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éternel recommencement

Mais sache bien tout de suite

que nul n'a fait de révolution avant toi ;

que les peintres et les poètes dépassés et disparus,

en dépit de l'air héroïque dont tu les auréoles,

ne t'apportent rien, n'ont rien à t'apprendre.

Jouis de tes premières expériences, naïves et têtues,

dynamiteur craintif, maître des nuits sans frein,

mais souviens-toi que tu n'es ici que pour être haï,

pour renverser et pour tuer.


Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Théorème

[ combat ]

 
Commentaires: 8
Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

[…] le nouveau fascisme, la société de consommation, a profondément transformé les jeunes ; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique, mais d’un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette  "civilisation de consommation" est une civilisation dictatoriale. En somme, si le mot de "fascisme" signifie violence du pouvoir, la "société de consommation" a bien réalisé le fascisme. […]

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Écrits corsaires, 1974

[ dictature ] [ économique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

auto-évaluation

Je suis un homme ancien, qui a lu les classiques, qui a récolté les raisins dans la vigne, qui a contemplé le lever ou la chute du soleil sur les champs. (...) Je ne sais donc pas quoi faire d'un monde créé par la violence, par la nécessité de la production et de la consommation. Je déteste tout de lui : la précipitation, le bruit, la vulgarité, l'arrivée. (...) Je suis un homme qui préfère perdre plutôt que de gagner par des manières déloyales et impitoyables. Et la beauté c'est que j'ai l'effronterie de défendre cette culpabilité, de la considérer comme une vertu.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info:

[ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

révolution

Pendant les événements de Mai 68, le grand cinéaste italien Pier Paolo Pasolini (qui était Marxiste, rappelons-le) appuyait non pas les étudiants qui lançaient des pavés aux agents du CRS, mais la police! En effet, il disait que les étudiants étaient des enfants de bourgeois qui protestaient pour la forme, alors que les flics, eux, étaient de véritables prolétaires. "Ce sont eux, les vrais ouvriers!", disait-il. Pour lui, Mai 68 n'était qu'une révolte de petits-bourgeois blasés. Et les intellos de gauche qui militaient au sein des mouvements maoïstes, de petits snobinards qui regardaient le prolétariat de haut. Ils théorisaient sur la classe ouvrière, mais ils ne savaient foutrement rien d'elle...

Auteur: Martinaud Richard

Info: https://www.journaldemontreal.com/2012/05/07/pasolini-et-mai-68, Lundi, 7 mai 2012 21:17

[ snobisme ] [ mode ] [ France ] [ mutin de Panurge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intemporel

Je suis une force du passé Mon amour ne va qu’à la tradition Je viens des ruines, des églises, des retables Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes Où ont vécu les Frères J’erre sur la Tuscolana comme un fou Sur la Via Appia comme un chien sans maître Je regarde les crépuscules sur Rome Sur la Ciociaria et sur le monde Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil Depuis le bord extrême d’un âge enseveli. Monstrueux est celui qui est né Des entrailles d’une femme morte. Et moi, fœtus adulte, j’erre Plus moderne que tous les modernes, À la recherche de frères qui n’existent plus.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Poésie en forme de rose, traduit de l’italien par Olivier Favier. Extrait de Poesia in forma di rosa, Garzanti, Milano 1964

[ vivifiant ] [ solitude ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

célébration religieuse

Même lorsque j'étais pour ma part un enfant, les fêtes de Noël étaient une chose idiote : un défi de la Production à Dieu. Toutefois, j'étais alors complètement plongé dans le monde "paysan", dans quelque mystérieux village situé entre les Alpes et la mer. Le capitalisme n'avait pas encore "recouvert" le monde paysan dont son moralisme était issu et sur lequel se fondait encore son chantage : Dieu, la Famille, la Patrie [...]. Pour le nouveau capitalisme, il est indifférent que l'on croie en Dieu, à la Patrie ou à la Famille. Il a pour sa part créé son nouveau mythe autonome : le Bien-être. Et son type humain n'est pas l'homme religieux ou le gentilhomme, mais le consommateur heureux de l'être.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Dans "Le chaos"

[ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

totalitarisme

Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui, ou du moins ce qu’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide soit prétextuel et de mauvaise foi. En effet il combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui ne peut plus faire peur à personne. C’est en sorte un antifascisme de tout confort et de tout repos. Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Dans "Ecrits corsaires"

[ servitude volontaire ] [ contrainte intégrée ] [ consumérisme roi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

lucidité

Je travaille tout le jour comme un moine et la nuit j'erre, comme un matou en quête d'amour... Je proposerai à la Curie de me sanctifier. Car, je réponds à la mystification par la douceur. Je regarde avec l'oeil d'une image pieuse les préposés au lynchage. J'observe mon propre massacre avec le serein courage d'un scientifique. Je parais éprouver de la haine quand au contraire j'écris des vers pleins de ponctuel amour. J'étudie la perfidie comme un phénomène fatal, comme si je n'en étais pas l'objet. J'ai pitié des jeunes fascistes, et aux vieux, que je considère formes du mal le plus horrible, j'oppose la seule violence de la raison. Passif comme un oiseau qui voit tout, en volant, et porte dans son coeur, pendant son vol dans le ciel, la conscience qui ne pardonne pas.

Auteur: Piniau Betti et Zigaina

Info: L'univers esthétique de Pasolini, album de l'exposition a paris Sorbonne, nov-dec. 1984.

[ souffrance ] [ vieillesse ] [ littérature ]

 

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mégapole

Une heure de voiture, le long d'une périphérie sans limites, composée entièrement de petits baraquements, de boutiques entassées, d'ombres de banians sur des maisonnettes indiennes aux arêtes émoussées et vermoulues comme de vieux meubles, suintantes de lumière, carrefours encombrés de passants aux pieds nus, habillés comme dans la Bible, tramways rouge et jaune à galerie ; petits immeubles modernes, immédiatement vieillis par l'humidité des tropiques, au milieu de jardins fangeux et de bâtisses de bois, bleu clair, vert d'eau ou simplement attaqués par le climat humide ou le soleil, avec des allées et venues continuelles et un océan de lumière, comme si partout, dans cette ville de six millions d'habitants, on célébrait une fête ; et puis le centre, sinistre et neuf, la Malabar Hill, avec ses petits immeubles résidentiels, dignes du quartier des Parioli, entre les vieux bungalows et le quai interminable, avec une série de cercles de lumière qui s'infiltrait à perte de vue dans l'eau...

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: L'Odeur de l'Inde, p. 17

[ banlieue ] [ asie ]

 

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beaux-arts

Mon goût cinématographique n'est pas d'origine cinématographique, mais pictural. Les images, les champs visuels que j'ai dans la tête, ce sont les fresques de Masacio, de Giotto - les peintres que j'aime le plus, avec certains maniéristes (comme, par exemple, Pontormo). Je n'arrive pas à concevoir des images, des paysages, des compositions de figures, en dehors de ma passion fondamentale pour cette peinture du Trecento, qui place l'homme au centre de toute perspective. Quand mes images, donc, sont en mouvement, elles sont en mouvement un peu comme si l'objectif se déplaçait devant un tableau : je conçois toujours le fond comme le fond d'un tableau, comme un décor, c'est pour cela que je l'attaque toujours de front. Et les figures se déplacent sur cette toile de fond de façon toujours symétrique, à chaque fois que c'est possible : gros plan contre gros plan, panoramique-aller contre panoramique-retour, rythmes réguliers (ternaires, si possibles) des plans, etc. Il n'y a presque jamais de montage gros plans/plans généraux.

 

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Texte écrit lors du tournage de "Mamma Roma" (1962), et cité dans les Cahiers du cinéma, hors-série n°9, 1981 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 191

[ art italien ] [ forme picturale ] [ structure filmique ] [ influences ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama