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translation

Lisez le texte relatif au sixième trait du neuvième hexagramme : "la femme est mise en danger par la persévérance" (Wilhelm). Cette fameuse persévérance se rapporte au même caractère (tchen), signifiant droiture ou pureté, que l'on trouve au début du Yi King. On peut aussi se demander pourquoi cette persévérance est un risque pour une femme... En revanche, ici, Philastre a bien compris qu'il ne s'agit plus de "perfection" mais de "pureté". Pour ma part, j'aurais tendance à préciser "chasteté"...
Voyez au quinzième hexagramme, le cinquième trait (bien saisi par Philastre et par Harlez) où nous pouvons lire : sans richesse se servir de son voisinage. Wilhelm non seulement intervertit les phrases, mais inverse le sens en traduisant : "Ne pas se vanter de sa richesse auprès de son prochain"... De même, il traduit "voie du ciel" (sixième trait du vingt-sixième hexagramme) là où n'est pas écrit "tao" (voie) mais '"influence", comme l'a bien vu Philastre. Observez le premier trait du trente-cinquième hexagramme, là où je lis "générosité" et Philastre " magnanimité", Wilhelm choisit "demeurer abandonné". autre contresens, le "rire" au premier trait du quarante-cinquième hexagramme. On aura compris qu'il vaut mieux choisir une traduction qui a vieilli dans son style un peu suranné (Philastre) que celle plus moderne, psychologique et plus accrocheuse de Wilhelm, pourtant la plus connue et la plus réputée.
Alors qu'un connaisseur comme Marcel Granet signalait en toute vérité bonne à dire que la civilisation chinoise était caractérisée par la formule "ni Dieu, ni Loi", le pasteur Wilhelm, dans sa version bien occidentalisée, dès le premier hexagramme affirme que le ciel est "Dieu le souverain suprême". Or, il n'y a jamais eu de monothéisme (typique des gens du Livre) dans l'histoire de la Chine. Même plus tard, les nombreux "dieux" taoïstes (du dieu des fossés au dieu des latrines...) sont de multiples énergies différentes qui ne renvoient pas au "Seigneur Dieu" de Wilhelm.
Autres exemples. Au deuxième trait du troisième hexagramme, il s'agit de mariage et nous lisons que le jeune fille vierge "n'est pas accordée" alors que le bon pasteur traduit : "Elle n'engage pas sa foi"... Au quatrième trait du douzième hexagramme, Wilhelm traduit "bonheur" par "bénédiction". Toujours des thèmes religieux qui n'existent pas dans l'original. Au commentaire de l'image du quarantième hexagramme, il traduit "pardonne les fautes et absout le péché", alors que "péché" n'existe pas en Chine et qu'il suffisait de dire "comprend et pardonne les fautes". Sans parler de la pudibonderie chrétienne où "fesses" devient "cuisses" (troisième trait du quarante-quatrième hexagramme). Sans oublier toutes ses notes avec citations des... Évangiles. Même les jésuites, qui se sont passionnés pour la traduction chinoise, n'auraient jamais osé soutenir de telles traductions conditionnées par la croyance monothéiste.

Auteur: Daniel Giraud

Info: Yi King : Texte et interprétation, in Traductions et trahisons

[ manipulation ] [ nord-sud ] [ interprétation ] [ transposition ]

 

