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femmes-hommes

La science de l'urinoir.
[...] Si vous avez lu le superbe tome 3 de cette série, vous savez tout du rapport des femmes avec les WC, tant est répandue la peur de poser ses fesses sur des toilettes inconnues. [...]
Qu'en est-il des hommes ?
L'homme n'a pas, pour ce qui est de la miction, le même problème que la femme : il n'y a pas de contact avec la lunette suspecte.
Vous me direz : 'Oui, mais l'homme touche son zboub !' C'est sale aussi. Eh bien là, il y a deux écoles :
1) Ceux qui disent que tout ce qui est au niveau du bassin est un nid à bactéries.
-> Il faut se laver les mains après être allé aux WC.
2) Et ceux qui disent : 'Le zizi, c'est de la peau, protégée par un slip. Le zboub n'est donc pas plus sale qu'une MAIN (et puis, on dit généralement que l'urine est stérile).'
En fait, niveau hygiène, c'est entre les deux écoles.
Mais ce n'est pas un souci de propreté qui bloque l'homme dans les WC publics.
C'est plus psychologique.
Stressés par la présence d'autres personnes, 90% des hommes se retrouvent atteints de 'parurésie', autrement appelée 'trouble de la vessie timide'.
[...]
Autant, chez les femmes, les WC sont un lieu de proximité, une véritable petite ruche...
autant, chez les hommes, ça ressemble plus à une réunion de gnous au bord d'un point d'eau rempli de crocodiles.
On a démontré que les hommes, dans les WC, instaurent une 'bonne conduite tacite' : on reste discret, on s'occupe de soi, on fait pas chier, on ne croise pas le regard de l'autre pour ne pas être pris pour un pervers... et provoquer l'agressivité des autres.
[et voilà pourquoi certains 'oublient' de se laver les mains en sortant, surtout s'ils sont beaux, célèbres, talentueux et hétéros...]

Auteur: Montaigne Marion

Info: Tu mourras moins bête, tome 4 : Professeur Moustache étale sa science, p. 113-118

[ water-closets ] [ cabinets ] [ chiottes ]

 

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fraternité

Freuchen raconte comment un jour, après être revenu à la maison affamé suite à une expédition de chasse au morse infructueuse, il tomba sur un chasseur qui avait fait une bonne chasse et rapportait plusieurs centaines de livres de viande. Il le remercia chaleureusement mais l'homme éleva cette objection, indigné : "Dans mon pays nous sommes humains! ... Et comme nous le sommes nous nous entre aidons. Nous n'aimons pas entendre quelqu'un dire merci pour cela. Ce que j'ai eu aujourd'hui tu l'auras peut-être demain. Ici nous avons l'habitude de dire : par des cadeaux on fait les esclaves et par les coups de fouets on fait les chiens."
(...) Le refus de calculer crédit et débit peut être observé partout dans la littérature anthropologique concernant les sociétés de chasseurs égalitaires. Plutôt que se voir comme un homme parce qu'il sait faire des calculs économiques, le chasseur insiste à dire qu'être un homme c'est justement se refuser à de tels calculs. Il ne veut pas mesurer ou se souvenir à qui il a donné quoi, pour la raison précise que ce faisant il créerait inévitablement un monde où débuterait "la comparaison du pouvoir avec le pouvoir". D'où mesures et calculs... Ce qui réduirait les uns et les autres à être des esclaves ou des chiens via la dette.
Ce n'est pas qu'il ait, comme des millions d'innombrables esprits égalitaires partout dans l'histoire, ignoré que les humains ont une propension à calculer. S'il n'en avait pas été conscient, il n'aurait pu dire ceci. Bien sûr que nous avons tous cette propension à calculer. Nous avons toutes sortes d'inclinations. Dans n'importe quelle situation réelle nous avons des penchants qui nous conduisent simultanément dans plusieurs directions différentes, contradictoires. Personne n'est plus réel qu'un autre. La vraie question est : que prenons nous comme fondation pour notre humanité ? Qui pourrait alors constituer la base de notre civilisation.

