui nous avons le temps, je lui demande si son pays ne lui manque pas. Son pays n'existe plus, il n'y est resté ni vivants ni morts, on les a fait disparaître tous ensemble : "Je ne sens pas le manque, dit-il, mais la présence. Dans mes pensées ou quand je chante, quand je répare un soulier, je sens la présence de mon pays. Il vient souvent me trouver, maintenant qu'il n'a plus une place à lui. Dans le cri du marchand d'eau qui monte avec son charreton à Montedidio pour vendre de l'eau sulfureuse dans des pots de terre cuite, de sa voix aussi me parviennent quelques syllabes de mon pays." Il se tait un moment, ses petits clous dans la bouche et la tête penchée sur une semelle. Il voit que je suis resté à côté et il continue : "Quand tu es pris de nostalgie, ce n'est pas un manque, c'est une présence, c'est une visite, des personnes, des pays arrivent de loin et te tiennent un peu compagnie." Alors don Rafaniè, les fois où il me vient la pensée d'un manque, je dois l'appeler présence ? "C'est ça, et à chaque manque, tu souhaites la bienvenue, tu lui fais bon accueil." Alors quand vous vous serez envolé, je ne dois pas sentir votre manque, moi ? "Non, dit-il, quand il t'arrive de penser à moi, moi je suis présent." J'écris sur le rouleau les paroles de Rafaniello qui ont mis le manque sens dessus dessous et il est mieux comme ça maintenant. Lui, avec les pensées, il fait comme avec les chaussures, il les retourne sur sa caisse et les répare.

Auteur: Luca Erri De

Info: Montedidio

[ travail ]

 

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