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révolution ratée

L'antilepéniste est un théologien du lepénisme, et il combat ce dernier avec lyrisme, mais aussi conserve-til avec lui des modes de raisonner communs et s'expose-t-il à des chocs en retour (celui du 21 avril par exemple). L'a-lepéniste, à l'opposé, considère le lepénisme comme vide de sens. C'est mon cas. Il n'entretient donc pas, même par l'exécration, cette ornière. L'anti-lepéniste, lui, dès le soir du premier tour, se précipite pour y déverser dans cette ornière, toutes ses protestations. Et la suite s'enchaîne. Pendant quinze jours, du haut de leurs rollers antifascistes, les jeunes au bord des larmes de crocodiles accusent "la connerie des adultes", lesquels ne sont pourtant guère plus que des jeunes un peu vieillis. La presse s'extasie de tous ces défilés et décrit, dans l'inimitable style de bergerie néo-stalinienne qui est le sien, ces merveilleuses coulées de foules, ces "débats ambulants nourris par des fanfares", ces "veillées citoyennes", ce "mouvement quasi festif qui déroule son cortège dans les rues de Paris", entre les cris de "No pasaran" et de "Nous sommes tous des enfants d'immigrés". On hurle aussi : "Le Pen crapaud, le peuple aura ta peau" ou encore : " Le Pen au zoo, libérez les animaux". (Slogan qui nous ramène à la monstruosité dont je parlais et qui mériterait de longues gloses fort instructives...). Les jeunes, qui ont toujours dit oui à tout, toujours tout approuvé, apprennent à dire NON, en grosses lettres, en capitales, pour la première fois de leur vie et sans doute aussi pour la dernière. La rave-party devient la résistance continuée par les moyens de la sono. Un battage de coulpe frénétique mais toujours "festif, créatif et imaginatif" ("Beaucoup de lycéens, confie un responsable de la Fédération lycéenne, nous appellent pour nous demander comment structurer leur action, comment rendre leur mouvement festif"), parcourt les rues de son frisson sacré. Avec, de temps en temps, une lueur d'intelligence : "Il faut qu'il y ait une suite sinon ça n'a pas de sens, charabiate ainsi un manifestant. Que les jeunes se bougent, qu'on organise une marche silencieuse sur l'Elysée pour plus d'impact. Le côté festif de ce soir c'est un peu bizarre parce qu'après, on ne sait plus pourquoi on est là". Des landaus surgissent dans tous les cortèges ("La Poussette, nous voici !"). Une génération se baptise passionnément et dévotement dans l'antilepénisme. Puis, la grande peur passée tous ces Pokémons pieux se demandent (d'après Le Monde) « comment transformer l'émotion en action ; faisant ainsi l'économie rentable du stade intermédiaire : celui où ils se seraient demandé où est le sens de tout cela. Mais, déjà, le durcissement en mythe de leur niaiserie bruyante est en cours. Et il ne faudra que quinze jours pour qu'ils se persuadent qu'ils ont vécu une épopée. Et qu'ils ont fait quelque chose, dans les rues, alors que personne ne leur demandait rien (à part les médias, c'est-à-dire personne au sens propre). Et qu'ils ressemblent, dès lors, à la souris de la vieille histoire drôle qui, courant à côté de l'éléphant, lui dit : "Qu'est-ce qu'on soulève comme poussière !..."

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Festivus festivus"

[ mutins de panurge ] [ récupération médiatique ] [ franco-français ]

 

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rapports humains

J'ai vu des miracles se produire, quand les gens disent la vérité. Pas la “belle” vérité. Pas la vérité qui cherche à plaire ou à réconforter. Mais la vérité sauvage. La vérité féroce. La vérité qui dérange. La vérité tantrique. La foutue vérité. La vérité que tu as peur de dire.

L'horrible vérité sur toi que tu caches pour “protéger” les autres. Pour éviter d'être "trop". Pour éviter d'avoir honte et de te sentir rejeté. Pour éviter d'être vu. La vérité de tes sentiments les plus profonds. La rage que tu as ressassée, dissimulée, maîtrisée. Les terreurs dont tu ne veux pas parler. Les pulsions sexuelles que tu as essayé d'engourdir. Les désirs primaires que tu ne peux supporter de formuler.

Les défenses se décomposent enfin, et ce matériel "dangereux" émerge du plus profond de l'inconscient. Tu ne peux plus le retenir. L'image du "bon garçon" ou de la "gentille fille" s'évapore. Celle du "parfait", de "celui qui a tout compris", de l'évolué : ce sont des images qui brûlent.

Tu trembles, tu transpires, tu es au bord des vomissements. Tu penses que tu pourrais en mourir, mais finalement tu la dis cette putain de vérité, cette vérité dont tu as profondément honte. Pas une vérité abstraite. Pas une vérité “spirituelle”, soigneusement formulée et conçue pour prévenir l'offense. Pas une vérité habilement emballée. Mais une vérité humaine désordonnée, enflammée, bâclée. Une vérité sanglante, passionnée, provocatrice, sensuelle. Une vérité mortelle, indomptée et sans fard. Et fragile, collante, suante, vulnérable. La vérité de ce que tu ressens. La vérité qui permet à l'autre de te voir à l'état brut. La vérité qui fait haleter, qui fait battre ton cœur. C'est la vérité qui te libérera.

J'ai vu des dépressions chroniques et des angoisses permanentes s'effacer du jour au lendemain. J'ai vu s'évaporer des traumatismes profondément enracinés. J'ai vu de la fibromyalgie, des migraines à vie, de la fatigue chronique, des maux de dos insupportables, des tensions corporelles, des troubles de l'estomac, disparaître, ne jamais revenir. Bien sûr, les "effets secondaires" de la vérité ne sont pas toujours aussi dramatiques. Et nous n'entrons pas dans notre vérité avec un résultat en tête. Mais pense aux énormes quantités d'énergie nécessaires pour réprimer notre sauvagerie animale, engourdir notre nature farouche, réprimer notre rage, nos larmes et notre terreur, soutenir une fausse image, et faire semblant d'être "bien".

