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surnaturel

Les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance réduisent l’adulte aux conditions de l’enfance ; l’inédie, faculté de vivre sans nourriture - à bien distinguer de l’anorexie mentale -, évoque un retour à l’état fœtal ; la lévitation fait flotter le corps en l’air comme un embryon dans le liquide amniotique, et la grande extase biostatique rappelle le statut de l’œuf à l’instant de la fécondation. En réalité, ce pèlerinage aux sources n’est pas une régression mais un moyen d’échapper à la tyrannie hormonale, à la faim, à la pesanteur, et, par la voie d’émergence de facultés métapsychiques, aux contraintes de l’espace, du temps et du mouvement, non par volonté de puissance mais par vocation spirituelle. L’ascèse mystique double le cycle normal de la vie en lui superposant un second cycle qui progresse en sens inverse pour lui imprimer une tension génératrice d’énergie. […] C’est de l’écart entre le courant normal de la probabilité entropique et le contre-courant ascétique de l’improbabilité syntropique que surgissent les ressources nécessaires à l’éclosion des phénomènes paranormaux de l’anthropologie mystique, signes de l’émergence de mutations vers une bio-psychologie supérieure qui mérite le nom d’ " hagiologie ".

Auteur: Lobrichon Guy

Info: Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien

[ saints ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

misère

Nulle part, dans les rues de Londres, on ne peut échapper au spectacle de l'abjecte pauvreté qui s'y étale. Cinq minutes de marche vous conduiront à un quartier sordide. Mais la région où s'engageait ma voiture n'était qu'une misère sans fin. Les rues grouillantes d'une race de gens complètement nouvelle et différente, nabots d'aspect miteux, la plupart ivres de bière. Nous roulions (Jack London était dans un cabby, voiture à chevaux) devant des milliers de maisons de brique d'une saleté repoussante, et à chaque rue transversale apparaissaient de longues perspectives de murs et de misère. çà et là, un homme ou une femme, plus ivre que les autres, marchait en titubant. L'air même était alourdi de mots obscènes et d'altercations. Devant un marché, des vieillards des deux sexes, tout chancelants, fouillaient dans les ordures abandonnées dans la boue pour y dénicher quelques pommes de terre moisies, des haricots et d'autres légumes, tandis que de petits enfants, agglutinés comme des mouches autour d'un tas de fruits pourris, plongeaient leurs bras jusqu'aux épaules dans cette putréfaction liquide, pour en retirer des morceaux, en état de décomposition déjà fort avancée, qu'ils dévoraient sur place.

Auteur: London Jack

Info: Le Peuple de l'abîme, page 29

[ ville ] [ british ]

 

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christianisme

À la fin de 1510, pour les affaires de l’ordre, F. Martin Luther s’en allait à Rome. Une immense espérance le soulevait. Il allait, pieux pèlerin, vers la cité des pèlerinages insignes, la Rome des Martyrs, centre vivant de la chrétienté, patrie commune des fidèles, auguste résidence du vicaire de Dieu. Ce qu’il voyait ? La Rome des Borgia devenue, depuis peu, la Rome du pape Jules.

Quand, éperdu, fuyant la Babylone maudite, ses courtisanes, ses bravi, ses ruffians, son clergé simoniaque, ses cardinaux sans foi et sans moralité, Luther regagnait ses Allemagnes natales, il emportait au cœur la haine inexpiable de la Grande Prostituée. Les abus, ces abus que la Chrétienté unanime flétrissait, il les avait vus, incarnés, vivre et s’épanouir insolemment sous le beau ciel romain. Il en connaissait la source et l’origine. Au couvent, de 1505 à 1510, il avait pu mesurer la décadence de l’enseignement chrétien. Il avait éprouvé, jusqu’au fond de son âme sensible, la pauvreté desséchante de la doctrine des œuvres. À Rome en 1510, c’était l’affreuse misère morale de l’Église qui lui était apparue dans sa nudité. Virtuellement, la Réforme était faite. Le cloître et Rome avaient rendu, dès 1511, Luther luthérien...

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, page 8

[ déception ] [ protestantisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Et quand un arbre est coupé ? Meurt-il ?
Qu’en est-il par exemple, de cette souche multicentenaire évoquée au tout début du livre, que ses congénères maintiennent sous perfusion pour qu’elle ne meure pas ? Est-ce un arbre ? Si ce n’en est pas un, qu’est-ce que c’est ? L’affaire se complique quand la souche forme un rejet. Et cela est d’autant plus fréquent que, dans de nombreuses forêts, les feuillus ont longtemps été exploités par les charbonniers qui les coupaient pour fabriquer du charbon de bois.

Les souches ont formé des rejets qui constituent aujourd'hui, des siècles plus tard, la base d'une majorité de nos forêts de feuillus, notamment de chênes et de charmes. La méthode consistait à couper et à laisser repousser les rejets une quinzaine d'années environ avant de les couper à nouveau, de sorte que jamais les arbres n'atteignaient une grande ampleur.

À l'époque,cette pratique du taillis était dictée par la pauvreté des populations qui ne pouvaient se permettre d'attendre que les arbres grossissent. Les formes en cépées, que vous pouvez rencontrer aujourd'hui en forêt, en sont des vestiges, de même que les renflements globuleux à la base des pieds-mères, signe d'une prolifération des tissus due à l'abattage régulier des rejets.

Auteur: Wohlleben Peter

Info: La vie secrète des arbres, Page 94. *repousse

[ végétaux ] [ mort ] [ ancrage ] [ sociologie ] [ forêt ] [ socle ]

 

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beauté

Les choses tristes, douloureuses, plus belles pour l'esprit, y trouvant plus de prolongements, que les choses gaies, heureuses. Le mot soir plus beau que le mot matin, le mot nuit que le mot jour, le mot automne que le mot été, le mot adieu que le mot bonjour, le malheur plus beau que le bonheur, la solitude plus belle que la famille, la société, le groupement, la mélancolie plus belle que la gaieté, la mort que la naissance. À talent égal, l'échec plus beau que le succès. Le grand talent restant ignoré plus beau que l'auteur à grands tirages, adoré du public et célébré chaque jour. Un écrivain de grand talent mourant dans la pauvreté plus beau que l'écrivain mourant millionnaire. L'homme, la femme, qui ont aimé, ont été aimés, finissant leur vie dans une chambre au dernier étage, n'ayant pour fortune et pour compagnie que leurs souvenirs, plus beau que le grand-père entouré de ses petits-enfants et que la douairière encore fêtée dans son aisance. D'où cela vient-il, qui se trouve chez chacun de nous à des degrés différents ? Y a-t-il au fond de nous, plus ou moins, un désenchantement, une mélancolie qui se satisfont là, - et qu'il faut détester et rejeter comme un poison.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Propos d'un jour/Oeuvres/Mercure de France 1988 <p.338>

 

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langage

La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en se sens qu'ils n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions ; et c'est un trait de vulgarité bien frappant que l'emploi d'un mot à tout faire. Cette pauvreté est encore bien riche, comme les bavardages et les querelles le font voir : toutefois la précipitation du débit et le retour des mêmes mots montrent bien que le mécanisme n'est nullement dominé. L'expression "ne pas savoir ce qu'on dit" prend alors tout son sens. On observera ce bavardage dans tous les genres d'ivresse et de délire. Et je ne crois même point qu'il arrive à un homme de déraisonner par d'autres causes ; l'emportement dans le discours fait de la folie avec des lieux communs. Aussi est-il vrai que le premier éclair de pensée, en tout homme et en tout enfant, est de trouver un sens à ce qu'il dit. Si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire ; et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même. Penser c'est donc parler à soi.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse/la Pléiade/Gallimard 1960 <p.319>

 

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psycho-sociologie

Ainsi, le non-pauvre (qui parfois est même aisé) peut tenter d’apprendre au pauvre quelle est la manière de se payer un costard. Spoiler : c’est de travailler.

Le non-pauvre (qui parfois est même carrément riche) peut continuer sur sa lancée et lui montrer comment se trouver un travail. Spoiler : il faut traverser la rue.

Le non-pauvre (qui parfois – c’est rare mais ça existe – est carrément président de la République), peut s’agacer de ce que le pauvre reste pauvre et il se filme en train de le dire : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas". Et il insiste : "Il faut responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté". Parce qu'il paraît évident au non-pauvre qu'un pauvre responsable, ça n'existe pas. Que le pauvre ne manque pas d'argent – ce serait une lecture trop "premier degré" de la pauvreté – mais de sens des responsabilités. 

Et ce qui est bien avec le sens des responsabilités, c'est qu'on peut prétendre qu'on le distribue sans que ça coûte un pognon de dingue. Ça ne risque pas d'appauvrir un non-pauvre. Ça ne risque pas non plus d'enrichir un pauvre. Ça ne change rien. On ne s'en sort pas. 

Auteur: Zeniter Alice

Info:

[ rhétorique financière ] [ arrogance inconsciente ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vêtements féminins

Ce soir-là Daphné s'habillait pour se rendre à l'Opéra, au bal du grand prix. La fête était dédiée aux ombres de Paul et Virginie. Dans l'espoir de plaire à J.G. Domergue, elle mit une robe d'ananas avec cacatoès, disait-elle stylisés. Puis elle passa dans la chambre d'Iris. Iris était costumée en sauvage. Elle portait sur la tête un diadème de lianes électriques dans l'espoir d'être remarquée de Beltran y Masses. Iris venait d'un état pluvieux du centre-ouest américain et d'une excellente famille démocrate, Luthérienne et maçonnique depuis 1921 ; sa mauvaise réputation marchait à grandes journées, bien qu'elle eût été envoyée en France pour acquérir le fini français, ou french polish (c'est-à-dire que maintenant quand elle se prenait un pied dans le tapis elle disait m.....) . Plus cet ange extravagant se conduisait mal, plus les puits de pétrole de sa dot augmentaient leurs rendements, car le centre de la terre appartient au diable. C'est Iris qui aide Daphné dans sa lutte contre la pauvreté, avec le succès qu'on devine.

Assez échauffées par le vin et par les cris, serrées l'une contre l'autre les deux femmes se promenaient dans les couloirs de l'Opéra. Une nourrice nègre patrouillait de ci et de là. A en juger par sa taille et sa démarche ce devait être un homme et même un homme âgé.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges, p.219)

[ classe ] [ élégance ] [ faute de goût ] [ inélégance ] [ accoutrement ]

 

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psychanalyse

Quand la première lecture de Freud s’est faite, que s’est-il passé ? Notez qu’il n’avait pas encore produit toute son œuvre et, très vite, il est devenu manifeste que le niveau d’élaboration où était parvenue la pensée de ce découvreur génial n’était pas accordé à celui de ses lecteurs Sans doute, parmi les gens qui furent attirés vers lui, beaucoup n’étaient pas négligeables et, surtout, ils ressentaient eux aussi la pauvreté du maniement des maladies mentales, si bien que ses premiers adeptes, médecins, psychologues…, ont été touchés de manière très personnelle.

Seulement, ils ont cherché à faire admettre Freud et, dans ce but, se sont livrés à une exégèse apologétique de son œuvre par laquelle ils ont tenté de justifier, puis d’excuser ses textes, pour finir par en émousser le tranchant. Freud avait édifié tout seul une œuvre qui marquait une ouverture inconcevable sur la réalité. Ses élèves, au contraire, ont mis en valeur tout ce qui rattachait Freud à ce que l’on connaissait avant lui, marquant une parenté avec ce qui avait été déjà formulé. On n’a pas à s’étonner que tels exercices aboutissent au pire. On s’est livré, par exemple, à des exercices d’homonymie en jouant sur le mot inconscient. Certains ont voulu que l’inconscient de Freud recouvre la notion d’instinct – notion tout à fait étrangère à Freud, qui n’emploie jamais ce mot.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ réductionnisme philosophique ] [ peur de l'inconnu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insurrection

Autant nous sommes redevables aux USA de nous avoir aidé lors de la seconde guerre mondiale autant l'urgence d'un soulèvement contre la domination financière et idéologique de ce pays devenu amoral et égoïste se fait sentir.
Pour faire très simple : nous sommes actuellement manipulés par une oligarchie financière mondiale, dont les officines apparentes sont aujourd'hui les agences de notations S&P, Moody, et Fitch. Ces agences sont le bras armé de la finance trans nationale, symbolisée par des organismes comme Goldman and Sachs, appuyées eux-mêmes sur le credo démocrate US (belle ironie du sort !!). Les politiques dominants d'Angleterre, l'AIPAC, les banques Suisses, George Soros... ainsi que des centaines d'autres institutions et personnes...
Ce message est un appel à tous les individus de bonne volonté qui désirent sortir de ce cauchemar capitaliste en se connectant les uns les autres (avec le moins d'usage possible du web et des portables) afin de créer rapidement un contre-pouvoir agissant et efficace.
Alternative libertaire mais aussi tous les mouvement de vraie gauche, anarchistes ou de droite libérale ouverte... seront des appuis à utiliser dans un premier temps... en attendant l'émergence de leaders crédibles et non pollués par les arguments pousse-à-jouir de la société de consommation.
Redevenons des hommes. N'ayons pas peur du désordre, il est nécessaire.
Ideal et self-contrôle personnel total de chacun.
La pauvreté se partage mieux que la richesse.

Auteur: Mg

Info: 13 mars 2010

[ révolte ]

 

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