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ego marchandisé

La fragmentation du moi néolibéral commence lorsque le sujet se rend compte qu'il n'est pas seulement un employé ou un étudiant, mais aussi un produit à vendre, une publicité ambulante, un gestionnaire de son curriculum vitae, un biographe de ses motivations et un entrepreneur de ses possibilités. Il lui faut d'une manière ou d'une autre parvenir à être à la fois sujet, objet et spectateur. Il ne s'agit pas de savoir qui il est vraiment, mais plutôt d'acheter provisoirement la personne qu'il doit bientôt devenir. Il est à la fois l'entreprise, la matière première, le produit, la clientèle et le client de sa propre vie. Un mélange d'actifs à investir, à entretenir, à gérer et à développer, mais aussi un inventaire de passifs à élaguer, à externaliser, à réduire, à couvrir et à minimiser. Simultanément star et public, ravi de sa propre performance.

Auteur: Mirowski Philip

Info: Never Let A Serious Crisis Go to Waste: How Neoliberalism Survived the Financial Meltdown

[ adaptabilité consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

durée

L'européen se sent au service du temps, il dépend de lui, il en est le sujet. Pour exister et fonctionner, il doit observer ses lois immuables et inaltérables, ses principes et ses règles rigides. Entre l'homme et le temps existe un conflit insoluble qui se termine toujours par la défaite de l'homme : le temps détruit l'homme.
Pour les Africains les temps est une catégorie beaucoup plus lâche, ouverte, élastique, subjective. ...le temps est le résultat de notre action, et il disparaît quand nous n'entreprenons pas ou abandonnons une action. Le temps est un être passif, et surtout dépendant de l'homme.
... Si nous allons a la campagne où doit se tenir une réunion, et qu'il n'y a personne sur les lieux de la réunion, la question "quand aura lieu la réunion?" est insensée. Car la réponse est connue d'avance : " Quand les gens se seront réunis."

Auteur: Kapuscinski Ryszard

Info: Ebène

[ relatif ] [ Afrique ]

 

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éducation

Pour qu'un homme apprenne à choisir, il faut qu'un autre homme choisisse d’abord à sa place. Non pas certes pour étouffer ses goûts et ses dons réels, mais pour lui permettre d’en prendre conscience à la lumière et sous le choc d’une expérience authentique. [...]

"Avant tout, ne pas conditionner les enfants", m’a dit un éducateur d’avant-garde. J’ai répondu qu'un certain dressage précoce, aboutissant à la maîtrise des impulsions, était le meilleur antidote contre la mise en condition qui guette aujourd’hui tous les adultes. Et qu’inversement, rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation. Ce sont les enfants gâtés – ceux dont on a respecté et flatté tous les mouvements "spontanés" - qui deviennent plus tard, faute de consistance et d’orientation intérieures, les jouets les plus passifs de l’opinion et de la mode. C’est dans la mesure où on leur a épargné toutes les contraintes qu’ils succombent à toutes les séductions...

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 180

[ laxisme ] [ laisser-faire ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tao

La dualité du yang et du yin se retrouve encore en ce qui concerne les nombres : suivant le Yi-king, les nombres impairs correspondent au yang, c'est-à-dire sont masculins ou actifs, et les nombres pairs correspondent au yin, c'est-à-dire sont féminins ou passifs. Il n'y a d'ailleurs là rien qui soit particulier à la tradition extrême-orientale, car cette correspondance est conforme à ce qu'enseignent toutes les doctrines traditionnelles ; en Occident, elle est connue surtout par le Pythagorisme, et peut-être même certains, s'imaginant qu'il s'agit là d'une conception propre à celui-ci, seraient-ils fort étonnés d'apprendre qu'elle se retrouve exactement la même jusqu'en Extrême-Orient, sans qu'il soit évidemment possible de supposer en cela le moindre "emprunt" d'un côté ou de l'autre, et tout simplement parce qu'il s'agit d'une vérité qui doit être pareillement reconnue partout où existe la science traditionnelle des nombres.
Les nombres impairs, étant yang, peuvent être dits "célestes", et les nombres pairs, étant yin, peuvent être dits "terrestres"

Auteur: Guénon René

Info: La Grande Triade, p. 74

[ femmes-hommes ] [ chiffres ]

 

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origine

Dans le choix du fétiche se manifeste, comme Binet l'a affirmé le premier et comme cela a été l'influence persistante d'une impression sexuelle, le plus souvent reçue dans la prime enfance, ce qu'on peut mettre en parallèle avec l'adhésivité proverbiale d'un premier amour chez le normal ("on revient toujours à ses premiers amours.") . Une telle provenance est particulièrement claire dans les cas  le fétiche ne représente qu'une condition attachée à l'objet sexuel. Nous rencontrerons encore en un autre lieu l'importance d'impressions sexuelles. Dans d'autres cas, c'est une association symbolique en pensée, dont la personne concernée n'est le plus souvent pas consciente, qui a conduit au remplacement de l'objet par le fétiche. Il n'est pas toujours possible de mettre en évidence avec certitude les voies de ces associations (le pied est un symbole sexuel archaïque, déjà dans le mythe, la "fourrure" doit sans doute son rôle de fétiche à l'association avec la toison du mont de Vénus.), mais même telle symbolique ne semble pas toujours indépendante d'expériences sexuelles du temps de l'enfance.

