guerre
Ce sont toujours les faibles qui perdent. Longtemps nous avons été les plus forts. Maintenant, nous sommes les plus faibles. Nous serons battus et nous mourrons, lentement si l'on réussit à nous enfermer dans des réserves, rapidement si l'on nous anéantit au cours d'une bataille. Puis ce sera votre tour. Après en avoir fini avec nous, vous vous tournerez vers d'autres peuples. Je suis certain que vous ne cesserez jamais de vous battre contres ces peuples qui sont sur des terres lointaines, de l'autre côté des océans et qui parlent des langues incompréhensibles. Serez-vous plus forts qu'eux? Vous écraseront-ils? Peu importe. Je ne sais qu'une chose : vous vous battrez sans répit. Partout où il y a des êtres vivants, la guerre est permanente. Nous autres Indiens, nous approchons de notre fin. La vôtre viendra aussi. Un homme fort rencontre toujours un homme plus fort que lui.
Auteur:
Cochise
Années: 1812 - 1874
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: chef indien apache Chiricahua
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
à son ami Thomas Jeffords
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perdue
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secondéités sémantiques
"Je ne sais pas ce que je dis".
Je ne sais pas quoi ?
Je ne sais pas que ce que je dis est un signifiant et comme tel ne s’adresse pas au parlant, mais à un autre signifiant.
Il s’adresse à l’Autre.
Je parle, j’émets des sons, je construis des sens, mais le dit, lui, m’échappe.
Il m’échappe parce qu’il n’est pas du pouvoir du sujet de savoir avec quel autre dit, ce dit va se lier.
"Le signifiant s’adresse à l’Autre" veut dire qu’il va se lier à un autre signifiant, ailleurs, à côté, après...
Donc, je ne sais pas quoi ?
L’effet de ma parole sur vous, sur l’Autre.
Et de ne pas savoir ce que je dis, je dis plus que je ne voudrais.
En un mot, je ne sais pas ce que je dis parce que mon dit va ailleurs :
– à mon insu, il s’adresse à l’Autre,
– et à mon insu aussi, il me vient de l’Autre.
Il vient de l’Autre et il s’adresse à l’Autre, il part de l’Autre.
Il existe encore une raison à ce "Je ne sais pas ce que je dis", c’est que le sujet qui énonce son dit... j’insiste : "le sujet qui énonce..." n’est pas le même lorsque le message, ou dit, peut lui revenir.
Nous ne sommes plus le même parce que dans l’acte de dire, je change.
L’expression "sujet effet du signifiant" veut dire justement que le sujet change avec l’acte de dire (...)
En somme vous avez :
– d’une part le sujet fixé, suspendu à un signifiant, celui de son acte de dire,
– d’autre part les signifiants se succédant l’un derrière l’autre, le sujet, en fait, n’est nulle part.
Je répète, car c’est la conclusion à laquelle je voulais aboutir : le sujet est dans l’acte, son acte d’énoncer le dit, mais étant donné que celui-ci vient de l’Autre et s’adresse à l’Autre, que tout se passe entre des dits, le sujet reste suspendu, perdu, effacé dans l'ensemble ouvert des signifiants enchaînés :
– nous sommes le sujet de l’acte et avec cet acte, cependant nous disparaissons.
– nous sommes le sujet de l’acte et nous ne sommes pas.
Voilà ce qu’on pourrait appeler l’antinomie du sujet.
Auteur:
Nasio Juan David
Années: 1942 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychiatre, psychanalyste de l'enfant et de l'adulte
Continent – Pays: Europe France
Info:
intervention au Séminaire de Lacan du 15 mai 1979
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éphémères
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perdues
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