Auteur: Graeber David

Info: Dette, les 5000 premières années

[ solidarité ] [ détachement ]

 

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hygiénisme

L’amour commence dans le cerveau. Un simple béguin suffit à libérer de la dopamine, l’hormone qui nous permet de nous sentir bien. L’engouement qui s'ensuit résulte de l'inhibition de la sérotonine, suite à la production élevée de dopamine. Nos glandes surrénales délivrent ensuite de l’adrénaline et de la noradrénaline: ce sont ces hormones qui, lorsque vous tombez amoureux, provoquent d'irrépressibles tremblements et font battre votre cœur à la chamade. Votre amour est scellé lorsque votre cerveau libère de l’ocytocine, l’hormone de l’amour.

Ces hormones sont bénéfiques pour votre système nerveux –donc pour votre cœur. Elles renforcent le système nerveux parasympathique, réduisant le stress et l’anxiété. Une étude menée sur soixante couples a montré que leur tension artérielle était meilleure lorsque les amoureuses et les amoureux étaient physiquement ensemble. Une autre recherche, sur 280.000 hommes et femmes ayant participé à la National Longitudinal Mortality Study, a constaté que les personnes mariées avaient moins de risques d’avoir des maladies cardiovasculaires.

Le sexe est aussi favorable à la santé. Une analyse a été faite sur des étudiantes et étudiants engagés dans des relations suivies, ayant un rapport sexuel une à trois fois par semaine. Ces personnes avaient un niveau plus élevé d’immunoglobulines A dans leur salive –elles ont un rôle essentiel dans la défense de l’organisme.

Enfin, être amoureux encourage à adopter un mode de vie plus sain: «Vous allez probablement être plus susceptible d'écouter votre épouse quand elle vous dira de prendre vos médicaments ou d’aller chez le médecin, a déclaré Jauhar. Ou vous suivrez peut-être ses conseils lorsqu'elle vous dira de vous lever du canapé pour faire de l’exercice, ou de cesser de fumer.»

[...]

Si la romance n’est pas au rendez-vous dans votre vie, ne vous inquiétez pas. Les scientifiques pensent que les bienfaits physiques de l’amour peuvent aussi apparaître lorsque vous ressentez de l’affection pour vos parents, enfants, ou animaux de compagnie.

Auteur: Slate.fr

Info: "L'amour et le sexe sont bons pour le coeur", https://www.slate.fr/story/173709/amour-sexe-bons-coeur-stress-maladies-cardio-vasculaires?utm_source=Ownpage&_ope=eyJndWlkIjoiZDQ1M2YyYWIyN2FhZWVjYWYzMzU1YzQzOWUyZmI5OGIifQ%3D%3D

[ justification biologique ] [ réductionnisme ] [ gymnastique ] [ affection ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

société

LA LOYAUTÉ, JE SAIS, C'ÉTAIT IL Y A LONGTEMPS, MAIS VOUS EN SOUVENEZ-VOUS ?
L'article de Der Spiegel révélant l'espionnage à grande échelle par les États-Unis des organes de décision des puissances européennes, leurs alliés les plus proches et les plus fidèles, rappelle étrangement l'attitude qui avait été celle de la banque d'investissement Goldman Sachs en 2008, tirant parti de la confiance que lui accordaient ses meilleurs clients pour leur vendre les produits financiers les plus avariés dont elle cherchait à se débarrasser.
La parole donnée, et la parole respectée, l'identification d'une personne - ou en l'occurrence, d'une nation - à ses engagements, la loyauté vis-à-vis de ses amis, et dans la mesure du possible vis-à-vis de chacun, sont indispensables à la vie en société : sans elles, c'est bien simple : le tissu social s'effrite, puis s'effondre sans espoir de retour.
Il est bien tard sans doute, mais il existe encore une chance ténue de restaurer la confiance trahie : interrompre immédiatement les pratiques condamnables, punir les responsables, et présenter des excuses sincères.
Lorsque Bradley Manning révéla le contenu des câbles du Département d'État expliquant aux diplomates américains que l'espionnage de la nation hôte faisait désormais partie de leurs attributions et de leurs devoirs, la traduction du soldat devant une cour martiale était loin de constituer la réponse appropriée. S'époumoner avec une véhémence allant toujours crescendo contre la traîtrise supposée du lanceur d'alerte Edward Snowden, constituerait une fois de plus une réponse parfaitement inappropriée et ferait, cette fois, désespérer de la capacité-même de cette nation à s'amender. Les pays européens trahis dans leur confiance devraient en tirer toutes les conséquences. Les justifications avancées seraient bien entendu qu'il existe des ennemis pires encore que de tels amis, mais la capacité-même à vivre en société, dont la parole donnée et la loyauté sont les piliers, constitue le dernier bastion : celui qui ne peut à aucun prix tomber.

Auteur: Jorion Paul

Info: 29 Juin 2013

[ guerre ] [ égoïsme ]

 

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passe-temps

Un jour Zakhar Pavlovitch chercha longtemps le boulon qu'il lui fallait pour refaire le filetage d'un écrou forcé. Il parcourait le dépôt et demandait si personne n'avait de boulon de 8, pour refaire un filetage. On lui répondit qu'il n'y en avait pas, quoique tout le monde eût ce genre de boulon. C'est qu'en fait les ouvriers s'ennuyaient, ils se distrayaient en se compliquant mutuellement les soucis du travail. Zakhar Pavlovitch ignorait encore cet amusement sournois, caché, qu'on trouve dans tout atelier. Cette dérision discrète permettait aux autres ouvriers d'avoir raison de la longueur de la journée de travail et de la langueur d'un labeur répétitif. En vertu de ce divertissement cher à ses voisins Zakhar Pavlovitch fit bien des choses pour rien. Il allait chercher des chiffons au dépôt alors qu'il y en avait des monceaux au bureau ; il fabriquait des échelles en bois ou des bidons pour l'huile, dont le dépôt regorgeait ; incité par quelqu'un, il fut même sur le point de changer par ses propres moyens les bouchons-témoins dans le foyer de la locomotive, mais fut prévenu à temps par un chauffeur qui se trouvait là, sans quoi Zakhar Pavlovitch aurait été congédié sans aucun commentaire.
Zakhar Pavlovitch, ne trouvant pas cette fois le boulon convenable, entreprit d'adapter un pivot à la réalisation d'un filetage et il y serait parvenu, car il ne perdait jamais patience, mais on lui dit :
- Eh, 8 pour un filetage, viens donc prendre ton boulon !
Depuis lors Zakhar Pavlovitch eut pour sobriquet "8 pour un filetage", mais on le dupa désormais moins souvent lorsqu'il eut un besoin urgent d'outils.
Ensuite personne ne sut que Zakhar Pavlovitch préférait ce sobriquet à son nom de baptême : il rappelait une partie importante de toute machine et semblait intégrer corporellement Zakhar Pavlovitch à cette patrie authentique où les pouces de métal triomphent des verstes de terre."

Auteur: Platonov Andrej Platonovic

Info: Tchevengour

[ ennui ] [ atelier ] [ usine ] [ sidérurgie ]

 

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indifférenciation

Les liaisons internationales croissantes et la faiblesse des religions ont déjà effacé ou surmonté ces limitations [exogames], et le feront encore plus à l’avenir, engendrant une masse amorphe dont nous apercevons déjà les prodromes dans les phénomènes modernes de la psyché de masse. Ainsi l’ordre exogame originel se rapproche progressivement de l’état de chaos qui avait été péniblement maîtrisé. Face à ce péril, il n’est qu’un remède : l’affermissement intérieur de l’individu, lequel est menacé d’abrutissement et de dissolution dans la psyché de masse. Ce qu’il faut entendre par là, le passé le plus récent nous l’a montré avec la plus grande netteté. Aucune religion n’a su nous en préserver, et notre facteur d’ordre, l’Etat, s’est finalement révélé le pionnier le plus efficace de la massification. Dans de telles conditions, le seul recours possible semble bien être l’immunisation de l’individu contre le poison de la psyché de masse. […]
Mais il est de la plus haute importance que ce processus s’accomplisse consciemment, sinon les conséquences psychiques de la massification s’installeront inévitablement. En effet, si l’affermissement intérieur de l’individu ne se produit pas consciemment, il se manifeste spontanément dans ce phénomène d’ores et déjà connu : l’endurcissement inimaginable de l’homme de masse à l’égard de ses semblables. Il se transforme en un animal grégaire et sans âme, que seuls régissent encore la panique et les appétits. Son âme, qui ne vit que de la relation humaine, se perd. […] ce quelque chose en quoi l’union intérieure s’accomplit n’est rien de personnel ou d’égotique, mais une réalité supérieure à ce domaine, car il signifie, en tant que Soi, une synthèse du moi et de l’inconscient suprapersonnel. L’affermissement intérieur de l’individu n’a donc absolument rien à voir avec la forme que pourrait prendre, à un autre niveau, l’endurcissement de l’homme de masse, ni avec une attitude d’isolement spirituel et d’inaccessibilité, par exemple ; tout au contraire, elle inclut le prochain.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie du transfert" pages 94-95