Auteur: Freud Sigmund

Info: trois essais sur la théorie sexuelle (1905, 205 p.) page 117

[ fétichisme ] [ passif répondant ]

 

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détachement feint

Dans la mesure où travailler ne représente guère plus qu'une agitation sans grande signification, et où les habitudes sociales, jadis honorées en tant que rituel, dégénèrent en rôles à jouer, le salarié – qu’il travaille à la chaîne ou occupe un poste grassement payé dans une vaste bureaucratie – cherche à échapper au sentiment d'inauthenticité qui en résulte en créant une distanciation ironique par rapport à sa routine journalière. Il tente de transformer le rôle qu'il joue en une évaluation symbolique de la vie quotidienne, et se réfugie dans la plaisanterie, la moquerie, le cynisme. Si on lui demande d’exécuter une tâche désagréable, il établit clairement qu’il ne croit pas aux objectifs de l’organisation qui tendent vers une efficacité et un rendement accrus. S’il se rend à une réception, son comportement tend à montrer que tout n’est qu’un jeu, faux, artificiel, dénué de sincérité, une mascarade grotesque de la sociabilité. Il tente, de cette manière, de se rendre invulnérable aux pressions de la situation. En refusant de prendre au sérieux ses occupations, il nie leur pouvoir de le blesser.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 159

[ mécanisme de défense ] [ sujet passif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

miroir

Le reflet qu'on découvre aux pages des livres, quelque imparfait qu'il soit, peut passer pour la réalité. Lire n'est pas une opération neutre, l'enregistrement passif d'un fait préconstitué. Nous projetons notre expérience dans l'image qui naît des caractères imprimés. Nous contribuons dans une mesure décisive à l’événement très particulier qui mêle des personnages fictifs aux êtres de chair parmi lesquels nos jours se passent, des objets impalpables à ceux, solides, palpables qui mêlent l'espace. Nous corrigeons à notre insu, les approximations ou les lacunes de la narration. D'une indication succincte, d'un nom, d'une simple initiale, K, nous tirons quelque chose, quelqu'un dont la destinée peut nous intéresser au même degré que celle d'un objet matériel, d'une personne vivante. Le travail irréfléchi, correcteur, créateur de la lecture peut s'accommoder d'un matériau médiocre, rectifier l'imperfection des éléments qui nous sont livrés, sur le papier. Ainsi notre vie s'étendra-t-elle au-delà des limites, situées et datées, où elle est cantonnée. C'est miracle qu'une poignée de mots enfermés dans les pages d'un livre contiennent, comme des graines dans un sachet, la promesse d'univers foisonnants, colorés, si persuasifs et détaillés qu'ils rivalisent avec celui que nous habitons à l'enseigne de la réalité.

Auteur: Bergounioux Pierre

Info: Jusqu'à Faulkner

[ imagination ] [ déchiffrage ] [ réflexivité ]

 

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temps libre

Quand je suggère qu'il faudrait réduire à quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qui reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer du reste de son temps comme bon lui semble. Dans un tel système social, il est indispensable que l'éducation soit poussée beaucoup plus loin qu'elle ne l'est actuellement pour la plupart des gens, et qu'elle vise, en partie, à développer des goûts qui puissent permettre à l'individu d'occuper ses loisirs intelligemment. Je ne pense pas principalement aux choses dites "pour intellos". Les danses paysannes, par exemple, ont disparu, sauf au fin fond des campagnes, mais les impulsions qui ont commandé à leur développement doivent toujours exister dans la nature humaine. Les plaisirs des populations urbaines sont devenus essentiellement passifs : aller au cinéma, assister à des matchs de football, écouter la radio, etc. Cela tient au fait que leurs énergies actives sont complètement accaparées par le travail ; si ces populations avaient davantage de loisir, elles recommenceraient à goûter des plaisirs auxquels elles prenaient jadis une part active.

Auteur: Russell Bertrand

Info: Éloge de l'oisiveté

[ avenir ] [ autonomie ] [ servitude ] [ otium ]

 
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linguistique

Ce sera facile d’être athée au XIXe ou au XXe ! C’était beaucoup plus coton du temps de Rabelais et d’Erasme. Les mots eux-mêmes manquaient, les termes les plus simples : "rationalisme" (qui date du XIXe), "déisme" (fin XVIIe), "théisme" (fin XVIIIe), "absolu", "relatif", "scepticisme" (apparaît au XVIIIe en remplacement de "pyrrhonisme"), "libertinisme" (XVIIe), "tolérance" (début XVIIe), bien entendu "esprit fort" (lancé par Helvétius), et par-dessus tout "libre pensée" (sponsorisé par Voltaire). Les formes syntaxiques interdisaient la véritable spéculation philosophique et religieuse […]. Les sciences et les techniques nouvelles (l’imprimerie) ne savaient pas encore qu’elles étaient en train de périmer un monde. Le doute lui-même ne pouvait s’exprimer que dans les formes de la vieille rhétorique consubstantielle au système que l’on mettait en doute (la critique des médias peut-elle se faire entendre aujourd’hui hors des médias ?). Le "naturel" n’était pas plus séparé du surnaturel que le réel ne l’est en ce moment du médiatique. On croyait aux fééries médiévales, au merveilleux, aux miracles et aux sabbats des sorciers, comme aujourd’hui à l’Europe, au Bien, à l’astrologie, aux périls du tabagisme passif, à la guerre du Golfe et aux nouvelles technologies. L’incroyance, comme de nos jours, ne pouvait s’avancer que masquée, hésitante, presque inconsciente d’elle-même. Une autre incroyance. La même incroyance.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le portatif", pages 18-19

[ évolution ] [ carcans sémantiques ] [ masques onomasiologiques ] [ paradigme ] [ discours ] [ révolte ]

 
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société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

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