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justifications scolaires

Bonjour! Vous êtes bien sur le répondeur de l’école de votre enfant. Dans le but de mieux répondre à vos besoins et de parler à la bonne personne, nous vous prions d’écouter le menu suivant avant de faire votre sélection :

- Pour mentir au sujet de l’absence de votre enfant, faites le 1 ;

- Pour excuser le fait que votre enfant n’a pas fait son devoir, faites le 2

- Pour vous plaindre de ce que nous faisons, faites le 3 ;

- Pour demander la démission d’un professeur, faites le 4 ;

- Pour demander pourquoi vous n’avez pas reçu les documents (qui étaient inclus dans votre lettre de convocation ainsi que dans les précédents bulletins), faites le 5 ;

- Si vous voulez que nous élevions vos enfants à votre place, faites le 6

- Pour demander que votre enfant change d’enseignant pour la troisième fois ces années, faites le 7 ;

- Pour vous plaindre du transport scolaire, faites le 8;

- Pour vous plaindre des cantines, faites le 9 ;

- Si vous réalisez que vous êtes dans le monde réel et que votre enfant et vous-même devez être responsables de vos actions, vous pouvez raccrocher.

Auteur: Anonyme

Info: Sur le répondeur téléphonique d’une école libre

[ humour ] [ imputabilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Seul l’âge, qui chez la plupart des hommes dissout les traits personnels et les émiette en argile grise, seule la vie patriarcale, la vieillesse et la maladie, de leur ciseau créateur, donnent au visage de Freud un caractère spécial indéniable. Depuis que les cheveux grisonnent, que la barbe n’encadre plus aussi richement le menton obstiné, que la moustache ombrage moins la bouche sévère, depuis que s’avance le soubassement osseux et cependant plastique de sa figure, un quelque chose de dur, d’incontestablement offensif, se découvre : la volonté inexorable, pénétrante et presque irritée de sa nature. Plus profond, plus sombre, le regard, jadis simplement contemplateur, est maintenant aigu et perçant ; un pli amer et méfiant fend comme une blessure le front découvert et sillonné de rides. Les lèvres minces et serrées se ferment comme sur un "non" ou un "ce n’est pas vrai". Pour la première fois on sent dans le visage de Freud la rigueur et la véhémence de son être, et l’on devine que ce n’est point là un good grey old man, que l’âge a rendu doux et sociable, mais un analyste impitoyable, qui ne se laisse duper par personne et n’admet point de duperie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 42

[ révélateur ] [ effet du temps ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

exigence impossible

Le deuxième trait du narcissisme dans lequel l'ascèse joue un rôle est la monotonie. "Si seulement je pouvais sentir" - dans cette formule, le renoncement et l'absorption de soi atteignent un accomplissement pervers. Rien n'est réel si je ne peux pas l'éprouverr, mais je ne peux rien ressentir. La défense contre l'existence de quelque chose de réel en dehors de soi est parfaite, car, comme je suis vide, rien en dehors de moi n'est vivant. En thérapie, le patient se reproche une incapacité à prendre les choses en compte, et pourtant ce reproche, apparemment si chargé de dégoût de soi, est en réalité une accusation contre l'extérieur. Car la vraie formule est que rien ne peut me faire ressentir quelque chose. Sous le couvert de la vacuité, il y a une représentation plus puérile que rien ne peut me faire ressentir si je ne le veux pas, et qui se dissimule dans les caractères de ceux qui souffrent vraiment parce qu'ils s'effondrent face à une personne ou à une activité qu'ils ont toujours cru avoir désirée, il y a la conviction secrète et non reconnue que les autres individus, ou les autres choses telles qu'elles sont, ne seront jamais suffisamment bien. 

