Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 5469
Temps de recherche: 0.0487s

dialogue

- Sans vouloir vous choquer, Tom, la première fois que je l'ai vue, elle était en train de se couvrir de ses propres excréments.
- Je ne suis pas choqué.
- Pourquoi ?
- Je l'ai déjà vue se couvrir de merde. Ça choque la première fois. Eventuellement la deuxième. Ensuite on s'habitue et cela devient une composante du décor.
- Où l'avez-vous vue la première fois ?
- A San Francisco. Elle faisait une tournée de lectures. Elle s'est retrouvée dans un authentique asile de fous. L'endroit le plus sinistre que j'aie jamais vu. J'étais incapable de dire si se tartiner de merde relevait de l'expression de la haine de soi ou d'une façon personnelle de repeindre sa chambre.
- Vous faites de l'humour sur la psychose de votre soeur. Vous êtes vraiment quelqu'un de bizarre !
- C'est la manière sudiste, docteur.
- La manière sudiste ? dit-elle.
- L'immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l'humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n'y a rien d'autre à faire.
- Quand pleurez-vous ?
- Après avoir ri, docteur. Toujours. Toujours après avoir ri.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ fiente ] [ folie ]

 

Commentaires: 0

thérapie

En cette même nuit, la femme allait avec son koto aider un homme à renaître. Battu par les pluies de tous les printemps et de tous les automnes depuis quatorze ans, le coeur dénaturé du jeune mendiant était avec le temps devenu plus dur qu'un roc. Plus aucune flèche ne pouvait le transpercer. Il semblait destiné à connaître la triste fin de son père, c'est à dire mourir en pleine nature, son cadavre exposé à tous les vents. Ou bien peut-être finirait-il sa vie enchaîné en prison, après avoir été suivi sur tous les chemins par sa misérable réputation. Pourtant aujourd'hui, soudainement, les accords nocturnes du koto faisaient ressurgir en l'apaisant la tendresse qu'il avait si longtemps enfouie au fond de son coer. Pour la première fois depuis des années, il se mit à pleurer. A moins que ces larmes n'eussent été des gouttes de rosée? Non, il ne les aurait échangées pour rien au monde, pas même contre plusieurs châteaux. Il n'avait connu ni l'amour ni la compassion, et ignorait même à quoi la personne qui jouait de l'instrument pouvait ressembler, mais en entendant la musique s'échapper par-dessus le mur du jardin, il se sentit heureux.

Auteur: Higuchi Ichiyô Kitsuko

Info: La Treizième Nuit : Et autres récits

[ mélodie ]

 

Commentaires: 0

écriture

- Je suis lassée de baiser, je me sens frigide.. . toutes ces personnes si insipides, j'aspire à autre chose.
- Ah (fit il la saisissant par la nuque doucement, la caressant de son pouce) tu es blasée?
Il se relève et défait doucement sa ceinture, la fixant du regard.
- Donc tu me dis, que tu n'as plus goût à ça, ceci ne t'évoque plus rien ?
Il lui tend au bord des lèvres son chibre en demi dur.
- Tu ne la laverais pas comme à ton habitude avec délice ? Ose la mordre tiens...
- Hum je sais pas, je...
Elle hésite et ne peut s'empêcher, commence à le sucer avec délectation et application. Elle se gave, il la freine.
- Laisse- moi vérifier si ta chatte est encore étroite et sèche, que ça ne te fait rien (il la retourne à genoux et lui relève sa robe, lui écarte les lèvres, trempe ses doigts, elle soupire, il écarte, tâte, lèche , lèche ses doigts et les enfonce, la titille, elle gémit) alors tu es sûre d'être lassée de baiser, tiens prends ma bite chaude et dis- moi que tu n'aimes plus ça, que tu n'es plus inspirée...

Auteur: Morfent Apolonide

Info: la conception des succubes

[ érotisme ] [ porno ]

 

Commentaires: 0

critique

La seule honnêteté réside dans la subjectivité et non pas dans le consensus. Je pense qu'on ne peut pas vivre sans juger, sans se juger soi-même, sans juger les autres, sans juger chaque pas qu'on fait dans la vie, chaque idée qu'on a ou qu'on entend, chaque livre, chaque phrase qu'on lit. Tout le monde le fait, mais la plupart ne l'avouent pas. Le journaliste doit cependant garder, non pas une déontologie (j'ai horreur de ce mot), mais un idéal qui consiste tout simplement à vouloir rendre compte de la réalité avec des moyens honnêtes et subjectifs. C'est un rôle de héros, d'autant plus qu'on est tous de plus en plus perdus dans la vie. (...)

Dans l'esprit des gens, l'objectivité correspond en général à la neutralité, or c'est une notion qui ne peut pas exister. Il faut assumer ses choix, sa vision personnelle, puis il faut faire confiance au fait qu'on n'est pas tout seul, que d'autres subjectivités peuvent, elles aussi, rendre compte de la réalité. Mais la réalité, elle, existe. Si on veut décrire l'éléphant quand on est aveugle, il suffit de se mettre à douze ou à vingt et de tâter ses cuisses.

Auteur: Ophuls Marcel

Info: entretien avec Antoine Spire. Après les grands soirs, revue Autrement, septembre 1996

[ réel grégaire ] [ miroirs ] [ objecter ]

 

Commentaires: 0

mots creux

C'est une impulsion naturelle chez l'être humain que d'échapper à l'étroitesse de la routine personnelle et familiale pour s'aventurer dans l'univers plus vaste de l'histoire, où l'on sent que sa vie est transcendante et où l'on obtient un "sens" supérieur. La façon la plus banale et la plus maladroite de le faire, accessible même aux pauvres, aux incapables et aux voyous, est de militer dans un parti ou pour une "cause", c'est-à-dire dans un groupe quelconque embelli de vocables pompeux comme "liberté", "égalité", "justice", "patriotisme", "moralité" ou "droits de l'homme". Ces termes peuvent représenter n'importe quelle valeur substantielle, mais pas lorsque l'individu croit en tirer toute l'essence qu'ils peuvent représenter, au lieu de les remplir de sa propre substance personnelle. L'illusion la plus criminelle de la modernité a été de persuader les hommes qu'ils peuvent être nobles en s'identifiant à une "cause", alors qu'en fait toutes les causes,qui constituent des noms de valeurs abstraites, n'acquièrent de valeur concrète que par la noblesse des hommes qui les représentent. Le fond de la dégradation est atteint lorsque certaines "causes" sont tellement valorisées qu'elles semblent infuser automatiquement des vertus à tout clochard, imposteur ou bandit qui se résout à les représenter".

Auteur: Carvalho Olavo de

Info: Diário do Comércio - Causas Sagradas. 17 janvier 2012

[ blabla ] [ engagement politique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

prophylaxie

Il faut bien comprendre que la Revue Scientifique ne se lasse pas de déclarer la fin de la médecine curative. Quand on est médecin, cela n'a rien d'agréable. Toute l'OPA pastorienne sur la médecine a pour but de redéfinir la pathologie par laquelle on va désormais prévenir au lieu de guérir.

"M. Pasteur, écrit Jousset de Bellesme (*), a fait faire à lui seul plus de progrès à la médecine que 10.000 praticiens plus compétents que lui en science médicale." (1882, 22.4)

La raison en est simple et enthousiasme tous les auteurs de la Revue fatigués par la médecine : l'hygiène de Pasteur "permet de prévenir les causes morbides, d'éloigner les maladies, pour ne pas avoir à les guérir.' (1882, 4.2, p.144). Cette croyance, qui disparaîtra peu à peu avant la fin du siècle, coupe l'herbe sous le pied des médecins. "Il est plus facile d'empêcher cent personnes de tomber malades que d'en guérir une quand elle l'est devenue" écrit Rochard (**) (1887, 24.9, p.388°°). Comment rendre coopératif un groupe social, les médecins, tout en les avertissant qu'ils n'auront bientôt plus de malades à soigner ?

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 136-137 - (*) Jousset de Bellesme (1839-1925) : physiologiste et pisciculteur ; (**) Jules Rochard (1819-1896) : médecin, membre de l'Académie de Médecine

[ vains espoirs ] [ citations ] [ histoire des sciences ] [ grand homme ] [ antagonisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

manie personnelle

On rencontre partout des gens comme ce monsieur José, ils occupent leur temps, ou celui qu'ils croient que la vie leur laisse, à collectionner des timbres, des monnaies, des médailles, des potiches, des cartes postales, des boîtes d'allumettes, des livres, des montres, des chandails de sport, des autographes, des pierres, des personnages en terre cuite, des cannettes vides de boissons rafraîchissantes, des petits anges, des cactus, des programmes d'opéra, des briquets, des stylos, des hiboux, des boîtes à musique, des bouteilles, des bonsaïs, des tableaux, des gobelets, des obélisques en cristal, des canards en porcelaine, des jouets anciens, des masques de carnaval, poussés probablement par quelque chose que nous pourrions appeler angoisse métaphysique, peut-être parce qu'ils n'acceptent pas l'idée que le chaos soit le seul arbitre de l'univers, et donc avec leurs faibles forces et sans aide divine, ils tentent d'introduire un peu d'ordre dans le monde, ils y réussissent pendant un certain temps, mais seulement aussi longtemps qu'ils parviennent à défendre leur collection car quand vient le jour de la disperser et ce jour arrive inéluctablement, à cause de la mort ou de la lassitude du collectionneur, tout retourne au chaos originel, tout replonge dans le désordre.

Auteur: Saramago José

Info: Tous les noms

[ rangement ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

Commentaires: 0

société de contrôle

Dans les premières phases de la pandémie, de nombreux pays (principalement en Asie de l'Est, mais aussi d'autres comme Israël) ont décidé de mettre en œuvre le traçage numérique sous différentes formes. Ils sont passés du traçage rétroactif de chaînes de contagion passées au suivi en temps réel des mouvements afin de confiner une personne infectée par la COVID-19 et d'imposer des quarantaines ou des confinements partiels subséquents. Dès le début, la Chine, la RAS de Hong Kong et la Corée du Sud ont mis en œuvre des mesures coercitives et intrusives de traçage numérique. Ils ont pris la décision de suivre des personnes sans leur consentement, grâce aux données de leur téléphone portable et de leur carte de crédit, et ont même eu recours à la vidéosurveillance (en Corée du Sud). En outre, certaines économies ont imposé le port obligatoire de bracelets électroniques aux voyageurs et aux personnes en quarantaine (dans la RAS de Hong Kong) afin d'alerter les personnes susceptibles d'être infectées. D'autres ont opté pour des solutions "intermédiaires" : les personnes placées en quarantaine sont équipées d'un téléphone portable pour surveiller leur localisation, celui-ci permet de les identifier publiquement en cas de violation des règles.

Auteur: Schwab Klaus

Info: Covid-19 la grande réinitialisation

[ outils technologiques ] [ totalitarisme ] [ liberté conditionnelle ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Le matin, l'appel du muezzin invitait les maisons vides à la prière. Je sortis pour essayer de trouver de la farine et des œufs, car il n'y avait presque plus de pain. Je marchais dans la poussière. Elle était si dense qu'on avait la sensation de patauger dans la neige. Il y avait des voitures carbonisées, des cordes à linge avec des vêtements crasseux sur des terrasses abandonnées, des fils électriques qui pendouillaient dans les rues, des magasins éventrés, des immeubles au toit arraché, des tas d'ordures sur les trottoirs. Ça puait la mort et le caoutchouc brulé. Au loin, des serpentins de fumée s'élevaient dans le ciel. J'avais la bouche sèche, les mains crispées et tremblantes. Je me sentais prisonnier de ces rues distordues. Dans la campagne, les villages étaient incendiés et un flot humain se déversait sur les routes, les femmes terrorisées parce que personne ne contrôlait les milices et qu'elles craignaient d'être violées. Pourtant, ici, à côté de moi, il y avait un rosier de Damas en fleur. Je fermai les yeux, humant son parfum, et pendant un instant je pus faire comme si je n'avais pas vu ce que j'avais vu.


Auteur: Lefteri Christy

Info: L'Apiculteur d'Alep

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

non-voyante

Il arrive que mes amis me signalent certaines attitudes non audibles afin de m'aider à les corriger (lorsque l'enfant s'essuies sur ses manches au lieu d'utiliser la serviette). Je perçois des choses avec retard, ce qui quelquefois énerve les voyants. Exemple : un enfant qui fait des saletés à table sera immédiatement repéré dès qu'il a fait une bêtise. Moi je le verrai au moment de débarrasser.
Élever seule des enfants, est déjà complexe. Le handicap rend la chose un peu plus difficile. La cécité, n'exclut en aucun cas la possibilité d'être une mère assumant toutes ses responsabilités. Cela demande des adaptations parfois simples, parfois plus complexes, mais ce sont là des faits qui nous sont coutumiers que nous soyons parent ou non. L'enfant d'une personne aveugle n'encourt pas plus de danger qu'un autre, peut-être sans doute moins car le parent s'assure des conditions de sécurité optimales. Vous allez sourire : lorsque nous allons au bois, je protège mes enfants en les rassurant, en étant présente, en poussant la balançoire. Par contre, lorsqu'ils vont à l'autre bout du parc, ils changent leur mère de banc, me guident à travers les sentiers.... C'est une réelle complicité et un échange formidable.

Auteur: Anonyme

Info: Internet

[ maman ]

 

Commentaires: 0