Pense à toute la tension dans le corps, et aux dommages causés à notre système immunitaire, quand nous vivons dans la peur de “ nous montrer”. Prends le risque de dire ta vérité. La vérité dont tu as peur. La vérité dont tu crois que le monde dépend. Trouve une personne sûre, un ami, un thérapeute, un conseiller, toi-même, et laisse-les entrer. Laisse-les te tenir alors que tu te brises. Laisse-les t'aimer alors que tu pleures, rages, trembles de peur, que tu es en plein gâchis.

Dis ta putain de vérité à quelqu'un, cela pourrait simplement te sauver la vie, te guérir du plus profond de toi et te connecter à l'humanité d'une manière que tu n'avais jamais imaginée.

Auteur: Foster Jeff

Info:

[ calculés ] [ masques ] [ sincérité thérapie ] [ lâcher prise ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

FLP est grand jeu francophone qui, par la magie de l'informatique, propose et permet de réfléchir, seul ou ensemble, sur le sens des mots et des phrases. 

Chaque terme isolé peut déjà aller assez loin  en lui-même dans la précision (pour l'anecdote le dernier en date est "hybristophilie", qui définit l’attirance d’une femme par un homme reconnu coupable de crimes atroces). Pour les phrases, évidemment, les possibilités se démultiplient.

Pensons au gamin qui s'ennuie et feuillète distraitement le dictionnaire... pour s'arrêter à la page des avions parce qu'il y a des images et des lance-missiles... ou qui s'attarde sur un mot à la consonnance curieuse et exotique, nouveau, surprenant, etc.  Pensons en parallèle à une personne qui consulte un dico afin de comprendre, ou préciser le sens d'un mot...

Sur FLP on feuillette différement, d'ailleurs on ne feuillette pas, on clique. On peut déjà partir d'un mot unique (qu'on renforcera d'un synonyme proche pour vraiment "centrer" la recherche) afin de voir comment les esprits humains ont rayonnés à partir du terme-concept choisi.  

Mais FLP est plus pensé dans l'autre sens : celui d'une quête par combinaison de mots ou bouts de mots (chaine de caractères donc). Ainsi les possibilités de recherche avec plusieurs termes, ou débuts de termes (radicaux qui permettent d'élargir l'exploration), amènent vers un nouveau "feuilletage" sémantique, qui va vers la complexité, voire l'égarement, vu que la curiosité du lecteur investigateur se voit immédiatement proposer d'innombrables pistes... 

Parlons maintenant du FLPiste initié, conscient et organisé, qui emploie et participe au concept, c'est à dire que s'il tombe sur quelque chose "qui résonne en lui" au cours d'une lecture il pense à FLP. Dans ces termes : "ce bout de texte est-il déjà dans la base de données ?" Et, si ce n'est pas le cas : "ah, je vais pouvoir l'insérer et bien réfléchir à l'étiquetage".

Une fois l'extrait choisi viennent les réflexions qui confrontent sa subjectivité propre avec la supposée objectivité du langage consensus, au-delà d'une réflexivité personnelle Très Importante et à conserver toujours. Elles pourront se développer et se mélanger sur trois axes, dans cet ordre. 1) Recherches web pour vérifications sémantiques et autres précisions des sources et des auteurs 2) Investigations diverses pour trouver des tags adéquats, via les sites de synonymes par exemple. Avec aussi l'usage de FLP en rétroaction, avec son nuage de corrélats qui ouvrira parfois de nouveaux horizons. 3) Discussion entre flpistes, en général via les commentaires pour expliquer, justifier, se mettre d'accord. Ou pas.

Concernant la sandbox, outil pour les écoles ou autres débutants, il est conseillé de ne pas entrer trop rapidement dans les complexités des 3 axes évoqués ci-dessus. Il vaut mieux rester dans l'idée de discussions ponctuelles à partir d'un extrait simple. Déjà pour voir comment telle classe, ou groupe... ou individu... réagissent à l'exercice avant d'aller plus loin. 

Les vrais passionnés pourront ensuite se diriger vers les liaisons de citations et autres chaines. Ces dernières aidant à la continuité d'un raisonnement, souvent chronologique. Espace chaines qui aide à préciser les termes-pensées en les recontextualisant à la sauce du créateur de la chaine.

Auteur: Mg

Info: 10 mars 2022

[ méthodologie ]

 

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définitions

(homme) - Bonjour, je ne comprends pas bien ce mot : amour. Peux-tu me l'expliquer ?