[ individuation ] [ grégarisme inhumain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parapsychologie

René Warcollier avait vécu des expériences personnelles de télépathie et il décida d'étudier le sujet. L'idée était que s'il avait eu des expériences de ce genre, n'importe qui serait susceptible d'y arriver. Le mot télépathie lui doit beaucoup.
Il fit ses expériences avec des gens sans dons particuliers, mis dans des chambres séparées et tentant de se transmettre des images. Il s'aperçut assez vite que les résultats n'étaient pas évidents et s'apparentaient plus à un rébus un peu à la manière du rêve chez Freud. Il étudia alors la large palette des processus qui déforment l'info transmise télépathiquement. Il se rendit compte alors que celle-ci passe par l'inconscient de l'émetteur et aussi du récepteur se chargeant de ces différents imaginaires. Pour s’apercevoir que l'inconscient de l'expérimentateur participe aussi à cet effet collectif. Il appellera ce phénomène "méta psychanalyse". Parti sur l'idée d'une radio mentale il s'apercevra assez vite que la télépathie se base sur un accord réciproque, une communion, et non pas une transmission réciproque ou une communication. "On n'impose pas sa pensée par la force mais par la sympathie." écrira-t'il. De nombreux scientifiques vont s'intéresser à ses recherches. L'amérivain Gardner Murphy, prof de psychologie organise avec lui des tests de télépathie entre la France et les Usa avec des protocoles rigoureux. Rapidement de nouveaux groupes d'autres pays se joignent à eux. Quelques décennies plus tard les américains chercheront à utiliser ces travaux de visionnage à disance pour faire de l'espionnage psychique (le célèbre Stargate). Warcollier étant considéré comme le père des ces travaux sur le remote viewing bien qu'il ait toujours été très clair en considérant que ces capacités n'étaient pas susceptibles d'être entraînées ou utilisées de manière unilatérale. D'ailleurs les résultats qu'il avait obtenus étaient davantage qualitatif que quantitatifs. Il faudra beaucoup de temps pour qu'en France certains neuro-scientifiques reconnaissent sa contribution à la psychologie de l'intuition. Devise de Warcollier "Ne pas avoir été inutile".

Auteur: Evrard Renaud

Info: youtube 20 mars 2015, Présentation de "La légende de l'esprit", Chapitre 9

[ sciences ] [ paranormal ] [ spectre continu ]

 

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cité imaginaire

Lorsque le voyageur pénètre dans le territoire qui a pour capitale Eutropia, il ne voit pas une seule ville mais plusieurs, de taille égale et non dissemblable, dispersées sur un vaste plateau vallonné. Eutropia n'est pas une mais toutes ces villes réunies ; une seule est habitée, les autres sont vides ; et cela à tour de rôle. Je vais maintenant vous dire comment. Le jour où les habitants d'Eutropia se sentent assaillis par la fatigue, et que plus personne ne supporte son travail, ses proches, sa maison et sa rue, les dettes, les gens à qui dire au revoir ou qui disent au revoir, alors tous les gens décident de déménager dans la ville voisine qui est là à les attendre, vide et comme neuve, où chacun prendra un autre travail, une autre femme, verra un autre paysage en ouvrant la fenêtre, passera les soirées dans d'autres passe-temps, les amis, les mauvaises langues. De cette façon, leur vie se renouvelle d'un déménagement à l'autre, parmi des villes qui, en raison de l'exposition ou de la pente ou des cours d'eau ou des vents, présentent chacune une certaine différence par rapport aux autres. Leur société étant ordonnée sans grandes différences de richesse ou d'autorité, les passages d'une fonction à l'autre se font presque sans accrocs ; la variété est assurée par la multiplicité des tâches, de sorte qu'en l'espace d'une vie on revient rarement à une profession qui avait déjà été la sienne. Ainsi, la ville répète sa même vie, se déplaçant de haut en bas sur son échiquier vide. Les habitants reviennent jouer les mêmes scènes avec des acteurs changés ; ils rient des mêmes blagues avec des accents diversement combinés ; ils ouvrent la bouche alternativement dans des bâillements égaux. Seule parmi toutes les villes de l'empire, Eutropia reste identique à elle-même. Mercure, dieu de l'inconstance, à qui la ville est sacrée, a accompli ce miracle ambigu.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ agglomérations interchangeables ] [ désennui ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égrégore

Outre les différentes formes de propagande dont il a été question dans ce chapitre, il faut encore en mentionner une autre qui semble tout à fait spéciale au théosophisme et à quelques sectes américaines qui lui sont plus ou moins apparentées : c’est ce qu’on appelle la "propagande mentale". Voici comment Mme Besant explique ce qu’il faut entendre par là : "Un groupe d’hommes qui ont des convictions communes, un groupe de théosophes, par exemple, peuvent contribuer dans une large mesure à répandre les idées théosophiques dans leur entourage immédiat, s’ils s’entendent pour consacrer, en même temps, dix minutes par jour à la méditation de quelque enseignement théosophique. Il n’est pas nécessaire que leurs personnes soient réunies en un même lieu, pourvu que leurs esprits soient unis. Supposons un petit groupe ayant décidé de méditer sur la réincarnation dix minutes par jour, à une heure convenue, pendant trois ou six mois. Des formes-pensées très puissantes viendraient assaillir en foule la région choisie, et l’idée de réincarnation pénétrerait dans un nombre considérable d’esprits. On s’informerait, on chercherait des livres sur le sujet, et une conférence sur la question, après une préparation de ce genre, attirerait un public très avide d’informations et très intéressé à l’avance. Un progrès hors de proportion avec les moyens physiques employés se réalise partout où des hommes et des femmes s’entendent sérieusement au sujet de cette propagande mentale" (Le Pouvoir de la Pensée, sa maîtrise et sa culture, pp. 178-179). Fait important à noter, c’est à des pratiques de ce genre que se rattache l’origine de la fameuse coutume des "minutes de silence", qui a été importée en Europe par les Américains, et qui est devenue, depuis la guerre, un des principaux éléments de presque toutes les commémorations officielles ; il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire, d’une façon plus générale, sur les déviations pseudo-religieuses inhérentes à l’espèce de "culte civique" dont cette coutume fait partie.

Auteur: Guénon René

Info: Le Théosophisme, Histoire d’une Pseudo-Religion, ch. 26 : Les organisations auxiliaires de la société théosophique, éd. Éditions Traditionnelles, note additionnelle de la seconde édition

[ sécularisation ] [ domination spirituelle ] [ Gestalt source ] [ pouvoir du verbe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

migraine

J'avais mal à la tête. Je pensais à la douleur et me demandais comment il était possible que l'agonie physique soit si intense. Je n'avais jamais imaginé qu'une telle torture pouvait être endurée. Pourtant, j'étais là, à la fois conscient et capable de penser clairement. Et non seulement de penser, mais aussi d'observer le processus et de faire des calculs à son sujet. Le cercle d'acier autour de mon crâne se refermait comme avec de faibles bruits de craquement. Combien de temps pouvait-il encore rétrécir ? J'ai compté les fendillements. Depuis que j'avais pris la triple dose d'analgésique, il y en avait eu deux de plus. ...J'ai sorti ma montre et l'ai posée sur la table.

"Donnez-moi de la morphine", ai-je dit d'un ton calme, hostile et glacial.

" Il ne faut pas prendre de la morphine ! Vous le savez parfaitement. Quelle idée ! Et que faites-vous avec cette montre ?"

"Vous allez me donner de la morphine dans trois minutes."

Ils m'ont considéré avec inquiétude sous tous les angles. Personne n'a bougé. Trois minutes passèrent. Puis dix de plus. Je glissai calmement la montre dans ma poche et me relevai d'un pas chancelant.

"Alors emmenez-moi au Fiakker Bar. On dit qu'il s'y donne un bon spectacle et ce soir j'ai envie de m'amuser."

Tous se sont levés d'un bond avec un sentiment de soulagement.

Je n'ai jamais avoué le secret à personne, ni à ce moment-là ni par la suite. À la fin de ces trois minutes, j'avais décidé - pour la première et la dernière fois de ma vie - que si mon mal de tête ne cessait pas dans les dix minutes suivantes, je me jetterais sous le tram le plus proche.

Je n'ai jamais su si j'aurais dû tenir ma résolution, car la douleur a disparu à la vitesse de l'éclair.

Auteur: Karinthy Frigyes

Info: Voyage autour de mon crâne

[ thérapie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste