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diariste

Les deux tentations du mémorialiste sont la frime et la langueur. Frime : envol de duchesses, "le président me dit alors", chalet à Saint-Moritz, simplicité patriarcale de Claudel. Langueur : la mort prochaine, brièveté (ou désespérante lenteur) des jours, modestie de la tâche accomplie, vanitas vanitatum... La frime est une manière de politesse. Barthes disait qu'entre la pose et la posture on trouve vite l'imposture. Oui, mais un peu de pose flatte le lecteur. On ne l'invite pas dans une gargote. On ne sollicite pas sa curiosité (ou sa compassion) pour un personnage minable. Mon ambassade à Londres. Gide au piano. Entrez dans une confidence de grand risque, écoutez les chuchotements d'état, les allusions d'amour. Le mémorialiste, en se flattant, flatte son lecteur.

Auteur: Nourissier François

Info: À défaut de génie, nrf Gallimard 2000 p.168

[ journal ] [ commérage ] [ notoriété ] [ superficialité ]

 

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insuffisant vocabulaire

Les émotions, d'après mon expérience, ne sont pas recouvertes par de simples mots. Je ne crois pas en la "tristesse", la "joie" ou le "regret". Peut-être la meilleure preuve de la nature patriarcale du langage est le fait qu'il simplifie les sentiments. J'aimerais avoir à ma disposition des émotions hybrides compliquées, des constructions germaniques, comme par exemple "Le bonheur qui accompagne le désastre". Ou : "La déception de coucher avec son fantasme". J'aimerais montrer comment " La conscience de la mort suscitée par des parents vieillissants" est liée à "La haine des miroirs qui commence à l'âge mûr". J'aimerais avoir un mot pour la "tristesse inspirée par les restaurants qui déclinent" ainsi que pour "l'excitation d'avoir une chambre avec un minibar". Je n'ai jamais eu les bons termes pour décrire ma vie, et maintenant que j'ai débuté mon histoire, j'en ai plus que jamais besoin.

Auteur: Eugenides Jeffrey

Info: Middlesex

[ tiercités limitées ] [ émoi ] [ néologismes ]

 
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barbarie

Commençons par parler de cette horrible coutume des crimes d'honneur, qui continue de sévir. Laissez-moi vous présenter Maha, une jordanienne de trente-quatre ans. Elle commit le crime de tomber enceinte après avoir été violée par son voisin. Par conséquent, elle fut tuée par son propre frère pour avoir jeté l'opprobre sur la famille. Elle reçut des coups de couteau répétés au visage, au cou et dans le dos avant d'être dépecée avec un hachoir à viande. Le voisin nia les faits et déménagea. Un tribunal jordanien condamna le frère à six mois de prison et justifia la clémence de la peine en invoquant l'état de fureur qui l'avait conduit à défendre l'honneur de sa famille de manière irrationnelle. Le même tribunal indiqua également que le comportement de cette femme avait été honteux, qu'elle s'était écartée des traditions de la société jordanienne et avait entaché la réputation de sa famille.

Auteur: Haddad Joumana

Info: Superman est arabe

[ bêtise patriarcale ] [ hommes-par-femme ] [ traditions imbéciles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Le test de Bechdel (ou Bechdel-Wallace), qui apparaît dans la bande dessinée d'Alison Bechdel L’Essentiel des gouines à suivre, publiée dans les années 1980, a permis de mettre en avant l’absence ou la faible présence des femmes au pays des fictions.

Redoutablement facile à utiliser, il ne contient que trois critères :

1) II doit y avoir deux femmes nommées dans l’œuvre.

2) Ces femmes parlent ensemble.

3) Elles parlent d'autre chose que d'un homme.

Ce test a donné lieu à de nombreuses variations ces dernières années, dont une que j'aime beaucoup proposée par la scénariste américaine Kelly Sue De Connick : le test de la lampe.

Plus lapidaire encore que le test de Bechdel, la version de De Connick ne contient qu une question : "Peut-on remplacer le personnage féminin par une lampe sans que l'histoire soit modifiée ?"

La formule me fait beaucoup rire; le fait que la réponse soit "oui" dans un certain nombre de productions contemporaines, beaucoup moins.


Auteur: Zeniter Alice

Info: Toute une moitié du monde

[ littérature ] [ sociologie du genre ] [ dominance patriarcale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

réflexivité

La psyché est pour moi, comme vous le savez, un concept général qui désigne la substance de tous les phénomènes se déroulant dans le monde intérieur. L’esprit en revanche caractérise une certaine catégorie de phénomènes intérieurs, à savoir tous les contenus qui ne peuvent être dérivés du corps ni du monde extérieur. Ce sont soi des processus imagés conduisant à des idées abstraites, soit des abstractions conscientes et volontaires. […]

La psyché pourrait être mise en parallèle avec le concept physique de matière (corpuscule + onde). De même que la matière, la psyché est une matrice qui repose sur l’archétype de la mère. L’esprit en revanche est masculin et repose sur l’archétype du père ; sous l’influence favorable de l’ère patriarcale, il revendique par conséquent le primat sur la psyché et la matière. Mais il possède également un aspect féminin sous la forme de son alliée Sophia qui se manifeste de plus en plus nettement à mesure qu’on se rapproche de l’inconscient. Dans cette sphère matriarcale, l’esprit est le fils de la mère (en alchimie, le "très vieux fils de la mère").

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Lettre à Wolfgang Pauli, 24 octobre 1953

[ définis ] [ pensée ] [ anima-animus ] [ symbolisme ] [ chair-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individualisme

La publicité se met du côté de la femme (ou fait semblant) contre l’oppression masculine, du côté de l’enfant contre l’autorité de ses aînés. Il est logique, du point de vue de la création de la demande que les femmes fument et boivent en public, qu’elles se déplacent librement, qu’elles affirment leurs droits au bonheur, plutôt que de vivre pour les autres. L’industrie de la publicité encourage ainsi une pseudo-émancipation qu’elle flatte en lui rappelant insidieusement “Tu reviens de loin, ma belle”, sur une marque de cigarette, et déguise sa liberté de consommer en autonomie authentique. De même, elle encense et glorifie la jeunesse dans l’espoir d’élever les jeunes au rang de consommateurs de plein droit, avec téléphone, télévision, appareil haute-fidélité dans sa chambre. L’“éducation” des masses a altéré l’équilibre des forces au sein de la famille, affaiblissant l’autorité du mari vis-à-vis de sa femme, et celle des parents vis-à-vis de leurs enfants. Mais si elle émancipe femmes et enfants de l’autorité patriarcale, ce n’est que pour mieux les assujettir au nouveau paternalisme de la publicité, des grandes entreprises industrielles et de l’État.

Auteur: Lasch Christopher

Info: La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion

[ libération illusoire ] [ société de consommation ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Le grand Satan non mentionable au centre de notre culture est le monothéisme. D'un texte barbare de l'âge de bronze, connu sous le nom d'ancien testament, trois religions anti-humaines ont évolué : le judaïsme, le christianisme et l'Islam. Ce sont les religions d'un Dieu du ciel, littéralement patriarcales - Dieu étant le père omnipotent. Elles ont par conséquent aidé à détester les femmes depuis 2.000 ans, ceci dans tous les pays affligés par leur croyance, en bref Dieu, assisté par ses délégués terrestres mâles. Le Dieu du ciel est un dieu jaloux, évidemment. Il a donc besoin de l'obéissance totale de chacun, car il est en place non pour une seule tribu mais pour toute la création. Ceux qui le rejettent doivent donc être convertis ou tués pour leur propre bien. Finalement le totalitarisme est la seule sorte de politique qui peut vraiment servir les objectifs de ce Dieu céleste. N'importe quel mouvement à caractère libéral met en danger son autorité et celle de ses délégués sur terre. Un Dieu, un roi, un pape, un seul maître dans l'usine, un seul père-chef de famille à la maison.