(machine) - Certainement ! L'amour est une émotion complexe et multiforme qu'il peut être difficile de définir précisément. Il s'agit d'un sentiment profond d'affection, d'attention et d'attachement à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose.

L'amour revêt diverses formes et peut être vécu dans des relations et des contextes différents. Voici quelques types d'amour courants :

L'amour romantique : Ce type d'amour est généralement associé à des sentiments passionnés, au désir et à l'intimité entre deux personnes attirées l'une par l'autre sur le plan romantique. Il implique souvent des émotions fortes, une attirance physique et une connexion émotionnelle profonde.

L'amour familial : Il s'agit de l'amour partagé entre les membres d'une famille, comme l'amour entre les parents et les enfants, les frères et sœurs ou la famille élargie. Il se caractérise souvent par un sentiment de loyauté, de soutien et d'attention inconditionnelle.

Amour platonique : L'amour platonique est un lien affectif profond et non sexuel entre amis. Il s'agit d'un lien fort basé sur la compréhension mutuelle, le respect et le soutien émotionnel, mais sans implication romantique ou sexuelle.

Amour de soi : L'amour de soi est le regard et l'attention que l'on porte à soi-même. Il implique de reconnaître sa valeur, de se respecter et de prendre soin de son bien-être physique, émotionnel et mental.

L'amour est souvent associé à des émotions positives telles que le bonheur, la joie et l'épanouissement, mais il peut aussi impliquer des défis, des sacrifices et de la vulnérabilité. Il peut rapprocher les gens, favoriser des relations solides et donner un sens et un but à la vie.

Il est important de noter que l'expérience et la compréhension de l'amour peuvent varier d'une personne à l'autre, et qu'elles peuvent évoluer et changer avec le temps.

- L'amour est-il plus proche de la pauvreté que de la richesse ?

- Le concept d'amour n'est pas intrinsèquement lié à la pauvreté ou à la richesse. L'amour est une émotion humaine universelle qui peut être ressentie par des personnes de tous horizons, quelle que soit leur situation financière.

L'amour est le lien émotionnel et l'affection entre les individus, et il peut être nourri et exprimé de diverses manières qui ne dépendent pas nécessairement de la richesse matérielle. Si les ressources financières peuvent influencer les aspects extérieurs d'une relation, comme la sécurité ou le confort matériel, elles ne déterminent pas la présence ou la profondeur de l'amour lui-même.

En fait, l'amour peut souvent s'épanouir dans des circonstances difficiles et se trouver dans les relations les plus simples ou les actes de gentillesse. Il s'agit d'une expérience profondément humaine qui transcende les possessions matérielles ou les facteurs socio-économiques.

Il convient de noter que la stabilité financière et la sécurité peuvent contribuer à créer un environnement plus confortable et plus stable, propice à l'épanouissement des relations, mais elles ne garantissent pas l'amour ou le bonheur. L'amour est en fin de compte le lien émotionnel et la connexion entre les individus, qui peuvent être encouragés et appréciés indépendamment de la situation financière.

Auteur: chatGPT4

Info: 16 mai 2023. Ici I.A. qui donne les réponses peut être considérée comme un promptuaire

[ machine-homme ] [ compendium ]

 
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décryptage

Revenons maintenant au petit miracle dont nous parlent Dolto et Lacan.

J'ai finalement trouvé un autre témoignage de l'éclair de compréhension, cette fois chez un adulte, qui nous apporte lui aussi quelques clés pour comprendre ce qui peut bien se passer en nous au moment où nous apprenons à lire.

Il s'agit du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion. Nous sommes au XVIIIe siècle, tous les savants européens sont alors à la recherche de la clé qui permettrait non plus de continuer à déchiffrer hiéroglyphe par hiéroglyphe ce qui est gravé ou peint sur les pyramides, mais de sortir du B-A-BA hiéroglyphique pour passer à une véritable lecture.

Tous ces savants ont beaucoup avancé. A Londres, à Berlin, à Munich, à Paris, à Rome, on sait déjà beaucoup de choses sur l'écriture et la culture égyptiennes.

Mais ce milieu reste prisonnier d'une conception qui veut que les hiéroglyphes soient des images. C'est précisément cette conception du hiéroglyphe comme image qui bloque l'avancée. Certains ont émis l'hypothèse que peut-être ces images pouvaient de temps en temps être autre chose que des images, mais quoi ? (...)

Depuis son enfance, Champollion est passionné par l'Egypte ancienne.

C'est un jeune homme assez bizarre, incapable de suivre un cursus scolaire et qui a des évanouissements à répétition. (...) En étudiant un cartouche sur lequel bien des savants se sont déjà penchés, Champollion a une idée concernant le sens d'un hiéroglyphe qui se trouve au milieu du cartouche. Il s'agit d'un rond, qui signifie "ra" et tout le monde pense qu'il désigne le dieu Ra. Et puis il y a un signe qui se lit "ms", et une espèce de trident. Personne ne sait lire ce cartouche (...)

Et voilà que le jeune Champollion, tout à coup, comprend que "ra" pourrait aussi représenter le son "ra", et pas seulement le dieu du Soleil.

"Ra" est une syllabe. En appliquant le même raisonnement aux deux autres syllabes, il peut lire le nom qui est inscrit dans le cartouche : "Ramsès".

En un éclair, comme dans la description de Françoise Dolto, il a trouvé la clé que tout le monde cherchait. (...) Puis il commence à déchiffrer, comme un fou, les hiéroglyphes.

(...) il n'est pas sans importance de rappeler qu'avant même de maîtriser le sens de ce qu'il lisait là, Champollion s'était révélé capable de lire la langue égyptienne quel que soit le mode graphique sous lequel elle se présentait. (...)

Loin de moi pourtant l'idée qu'il ne faille exercer aucune contrainte.  Mais il faut s'entendre. Pour revenir à l'exemple de Champollion, pourquoi est-ce lui qui trouve, et pourquoi pas les autres ?

Certes, il a du génie et il a une passion. 

Mais il y a aussi que dès son plus jeune âge, il a appris l'hébreu, il a appris l'araméen, il a appris l'assyrien, il a appris le chaldéen, le grec, le latin... 

Il sait déchiffrer un texte dans plusieurs écritures, comme pour la pierre de Rosette, et il est un savant bibliste. Tout cela, il a bien fallu l'acquérir. 

Tout ne peut pas être mis au compte du seul génie.

Auteur: Winter Jean-Pierre

Info: Transmettre (ou pas)

[ historique ] [ décodage ] [ déclic ] [ signes figuratifs ]

 

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protestantisme

En mai 1521 un disciple de Luther, le Bernhardi des thèses de 1518, donne l’exemple, étant prêtre et curé de Kempen, de contracter un mariage régulier. Le célibat des prêtres n’étant pas d’institution divine, Luther n’y trouve rien à redire, doctrinalement parlant. Pratiquement ? il est plutôt embarrassé, mécontent, un peu narquois. Cependant un vent de révolte souffle sur les couvents. Partout des religieux, des Augustins surtout, rompent la clôture et se muent en laïcs. Les voilà qui réclament le droit au mariage. Eux qui librement ont fait vœu de chasteté, peuvent-ils rompre ce vœu ? le peuvent-ils sans commettre ce que Luther en 1518 nommait le plus grave des sacrilèges ?

Il se trouve précisément quelqu’un pour dire oui, quelqu’un que connaît bien Luther : Carlstadt, l’ex-champion de Leipzig, depuis longtemps chanoine à Wittemberg, professeur à l’Université et archidiacre de la cathédrale. Nominalement désigné comme hérétique par la bulle Exsurge, cet homme opiniâtre, passionné et brouillon était parti, en mai 1521, au Danemark où le roi Christian II songeait à une réforme. Vite congédié, il revient à Wittemberg en juin et se jette en pleine mêlée. Tout de suite, la question du célibat l’attire. En attendant de la trancher pratiquement pour son compte — il célébrera son mariage le 26 décembre 1521 — il prétend la trancher doctrinalement pour les autres. A grands renforts de textes et de citations scripturaires, il établit sa thèse, claironne ses avis — et le retentissement de sa parole est grand.

Que dit cependant Luther ? Rien de curieux comme son attitude. D’abord il hésite. Il louvoie. Le mariage des religieux ? mais s’ils ont prononcé le vœu de chasteté, c’est de leur plein gré, librement, par choix. Comment pourraient-ils dès lors se délier ? La difficulté paraît insurmontable. Cependant Carlstadt continue sa campagne et Luther ses méditations. Et il hésite toujours. Il a des scrupules. Le 6 août 1521, il écrit encore à Spalatin ces mots amusants : "Par Dieu, nos Wittembergeois donneront femmes même aux moines ! A moi du moins, jamais !" Cependant il réfléchit. Il porte l’idée en lui. Elle l’habite, elle le travaille. Et brusquement, le 9 septembre 1521, une lettre part à l’adresse de Mélanchton. Luther a trouvé. Les arguments de Carlstadt ? défectueux. Son point de vue ? mal choisi. Le vrai, c’est que les vœux sont faits dans un esprit d’orgueil. C’est que les moines, quand ils les prononcent, les considèrent comme autant de bonnes œuvres, comptent sur eux pour s’acquérir la sainteté et, par-delà, l’éternelle béatitude. De tels vœux sont viciés. Ils sont mauvais. Ils sont nuls de plein droit.

Hésitation d’abord et recul instinctif devant la nouveauté révolutionnaire des solutions proposées, à l’école de la vie, par un Carlstadt. Puis, lent travail d’accommodation et de réflexion. D’une idée étrangère à Luther faire une idée luthérienne, qui puisse vraiment jaillir de la conscience profonde du réformateur : quand l’œuvre est accomplie ; quand Luther a pris possession réellement des pensées qui lui ont été comme tendues par autrui ; quand il les a rendues siennes, dans toute la force du terme : alors, une explosion soudaine, un de ces sauts brusques dont nous parlions plus haut. Et voilà l’hésitant du début, l’indécis, l’inquiet qui devance en pleine audace ceux qui l’ont mis en branle. Et voilà tout Luther, à cette date.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 138-139

[ assimilation personnelle ] [ hérésie ] [ légitimation ]

 

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homme-animal

Les mouches auraient-elles des émotions ?
Les insectes seraient-ils des êtres sensibles comme les autres ? Des chercheurs ont en tout cas prouvé que des mouches présentaient tous les signes de la peur.
Les drosophiles ouvrent de nouvelles perspectives sur les sentiments ou leurs ébauches chez les non-mammifères.Les drosophiles ouvrent de nouvelles perspectives sur les sentiments ou leurs ébauches chez les non-mammifères.
C'est au coeur des comportements des mammifères que nous cherchons bien souvent émotions et sentiments. Tristesse, peur, bonheur, amitié… sont autant de noms qui quand ils s'appliquent aux animaux non-humains soulèvent des débats passionnés. L'affaire devient encore plus brûlante quand on touche à ces bêtes que l'on écrase sans remords et avec lesquels nous livrons un bras de fer à base d'armes chimiques : les insectes. Nous faudra-t-il accepter que même ces petits êtres sont doués d'émotions, voire de sentiments ? C'est ce qu'ont voulu savoir des chercheurs de l'université de Pasadena (États-unis) en observant la drosophile (Drosophila sp.), une petite mouche des fruits très étudiée en génétique.
Pister les traces de la peur
L'équipe de William T. Gibson a cherché chez l'insecte des traces d’émotions, aussi appelées émotions primitives. Trois de celles-ci ont été étudiées :
• l’évolutivité, le fait que la réponse de l'animal, face au danger, est graduelle et augmente avec le nombre d'éléments menaçants ;
• la valence, l'impact négatif ou positif sur l'organisme de l'émotion et la persistance ;
• la présence de reliquats d'émotions une fois l'alerte passée.
10 mouches ont été soumises à un stimulus effrayant : une ombre qui survolait la boîte les contenant. Elle passait plus ou moins souvent et à des intervalles plus ou moins longs, déterminés par les chercheurs. Puis, les mouches ont été testées individuellement. Tout cela sous l'œil attentif d'une caméra vidéo.
Au passage de l'ombre, les drosophiles s'agitaient subitement. Lors d'assombrissements répétés espacés d'une seconde, la réponse des mouches (les envols) augmentait progressivement avec le nombre d'épisodes d'obscurité. Cependant cet effet cumulatif disparaissait quand ces derniers étaient plus espacés. À 3 secondes d'intervalle, les mouvements que généraient la menace étaient bien moindre qu'à 1 seconde. Un autre facteur influait sur l'envol : le nombre d'individus présents. Isolées, les drosophiles ont en effet montré une plus grande sensibilité à l'alerte qu'en groupe. La mouche seule fuyait dès le premier passage ombrageux (ce qui n'était pas le cas en présence de 9 autres individus) ; ou adoptait une posture figée qualifiée de "freezing" conservée pendant le passage de l'ombre et après plusieurs secondes. Dans les deux cas, 20 secondes environ étaient nécessaires pour que le comportement des mouches retourne à la normale.
Les émotions primitives sont bien là
Dans une dernière expérience, les chercheurs ont proposé de la nourriture à des mouches ayant subi une diète de 24 à 60 heures. Tout cela dans une boîte elle aussi survolée par une ombre. Les mouches ont difficilement déserté la zone de nourrissage mais l'ont d'autant plus évacuée que les ombres se multipliaient. Le besoin de se sustenter rentre donc en compétition avec celui de fuir.
Que peut-on en conclure ? Persistance, évolutivité, valence négative de l'émotion suscitée par un danger... Les émotions primitives sont bien présentes chez les drosophiles. Et si la crainte de l’anthropomorphisme retient les chercheurs d’assimiler leur comportement à de la peur ou de l'anxiété, les résultats de Gibson et ses collègues ouvrent malgré tout une nouvelle voie : celle de l’étude des émotions chez les insectes. Nos conceptions n’attendent que d’être bousculées.

Auteur: Internet

Info: Horvath Louise, 22.05.2015 à 14h30

[ bouleversement ] [ émoi ]

 

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écrivain-sur-philosophe

Avec Nietzsche apparaît pour la première fois sur les mers de la philosophie allemande le pavillon noir du corsaire et du pirate : un homme d’une autre espèce, d’une autre race, une nouvelle sorte d’héroïsme, une philosophie qui ne se présente plus sous la robe des professeurs et des savants, mais cuirassée et armée pour la lutte. Les autres avant lui, également hardis et héroïques navigateurs de l’esprit, avaient découvert des continents et des empires ; mais c’était en quelque sorte dans une intention civilisatrice et utilitaire, afin de les conquérir pour l’humanité, afin de compléter la carte philosophique en pénétrant plus avant dans la terra incognita de la pensée. Ils plantent le drapeau de Dieu ou de l’esprit sur les terres nouvelles qu’ils ont conquises, ils construisent des villes, des temples et de nouvelles rues dans la nouveauté de l’inconnu et derrière eux viennent les gouverneurs et administrateurs, pour labourer le terrain acquis et pour en tirer une moisson, — les commentateurs et les professeurs, les hommes de la culture.

Mais le sens dernier de leurs fatigues est toujours le repos, la paix et la stabilité : ils veulent augmenter les possessions du monde, propager des normes et des lois, c’est-à-dire un ordre supérieur. Nietzsche, au contraire, fait irruption dans la philosophie allemande comme les flibustiers à la fin du XVIe siècle faisaient leur apparition dans l’empire espagnol, — un essaim de Desperados sauvages, téméraires, sans frein, sans nation, sans souverains, sans roi, sans drapeau, sans domicile ni foyer. Comme eux, il ne conquiert rien pour lui ni pour personne après lui, ni pour un Dieu, ni pour un roi, ni pour une foi ; il lutte pour la joie de la lutte, car il ne veut rien posséder, rien gagner, rien acquérir. Il ne conclut pas de traité et ne bâtit pas de maison ; il dédaigne les lois de la guerre établies par les philosophes et il ne cherche pas de discipes ; lui, le passionné trouble-fête de tout "repos brun", de tout établissement confortable, désire uniquement piller, détruire l’ordre de la propriété, la paix assurée et jouisseuse des hommes ; il ne veut que propager par le fer et le feu cette vivacité de l’esprit toujours en éveil qui lui est aussi précieuse que le sommeil morne et terne l’est aux amis de la paix. Il surgit audacieusement, renverse les forteresses de la morale, les barrières de la loi ; nulle part il ne fait quartier à personne ; aucune excommunication venue de l’Église ou de la Couronne ne l’arrête. Derrière lui, comme après l’incursion des flibustiers, on trouve des églises violées, des sanctuaires millénaires profanés, des autels écroulés, des sentiments insultés, des convictions assassinées, des bercails moraux mis à sac, un horizon d’incendie, un monstrueux fanal de hardiesse et de force. Mais il ne se retourne jamais pour jouir de ses triomphes : l’inconnu, ce qui n’a jamais été encore ni conquis, ni exploré, est sa zone infinie ; son unique plaisir, c’est d’exercer sa force, de "troubler les endormis". N’appartenant à aucune croyance, n’ayant prêté serment à aucun pays, ayant à son mât renversé le drapeau noir de l’amoraliste et devant lui l’inconnu sacré, l’éternelle incertitude dont il se sent démoniaquement le frère, il appareille continuellement pour de nouvelles et périlleuses traversées. Le glaive au poing, le tonneau de poudre à ses pieds, il éloigne son navire du rivage et, solitaire dans tous les dangers, il se chante à lui-même, pour se glorifier, son magnifique chant de pirate, son chant de la flamme, son chant du destin :

"Oui, je sais d’où je viens ;

Irrassasié comme la flamme,

Je brûle et je me consume ;

Tout ce que je touche devient lumière

Et tout ce que je laisse devient charbon,

A coup sûr, je suis flamme..."

Auteur: Zweig Stefan

Info: Le Combat avec le Démon : Kleist, Hölderlin, Nietzsche

[ poème ]

 

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christianisme-protestantisme

En 1504, il [Erasme] avait publié pour la première fois un traité destiné à éclairer ceux qui, "faisant consister la religion en cérémonies et en observances judaïques de choses matérielles, négligeaient la véritable piété". C’était l’Enchiridion Militis Christiani, livre hardi qui contenait en substance tout le programme des réformes souhaitées par Érasme. […] Dans l’été de 1518, Érasme chargeait Froben de le publier à nouveau et composait pour cette réédition une longue préface dédiée à un abbé alsacien, Paul Volz. C’était un manifeste. Avec prudence, à son ordinaire, mais avec décision, Érasme y conduisait une opération fort adroite. Il couvrait Luther, tout à la fois, de son autorité et de sa modération. Il se gardait de nommer le fougueux Augustin ; mais dans un passage semé d’allusions, il s’instituait l’avocat d’une liberté de critique qu’il revendiquait et pour lui et, visiblement, pour Luther. "De même, voilà quelqu’un qui nous avertit : mieux vaut se fier à de bonnes actions qu’aux grâces octroyées par le pape. Veut-il dire qu’il condamne absolument ces grâces ? Non, mais qu’il leur préfère les voies que l’enseignement du Christ indique comme plus certaines." Traduction assez libre des opinions de Luther ; mais la manœuvre était pleine d’adresse. "Cet homme est de mes hommes, semblait dire l’humaniste en désignant le moine. C’est une tête chaude, sans doute ; mais écoutez : je vais vous présenter, à ma mode, ses griefs et ses objections ; quand il parlera par ma bouche, vous direz tout d’une voix : il a raison. Au reste, ses critiques, préface d’un programme complet de réforme et de rénovation. Ce programme, dès 1504, je l’ai présenté à la chrétienté. Je le lui présente à nouveau, en 1518, dans cette édition revue et corrigée de l’Enchiridion." Tactique habile, intelligente et souple. Elle montre jusqu’à l’évidence qu’en 1518, Érasme connaissait encore bien mal Luther.

Qui l’aurait pu d’ailleurs avertir de son erreur ? Un seul homme, Luther, en rendant publics des griefs qu’il n’avait confiés qu’à des amis choisis, dans des lettres privées. Mais cette révélation brutale, encore qu’elle fût fort dans son tempérament, Luther pour cent raisons ne pouvait la faire. C’eût été la rupture. Or Luther ne pouvait pas rompre avec Érasme. Seul, il n’aurait peut-être pas hésité à le faire. Il n’était pas, il n’était plus seul. Des hommes l’entouraient, des amis, des partisans, dévots à lui mais dévots à Érasme, incapables de jeter l’anathème sur l’un pour demeurer fidèles à l’autre. Des hommes l’entouraient, qui pesaient sur lui, l’amenaient doucement à faire le geste nécessaire, celui qu’il accomplit le 28 mars 1519 lorsqu’il rédigea, à l’adresse d’Érasme, une lettre, la première, pleine d’humilité et de soumission extérieure, très orgueilleuse au fond et très brutale : une mise en demeure ; avec ou contre moi ?

Mais Érasme non plus n’était pas libre. Pas libre de dire, sinon de voir, que Luther n’était pas un de ses tenants ; pas libre de dénoncer les fautes qu’il lui voyait commettre : énormes cependant, de son point de vue à lui. C’est que tout de suite, avec leur flair grossier, ses ennemis, entre lui et Luther, avaient noué un lien direct. Luther, un suivant ; qui sait, un prête-nom d’Érasme ? L’humaniste avait dû comprendre que dès lors, toute condamnation de Luther serait sa condamnation à lui ; un coup mortel porté à la cause même de la réforme humaniste, à sa cause... A tout prix, il fallait empêcher les moines haineux de rejeter Luther comme hérétique. A tout prix, il fallait protéger Luther, intercéder pour lui auprès des princes, des prélats, des grands esprits ; faire l’opinion et la rendre intangible. A tout prix enfin, il fallait peser sur Luther, obtenir de lui qu’il usât de prudence sans se laisser pousser à l’irréparable. Besogne énorme. Érasme s’y attela virilement, habilement. Ainsi s’établit entre deux hommes munis de viatiques empruntés, l’un à cette antiquité païenne dont Érasme se nourrissait avec délices et qui l’aidait sans doute à comprendre Jésus ; l’autre, à la doctrine paulinienne et à la tradition augustinienne — ainsi s’établit entre Luther, uniquement et passionnément chrétien, et Érasme, adepte infiniment intelligent d’une philosophie du Christ toute saturée de sagesse humaine, une sorte de compromis qui permettait l’action. Ainsi, dans l’opinion des lettrés, naquit ce préjugé si fort qu’il vit toujours : Luther ? le fils spirituel et l’émule d’Érasme — le réalisateur de ses velléités réformatrices.

Une équivoque. Une première équivoque.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 85-86

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