Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 29
Temps de recherche: 0.0345s

prier

- Et pourquoi est-ce que j'écrirais à Dieu ?
- Tu te sentirais mois seul.
- Moins seul avec quelqu'un qui n'existe pas ?
- Fais-le exister.
Elle s'est penchée vers moi.
- Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus. Si tu persistes, il existera complètement. Alors, il te fera du bien.
- Qu'est-ce que je peux lui écrire ?
- Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info: Oscar et la dame rose

[ thérapie ] [ foi ]

 

Commentaires: 0

lecture

Il y a quelque chose d'une relation charnelle entre un livre et son lecteur. Le premier contact d'abord, avec un titre qu'on lit la tête penchée en trahissant l'air de rien une ébauche d'inclination. Et puis le regard que l'on porte sur la couverture en cherchant dans une illustration les indices d'un plaisir. L'objet de ce désir qui naît et que l'on retourne sur la quatrième de couverture dans la quête d'un élan décisif, une bascule... L'acte de lire qui vient ensuite : le contact délicieusement rugueux avec les pages, et l'odeur de l'encre, intemporelle, universelle, qui accompagnent le voyage. Et puis les mots enfin, qui bercent, emportent et chavirent en faisant naître tous les mouvements possibles de l’immobilité.

Auteur: Grima Laurent

Info: Les trois vies de l'homme qui n'existait pas

[ approche ] [ commencement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

lecture

Dans la salle il y a les sempiternelles petites vieilles penchées sur des encyclopédies médicales. Je passe derrière le comptoir et je me retrouve dans une forêt de livres. D’étroits passages entre les étagères, personne, le silence, une odeur de papier qui fait tourner la tête. Je suis pris de tremblements. Je sais déjà comment ça s’appelle : je suis sous l’empire de la convoitise. Je choisis vingt à trente livres, je les empile sur le rebord de la fenêtre, je les trie, j’en mets de côté, j’en prends huit avec moi.... Chaque semaine, je prenais à la bibliothèque tellement de livres que c’était à peine si j’arrivais à les rapporter à la maison. J’avais envie de tout lire, tout, même les Essais sur l’univers de Vorontsov-Veliaminov, nom de nom.

Auteur: Bujda Ûrij Bouïda

Info: Voleur, espion et assassin

[ appétence ] [ avidité ]

 

Commentaires: 0

homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Ainsi Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski avait l’air d’un ouvrier robuste ; en outre, on sentait nettement en lui le dressage militaire. Cependant, sous le coup du destin cruel qui, inexorablement, l’avait frappé, il semblait pétrifié de chagrin ; au demeurant, maladroit, lourdaud et silencieux. Son visage pâle, hâve, terreux, parsemé de taches rouge foncé, ne s’éclairait jamais d’un sourire. Et il n’ouvrait la bouche que pour de brèves phrases à propos d’une chose précise. Un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcil accentuait le regard morose, fixe et malveillant. Du reste, le plus souvent, la tête restait penchée en avant et les yeux baissés. Les prisonniers ne l’aimaient guère. Tout en reconnaissant son autorité morale, ils évitaient de lui adresser la parole et le regardaient d’un œil presque haineux. S’en rendant compte, il se tenait à l’écart de tout le monde. Rares étaient les occasions où, la tristesse devenant insupportable, il engageait la conversation avec quelque prisonnier.

Auteur: Martyanov P. K.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 97

[ portrait ] [ description ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

plage

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance
Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma soeur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ eulogie ]

 

Commentaires: 0

nostalgie

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance

Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma sœur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ deuil ] [ copine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

En suivant notre marche à la mort aux traces de sang qui la marquent, le cinéma ne pleure pas sur nous, il ne nous réconforte pas puisqu’il est avec nous, puisqu’il est nous-mêmes. Il est là quand le berceau s’éclaire. Il est là quand la jeune fille nous apparaît penchée à la fenêtre avec ses yeux qui ne savent pas et une perle entre les seins. Il est là quand nous l’avons déshabillée, quand son torse dur tremble au battement de notre fièvre. Il est là après, quand elle est vieillie, que son visage est crevassé et que ses mains desséchées nous disent qu’elle n’en veut pas à la vie de lui avoir fait du mal. Il est là quand la femme nous ouvre les genoux avec la même émotion maternelle qu’elle a pour ouvrir ses bras à l’enfant. Il est là quand le fruit tombe d’elle, un, deux, trois, oh combien de fois dans sa vie. Il est là quand nous sommes vieux, que nous regardons fixement du côté de la nuit qui vient. Et il est là quand nous sommes morts, et que notre cadavre tend le suaire aux bras de nos enfants.

Auteur: Godard Jean-Luc

Info: In JLG, Histoire(s) du cinéma, Gallimard-Gaumont, quatre volumes en coffret, 972 p

[ essentielles ] [ primaires ] [ premières ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

chronos

Le temps

ne bouge pas

il est comme un mulet

assis

au milieu

d’un carrefour

je lui donne des coups de pied

je le tire

par son licou

je le pousse

il ne bouge pas

et pour autant

autour

de cet animal

noir et obtus

tout file

s’écoule

circule

s’agite

je me mets au lit

désespéré

après une journée

immobile

comme

un garde-fou

je m’endors

imaginant

que pendant que je dors

le mulet

se lève

et s’en va

l’aube arrive

je regarde

le mulet

il est toujours là

au milieu

de la chaussée

il n’a pas bougé

toujours là

avec sa tête

penchée

prisonnière

de ses œillères

énormes

avec ses narines

ourlées

de mouches

avec son ventre

gonflé

de foin

sur lequel

aux endroits plus clairs

serpentent

de dégoûtantes

veines

proéminentes

avec ses pattes

pelées

et écorchées

par ses sabots

encombrants.



 

Auteur: Moravia Alberto

Info: L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel