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régression

Notre société a choisi le retour à l’enfance pour se rendre la vie supportable. La lucidité, la “mort de Dieu”,le nihilisme début de siècle, le penchant pour le Rien et le Vide, la confrontation avec le Néant, mais aussi, et paradoxalement, l’héritage des Lumières, le rêve hégélien, le progrès en marche, les sciences et les techniques font peur et déçoivent. Alors, l’humanité préfère retomber en enfance. Ce sont donc les valeurs de la maternelle qui prédominent : la quête de l’innocence, le goût de la fable et du merveilleux, la pensée manichéenne, l’hypersensibilité à l’injustice, l’obsession du jeu, pour donner le change, faire semblant. Le réel est décidément trop dur. Mieux vaut Disneyland que Verdun.

Auteur: Bardolle Olivier

Info: Dans "Le monologue implacable", 2003

[ cocooning ] [ niaiserie ] [ bons sentiments ] [ confort refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Chose inouïe, c’est au dedans de soi qu’il faut regarder le dehors. Le profond miroir sombre est au fond de l’homme. Là est le clair-obscur terrible. La chose réfléchie par l’âme est plus vertigineuse que vue directement. C’est plus que l’image, c’est le simulacre, et dans le simulacre il y a du spectre. Ce reflet compliqué de l’Ombre, c’est pour le réel une augmentation. En nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons à une distance d’abîme, dans un cercle étroit, le monde immense. Le monde ainsi vu est surnaturel en même temps qu’humain, vrai en même temps que divin. Notre conscience semble apostée dans cette obscurité pour donner l’explication.
C’est là ce qu’on nomme l’intuition.

Auteur: Hugo Victor

Info: Proses philosophiques, Préface de mes œuvres et post-scriptum de ma vie

[ miroir ] [ mémoire ]

 

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théorie freudienne

Sa métapsychologie, tentant de définir l’essence de l’être, la définit comme Eros, contrairement à sa définition traditionnelle comme Logos. L’instinct de mort affirme le principe de non-être (la négation de l’être) contre Eros (l’affirmation de l’être). La fusion des deux principes, omniprésente dans l’œuvre de Freud, correspond à la fusion métaphysique traditionnelle de l’être et du non-être. Il est vrai que la conception freudienne d’Eros se réfère surtout à la vie organique. Cependant, comme but de l’instinct de mort, la matière inorganique est si profondément liée à la matière organique […] qu’il semble qu’on puisse se permettre de donner à cette conception un sens ontologique général. L’être est essentiellement le penchant au plaisir, la volonté de plaisir. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 114

[ psychanalyse-philosophie ] [ résumé ]

 

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scène familiale

Les filles buvaient plus que moi. Elles étaient quatre. J’entends parler Miliota, celle qui portait à boire aux animaux. A vingt ans, elle avait la peau d’un homme de quarante : la même couleur que l’assiette épaisse dans quoi j’étais en train de manger. Elles avaient presque toutes les pieds nus, et sous la table, je gigotais dessus, aucune n’avait l’air de s’en apercevoir. La boustifaille, c’est une espèce de grand-mère qui nous la distribuait, c’était la mère de toute cette piétaille, Talino y compris, elle faisait le tour de la table pour remplir les écuelles de ses petits-fils ; on lui disait : "Asseyez-vous donc, mère", parce qu’elle geignait en se penchant et se cognait toujours à quelqu’un.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", Par chez nous, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 37

[ repas ] [ campagne ] [ description ]

 

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introspection

McCubbin lui avait appris à analyser ses émotions en l’entraînant à se poser systématiquement les questions suivantes : "Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? Dans quelle autre circonstance ai-je déjà fait l’expérience de cette nuance précise de joie ou de tristesse ? À quoi pourrais-je exactement l’associer ?" Il lui avait également appris à ne pas craindre les désirs ou les pulsions qu’une telle démarche risquait de mettre au jour. La psyché, lui avait démontré McCubbin, était autonome. On avait beau le vouloir, on n’avait aucun moyen d’action sur ses tendances ou ses penchants ; inutile donc de s’épuiser à la tâche. Ce qu’on pouvait éviter, en revanche, c’était de se laisser tyranniser par lesdites tendances : mieux on les connaissait, mieux on les maîtrisait.

Auteur: Lasdun James

Info: La Chambre d'ami

[ distanciation ] [ zen ] [ self-contrôle ]

 

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individuation

"Suivre sa pente au lieu de chercher son chemin".
Ce mot de Talleyrand me poursuit. Depuis des années, en contrecarrant ma "pente", je me tourne vers des formules de sagesse étrangères à ma nature, je m’emploie à neutraliser mes mauvais penchants au lieu de me laisser aller, de me vouer à … moi-même. C’est un séducteur, c’est le génie du salut qui m’a tenté, et, en y cédant, ne fût-ce que par moments, j’ai contribué de mon mieux à la débilitation de celui que j’étais et que j’aurais dû rester.
On n’est soi qu’en mobilisant tous ses travers, qu’en se solidarisant avec ses faiblesses, qu’en suivant sa "pente". Dès qu’on cherche son "chemin", et qu’on s’impose quelque modèle noble, on se sabote, on s’égare.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Oeuvres, page 1492

[ naturelle ] [ simplicité ] [ accomplissement ]

 

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projet psychanalytique

L’homme contemporain entretient une certaine idée de lui-même, qui se situe à un niveau mi-naïf, mi-élaboré. La croyance qu’il a d’être constitué comme ci et comme ça participe d’un certain médium de notions diffuses, culturellement admises. Il peut s’imaginer qu’elle est issue d’un penchant naturel, alors que de fait elle lui est enseignée de toutes parts dans l’état actuel de la civilisation. Ma thèse est que la technique de Freud, dans son origine, transcende cette illusion qui, concrètement, a prise sur la subjectivité des individus. La question est donc de savoir si la psychanalyse se laissera aller tout doucement à abandonner ce qui a été un instant entrouvert, ou si au contraire elle en manifestera de nouveau, et de façon à le renouveler, le relief.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 12

[ retrait des projections ] [ avenir de la psychanalyse ]

 

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femmes-hommes

Se penchant sur la gauche de la demoiselle dont il retient toujours en l'air la main qui écrivait, il approche son visage du sien et introduit une demi-phalange de pouce entre les lèvres d'Héloïse qu'il écarte au bord d'une commissure :
- Il faut bien ouvrir la bouche lorsqu'on dit le " A " d'Amo, j'aime...
- A...mo, répète l'élève en sentant contre sa langue le pouce doux du maître qui le retire pour lui frôler la gorge pendant que ses lèvres s'approchent des siennes puis restent là, en suspension, si près. Les mains s'effleurent. Les peaux se touchent. Les souffles se mêlent. Et dans la chambre, ce ne sont plus des paroles mais des soupirs qu'on peut entendre.
- Ouh, là, là !

Auteur: Teulé Jean

Info: Héloïse, ouille

[ dialogue ] [ érotisme ]

 

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dissolubilité du mariage

Permettre aux époux de se quitter, lorsque, livrés par l’espoir même du divorce à l’inconstance de leurs goûts et la violence de leurs penchants, ils ont formé ailleurs des amours adultères ; dissoudre leur union, parce qu’ils ne veulent pas commander à leur humeur, ou parce que la loi ne veut pas veiller sur leur conduite ; leur permettre de rompre le lien, lorsqu’ils l’ont relâché par une absence volontaire ; c’est affaiblir la volonté, c’est dépraver les actions, c’est dérégler l’homme, c’est placer la famille et l’État dans une situation fausse et contre nature, puisqu’il faut que la famille oppose la force de ses mœurs à la faiblesse de la loi, au lieu de trouver dans la force de la loi un appui contre la faiblesse de ses mœurs.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ conséquences ]

 
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déclaration d'amour

Ô laissez-vous aimer !... ce n'est pas un retour, Ce n'est pas un aveu que mon ardeur réclame ; Ce n'est pas de verser mon âme dans votre âme, Ni de vous enivrer des langueurs de l'amour ; Ce n'est pas d'enlacer en mes bras le contour De ces bras, de ce sein ; d'embraser de ma flamme Ces lèvres de corail si fraîches ; non, madame, Mon feu pour vous est pur, aussi pur que le jour. Mais seulement, le soir, vous parler à la fête, Et tout bas, bien longtemps, vers vous penchant la tête, Murmurer de ces riens qui vous savent charmer ; Voir vos yeux indulgents plus mollement reluire ; Puis prendre votre main, et, courant, vous conduire A la danse légère... ô laissez-vous aimer !

Auteur: Sainte-Beuve Charles-Augustin

Info: Recueil : Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme, A madame

[ poème ]

 

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