Auteur: Sennett Richard

Info: The Fall of Public Man

[ laisser-aller ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

compulsion

Mais au-delà de l’objet, c’est bien le comportement de la personne tombée dans l’addiction qui interroge : nous observons la même conduite chez des sujets dont le produit ou l’activité qui constituent le centre d’intérêt est différent. Le modèle des addictions proposé par le psychiatre Aviel Goodman en 1990 modifie la perception de cette pathologie centrée sur l’objet en la définissant comme un processus comportemental servant à la fois à produire du plaisir et à soulager un malaise intérieur. Parmi la dizaine de critères de diagnostic proposée par Goodman, nous trouvons la difficulté à résister au comportement en question, le plaisir ressenti en l’effectuant mais aussi la difficulté à se contrôler, donnant lieu à une intensification de la fréquence et de la durée du comportement, et ceci même s’il met en danger la vie sociale ou professionnelle ou entraîne d’autres difficultés. Dans l’addiction, le sujet ne peut pas contrôler sa consommation ou la réduire. Dans cette conception de l’addiction, aucune différence n’est établie entre addiction avec substance ou sans substance, appelée plus simplement addiction comportementale. Ce détail fondamental nous conduit à la réflexion suivante : les objets de l’addiction sont-ils la source du problème si le comportement reste similaire, quel que soit l’objet ?

Auteur: Massemin Charlotte

Info: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-a-la-musique-serieusement/

[ singularité ] [ troubles comportementaux ] [ dépendance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivains

On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même."  Trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot sur sa propre vie. Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : LIVRES et IMPRIMES, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.)

D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait. Leur travail, purement négatif de point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Art du roman

[ postérité ] [ ambition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bourse

Ce qui me rappelle une histoire qui s'est passée un vendredi d'octobre 1987. Ce matin-là, tous les médias avaient annoncé que le plus grand krach boursier des six dernières décennies venait de commencer. Petit à petit, des milliers de gens venus de tous les coins de New-York confluèrent sur Wall Street. Sans trop comprendre, les policiers observaient cette masse immobile levant le nez au ciel. Jusqu'à ce que l'affaire s'éclaircisse. Tous attendaient que les premiers brokers désespérés se jettent par les fenêtres. Les images de 1929 étaient dans toutes les mémoires, et nul ne voulait rater l'événement en direct. La dépression des uns fait la joie morbide des autres. Certes, une crise financière n'aurait pas amélioré le sort des petites gens, du moins ne voulaient-ils pas rater le spectacle consolateur des maudits yuppies s'écrasant sur le bitume. La foule attendit longtemps sans que rien ne se passe. Et peu à peu, une rumeur circula: il n'allait rien se passer. Personne n'allait se défenestrer. Car depuis que la climatisation existe, il n'est plus possible d'ouvrir aucune fenêtre à Wall Street. Le petit peuple déçu rentra chez lui. Probablement pensèrent-ils: Foutre, même les joies les plus simples de l'existence sont gâchées par la technique moderne.

Auteur: Paoli Guillaume

Info: cofondateur des Chômeurs heureux, Ne vous laissez pas aller!, conférence à la Volksbühne à Berlin dans le cadre du cycle, capitalisme et dépression, mars 2001

 

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anti-égalitarisme

Votre délire d’égalité était une attaque meurtrière contre l’être, contre toutes ses richesses et ses valeurs ; c’était la soif de piller le monde divin et d’anéantir toute grandeur ici-bas. L’esprit du néant vous anime, c’est lui qui vous a inspiré ces idées et ces passions égalitaires. La loi de l’entropie, qui mène à la mort par une diffusion égale de la chaleur, agit à travers vous dans la vie sociale […]

Exiger l’égalité absolue, c’est vouloir retourner à l’état originel, chaotique, ténébreux, au nivellement et à la non-différenciation ; c’est vouloir le néant. L’exigence révolutionnaire du retour à l’égalité dans le néant est née du refus d’assumer les sacrifices et les souffrances par lesquels passe la voie de la vie supérieure. Voilà la réaction la plus effrayante, la négation du sens de tout le processus créateur du monde. L’enthousiasme de la révolution est  un enthousiasme réactionnaire. L’exigence contraignante de l’égalisation qui procède de l’obscurité chaotique est une tentative pour détruire la structure hiérarchique du cosmos formé par la naissance créatrice de la lumière dans les ténèbres ; c’est un essai pour détruire la personne même de l’homme en tant que degré hiérarchique né dans l’inégalité ; c’est un attentat contre la place royale de l’homme dans l’ordre cosmique.

Auteur: Berdiaev Nicolas

Info: De l’inégalité, Éditions L’Âge d’homme, 2008

[ dénigrement ]

 

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femmes-hommes

Entre 18 et 20 ans une femme est comme l'Afrique : à moitié sauvage, naturellement belle et pleine de mystérieux deltas à la fertilité certaine. Entre 21 et 30 ans une femme est comme l'Amérique : développée et ouverte au commerce, spécialement avec ceux qui ont du pognon.
Entre 31 et 35 ans une femme est comme l'Inde : sensuelle, relaxée, épanouie, convaincue de sa beauté. Entre 36 et 40 ans une femme est comme la France : délicieusement mûre, elle reste un agréable territoire à visiter. Entre 41 et 50 ans une femme est comme la Yougoslavie : la guerre est aujourd'hui perdue, les erreurs du passé la hantent. De gros travaux de reconstruction doivent être lancés. Entre 51 et 60 ans une femme est comme la Russie : étendue, aux limites incontrôlées. Le climat froid décourage les visiteurs. Entre 61 et 70 ans une femme est comme la Mongolie : un glorieux passé de conquêtes, mais hélas, aucun futur. Après 70 ans une femme est comme l'Afghanistan : beaucoup savent où ça se trouve, mais personne ne veut plus y aller....
Géographie d'un homme : Entre 15 et 70 ans un homme est comme les Etats Unis: gouverné par un gland.

Auteur: Internet

Info:

[ comparés ] [ humour ] [ continents ]

 

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femmes-hommes

La passion, l'intensité ne sont que des postures de l'être en relation. Rien de nécessaire ni de véritablement personnel d'ailleurs : plutôt le pur jeu des rôles, momentané. Dans l'enthousiasme qui saisit lorsqu'on embouche, pas de posture, pas d'identité psychologique, pas d'égo. Seulement le fort sentiment d'être à un bout de la chaîne émotionnelle qui associe l'emboucheuse et l'embouché, la puissante sensation de la chair qui palpite. Il n'y a guère que l'amour, le sentiment, pour ainsi entraîner hors de soi, hors du soi misérable et éternellement étroit. Lorsque l'enthousiasme s'empare de la bouche, plus de questions sur soi, pas d'inquiétude et pas une de ces "passions humaines" qui agitent le quotidien. Quelle importance si c'est moi qui est au bout de cette verge ? Aucun narcissisme dans le pompier. Ni d'altruisme. Catégories non pertinentes. Comme l'amour fait sortir de soi et permet d'être plus que jamais soi-même. Lorsque toutes les petites questions parasites et les peurs infécondes s'évaporent sous l'effet de l'amour, on est mieux et plus profondément soi-même. L'oeil du dedans n'est plus tourné vers l'intérieur mais vers le monde. Quand on embouche aussi, tout l'être se déploie vers l'extérieur, s'associe au monde, à travers la visite du monde minuscule en dilatation.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ désir ] [ fellation ] [ excitation ] [ fusion ] [ volupté ]

 

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intraduisible

bayengo : arriviste amoral

Tout part d’une légende. Dans la mythologie bambara du Mali. Banyengo était un homme qui avait décidé de faire un pacte avec les esprits pour devenir riche. Mais les esprits avaient posé une condition pour exaucer son vœu : s’ils offraient quelque chose à Banyengo, un autre obtiendrait le double. La chose ne plut pas au quémandeur, alors il demanda à perdre un œil afin de voir son prochain perdre les deux yeux.

“Le Banyengo met sa virtuosité dans la petitesse. Plutôt que de voir réussir une personne, il préfère provoquer sa chute, même si cela provoque la sienne”, explique le réalisateur Alioune Ifra Ndiaye dans son livre On ne naît pas Banyengo, on le devient (éditions La Sahélienne, août 2016).

C’est lui qui a fait entrer le mot dans le langage populaire grâce à un court-métrage de fiction diffusé en 2006 par la télévision nationale du Mali. Aujourd’hui, le terme est largement utilisé dans la presse et dans les conversations pour désigner les politiciens sans éthique et néfastes à la société. “Ils ne voient que leurs propres intérêts. Le peuple, qu’il crève !” écrivait en novembre dernier le chroniqueur Bob dans Le Pays de Bamako, dans un article intitulé Les Banyengo de la République”.

Auteur: Internet

Info: https://www.courrierinternational.com. 26.12.2016

[ pacte faustien ] [ schadenfreude ]

 

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