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dépaysement

Je ne quitte jamais un endroit avec plus d'une valise. J'emporte des livres avec moi. Le reste ne réussit jamais à devenir véritablement mien. Je dors aussi bien dans le lit d'un hôtel, d'une chambre d'amis ou d'un inconnu que dans mon propre lit. En fait je suis toujours heureuse de déménager, ainsi j'ai l'occasion de délaisser mes biens, de délaisser certains objets afin que ma mémoire puisse devenir réellement sélective, qu'elle puisse se souvenir uniquement des images qui restent lumineuses derrière les paupières fermées.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ détachement ] [ indépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Tout, dans son apparence, contredisait sa réputation d’excellence : son visage hâve, ses cheveux clairsemés, ses paupières creuses, sa petite taille, ses épaules tombantes, son ventre mou et rond comme un ballon, ses éternels pulls de goitreux, surmontés de bretelles qui maintenaient comme un vieux cabas ses pantalons élimés et trop larges. Sa façon de s’asseoir à l’extrême bord des fauteuils profonds, buste penché en avant et mains à plat sur ses genoux serrés, ainsi que ses yeux globuleux qui semblaient boire ses interlocuteurs davantage que les regarder.

Auteur: Lombard David A.

Info: La tamanoir

 

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Ajouté à la BD par miguel

automate

Nous sommes des sacs.
À l'intérieur sont entassés tant bien que mal des machines molles qui nous organisent. Cette machinerie nous autorise à bouger, à cligner des paupières ou à marcher, elle s'arrange pour qu'à aucun moment nous n'oubliions de respirer, elle nous permet de reprendre conscience après le sommeil, et elle nous oblige à persister coûte que coûte et quelles que soient les circonstances, même si les circonstances sont ignoblement insupportables. Elle nous oblige à persister coûte que coûte jusqu'à ce que sonne l'heure de la mort.

Auteur: Volodine Antoine

Info: Les aigles puent

[ être humain ] [ pessimisme ]

 

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obscurité

Il descendit parmi les ombres; celles qui erraient n'étaient pas les moins aimables; les immobiles, il s'en détournait avec effroi; ombres entre les coudriers, phantasmes derrière les aulnes; une d'elles portait une aigrette de feu, ses paupières baissées paraissaient intérieurement illuminées; elle ne bougeait pas. A peine un tressaillement des lèvres, parfois, comme un qui va pleurer et fait encore un dernier effort qui se prolonge mais c'en est trop soudain. Il vit bientôt que les larmes libératrices ne pouvaient pas naître et qu'éternellement ces lèvres trembleraient d'un impossible sanglot.

Auteur: Kowalski Roger

Info: Poésies complètes, Les ombres

[ poésie ] [ inquiétude ] [ imagination ]

 

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organes

Et nos paupières se lèvent pour nous donner la vue
et faire naître le jour devant nous
comme notre bouche s'ouvre pour nous donner la voix
et faire naître notre cri au-dehors
ou comme le sexe de la femme s'est ouvert pour nous donner la vie
et nous faire naître sur la terre

Comme si tout naissait par des lèvres
qu'elles soient d'yeux, de bouche ou de sexe
et qu'elles étaient des blessures que le monde avait ouvertes en nous
pour nous plonger en lui
pour nous plonger en lui

Auteur: Parant Jean-Luc

Info: In "Dix Chants pour tourner en rond", éd. de la Différence, p. 23

[ passages ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

fantômes

Le cimetière de Holavallagardur... se transforme en un parc d'agrément pour les trépassés. Certains se baladent ici et là dans leurs linceuls, s'assoient sur les bancs pour discuter de l'éternité pendant que d'autres jouent a la marelle en lançant des cailloux contre le mur d'enceinte. Les matérialistes qui ne s'attendaient pas du tout à la vie après la mort se tiennent à l'écart. Pendant leur réunion de cellule, ils se disputent sur l'éventuelle existence d'une autre vie après celle-là, qu'ils se voient forcés de vivre à l'encontre de tout principe scientifique.

Auteur: Sjon

Info: Sur la paupière de mon père

[ métaphysique ] [ bavards ]

 

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description

Alcahuete était un massif sexagénaire au maintien fait d'un héroïsme d'opéra-bouffe attaqué par l'embonpoint, où l'affectation du caractère auguste tenait davantage du clown que du César. Il avait le cheveu rare, la joue ronde, le front bas, la lèvre épaisse surmontée d'un fil de moustache la cernant étroitement, le nez gros et busqué, la paupière boursouflée enchâssant un petit oeil noir aigu et mobile, avivé par cet éclat malsain caractérisant le paranoïaque au repos prêt à se transmuer en psychopathe agissant. C'était un mélange de rentier et de bouffon corrigé par l'hypothèse du bourreau.

Auteur: Rio Michel

Info: Tlacuilo

[ portrait ] [ personnage ]

 
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ego

Personne ne peut se mettre à ta place, pensais-je, ni même imaginer ta place, ton enracinement dans le néant, ton linceul dans le ciel, ta singularité mortifère. Personne ne peut imaginer à quel point cette singularité gouverne sourdement ta vie : ta fatigue de la vie, ton avidité de vivre ; ta surprise infiniment renouvelée devant la gratuité de l’existence ; ta joie violente d’être revenu de la mort pour respirer l’air iodé de certains matins océaniques, pour feuilleter des livres, pour effleurer la hanche des femmes, leurs paupières endormies, pour découvrir l’immensité de l’avenir.

Auteur: Semprun Jorge

Info: L'Ecriture ou la vie

[ incommunicable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désenracinement

Tu ouvres les yeux
Paupières lourdes
Ton corps glisse sur le drap
Contraction du grand adducteur
Spasmes multiples du triceps
Sécheresse de la muqueuse buccale /
Tu ouvres les yeux et tu les refermes /
Agression de l’environnement
L’odeur du lit ne t’appartient pas
Rien ne t’appartient ici
Même pas les allumettes, les bouteilles de whisky en plastique, les cotons-tiges,
les pantoufles jetables ou la cire à chaussure /
Tu es pulvérisé dans l’espace
Tu es hors du temps paumé entre des latitudes et des longitudes qui s’embrouillent dans ta tête
Delhi, Tokyo, Dakar, Sao Paulo, Kiev, Hong Kong, Santiago /

Auteur: Badea Alexandra

Info: Dans "Pulvérisés", page 11

[ réveil ] [ repères ] [ émerger ] [ perdu ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.

Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse.

Auteur: Musset Alfred de

Info: Recueil : Poésies posthumes, A George Sand

[ poème ]

 

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