Auteur: Vidal Gore

Info: Conférence de Lowell, Monotheism et son Discontents, Harvard university 20 avril 1992

[ divinité ] [ dictature ] [ femmes-hommes ]

 

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portrait

Seul l’âge, qui chez la plupart des hommes dissout les traits personnels et les émiette en argile grise, seule la vie patriarcale, la vieillesse et la maladie, de leur ciseau créateur, donnent au visage de Freud un caractère spécial indéniable. Depuis que les cheveux grisonnent, que la barbe n’encadre plus aussi richement le menton obstiné, que la moustache ombrage moins la bouche sévère, depuis que s’avance le soubassement osseux et cependant plastique de sa figure, un quelque chose de dur, d’incontestablement offensif, se découvre : la volonté inexorable, pénétrante et presque irritée de sa nature. Plus profond, plus sombre, le regard, jadis simplement contemplateur, est maintenant aigu et perçant ; un pli amer et méfiant fend comme une blessure le front découvert et sillonné de rides. Les lèvres minces et serrées se ferment comme sur un "non" ou un "ce n’est pas vrai". Pour la première fois on sent dans le visage de Freud la rigueur et la véhémence de son être, et l’on devine que ce n’est point là un good grey old man, que l’âge a rendu doux et sociable, mais un analyste impitoyable, qui ne se laisse duper par personne et n’admet point de duperie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 42

[ révélateur ] [ effet du temps ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

crédit

Une génération a vu s’évanouir le concept de patrimoine et de capital fixe. Jusqu’à la génération passée, les objets acquis l’étaient en toute propriété, matérialisant un travail accompli. Le temps n’est pas loin encore où l’achat de la salle à manger, de la voiture, était le terme d’un long effort d’économie. On travaille en rêvant d’acquérir : la vie est vécue sous le mode puritain de l’effort et de la récompense, mais quand les objets sont là, c’est qu’ils sont gagnés, ils sont quittance du passé et sécurité pour l’avenir. Un capital. Aujourd’hui, les objets sont là avant d’être gagnés, ils anticipent sur la somme d’efforts et de travail qu’ils représentent, leur consommation précède pour ainsi dire leur production. […] Le statut d’une civilisation entière change ainsi avec le mode de présence et de jouissance des objets quotidiens. Dans l’économie domestique patriarcale fondée sur l’héritage et la stabilité de la rente, jamais la consommation ne précède la production. En bonne logique cartésienne et morale, le travail y précède toujours le fruit du travail comme la cause précède l’effet. Ce mode d’accumulation ascétique fait de prévision, de sacrifice, de résorption des besoins dans une tension de la personne, toute cette civilisation de l’épargne a eu sa période héroïque, pour s’achever sur la silhouette anachronique du rentier, et du rentier ruiné qui fait au XXe siècle l’expérience historique de la vanité de la morale et du calcul économique traditionnels. A force de vivre à la mesure de leurs moyens, des générations entières ont fini par vivre bien en dessous de leurs moyens.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 221-223

[ créancier ] [ conséquences ] [ évolution ]

 

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féminisme

Le fait est que les hommes rencontrent plus de complicité chez leurs compagnes que l'oppresseur n'en trouve habituellement chez l'opprimé ; et en toute mauvaise foi, ils en prennent prétexte pour déclarer que la femme a voulu le destin qu'ils lui ont imposé.  Nous avons vu qu'en réalité toute son éducation conspire à lui barrer les chemins de la révolte et de l'aventure ; toute la société - à commencer par ses respectables parents - lui ment en lui vantant la haute valeur de l'amour, du dévouement, du don de soi et en lui cachant que ni amant, ni mari, ni enfants ne seront disposés à en supporter la lourde responsabilité. Elle accepte allègrement ces mensonges parce qu'ils l'invitent à prendre la pente facile : et c'est là le pire des crimes commis contre elle ; dès son enfance et tout au long de sa vie, elle est gâtée, elle est corrompue par le fait que cette résignation, tentante pour tout individu soucieux de sa liberté, est censée être sa vocation ; si on encourage un enfant à être paresseux en le divertissant sans cesse, sans lui donner l'occasion d'étudier, sans lui en montrer la valeur, personne ne dira quand il atteindra l'âge d'homme qu'il a choisi d'être incapable et ignorant ; c'est ainsi que la femme est élevée, sans qu'on lui ait jamais appris la nécessité d'assumer sa propre existence ; elle se laisse volontiers dépendre de la protection, de l'amour, de l'aide et de la direction des autres ; elle se laisse fasciner par l'espoir de pouvoir réaliser son être sans rien faire. Elle a tort de céder à cette tentation ; mais l'homme est mal avisé de le lui reprocher puisque c'est lui-même qui l'a provoquée.

Auteur: Beauvoir Simone de

Info: Le Deuxième Sexe

[ société patriarcale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel