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justice divine

Dreyfus aurait donc été victime d’une iniquité affreuse. Eh ! bien, après ? Il y en a comme ça un million ou deux, par chaque génération, et personne n’en parle. L’intéressant pour moi serait de savoir, au juste, CE qu’expie, là-bas, ce forçat. Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite.

Celui-là était riche. Quelle était l’origine de sa richesse et quel usage en faisait-il ? De même qu’il paie pour d’autres, dans son bagne, qui sait si quelqu’un ne paie pas pour lui, d’une manière encore plus épouvantable, au fond de quelque caverne ? Auprès de cela, que sont les autres considérations ?

En dehors du monde militaire, voyez la légion de scélérats qui s’agitent autour de cette affaire, pour ou contre, depuis Hanotaux et Drumont, pour ne rien dire de l’imbécile Rochefort, jusqu’à l’immonde Crétin Émile Zola et toute sa clique.

Mais, encore une fois, Dieu sait ce qu’il fait. Vous verrez dans quelle fosse va tomber la France…

Auteur: Bloy Léon

Info: Extrait d'une lettre à un soldat, 25 avril 1899

[ focalisation médiatique ] [ judéité ] [ pensée de droite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poltergeist

Pendant que Freud continuait sur son idée, j'eus une sensation étrange. J'avais l'impression que mon diaphragme était chauffé à blanc, comme une voûte incandescente. Et juste à ce moment, il se produisit dans la bibliothèque, juste à notre droite, une détonation si bruyante que nous nous levâmes tous les deux, effrayés, craignant qu'elle ne s'écroulât sur nous. Je dis à Freud : "Voilà un exemple de ce qu'on appelle un phénomène catalytique. - Allons donc, s'écria-t-il, c'est une blague. - Ce n'en est pas une, répondis-je. Vous vous trompez, professeur. Et pour le prouver, je prédis qu'il va y avoir une autre détonation aussi violente dans un moment." Naturellement, j'avais à peine prononcé ces mots qu'on entendit de nouveau la même détonation. J'ignore toujours ce qui me donna cette certitude. Mais je savais, sans aucun doute possible, que le bruit allait se reproduire. Freud se contenta de me regarder bouche bée. Je ne sais pas ce qui se passait dans son esprit, ni ce que signifiait son regard.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Ma Vie, souvenirs, rêves et pensées

[ psychanalyse ] [ synchronicité ] [ coïncidence ]

 

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pandémie ?

Cette affaire de co-vid 19 laisse perplexe : comment se fait-il, sur un planète où l'humain, virus ultime du à un anthropocentrisme si poussé qu'il en est devenu absurde -, comment se fait-il que ce virus corona, jusqu'ici dérisoire en terme de dégats, si on veut bien comparer avec une simple grippe saisonnière, puisse amener autant la panique ?
Le monde industriel développe des sociétés où la prolifération des personnes âgées est un problème extrêmement délicat et qui n'en est qu'à son début. Voilà alors un microbe qui s'attaque à une très faible partie de la population (parmi ces morts 80 % sont au-dessus de 75 ans), et que nos sociétés voient immédiatement comme une menace épouvantable plutôt que comme une réalité avec des aspects naturels et sages (plus on est vieux plus on meurt, ah ah ah).
Notre sentiment : le système capitalisto-big pharma, appuyé sur un occident toujours plus émollient, est en train de montrer sa profonde ineptie. Le début de sa fin et le commencement d'autre chose, tel est notre espoir.

Auteur: Piotr-Idriss Smith Lee

Info: Pensées d'ailleurs

[ question ] [ spéculation ] [ pensée de droite ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

ascendant

Dans une situation expérimentale, Salomon Asch organise des réunions de groupes dans lesquelles un participant naïf est placé au milieu de comparses de l’expérimentateur. On demande aux sept personnes présentes (parfois neuf) de désigner, parmi des droites figurant sur une carte, celle qui est égale à une ligne étalon, le sujet naïf parlant toujours l’avant-dernier. Tous les autres sujets donnent tantôt la bonne réponse (pour accroître la vraisemblance), tantôt la même réponse incorrecte. L’influence normative d’une majorité unanime donnant une réponse contraire à l’évidence et au bon sens affecte les individus isolés face à cette opinion compacte. Lorsque le groupe de complices feint de ne pas être unanime, que certains des participants montrent des doutes et des désaccords, la tendance à la conformité s’atténue et les individus se fient davantage à ce qu’ils voient. Ces effets de séduction de la pensée critique par l’influence sociale sont au cœur de la problématique de l’imposture. La tendance au conformisme social, à l’adhésion aux rites et préjugés normatifs de l’époque, qui suspend toute pensée critique, est le plus sûr allié de l’imposteur.

Auteur: Gori Roland

Info: La fabrique des imposteurs

[ grégaire ] [ groupe ] [ influençabilité ]

 

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pensée-de-femme

Je me demande parfois où nous autres femmes d'un certain âge nous situons dans le réseau social une fois que la construction du nid a perdu de son charme. Il y a une génération, Margaret Mead, qui avait une assez bonne réponse personnelle à cette question, s'interrogeait aussi à ce sujet et faisait remarquer qu'en d'autres temps et dans d'autres cultures, nous avons joué un rôle...
"A l'époque où nous étions deux ici à nous nourrir et à travailler, j'avais un grand jardin entre les plaqueminiers et la vieille route le long de la rivière. J'aimais le travail nécessaire pour produire, vers le milieu de l'été. Les rangées bien droites de haricots et de betteraves, les carottes, les pommes de terre, la maïs, les tomates, les cardons, les oignons, les laitues au goût exquis et aux couleurs stupéfiantes. Je semais des petits pois le long du grillage et fleurissaient, donnant ensuite des cosses bien tendres. Et dans tout le potager je faisais pousser des soucis orange vif et jaunes. Ils protégeaient les légumes des insectes qui détestent l'odeur des fleurs et les évitent, épargnant ainsi les légumes..."

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ potager ] [ nature ]

 

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condamné à mort

J’imagine qu’il devait éprouver un supplice analogue à ce qu’éprouve le criminel qu’on mène au supplice à la potence : il y a encore toute une longue, longue rue à parcourir, et au pas encore, devant des milliers de spectateurs, puis il y aura le tournant dans une autre rue, et au bout de cette rue seulement la sinistre place ! Il me semble qu’au début du trajet le condamné, dans sa charrette d’infamie, doit précisément sentir qu’il a encore une vie infinie devant lui. Mais voici cependant que les maisons défilent, la charrette ignominieuse avance toujours, oh, ce n’est rien, jusqu’au tournant de l’autre rue il y a encore si loin, et il regarde encore d’un air alerte à droite et à gauche, et ces milliers de curieux impassibles dont le regard est rivé à lui, et il lui semble toujours être un homme comme eux. Mais voici déjà qu’on tourne dans l’autre rue, oh ! ce n’est rien, rien, il reste encore toute une rue. Et quel que soit le nombre de maisons qu’il laisse derrière lui, il pense toujours : "il reste encore beaucoup de maisons". Et ainsi jusqu’au bout, jusqu’à la place même.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 500-501

[ dernières pensées ] [ intensité ] [ perception du monde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gauche-droite

Jubilation. Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu'ils savent qu'ils vont mourir pour quelque chose d'impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l'humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d'homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d'un sacrifice pour carnaval. C'est ce que la Gauche n'a jamais compris et c'est pourquoi elle n'est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux chnoques à béret et crie "woman's lib !" à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d'une façon épouvantablement sérieuse, "conne" dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n'est pas sérieuse. C'est pourquoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu'un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La Droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée.

Auteur: Raspail Jean

Info: Le Camp des saints

[ pensée de droite ]

 

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post-mortem

Il s'attendait à un tunnel conduisant vers une grande lumière pleine d'amour mais non : derrière-lui à droite une espèce de boule en 4 Dimensions l'attendait. Il la sentit d'abord et, lorsqu'il lui fit face, le truc s'addressa à lui d'une voix tonitruante (au volume visiblement adapté  pour ne pas l'effrayer).

- SALUT PTIT GARS... VOUI, T'ES BIEN MORT    TERMINé     CROUNI        SéCHé.

Ce n'était déjà plus le même machin, on aurait dit un sapin trop fin qui chantait avec l'arrière train. Et le support de la voix était une mélodie dont il n'arrivait pas à identifier la référence.

- CESSE CETTE SACRéE HABITUDE DE METTRE TES SENSATIONS DANS DES CASES.

Son interloculteur lui faisait maintenant penser à un chat-araignée cabré sur un vélo de course

- Oui, mais pourquoi lorsque vous parlez je vois vos lettres avec accent sour forme de minuscules ?...

- CESSE !!!

Il ferma mentalement les yeux.

- VOILà, C'EST BIEN. ALORS RACONTE, COMMENT C'éTAIT... CETTE INCARNATION HUMAINE ?

Pas possible... vlati pas qu'un fois mort on continuait à se faire emmerder par les curieux...  Il le sentait : des bidules pareils ça se promène jamais seul... z'ont besoin de témoins, faire-valoir... spectateurs... audideurs. 

Qu'on stoppe tout ça - la pensée fusa - je veux descendre...


Auteur: Mg

Info: 3 août 2022

[ inhospitalier au-delà ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

savoirs

Ceux qui admirent que la nature se prête si bien aux vêtements du géomètre, méconnaissent deux choses. D'abord ils méconnaissent la souplesse et toutes les ressources de l'instrument mathématique, qui, par complication progressive, dessinera toujours mieux les rapports, orientera et mesurera mieux les forces, sans gauchir la ligne droite pour cela. C'est ce que n'ont pas bien saisi ceux qui remettent toujours les principes en questions, comme l'inertie ou mouvement uniforme, et autres hypothèses solides. Ce qui est aussi sot que si l'on voulait infléchir les trois axes pour inscrire un mouvement courbé, ou bien tordre l'équateur pour un bolide. Mais, comme disait bien Platon, c'est le droit qui est le juge du courbe, et le fini et achevé qui est juge de l'indéfini. Et ce sont les vieux nombres entiers qui portent le calcul différentiel. Par ces remarques, on voudra bien comprendre en quel sens toute loi est a priori quoique toute connaissance soit d'expérience. Mais, ici encore, n'oubliez pas de joindre fortement l'idée et la chose. La seconde méprise consiste à croire que la nature, hors des formes mathématiques, soit réellement quelque chose, et puisse dire oui ou non. Cette erreur vient de ce que nous appelons nature ce qui est une science à demi-faite déjà, déjà repoussée de nous à distance convenable. Car la perception du mouvement des étoiles, d'Orient en Occident, est une supposition déjà, et très raisonnable, mais qui ne s'accorde pas avec les retards du soleil et de la lune et les caprices des planètes. Et même les illusions sur le mouvement, comme on l'a vu, procèdent d'un jugement ferme, et d'une supposition que la nature n'a pas dictée ; nos erreurs sont toutes des pensées. La nature ne nous trompe pas ; elle ne dit rien ; elle n'est rien.

Auteur: Alain

Info: 81 chapitres sur l'esprit et les passions/Les Passions et la Sagesse, la Pléiade/Gallimard 1960, p.1136

[ théorique ]

 

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hypocrisie

Voici Clémence Arlon. Nous avons le même âge, à peu près... Quelle drôle de visite ! En ce moment... Non, ce n'est pas drôle... Elle est venue malgré les alertes, les pannes de métro, les rues barrées... et de si loin !... de Vanves... Clémence vient presque jamais me voir... son mari non plus, Marcel... elle est pas venue seule, son fils l'accompagne, Pierre... Elle est assise, là, devant ma table, son fils reste debout, le dos au mur. Il préfère me regarder de biais. C'est une visite embarrassée... Elle aussi me regarde de biais, assise de quart… ni l’un ni l’autre sont tranquilles, ils ont des pensées… ils ont tous des pensées les gens, les rencontres, les connaissances, ces temps-ci… ça va faire bien trois ou quatre mois qu’ils ont des pensées, que je suis plus regardé par personne vraiment en face… l’effet des événements, voilà. Les êtres se comportent tous en même temps de la même façon… les mêmes tics… Comme les petits canards autour de leur mère, au Daumsenil, au bois de Boulogne, tous en même temps, la tête à droite !... la tête à gauche ! qu’ils soient dix !... douze !... quinze !...pareil ! tous la tête à droite ! à la seconde ! Clémence Arlon me regarde de biais… c’est l’époque… Elle aurait dix… douze… quinze fils… qu’ils biaiseraient de la même façon ! Je suis entendu le notoire vendu traître félon qu’on va assassiner, demain … après demain… dans huit jours… ça les fascine de biais le traître… Il ressemble à sa mère ce Pierre, au physique et au moral aussi, c’est sûr… mais elle était mieux que lui de traits, plus fine, régulière… Je suis Athénien, je suis difficile pour le physique… Au moral mon Dieu je me contente… Eux c’est au moral leur souci, la preuve qu’ils veulent tous me tuer… pas spécialement Clémence ! son fils ! tous !... sous un prétexte, sous un autre, la guerre dans le moment, les Boches, M. de Brinon… les Martyrs du marché noir ! la défense du fort de Montrouge ! Ils ont toujours des prétextes…

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Féérie pour une autre fois"

[ monologue intérieur ] [ visite de courtoisie ] [ non-dit ] [ bouc émissaire ]

 
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