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orfèvre

Elle se rappelait un concert auquel ils avaient assisté ensemble. À la sortie, sur le parvis, deux artistes vantaient la voix exceptionnelle de Guidu, et Zita insista sur ce mot : artiste, auquel elle conférait une valeur particulière. Cette déférence me toucha, j'y vis un signe de reconnaissance supérieure et définitive : la plupart des gens prennent les artistes pour des crétins.

Auteur: Ferranti Marie

Info: Les maîtres de chant

[ artisan ] [ rôle ]

 

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dévotion

Saint Jacques de Compostelle
On vient de toute l'Europe, en traversant la France par quatre itinéraires très précis :
la via tolosana depuis Arles jusqu'à Puente La Reina),
la via podiensis (du Puy en Velay à Puente La Reina),
la via lemovicensis (de Vézelay à Saint Palais dans les Pyrénées Atlantiques)
la via turonensis (menant de Tours à Saint Palais également).
Une fois les Pyrénées franchies, toutes fusionnent en une voie unique baptisée Camino francés, qui s'achève sur le parvis de la cathédrale de Santiago.
Les nombreux pélerins prennent l'habitude de revenir de ce voyage avec les coquilles de ces mollusques bivalves trouvées au bord de l'Atlantique qu'ils accrochent sur leur manteau, leur sac ou leur chapeau, la preuve "vivante" que le pèlerinage a bien été accompli.

Auteur: Historia

Info: N°811 : Ceux qui ont fait trembler les rois

[ tradition religion ]

 

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Paris

Lorsqu’on se trouve, en taxi, arrêté au feu placé à la hauteur de l’Hôtel-Dieu, à l’entrée de la place du Parvis de Notre-Dame, une perspective s’ouvre au regard : celle de la rue Saint-Jacques prolongée, au-delà de la montée que l’on voit au loin, en rue du Faubourg Saint-Jacques. On a peine à croire qu’entre ces immeubles bourgeois du XIXe se pérennise la piste par laquelle, le jour déclinant, les mammouths venaient quotidiennement boire à la Seine. De quelle hauteur descendaient-ils dans la savane ? Broutaient-ils, le jour durant, entre la Montagne Sainte-Geneviève et Vaugirard ? Ou bien, de leur pas que rien n’arrêtait, balisaient-ils la forêt ininterrompue, des Pyrénées jusqu’au Ardennes ? Voilà ce que l’on peut se demander, avachi au fond du taxi qui nous conduit vers d’autres rebondissements.

Auteur: Jouanard Gil

Info: (jour sans événement)

[ préhistoire ]

 

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événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Bébel et Léo ont en commun la honte. Elle est tenace, constante. Elle a modifié leur corps : démarche hésitante, épaules en creux, yeux baissés, hoquet des syllabes, le pied qui râpe le sol et n’ose franchir une ligne imaginaire qui terrifie. Mais tout bringuebalant qu’il est, le fait d’être forcé de rester à la surface du sens oblige Léo à un détachement singulier qui ressemble à de la prestance. Le léger déplacement de son être dans les limbes du langage a fini par rendre magistrale sa présence aux autres. Car on le remarque toujours. Quoi qu’il dise ou taise. Ses yeux verts jaugent et jugent si bien, qu’il est difficile de soutenir son regard. Léo est un regard. Il voit avant tout le monde. Anticipe. Devine. Il décèle la beauté là où les hommes ordinaires ne la remarquent jamais. Il la voit s’allumer en néons bleus au sommet de la grande tour, dans le hall de l’immeuble dont les murs sont recouverts de moquette marron, le long de la voie de chemin de fer désaffectée, sur le parvis de l’usine où le vent fait danser des flocons de polystyrène.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Illettré

[ présence ] [ guetteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nombres

Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante. J'aspirais instinctivement, dès le berceau, à boire à votre source, plus ancienne que le soleil, et je continue encore de fouler le parvis sacré de votre temple solennel, moi, le plus fidèle de vos initiés. Il y avait du vague dans mon esprit, un je ne sais quoi épais comme de la fumée ; mais, je sus franchir religieusement les degrés qui mènent à votre autel, et vous avez chassé ce voile obscur, comme le vent chasse le damier. Vous avez mis, à la place, une froideur excessive, une prudence consommée et une logique implacable. À l'aide de votre lait fortifiant, mon intelligence s'est rapidement développée, et a pris des proportions immenses, au milieu de cette clarté ravissante dont vous faites présent, avec prodigalité, à ceux qui vous aiment d'un sincère amour. Arithmétique ! Algèbre ! Géométrie ! Trinité grandiose ! Triangle lumineux ! Celui qui ne vous a pas connues est un insensé ! Il mériterait l'épreuve des plus grands supplices ; car, il y a du mépris aveugle dans son insouciance ignorante ; mais, celui qui vous connaît et vous apprécie ne veut plus rien des biens de la terre ; se contente de vos jouissances magiques ; et, porté sur vos ailes sombres, ne désire plus que de s'élever, d'un vol léger, en construisant une hélice ascendante, vers la voûte sphérique des cieux.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les chants de Maldoror, 1869, GF 528, Flammarion 1990 II 10 p.162

[ éloge ] [ poésie ]

 

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