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beaux-arts

Grace à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de monde à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient qu'il s'appelât Rembrant ou Veer Meer, nous envoient leur rayon spécial.

Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l’amour-propre, la passion, l’intelligence et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s’"observer", dont les apparences qu’on observe ont besoin d’être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu’avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d’imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c’est ce travail que l’art défera, c’est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, t. 8 : Le Temps retrouvé

[ ouverture ] [ quête ] [ création ] [ individuation ] [ singularité solipsiste ]

 

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Gaule

Vous rendez-vous compte, messieurs, de tout ce qu'il y a d'inouï, de prodigieux, d'incompréhensible, et par cela même d'inexplicable pour toute science purement humaine, non pas seulement dans les hauts faits de la guerrière improvisée ou dans la constance de l'indomptable prisonnière, mais en particulier et précisément dans la résolution initiale de l'humble bergère de Domrémy ?
Perdue au fond d'un obscur village du pays lorrain, isolée avec ses troupeaux au milieu des champs et des bois, n'étant ni assez riche pour avoir à craindre pour ses domaines, ni assez pauvre pour avoir à fuir la misère, n'ayant aucun intérêt personnel, aucun esprit de vengeance ou d'ambition, sans autre guide que son instinct, sans autre aide que sa foi, la noble créature a conçu à elle seule et par elle-même ce que devait être une nation, ce qu'était une Patrie. Elle a souffert des maux de la France, elle a saigné de ses blessures, elle s'est désespérée de ses défaites et de son invasion, comme d'un mal personnel, comme d'une plaie à son propre corps, comme d'une atteinte à son propre honneur.
Car ses voix du ciel, dont je ne doute pas, ses voix ne se sont pas adressées à une indifférente, elles ne sont pas venues réveiller un coeur endormi ; elles ont plutôt fini par répondre aux supplications, aux prières et aux angoisses incessantes d'une âme déchirée "par la grande pitié qui était au royaume de France".

Auteur: Déroulède Paul

Info: Qui vive ? France ! Quand même, Notes et discours 1883 1910, Sur Jeanne d'Arc, prononcé à Orléans le 6 mai 1909

[ nationalisme ] [ mystère ]

 

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inconscient

Chacun de ces moments où nous avons été profondément conscients, chaque moment au cours duquel nos perceptions furent claires, intenses et authentiques, est marqué pour toujour du sceau indélébile du détail des formes et sensations dont l'expérience fut reçue. Et le retour de toute forme ou sensation similaire peut superposer ce souvenir sur le présent et amener ainsi le passé à revenir et revivre. Alors, si à l'instant de cette résurrection, au lieu d'oblitérer le présent nous pouvions continuer à en être conscient, si nous pouvions retenir le sens entier de notre identité et en même temps revivre pleinement ce moment  que nous avions cru effacé pour toujours, alors, et  alors seulement, nous sommes enfin  en pleine possession du temps perdu et atteignons en nous-même l'essence la plus profonde de notre être, très éloignée de cette personnalité superficielle que nous considérons en général comme étant nous-même. L'entièreté de notre temps est stocké dans la série des souvenirs authentiques qui se sont accumulé aux cours de nos expériences et notre vraie vie est seulement possible lorsque nous cessons d'en être séparé. C'est seulement alors que notre essence propre, qui reste elle inchangée, inchangeable, et par conséquent indépendante des loi du temps, peut revenir à la surface. Cette part de notre être, bibliothèque du passé et qui vit encore, cette part de nous qui  par conséquent est intemporelle, est du coup une réalité entièrement étanche et imperméable à tout changement.

Auteur: Leon Derrick Lewis

Info: *Introduction to Proust: his life, circle and his work. Published by Kegan Paul, Trench, Trubner 1940.

[ mémoire sélective ] [ réminiscence ] [ moi ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

occultisme

Comment ne pas songer non plus à l’artiste transsexuel Anna/Varney alias Sopor Aeternus, un(e) chanteu(se)r albinos et castra torturé(e) déclamant des lamentations maladives et plaintives sur une musique dark wave aux accents médiévaux et funèbres sortis tout droit d’un cimetière désolé ? Au début des années 1990, Sopor Aeternus s’était très vite fait remarquer au sein de la scène gothique à cause de son apparence de danseur de Buto qui aurait abusé du Nosferatu de Murnau, et dont certaines caractéristiques physiques ne sont pas sans résonner avec celle de Grosche/Gregor A. Gregorium/Gotos, le Grand Maître de la Fraternita Saturni. A ses débuts, la rumeur courait qu’il vivait en ermite dans la crypte d’une tour perdue au milieu des bois autrichiens. Les anciens se souviennent encore de l’époque où il déambulait tel un spectre, avec ses ongles démesurés, dans les caves des clubs dark wave de Nuremberg où, avec l’aide d’Holger, son valet bossu, il vendait sous le manteau ses premières démos. Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que Sopor s’est directement inspiré d’Eugène Grosche/Gotos mais les ressemblances et les analogies sont frappantes et ne s’arrêtent pas là, Anna/Varney, qui prétend n’être qu’un "réceptacle pour la musique que les esprits des morts lui dévoilent et qu’il retranscrit", ayant développé tout un concept autour de l’influence de Saturne dont il utilise le sigle astrologique comme logo. Ses textes sont influencés par "les rêves, les planètes, les limbes, la numérologie et les dimensions parallèles".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 820-821

[ influences ] [ source d'inspiration ] [ marketing sépulcral ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

économie

Moirages du monde
Eh oui, nous sommes perdus, noyés par les médias, aveuglés par des émotions bien vendues, qui se superposent, donnant néanmoins l'impression que nous comprenons quelque chose dans tout ce binz.
Sans parler des milliards de commentaires, comme celui-ci, qui s'y ajoutent.
Du au Web, le globe terrestre est maintenant comme un cerveau, chacun représentant une neurone... Bonjour la subjectivité. Voici la mienne, en très court.
L'homme, primate malin et matérialiste, passé l'ère du troc, a développé un système d'échange financier qui n'a cessé sa progression vers la virtualité. Aujourd'hui l'équivalent immatériel monétaire (numérique ou papier) de la réalité de nos ressources planétaire ne signifie plus rien.

Nous allons vivre toujours plus une remise à plat de la "valeur" des choses, c'est à dire principalement du prix réel des fournitures de première nécessité... et du travail.

Mais, les gens qui dirigent le monde - grands financiers souvent - ne savent pas comment s'y prendre sans que deux classes principales perdent une bonne partie de leur privilèges. Dans l'ordre :

1) Les super riches
2) Les Occidentaux, via leurs retraites

Une vraie révolution nous attend, elle est nécessaire, elle a débuté, heureusement.

Le rêve serait que, comme j'en était persuadé gamin, les véritables dirigeants de ce monde soient les plus honnêtes et les plus éclairés, avec une information libre et consciente.

J'ai la faiblesse de croire que nous allons tout doucement dans ce sens.

Mais quel boulôt devant...

Auteur: MG

Info: 18 mars 2011

[ espérance ]

 

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archéologie mystérieuse

Pour nombre d’historiens, la découverte de mégalithes par les Hébreux aurait favorisé leurs légendes relatives aux Géants post-diluviens qui régnaient sur Canaan. Il existe en effet un site qui pourrait confirmer la présence, si ce n’est de géants au sens littéral, du moins de bâtisseurs de haute stature qui auraient érigé les mégalithes dans cette région au début de l’age du bronze, au milieu du troisième millénaire avant notre ère, le site de Rogem Hiri. Nommé ainsi par altération de l’arabe Rujm-el-Hiri, littéralement "le tas de pierres du chat sauvage", il est souvent appelé en hébreu Gilgal Rephaïm, la roue des géants. Il se compose d’un tumulus central entouré de trois anneaux concentriques de caillasse de basalte, figure parfaite de l’Omphalos et du Centre du Monde. Le cairn central mesure 20 à 25 m de diamètre pour 6 mètres de haut, il a la forme d’un tronc de cône, donc d’une sorte de tour, et renferme une chambre funéraire, ronde également, d’un diamètre de 2 mètres, couverte de plaques de basalte. Le cercle le plus extérieur, d’un diamètre de 156 mètres pour 3,5 mètres de hauteur, offre environ 500 m de périmètre. Les anneaux intermédiaires offrent respectivement, en allant vers le centre, 100, 65, et 45 m de diamètre pour le demi-cercle qui touche le monument central. Cet ensemble cyclopéen se trouve au milieu du plateau du Golan et pourrait rivaliser avec Stonehenge ou la cité perdue d’Arkaïm exhumée dans l’Oural.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" page 459

[ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manque

Freud insiste sur ceci, que toute façon pour l’homme de trouver l’objet est, et n’est jamais que, la suite d’une tendance où il s’agit d’un objet perdu, d’un objet à retrouver.

Il ne s’agit nullement de l’objet considéré dans la théorie moderne comme étant l’objet pleinement satisfaisant, l’objet typique, l’objet par excellence, l’objet harmonieux, l’objet qui fonde l’homme dans une réalité adéquate, dans la réalité qui prouve la maturité – le fameux objet génital. [...] Freud nous indique que l’objet est saisi par la voie d’une recherche de l’objet perdu. [...]

Il est clair qu’une discordance est instaurée par le seul fait de cette répétition. Une nostalgie lie le sujet à l’objet perdu, à travers laquelle s’exerce tout l’effort de la recherche. Elle marque la retrouvaille du signe d’une répétition impossible, puisque précisément, ce n’est pas le même objet, ça ne saurait l’être. La primauté de cette dialectique met au centre de la relation sujet-objet une tension foncière, qui fait que ce qui est recherché n’est pas recherché au même titre que ce qui sera trouvé. C’est à travers la recherche d’une satisfaction passée et dépassée que le nouvel objet est cherché, et qu’il est trouvé et saisi ailleurs qu’au point où il est cherché. Il y a là une distance foncière qui est introduite par l’élément essentiellement conflictuel que comporte toute recherche de l’objet. C’est la première forme sous laquelle dans Freud apparaît la relation d’objet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 16-17

[ inadéquation ] [ quête éperdue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

non-voyant

La beauté, c'est quelque chose de chaud et doux, ou une certaine harmonie. J'ai perdu la vue à l'âge de 6 ans, mais je percevais encore les couleurs. Et puis j'ai perdu les couleurs. Ça a été très dur. Quand mes enfants sont nés, j'ai fait comme toutes les mamans : j'ai trouvé qu'ils étaient les plus beaux du monde. Je les ai touchés, sentis, écoutés. Maintenant qu'ils ont grandi, je fais encore comme toutes les mamans : je les touche moins... Je sais que Gaëlle est belle. Elle a presque 18 ans, c'est une grande jeune fille brune, mince et coquette. Damien, lui, a 14 ans. Il est passionné de dessin depuis qu'il est tout petit. C'est une grande frustration, de ne pas voir ce qu'il dessine. Alors il me le raconte.
Enfant, il me faisait même toucher ses dessins. Peut-être qu'il deviendra un grand dessinateur, dont je serai très fière sans jamais avoir vu ses oeuvres... C'est compliqué, pour une femme, de ne pas pouvoir se voir. Mais je fais attention à l'image que je renvoie. Et mes enfants ne se gênent pas pour me faire remarquer quand je suis mal habillée ! Je trouve ça bien. Nous vivons dans un monde très visuel. C'est un important sujet de discussion, à la maison. Mais mon mari et moi, nous ne voudrions pas que nos enfants oublient d'écouter, de sentir, de développer autre chose, et qu'ils soient happés par ce monde...

Auteur: Claudite

Info: in Aveugle de Sophie Calle, Actes Sud 2011, à la question : qu'est-ce que la beauté pour vous

[ témoignage ]

 

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déclaration d'amour

Je ne sens plus rien, l'amour, l'ardent amour a tout dévoré ; il a réuni en un seul point toutes les parties sensibles de mon être, et il y a placé ton image en mon coeur : c'est là le temple où je te recueille, où je t'adore en silence quand tu es loin de moi ; mais si j'entends le son de ta voix, si tu fais un mouvement, si mes regards rencontrent tes regards, si je te presse doucement sur mon sein... alors, ce n'est plus seulement mon coeur qui palpite, c'est tout mon être, c'est tout mon sang, qui frémissent de désir et de plaisir ; quand un torrent de volupté sort de tes yeux, il vient inonder toute mon âme, tout mon corps.
(...)
Rempli de ton image adorée, je n'ai plus d'autre sentiment que l'amour et l'adoration de tes perfections ; toute autre pensée que la tienne s'évanouit. Perdu d'amour et de tendresse, je sens que tout moi s'élance vers toi. Je voudrais te couvrir de baisers, recevoir ton haleine, te tenir dans mes bras, sentir ton coeur battre contre mon coeur, et m'abandonner avec toi dans un océan de bonheur et de vie : Je t'aime.
(...)
Plus tu es loin de moi, et plus mon coeur a besoin de t'aimer, et de jouir de ta tendresse. Reviens-moi, tu me manques tant, je veux vivre au plus tôt ces instants qui te ramèneront dans mes bras.

Auteur: Cottin Sophie

Info: Claire d'Albe 1798

 

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nouveau monde

Je n’eus pas plutôt mis le pied dans cette nouvelle terre, que je me sentis tout affamé ; si bien qu’après avoir attaché mes Gansas [oies], et ma machine au premier arbre que je rencontrais, je ne pensais plus qu’à satisfaire mon ventre. Pour cet effet, je fouillais tout aussitôt dans mes pochettes, pour en tirer les provisions dont j’ai parlé ci-devant. Mais au lieu des perdrix et des chapons que je pensais y avoir mis, je n’y trouvais qu’un mélange confus de feuilles sèches, parmi de la mousse, du poil de chèvre, des crottes de brebis et de semblables ordures. Il m’en arriva de même de mon vin de Canarie, qui se tourna en une puante et vilaine liqueur, telle à peu près du pissat de cheval, ou quelque autre bête ; d’où vous pouvez bien juger, que toutes ces choses n’étaient qu’illusions de malins esprits, et de quelle force j’en aurais été servi, si je m’y fusse fié. Mais tandis que je m’amusais à considérer de si étranges métamorphoses, j’ouïs un grand bruit que faisaient mes oiseaux ; qui battaient des ailes derrière moi, et me tournant tout en même temps, je vis comme ils se jetaient à corps perdu sur un certain arbrisseau, qui s’était fortuitement embarrassé dans l’étendue de leurs cordages, je pris garde qu’ils en mangeaient les feuilles avec une grande avidité, et m’en étonnais d’autant plus, que je ne les avais jamais vu jusqu’alors, se repaître d’aucune forme de mangeaille...

Auteur: Godwin Francis

Info: L'homme dans la Lune

[ exploration ] [ voyage spatial ] [ science-fiction ]

 
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Ajouté à la BD par miguel